Parc national de Phong Nha - Ke Bang
Facteurs affectant le bien en 2017*
- Activités illégales
- Impacts des activités touristiques / de loisirs des visiteurs
- Infrastructures de transport de surface
- Système de gestion/plan de gestion
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
- Infrastructures de transport de terrain(Impacts négatifs d’un projet de construction routière dans le bien du patrimoine mondial)
- Activités illégales (Abattage illégal de bois et délits forestiers (braconnage))
- Système de gestion/Plan de gestion (Absence d’un plan de gestion des visiteurs ; Plan de développement du tourisme durable inadapté)
- Impacts des activités touristiques/de loisirs/des visiteurs (Projet de ce construction d’un téléphérique pour donner accès à la grotte de Son Doong)
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2017
Montant total approuvé : 29 240 dollars E.U.
2011 | To repair after the flood at Wildlife Rescue Centre in ... (Approuvé) | 5 000 dollars E.U. |
2005 | Strengthening the protection and management of World ... (Approuvé) | 24 240 dollars E.U. |
Missions sur le bien jusqu'en 2017**
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2017
L'État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation du bien le 26 janvier 2017. Ce rapport est disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/951/documents, qui fournit les informations actualisées suivantes :
- L’autorisation du projet de téléphérique donnant accès à la grotte de Son Doong n’a pas encore été accordée, dans l’attente d’une évaluation d’impact environnemental (EIE). Le Comité populaire de Quang Binh a accepté d’entreprendre des études et des recherches afin d’identifier la meilleure option. Il est indiqué que la construction du téléphérique ne sera réalisée qu’avec l’approbation du Comité du patrimoine mondial ;
- Sur la base du Plan de développement du tourisme durable 2010-2020 et du Plan général pour le parc national de Phong Nha-Ke Bang à 2030, le Plan spécial du patrimoine national 2016-2025 a été développé et actuellement mis en œuvre. Cela comprend le suivi environnemental périodique et l’évaluation d’impact sur les sites touristiques ;
- Des efforts d’application de la loi ont été réalisés afin de décourager l’exploitation illégale des produits de la forêt, la chasse, le piégeage et le transport des animaux. Il est indiqué que le nombre des infractions a considérablement diminué par rapport à 2015 ;
- Diverses activités de sensibilisation et pédagogiques ont été menées avec la participation des communautés locales, ainsi que des activités de développement communautaire afin de réduire la pression humaine sur les ressources naturelles du bien ;
- En termes de conservation de la biodiversité, diverses activités ont été entreprises, parmi lesquelles la réalisation du programme d’inventaire de la forêt, la définition des limites du bien et le suivi de trois espèces clés (bien que non spécifiées dans le rapport). Une liste de mammifères et leur répartition dans le bien est fournie ;
- D’autres problèmes de conservation comprennent la forte densité démographique locale et la faiblesse de la sensibilisation de la population locale aux problèmes de conservation, un financement inadéquat de la conservation, des impacts dus au changement climatique et des espèces envahissantes, en particulier Merremia boisiana qui a envahi une aire d’une superficie de 4000 ha, entraînant une perte de biodiversité et affectant la totalité de l’écosystème.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2017
Les efforts de l’État partie pour améliorer l’application de la loi, accroître la prise de conscience des communautés locales et améliorer la conservation de la biodiversité au sein du bien sont les bienvenus. Néanmoins, les informations fournies ne permettent pas d’évaluer l’efficacité de l’application de la loi et indiquent que l’exploitation forestière illégale et le braconnage constituent des menaces permanentes. De même, les données fournies sur les espèces fauniques ne peuvent pas être considérées comme une base adéquate pour assurer le suivi car elles indiquent uniquement la présence d’une certaine espèce et ont été enregistrées dans des études de terrains récentes qui ne fournissent ni tendances ni estimations de populations. Il convient de noter que, parmi de nombreuses autres espèces, le tigre, l’éléphant d’Asie, l’ours noir d’Asie, le saola et le cuon d’Asie n’ont pas été récemment observés, ce qui est inquiétant à la lumière du déclin des espèces de grands mammifères signalée par l’évaluation de l’UICN en 2015.
