Delta de l’Okavango
Facteurs affectant le bien en 2016*
- Espèces envahissantes / exotiques d’eau douce
- Exploitation minière
- Gouvernance
- Système de gestion/plan de gestion
- Autres menaces :
Santé animale et contrôle des maladies
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
Facteurs identifiés lors de l'inscription du bien:
- Absence de programme de surveillance de la faune
- Santé animale et contrôle des maladies
- Activités minières
- Gestion et gouvernance
- Engagement des communautés locales et des populations autochtones
- Espèces exotiques envahissantes
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2016
Montant total approuvé : 0 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2016**
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2016
Le 25 novembre 2015, l’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation du bien, disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/1432/documents et qui comprend un certain nombre de documents complémentaires. Les progrès réalisés sur un certain nombre de questions traitées par le Comité au moment de l’inscription concernent :
- des mesures pour élaborer un programme de suivi coordonné des espèces sauvages et établir des références démographiques pour les principales espèces sauvages ;
- l’état des clôtures vétérinaires, la limitation des ressources liées à leur entretien et un projet d’étude d’impact environnemental (EIE) afin d’évaluer leur efficacité et leur impact sur la vie sauvage dans le delta de l’Okavango ;
- l’interdiction de toute industrie extractive dans le bien, avec notamment la résiliation de toutes les licences de prospection minière dans le bien et de 32 des 41 licences de prospection accordées dans la zone tampon ;
- le suivi des licences de prospection et d’exploitation minières en dehors de la zone tampon, en particulier lorsqu’elles se trouvent à proximité du bien le long de la zone ‘panhandle’ ;
- des efforts pour améliorer les moyens de subsistance des communautés vivant autour du bien, changer les systèmes de location des terres afin de favoriser une distribution plus équitable des avantages économiques liés au tourisme et entreprendre des recherches pour élaborer des mesures visant à intégrer le patrimoine culturel et les droits d’accès des usagers à la gestion du bien ;
- des efforts pour améliorer la gouvernance, la planification et la coordination de la gestion, y compris au travers de la coopération avec d’autres institutions, achats d’équipements et gestion des ressources humaines ;
- un surcroît d’effort pour contrôler l’extension des espèces exotiques envahissantes, en particulier la plante aquatique flottante, Salvinia molesta.
Le rapport de l’État partie attire également l’attention sur un certain nombre de défis liés aux ressources limitées et aux structures institutionnelles inefficaces. Des menaces potentielles à long terme pesant sur la conservation du bien sont identifiées, notamment un projet envisagé pour augmenter l’approvisionnement en eau de la Namibie centrale par un transfert entre bassins hydrographiques du fleuve Okavango ou l’exploration des eaux souterraines et le développement possible d’un grand projet d’irrigation dans la partie angolaise du bassin hydrographique de l’Okavango.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2016
L’État partie a fait des progrès louables sur un certain nombre de problèmes, concernant tout particulièrement la résiliation de toutes les licences de prospection minière dans le bien et de la plupart des licences accordées dans la zone tampon, des négociations étant en cours pour résilier les neuf concessions restantes. Il reste toutefois certaines inquiétudes concernant la prospection et l’exploitation minières hors de la zone tampon, en particulier au voisinage de la zone 'panhandle’, car ces activités pourraient potentiellement provoquer la pollution des eaux de l’Okavango et avoir un impact sévère sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien.
Bien que des efforts aient été faits pour établir des protocoles de suivi des espèces sauvages, l’absence persistante de références démographiques pour les principales espèces sauvages retarde la capacité de suivre les tendances à long terme qui affectent directement la VUE du bien. La priorité immédiate devrait être d’entreprendre une étude aérienne reproductible, d’établir des évaluations de référence démographiques fiables pour les principales espèces à travers le bien et de s’assurer que de telles études soient réitérées régulièrement conformément aux recommandations du séminaire de janvier 2012. Un ambitieux programme de suivi sur le terrain est envisagé pour l’ensemble des blocs de concessions, mais il n’est pas clairement expliqué de quelle manière il sera géré et financé à long terme.
Il est noté l’intention de l’État partie de mener une EIE rigoureuse afin d’éclairer des décisions concernant la gestion future des clôtures vétérinaires.
