Faites une recherche à travers les informations du Centre du patrimoine mondial.

i
ii
iii
iv
v
vi
vii
viii
ix
x

Casbah d'Alger

Algérie
Facteurs affectant le bien en 2003*
  • Cadre juridique
  • Ressources humaines
  • Système de gestion/plan de gestion
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Détérioration progressive
  • Absence d’instrument législatif de sauvegarde
  • Absence d'instruments d'application de la loi 98.04 sur la protection du patrimoine culturel 
  • Besoin de formation
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2003
Demandes approuvées : 5 (de 1993-2002)
Montant total approuvé : 92 600 dollars E.U.
2002 Mise en place d'un chantier-école de spécialisation aux ... (Approuvé)   50 000 dollars E.U.
2000 Publication of "Croquis of the Old Algiers" (NOT ... (Approuvé)   5 000 dollars E.U.
1997 Training of 3 architects in safeguarding techniques for ... (Approuvé)   8 700 dollars E.U.
1995 Training of architects for the safeguarding plan of ... (Approuvé)   18 900 dollars E.U.
1993 Preparation of a safeguarding plan for Kasbah of Algiers (Approuvé)   10 000 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2003**

septembre 2001: mission d'un expert de l'UNESCO ; septembre 2002: mission du Centre du patrimoine mondial 

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2003

Centre du patrimoine mondial :

En septembre 2002, une mission du Centre du patrimoine mondial s’est rendue sur le site pour évaluer l’évolution de la situation. Elle a pu visiter la Citadelle, la Basse Casbah ainsi que la plupart des quartiers résidentiels. S’agissant de la Citadelle, les travaux de restauration avancent lentement, sous la responsabilité de l’Agence nationale d’Archéologie. Ces travaux, confiés à un entrepreneur local, sont réalisés à partir d’un projet établi en 1986, qui prévoyait la transformation de la Citadelle en Musée. Cependant, de sérieux problèmes structurels préoccupent l’Agence nationale d’Archéologie dont les techniciens ne sont pas suffisamment compétents pour traiter ces questions.

La mission du Centre a en outre noté l’absence de documentation appropriée et de suivi du monument, deux points essentiels pour la compréhension de son comportement statique et de sa chronologie historique complexe en vue de la conservation et de la restauration de la Citadelle. La mission a également été informée d’un vaste programme de renforcement des capacités (1,5 million d’euros), financé par le gouvernement italien. Ce programme devrait commencer par la formation de techniciens locaux en conservation, pour inclure ultérieurement la véritable réhabilitation de la Citadelle. Le Centre coordonne son activité de formation pour la Casbah avec cette initiative pour assurer la complémentarité et éviter une répétition des mêmes activités.

Dans la Basse Casbah, le Wilaya d’Alger a entrepris d’importants travaux, notamment sur la Place des Martyrs et les Arcades du front de mer. Ce projet appelé « Carrefour du millénaire », a créé un grand centre commercial souterrain qui s’étend de la ville jusqu’au port. La Grande Mosquée et la Mosquée de la Pêcherie ont été restaurées. Dans la zone adjacente au Bastion 23 (vestige d’anciennes constructions ottomanes près de la mer), plusieurs projets importants d’édification de bâtiments ont été réalisés ces dernières années, notamment la « Cité de la Musique », qui introduit à l’intérieur de la Casbah des éléments architecturaux contemporains non compatibles avec le caractère de l’endroit. Le Centre n’a pas été informé de ces projets.

La partie la plus préoccupante du site est certainement celle des quartiers résidentiels de la Haute Casbah, entre la Citadelle et le port. L’état de conservation très dégradé du tissu urbain, l’ampleur des problèmes socio-économiques et les contraintes qui empêchent une protection juridique effective du site ont déjà été portés à l’attention du Comité en 2001. Les informations concernent maintenant un récent programme d’aide mis en place par le Wilaya pour permettre aux propriétaires de réhabiliter leurs biens. Un montant de 60 millions de dinars (près d’un million de dollars) a été fourni par l’Etat à cette fin mais en septembre 2002, seulement 15 permis de réhabilitation avaient été accordés par le jeu de ce mécanisme. Cela s’explique sans doute par le fait que les propriétaires doivent financer 50 % du total des frais. D’autres travaux publics concernent des rues et des fontaines. Malgré cette évolution positive, la situation reste extrêmement grave : plusieurs bâtiments menacent de s’effondrer et des tonnes d’ordures ménagères jonchent les rues car il n’y a ni plan de conservation urbaine d’ensemble ni ressources financières appropriées.

La mission du Centre a également noté que la Direction du patrimoine culturel algérien ne participait pas à d’autres activités de conservation que la Citadelle et le Bastion 23. Une lettre du 29 mars 2003 a suscité des espoirs : le Directeur du patrimoine culturel algérien a informé le Centre que la Casbah avait enfin été classée « secteur sauvegardé » par la Commission nationale du patrimoine culturel. Cette très importante mesure va, si tout va bien, permettre la finalisation et la future mise en œuvre du Plan de conservation urbaine (Plan de sauvegarde et de mise en valeur – PSMV), en préparation depuis de nombreuses années. Il convient de noter que le Centre n’a pas été consulté lors de l’élaboration de ce plan, qu’il n’a toujours pas vu à ce jour. L’achèvement de ce plan devrait nécessairement inclure des spécifications techniques détaillées et une réglementation des constructions. A cet égard, la mission du Centre a recommandé que les autorités responsables puissent tirer parti des compétences techniques dont dispose une ONG dénommée « Association des Amis de la Casbah », qui est activement engagée dans des projets de conservation et de réhabilitation.