A la lumière de ce qui précède, il est recommandé que le Comité réitère ses demandes à l’État partie de soumettre des données actualisées sur l’état de conservation des populations des espèces clés de grands mammifères et de fournir des données sur les résultats de ses activités d’application de la loi, y compris, dans les deux cas, sur la clarification des méthodes utilisées, la fréquence des patrouilles et les zones concernées, visualisées sur des cartes.
Il est difficile de préciser si le Plan spécial du patrimoine national 2016-2025 remplace ou complète les autres plans précités. Rappelant la demande du Comité à l’État partie de réviser le Plan de développement du tourisme durable afin d’inclure l’extension 2014 du bien et garantir que l’usage des visiteurs reste compatible avec la valeur universelle exceptionnelle (VUE), il est recommandé que le Comité demande à l’État partie de soumettre les documents pertinents de planification du tourisme concernant le bien au Centre du patrimoine mondial pour examen par l’UICN.
La confirmation par l’État partie que le projet de téléphérique envisagé pour accéder à la grotte de Son Doong, située dans la zone strictement protégée du bien, ne sera mis en œuvre que sur acceptation par le Comité est bien notée. Toutefois, le fait que le Comité populaire de Quang Binh ait accepté d’entreprendre des études et des recherches dans la zone semble indiquer que le projet est toujours à l’étude. Il doit être noté que le téléphérique faciliterait l’accès au bien et devrait par conséquent accroître le nombre des visiteurs en même temps qu’il augmenterait les impacts négatifs potentiels sur l’environnement sensible de la grotte, et pourrait conduire à une augmentation de la pression des activités illégales. En outre, le tourisme de trekking et la visite de la grotte offrent des opportunités d’emploi pour les communautés locales qui seraient réduites si le besoin de guides et de porteurs était éliminé. Par conséquent, il est recommandé que le Comité réitère son inquiétude concernant ce projet et ses impacts potentiels sur la VUE, et demande à l’État partie d’annuler définitivement son projet de développement d’un téléphérique.
Le financement inadéquat de la conservation, les impacts dus au changement climatique et les espèces envahissantes constatées par l’État partie sont préoccupants. En particulier, le fait que 4 000 ha du bien (>3%) soient envahis par Merremia boisiana et que l’ensemble de l’écosystème soit affecté par cette espèce envahissante soulève de grandes inquiétudes. Il est recommandé que le Comité demande à l’État partie de fournir de plus amples informations sur les mesures prises pour traiter ces problèmes.
Enfin, à la lumière de ce qui précède, il est recommandé que le Comité demande à l’État partie d’inviter une mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/UICN sur place afin d’évaluer l’état de conservation du bien et les impacts du braconnage et de l’exploitation forestière illégale ainsi que les espèces envahissantes, et d’apporter des conseils à l’État partie concernant un tourisme durable qui soit compatible avec la VUE, y compris à la grotte de Son Doong.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2017
41 COM 7B.33
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/17/41.COM/7B,
- Rappelant la décision 40 COM 7B.91, adoptée à sa 40e session (Istanbul/UNESCO, 2016),
- Salue les efforts de l’État partie pour améliorer l’application de la loi, accroître la sensibilisation à la conservation des communautés locales et améliorer la conservation de la biodiversité au sein du bien ;
- Note que les données fournies indiquent que le braconnage et l’exploitation forestière illégale constituent des menaces permanentes et ne permettent pas d’évaluer l’efficacité de l’application de la loi ni les tendances et l’estimations des populations fauniques, et réitère sa demande à l’État partie de fournir :
- des données sur les résultats de ses activités d’application de la loi pour lutter contre l’exploitation forestière illégale et le braconnage,
- des données actualisées sur l’état de conservation des populations des espèces clés de grands mammifères comprenant le tigre, l’ours noir d’Asie, l’éléphant d’Asie, le muntjac géant, le cuon d’Asie, le gaur et le saola,
et demande à l’État partie d’inclure des clarifications sur les méthodes utilisées, la fréquence des patrouilles et les zones couvertes, visualisées sur des cartes ;
- Réitère son inquiétude concernant des propositions de construction d’un téléphérique afin d’accéder à la grotte de Son Doong au sein du bien et prend note que l’État partie a confirmé qu’il n’avait pas l’intention de construire un téléphérique au sein de la grotte de Son Doong ou qui y donnerait accès ;
