Monts Rwenzori
Facteurs affectant le bien en 2003*
- Activités illégales
- Exploitation forestière/production de bois
- Ressources financières
- Ressources humaines
- Système de gestion/plan de gestion
- Troubles civils
- Autres menaces :
Pratiques d'utilisation non durable des ressources
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
- manque de ressources,
- suspension des projets,
- sérieuses questions de sécurité qui se posent dans le Parc du fait du conflit dans la région,
- personnel responsable n’assurant plus la surveillance de la plus grande partie de ce Parc,
- sciage de long illégal,
- braconnage et trafic de faune sauvage,
- besoin d’activités de soutien communautaire.
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2003
Montant total approuvé : 96 749 dollars E.U.
2001 |
Emergency Assistance for Rwenzori Mountains National ...
(Approuvé)
Réapprobation : 10 Jun, 2003 (n°1574 - 41684 dollars E.U.)
|
64 500 dollars E.U. |
1996 | Organize the Rwenzori Mountains Scientific Conference ... (Approuvé) | 12 249 dollars E.U. |
1995 | Equipment for Rwenzori Mountains National Park (Approuvé) | 20 000 dollars E.U. |
Missions sur le bien jusqu'en 2003**
janvier 2003: mission conjointe UNESCO/UICN
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2003
Une mission commune UNESCO/UICN s’est rendue en Ouganda du 5 au 11 janvier 2003 pour évaluer l’état de conservation du site du patrimoine mondial du Parc national des Monts Rwenzori, à la demande de la 25e session du Comité du patrimoine mondial (décembre 2001). Le rapport de mission, uniquement en anglais, est disponible pour consultation par les Etats parties.
La mission a étudié l’intégrité d’ensemble du site et a constaté les caractéristiques suivantes :
· La limite du site est pratiquement intacte mais certaines parties sont mal définies ;
· Le nombre de cas de braconnage recensés par le suivi et les patrouilles de surveillance est peu important, sauf peut-être dans les parties sud du Parc où la présence possible de mines anti-personnel a un rôle dissuasif pour les patrouilles ;
· L’importance des populations de certaines espèces de mammifères a été réduite. Il reste cependant une petite population d’éléphants (moins de 10 spécimens). Les buffles ont disparu du site avant le classement au patrimoine mondial. Il resterait un ensemble réduit de céphalophes en altitude ;
· Le volume et la durée de la couverture neigeuse, ainsi que l’importance des glaciers, ont été progressivement réduits ;
· L’impact des visiteurs est de plus en plus important, spécialement sur le circuit central de randonnée ;
· Le personnel d’encadrement contrôle le site ;
· Aucune force de sécurité n’occupe la moindre partie du site ;
· Il n’y a pas d’occupation illégale du site.
La mission a conclu que l’intégrité du site n’avait pas été sensiblement affectée par des activités depuis son classement au patrimoine mondial en péril. Les conditions qui avaient entraîné ce classement en 1999 se sont spectaculairement améliorées. L’intégrité du site demeure cependant vulnérable en raison de plusieurs menaces qui, si elles n’étaient pas gérées ou contrôlées comme il convient, pourraient avoir un impact préjudiciable à l’intégrité du site. A savoir :
· Un isolement progressif du site du paysage environnant, sauf vers le nord où la Réserve forestière du nord des Rwenzori constitue un corridor écologique vers les basses terres. Cela a interrompu les gradients écologiques des pentes les plus élevées vers les pentes moins élevées et a empêché ou empêchera à l’avenir le mouvement des biotes suivant ces gradients, et pourrait avoir des impacts sur la résilience à long terme du site aux modifications climatiques ;
· Une population humaine croissante et essentiellement pauvre vivant dans des zones adjacentes au site entraîne en permanence une utilisation consommatrice de ressources naturelles et une culture extensive qui réduit progressivement l’étendue de l’habitat naturel, jusque là non perturbé, dans des zones extérieures au Parc ;
· Les impacts grandissants du tourisme, concentrés dans certains lieux précis, entraînant des impacts négatifs localisés qui affectent certaines valeurs importantes du site, y compris les zones humides ;
· Le réchauffement de la planète entraîne une réduction progressive de l’importance des glaciers, de la quantité et de la fréquence du manteau neigeux ;
· Les inondations et les glissements de terrain vers la limite du site sont dus au défrichage de la végétation et à la culture. Selon la population locale, l’inondation à basse altitude est due à l’aire protégée plutôt qu’à l’utilisation destructive des terres sur les pentes raides, ce qui crée des tensions entre les communautés et les autorités au sujet de l’existence du Parc ;
· L’insécurité potentielle due aux poches d’activités rebelles dans la sous-région, mais non dans le périmètre du site. La situation reste incertaine quant à la localisation précise d’armes anti-personnel, notamment des mines, dans le périmètre du site, bien que l’on n’ait jamais trouvé de preuves confirmant l’existence éventuelle de mines dans le site ;
· Une demande croissante de terres pour le développement, ce qui pourrait entraîner une augmentation de la pression et des empiétements à l’avenir.