ICOMOS :

Ce bien a été officiellement inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en 1992, à la suite d’une procédure quelque peu inhabituelle.

A la 15e session du Comité à Carthage (Tunisie) en décembre 1991, il a été convenu d’entamer la procédure d’inscription, mais non de la confirmer, avant que l’Etat partie ne fournisse des détails sur un plan de gestion approprié. Les grandes lignes du plan de gestion ont été présentées en 1992, bien que l’on ait signalé qu’il n’avait encore été ni approuvé ni appliqué. L’engagement de l’Etat partie de mettre en œuvre le plan sans délai a été accepté par l’ICOMOS et le Comité, et le bien a été dûment inscrit.

L’ICOMOS est préoccupé à la lecture de l’excellent rapport de mission du Centre en Algérie en septembre 2002. Il s’avère que peu de choses ont été faites pour faciliter la mise en œuvre d’un plan de gestion efficace. Il est évident que l’état de la Haute Casbah est quasi désastreux, tandis que dans la Basse Casbah, des travaux sont réalisés en contrevenant aux principes de conservation fondamentaux de la Convention. Dans son rapport, la mission du Centre décrit sans équivoque le bien comme en péril. Elle indique qu’il faut prendre des mesures urgentes pour contenir les menaces et l’insalubrité qui affectent gravement les habitants, ce qui semble ne pas avoir été fait depuis un certain nombre d’années. L’ICOMOS est extrêmement conscient des problèmes économiques au sein de l’Etat partie, envers qui il est tout à fait bien disposé. Il recommande que le Plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur de la Casbah d'Alger soit finalisé et, après sa présentation au Comité, soit mis en œuvre dès que possible pour traiter les problèmes de ce bien très important. 

Décisions adoptées par le Comité en 2003
27 COM 7B.35
Casbah d'Alger (Algérie)

Le Comité du patrimoine mondial [21],

1. Ayant noté l'état de conservation très préoccupant de la Casbah, et son contexte socio-économique difficile,

2. Félicite les autorités algériennes d'avoir classé la Casbah comme secteur sauvegardé en vertu de la législation en vigueur, ce qui constitue une mesure importante en vue d'une protection efficace du bien ;

3. Reconnait la nécessité urgente de renforcer les capacités en conservation des organismes techniques responsables, et sensible au soutien du gouvernement italien à cet égard ;

4. Invite l'État partie à procéder rapidement, en étroite consultation avec le Centre du patrimoine mondial, à l'achèvement et à la mise en œuvre du Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur (PSMV), qui devra inclure un mécanisme de coordination institutionnelle approprié, ainsi qu'une réglementation des constructions et des spécifications techniques détaillées adaptées au contexte architectural particulier de la Casbah ,

5. Engage fermement l'État partie à mettre d'urgence les ressources financières nécessaires à la disposition des organismes responsables des interventions de réhabilitation d'urgence dans la Casbah ;

6. Demande à l'État partie de soumettre un rapport au Centre du patrimoine mondial sur l'avancement dans la finalisation et la mise en œuvre du Plan de conservation urbaine, avant le 1er février 2004, afin que le Comité du patrimoine mondial puisse étudier l'état de conservation du bien à sa 28e session, en 2004.

[21] Décision adoptée sans discussion.

Projet de décision : 27 COM 7 (b) 35

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Ayant noté l’état de conservation très préoccupant de la Casbah, et son contexte socio-économique ;

2. Félicitant les autorités algériennes d’avoir classé la Casbah comme secteur sauvegardé en vertu de la législation en vigueur, ce qui constitue une mesure importante en vue d’une protection efficace du site ;

3. Reconnaissant la nécessité urgente de renforcer les capacités en conservation des organismes techniques responsables, et sensible au soutien du gouvernement italien à cet égard ;

4. Invite l’Etat partie à procéder rapidement, en étroite consultation avec le Centre du patrimoine mondial, à l’achèvement et à la mise en œuvre du PSMV, qui devra inclure un mécanisme de coordination institutionnelle approprié, ainsi qu’une réglementation des constructions et des spécifications techniques détaillées adaptées au contexte architectural particulier de la Casbah ;

5. Engage fermement l’Etat partie à mettre d’urgence les ressources financières nécessaires à la disposition des organismes responsables des interventions de réhabilitation d’urgence dans la Casbah ;

6. Demande à l’Etat partie de préparer un rapport sur l’avancement de la finalisation et de la mise en œuvre du Plan de conservation urbaine, avant le 1er février 2004, pour étude par le Comité à sa 28e session. 

Année du rapport : 2003
Algérie
Date d'inscription : 1992
Catégorie : Culturel
Critères : (ii)(v)
Documents examinés par le Comité
arrow_circle_right 27COM (2003)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


top