- Note avec inquiétude que d’autres problèmes affectent le bien, notamment un financement inadéquat de la conservation, des impacts dus au changement climatique et des espèces envahissantes et demande également à l’État partie de fournir des informations sur les mesures prises pour lutter contre ces problèmes, en particulier traiter la menace de l’espèce envahissante Merremia boisiana;
- Rappelle sa demande à l’État partie de réviser le Plan de développement du tourisme durable afin d’inclure l’extension 2015 du bien et garantir qu’une approche du tourisme intégrée et soucieuse de l’environnement soit adoptée de manière à s’assurer que l’usage des visiteurs reste compatible avec la VUE du bien, demande en outre que l’État partie soumette les documents pertinents de planification du tourisme concernant le bien au Centre du patrimoine mondial pour examen par l’UICN ;
- Demande par ailleurs à l’État partie d’inviter une mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/UICN sur place afin d’évaluer l’état de conservation du bien et les impacts du braconnage et de l’exploitation forestière illégale ainsi que les espèces envahissantes, et d’apporter des conseils à l’État partie concernant un tourisme durable qui soit compatible avec la VUE, y compris à la grotte de Son Doong ;
- Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erdécembre 2018, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 43e session en 2019.
Projet de décision : 41 COM 7B.33
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/17/41.COM/7B,
- Rappelant la décision 40 COM 7B.91, adoptée à sa 40e session (Istanbul/UNESCO, 2016),
- Salue les efforts de l’État partie pour améliorer l’application de la loi, accroître la sensibilisation à la conservation des communautés locales et améliorer la conservation de la biodiversité au sein du bien ;
- Note que les données fournies indiquent que le braconnage et l’exploitation forestière illégale constituent des menaces permanentes et ne permettent pas d’évaluer l’efficacité de l’application de la loi ni les tendances et l’estimations des populations fauniques, et réitère sa demande à l’État partie de fournir :
- des données sur les résultats de ses activités d’application de la loi pour lutter contre l’exploitation forestière illégale et le braconnage,
- des données actualisées sur l’état de conservation des populations des espèces clés de grands mammifères comprenant le tigre, l’ours noir d’Asie, l’éléphant d’Asie, le muntjac géant, le cuon d’Asie, le gaur et le saola,
et demande à l’État partie d’inclure des clarifications sur les méthodes utilisées, la fréquence des patrouilles et les zones couvertes, visualisées sur des cartes ;
- Réitère son inquiétude concernant des propositions de construction d’un téléphérique afin d’accéder à la grotte de Son Doong dans la zone strictement protégée du bien et ses impacts potentiels sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE), et prie instamment l’État partie d’annuler définitivement les plans de ce développement ;
- Note avec inquiétude que d’autres problèmes affectent le bien, notamment un financement inadéquat de la conservation, des impacts dus au changement climatique et des espèces envahissantes et demande également à l’État partie de fournir des informations sur les mesures prises pour lutter contre ces problèmes, en particulier traiter la menace de l’espèce envahissante Merremia boisiana;
- Rappelle sa demande à l’État partie de réviser le Plan de développement du tourisme durable afin d’inclure l’extension 2015 du bien et garantir qu’une approche du tourisme intégrée et soucieuse de l’environnement soit adoptée de manière à s’assurer que l’usage des visiteurs reste compatible avec la VUE du bien, demande en outre que l’État partie soumette les documents pertinents de planification du tourisme concernant le bien au Centre du patrimoine mondial pour examen par l’UICN ;
- Demande par ailleurs à l’État partie d’inviter une mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/UICN sur place afin d’évaluer l’état de conservation du bien et les impacts du braconnage et de l’exploitation forestière illégale ainsi que les espèces envahissantes, et d’apporter des conseils à l’État partie concernant un tourisme durable qui soit compatible avec la VUE, y compris à la grotte de Son Doong ;
- Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erdécembre 2018, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 43e session en 2019.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.