Depuis 2014, les communautés locales ont perdu le droit de gérer leurs terres car les concessions accordées au tourisme sont aujourd’hui négociées et signées avec des tour-opérateurs directement par le Ministère des Terres. Ces nouvelles dispositions permettent aux agences gouvernementales de redistribuer les bénéfices du tourisme plus équitablement mais enlève du pouvoir aux communautés. Un certain nombre de programmes, dont les efforts sont fortement soutenus, sont mis en œuvre pour favoriser la subsistance des communautés, et des consultations ont été engagées auprès des populations indigènes, des communautés locales et d’autres parties prenantes afin d’entreprendre des nouvelles recherches nécessaires sur l’intégration de valeurs culturelles dans la gestion du bien.
Toute en reconnaissant les mesures prises, les plantes exotiques envahissantes continuent de menacer l’intégrité écologique du bien et une vigilance constante est requise afin d’assurer le suivi de leur expansion et l’efficacité des mesures de contrôle.
Le Plan de gestion du delta de l’Okavango (2008-2017) offre un cadre de gestion pour la région mais il est antérieur à l’inscription du bien sur la Liste du patrimoine mondial. Nombre de ses prescriptions n’ont pas été appliquées et les dispositifs institutionnels pour sa mise en œuvre se sont avérés inefficace. Le processus de révision en cours pourrait fournir l’occasion d’explorer des possibilités de gestion intégrée du site dans le cadre des deux désignations « Ramsar » et « Patrimoine mondial » et devrait s’orienter vers le développement d’une structure institutionnelle plus appropriée en tant qu’entité reconnue, tournée vers les exigences de gestion d’un bien du patrimoine mondial avec la participation d’un personnel de base spécialisé et un budget permettant une bonne coordination des parties prenantes.
On note avec préoccupation des incidences possibles sur le bien causées par : a) un projet d’augmentation des captations d’eau de la Namibie pour lequel une étude de faisabilité est en cours ; b) l’éventualité d’un projet d’irrigation angolais, qui reste à confirmer. Des relations étroites avec ces Etats parties au travers de l’OKACOM (Commission permanente des eaux du bassin hydrographique de l’Okavango) sont cruciales pour garantir que tout aménagement du bassin hydrographique de l’Okavango ne porte pas atteinte la VUE du bien et que soit notée l’intention de l’État partie du Botswana de tenir le Comité informé de tout développement envisagé.
Décisions adoptées par le Comité en 2016
40 COM 7B.78
Delta de l’Okavango (Botswana) (N 1432)
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/16/40.COM/7B,
- Rappelant la décision 38 COM 8B.5, adoptée à sa 38e session (Doha, 2014),
- Se félicite des progrès réalisés par l’État partie qui a résilié licences de prospection minières dans le bien et demande à l’État partie de conclure des négociations avec les détenteurs de licences afin de mettre un terme à toutes les activtés de prospection dans la zone tampon du bien, et de poursuivre le suivi et la gestion des licences de prospection et d’exploitation minières hors de la zone tampon de manière à éviter tout impact négatif sur le bien ;
- Réitère sa position sur le fait que l’exploration ou l’exploitation minière est incompatible avec le statut de patrimoine mondial, politique soutenue par la déclaration de position du Conseil international des mines et métaux (CIMM) de ne pas entreprendre de telles activités dans les biens du patrimoine mondial ;
- Salue les progrès réalisés dans l’élaboration de protocoles de suivi de la faune sauvage, demande également à l’État partie d’intégrer ces protocoles dans le programme de suivi systématique des espèces sauvages, qui devrait inclure des relevés aériens reproductibles à travers tout le bien afin d’établir des références démographiques pour les principales espèces sauvages et surveiller les tendances à long terme ;
- Note les mesures prises pour traiter l’efficacité de la gestion, la gouvernance ainsi que l’accès, les droits et les bénéfices et réitère sa demande à l’État partie de :
- poursuivre ses efforts pour rationaliser les clôtures vétérinaires, y compris par une étude d’impact environnemental (EIE),
- étendre et renforcer des programmes qui adaptent l’utilisation des ressources traditionnelles comme moyen de subsistance, les droits d’accès traditionnels, les droits culturels et l’accès aux opportunités de participer au secteur du tourisme tout en préservant la valeur universelle exceptionnel (VUE) du bien,
- poursuivre ses efforts pour traiter une série d’autres questions de gestion et de protection, y compris la gouvernance, la responsabilisation des parties prenantes, la capacité de gestion et le contrôle des espèces exotiques envahissantes ;
- Demande en outre à l’État partie de soumettre le plan de gestion révisé pour examen au Centre du patrimoine mondial et à l’UICN avant son approbation et en appelle à la communauté internationale pour fournir le soutien technique et financier pour son développement et sa mise en œuvre ;
- Note avec inquiétude l’impact potentiel de la gestion des ressources d’eau en Angola et Namibie sur le bien et demande en outre aux États partie du Botswana, d’Angola et de Namibie de travailler en étroite collaboration afin de s’assurer que tout projet de développement majeur dans le bassin hydrographique de l’Okavango qui pourrait porter atteinte à la VUE du bien soit soumis à des EIE conformément à la Note consultative de l’UICN sur le patrimoine mondial : l’évaluation environnementale ; ces EIE devraient être soumises au Centre du patrimoine mondial et à l’UICN pour révision avant toute prise de décision qui serait difficilement réversible ;
- Demande en outre à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2017, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 42e session en 2018.