La mission a constaté que l’Uganda Wildlife Authority (UWA) (service chargé de la gestion de la faune sauvage) et ses partenaires étaient conscients de ces menaces et avaient établi, autant que possible, des mesures pour les éviter ou les limiter. Il a été difficile d’y parvenir en raison de l’insécurité qui régnait entre 1997 et 2001, et du manque de ressources permettant une bonne gestion. La mission a noté que l’Etat partie devrait apporter un soutien financier plus important à la région si l’on voulait gérer convenablement le site, selon les obligations de l’Etat partie en vertu de la Convention du patrimoine mondial. Il est également clair que le site a besoin d’une assistance financière et technique plus importante de sources extérieures, pour assurer la définition et l’application des mesures essentielles de gestion.
La mission a fait 18 recommandations à l’Etat partie sur des questions portant sur la sécurité, l’étendue du site, les aspects institutionnels et de politique générale, le cadre de gestion, la délimitation des limites, les capacités du personnel, les infrastructures, l’interaction avec la communauté, la communication avec d’autres autorités et le tourisme. Parmi ces 18 recommandations, celles qui suivent sont les plus importantes pour les débats du Comité concernant un retrait possible du site de la Liste du patrimoine mondial en péril :
· Le personnel du site doit s’entendre avec les Forces de sécurité pour pouvoir déclarer que certaines zones essentielles pour le tourisme ne sont pas minées ;
· L’UWA doit rapidement étudier la dotation en effectifs et les faiblesses de la gestion sur le site pour restaurer l’efficacité de la gestion à un niveau justifié par son statut de patrimoine mondial ;
· La mise au point d’un plan de gestion doit être poursuivie en priorité, selon une approche intégrée. Ce plan de gestion doit inclure une évaluation des besoins et demandes du personnel en matière de formation, ainsi qu’une stratégie touristique révisée ;
· La direction du Parc doit suivre et évaluer les questions essentielles du tourisme, du partage des ressources et des mouvements de population qui franchissent les limites du Parc conformément au plan de suivi mis au point pour le projet USAID/WWF avant 1998 ;
· L’achèvement de la démarcation des limites doit être considérée comme prioritaire et bénéficier du soutien des structures du Conseil local pour être acceptée le mieux possible par la communauté et les autorités. Une carte indiquant la limite fixée et marquée doit être établie et déposée au Centre du patrimoine mondial ;
· Le programme de création d’institutions communautaires d’aires protégées doit être mis en œuvre dès que possible ;
· Une analyse doit être menée sur la manière dont l’escalade est pratiquée sur le site et sur les moyens de réduire les impacts des expéditions en montagne.
La mission a également recommandé de développer la coopération transfrontalière avec le Parc national des Virunga voisin, situé en RDC, et d’étudier la possibilité d’étendre le site vers la Réserve forestière des Rwenzori du Nord.
L’UICN :
Les nouvelles informations fournies ci-dessus ont été fournies après accord entre l’UICN et le Centre du patrimoine mondial.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2003
27 COM 7A.7
Parc national des Monts Rwenzori (Ouganda)
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Notant que l'UICN estime que la situation du bien s'est considérablement améliorée depuis son inscription sur la Liste du patrimoine mondial en péril en 1999, et que l'État partie se montre de plus en plus engagé dans la conservation du bien,
2. Félicite l'Uganda Wildlife Authority des améliorations apportées à la gestion du bien, et de ses efforts pour protéger le bien lors des périodes d'instabilité ;
3. Invite l'État partie à envisager d'accroître son soutien financier pour assurer un minimum d'efficacité à la gestion du bien, tout en travaillant aussi avec des partenaires pour rechercher un soutien financier et technique supplémentaire auprès de sources extérieures, en particulier pour l'établissement et la mise en œuvre d'un plan de gestion du bien ;
4. Recommande que l'État partie établisse des liens de coopération entre le personnel du bien et les forces de sécurité en vue de dresser une carte des zones exemptes de mines terrestres pour permettre le tourisme dans le Parc ; si nécessaire, l'État partie peut demander au Président du Comité d'approuver une assistance financière modeste du Fonds du patrimoine mondial à cet effet ;