Projet de décision : 40 COM 7B.78
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/16/40.COM/7B,
- Rappelant la décision 38 COM 8B.5, adoptée à sa 38e session (Doha, 2014),
- Se félicite des progrès réalisés par l’État partie qui a résilié licences de prospection minières dans le bien et demande à l’État partie de conclure des négociations avec les détenteurs de licences afin de mettre un terme à toutes les activtés de prospection dans la zone tampon du bien, et de poursuivre le suivi et la gestion des licences de prospection et d’exploitation minières hors de la zone tampon de manière à éviter tout impact négatif sur le bien ;
- Réitère sa position sur le fait que l’exploration ou l’exploitation minière est incompatible avec le statut de patrimoine mondial, politique soutenue par la déclaration de position du Conseil international des mines et métaux (CIMM) de ne pas entreprendre de telles activités dans les biens du patrimoine mondial ;
- Salue les progrès réalisés dans l’élaboration de protocoles de suivi de la faune sauvage, demande également à l’État partie d’intégrer ces protocoles dans le programme de suivi systématique des espèces sauvages, qui devrait inclure des relevés aériens reproductibles à travers tout le bien afin d’établir des références démographiques pour les principales espèces sauvages et surveiller les tendances à long terme ;
- Note les mesures prises pour traiter l’efficacité de la gestion, la gouvernance ainsi que l’accès, les droits et les bénéfices et réitère sa demande à l’État partie de :
- poursuivre ses efforts pour rationaliser les clôtures vétérinaires, y compris par une étude d’impact environnemental (EIE),
- étendre et renforcer des programmes qui adaptent l’utilisation des ressources traditionnelles comme moyen de subsistance, les droits d’accès traditionnels, les droits culturels et l’accès aux opportunités de participer au secteur du tourisme tout en préservant la valeur universelle exceptionnel (VUE) du bien,
- poursuivre ses efforts pour traiter une série d’autres questions de gestion et de protection, y compris la gouvernance, la responsabilisation des parties prenantes, la capacité de gestion et le contrôle des espèces exotiques envahissantes ;
- Demande en outre à l’État partie de soumettre le plan de gestion révisé pour examen au Centre du patrimoine mondial et à l’UICN avant son approbation et en appelle à la communauté internationale pour fournir le soutien technique et financier pour son développement et sa mise en œuvre ;
- Note avec inquiétude l’impact potentiel de la gestion des ressources d’eau en Angola et Namibie sur le bien et demande en outre aux Etats partie du Botswana, d’Angola et de Namibie de travailler en étroite collaboration afin de s’assurer que tout projet de développement majeur dans le bassin hydrographique de l’Okavango qui pourrait porter atteinte à la VUE du bien soit soumis à des EIE conformément à la Note consultative de l’UICN sur le patrimoine mondial : l’évaluation environnementale ; ces EIE devraient être soumises au Centre du patrimoine mondial et à l’UICN pour révision avant toute prise de décision qui serait difficilement réversible ;
- Demande en outre à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2017, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 42e session en 2018.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.