5. Recommande que l'État partie présente un rapport au Centre du patrimoine mondial, avant le 1 février 2004, concernant les recommandations de la mission UNESCO/UICN - définissant des repères et délais pour suivre les progrès de l'application des recommandations de la mission, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 28e session en 2004. Cela permettrait au Comité d'envisager le retrait du Parc national des Monts Rwenzori de la Liste du patrimoine mondial en péril ;
6. Décide de maintenir le Parc national des Monts Rwenzori sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
27 COM 8B.2
Biens maintenus sur la Liste du patrimoine mondial en péril
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Faisant suite à l'examen des rapports sur l'état de conservation des biens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en péril (WHC-03/27.COM/7A),
2. Décide de maintenir les biens suivants sur la Liste du patrimoine mondial en péril :
- Minaret et vestiges archéologiques de Djam, Afghanistan (27 COM 7A.21)
- Butrint, Albanie (27 COM 7A.26 )
- Tipasa, Algérie (27 COM 7A.17)
- Palais royaux d'Abomey, Bénin (27 COM 7A.15)
- Angkor, Cambodge (27 COM 7A.22)
- Parc national du Manovo-Gounda St. Floris, République Centrafricaine (27 COM 7A.1)
- Réserve naturelle intégrale du mont Nimba, Guinée et Côte d'Ivoire (27 COM 7A.4)
- Parc national des Virunga, République démocratique du Congo (27 COM 7A.2)
- Parc national de la Garamba, République démocratique du Congo (27 COM 7A.2)
- Parc national de Kahuzi-Biega, République démocratique du Congo (27 COM 7A.2)
- Réserve de faune à Okapis, République démocratique du Congo (27 COM 7A.2)
- Parc national de la Salonga, République démocratique du Congo (27 COM 7A.2)
- Parc national Sangay, Equateur (27 COM 7A.13)
- Abou Mena, Egypte (27 COM 7A.18)
- Parc national du Simien, Ethiopie (27 COM 7A.3)
- Réserve de la biosphère Rio Platano, Honduras (27 COM 7A.14)
- Sanctuaire de faune de Manas, Inde (27 COM 7A.9)
- Ensemble monumental de Hampi, Inde (27 COM 7A.23)
- Vieille ville de Jérusalem et ses remparts (27 COM 7A.29)
- Tombouctou, Mali (27 COM 7A.16)
- Réserves naturelles de l'Aïr et du Ténéré, Niger (27 COM 7A.5)
- Fort de Bahla, Oman (27 COM 7A.19)
- Fort et jardins de Shalimar à Lahore, Pakistan (27 COM 7A.22)
- Zone archéologique de Chan Chan, Pérou (27 COM 7A.28)
- Rizières en terrasses des cordillères des Philippines, Philippines (27 COM 7A.25)
- Parc national des oiseaux du Djoudj, Sénégal (27 COM 7A.6)
- Parc national de l'Ichkeul, Tunisie (27 COM 7A.8)
- Monts Rwenzori, Ouganda (27 COM 7A.7)
- Parc national des Everglades, États-Unis d'Amérique (27 COM 7A.11)
- Ville de Zabid, Yémen (27 COM 7A.20)
Projet 27 COM 7 (a) 7
« Le Comité du patrimoine mondial,
1. Notant que l’UICN estime que la situation du site s’est considérablement améliorée depuis son inscription sur la Liste du patrimoine mondial en péril en 1999, et que l’Etat partie se montre de plus en plus engagé dans la conservation du site ;
2. Félicite l’Uganda Wildlife Authority des améliorations apportées à la gestion du site, et de ses efforts pour protéger le site lors des périodes d’instabilité ;
3. Invite l’Etat partie à envisager d’accroître son soutien financier pour assurer un minimum d’efficacité à la gestion du site, tout en travaillant aussi avec des partenaires pour rechercher un soutien financier et technique supplémentaire auprès de sources extérieures, en particulier pour l’établissement et la mise en œuvre d’un plan de gestion du site ;
4. Recommande que l’Etat partie établisse des liens de coopération entre le personnel du site et les forces de sécurité en vue de dresser une carte des zones exemptes de mines terrestres pour permettre le tourisme dans le Parc ; si nécessaire, l’Etat partie peut demander au Président du Comité d’approuver une assistance financière modique du Fonds du patrimoine mondial à cet effet ;
5. Recommande que l’Etat partie présente un rapport concernant les recommandations de la mission UNESCO/UICN – définissant des repères et délais pour suivre les progrès de l’application des recommandations de la mission – à la 28e session du Comité. Cela permettrait au Comité d’envisager le retrait du Parc national des Monts Rwenzori de la Liste du patrimoine mondial en péril ;
6. Décide de maintenir le Parc national des Monts Rwenzori sur la Liste du patrimoine mondial en péril. »
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.