Lviv – ensemble du centre historique
Facteurs affectant le bien en 2013*
- Déchets solides
- Habitat
- Système de gestion/plan de gestion
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
- Nouvelles constructions dans le centre historique ;
- Absence de documents de gestion détaillés et valables ;
- Infrastructure inadéquate, notamment le réseau d’égouts.
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2013
Montant total approuvé : 0 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2013**
2004 : mission ICOMOS-Fondation allemande du patrimoine mondial ; mars 2010 : mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS.
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2013
Les 31 janvier 2012 et 31 janvier 2013, l’État partie a soumis des rapports sur l’état de conservation, en réponse à la décision 35 COM 7B.113. Une mission de suivi réactif a été accueillie sur le bien du 7 au 15 mai 2012 ; le rapport de mission est disponible en ligne à l’adresse https://whc.unesco.org/fr/sessions/37COM/.
Les deux rapports de l’État partie se composent essentiellement de listes de projets de conservation. Le rapport de 2012 mentionne l’adoption d’un « Concept intégré du développement du centre de Lviv » (un document d’aménagement dans le centre historique), de « Règles en matière de placement des publicités extérieures dans Lviv », et du « Guide de la ville » qui donne des conseils sur l’architecture historique et les méthodes de reconstruction et remise en état. Il confirme que les nouvelles constructions qui auraient pu avoir un impact préjudiciable sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien ont été stoppées, notamment le projet d’un hôtel au niveau de la Citadelle et du monastère franciscain. Le rapport de 2013 confirme l’achèvement de la cartographie numérique du bien. Aucun des rapports ne parle du développement du plan de gestion stratégique, de la création d’un comité consultatif indépendant, de l’élaboration d’un plan pour la circulation et le stationnement ni des autres problèmes de gestion et de contrôle règlementaire des aménagements soulevés par la mission de 2010.
La mission de suivi réactif de 2012 de l’ICOMOS a fait état de préoccupations importantes dans tous les domaines et a noté ce qui suit :
a) Législation : de récentes modifications ont abouti à certaines lois contradictoires et trop complexes, et à un affaiblissement des pouvoirs juridiques du Ministre de la Culture. La réglementation en matière de protection est centralisée à l’excès et les conseils pour les promoteurs, lorsqu’ils existent, sont généralisés et subjectifs et ne sont pas spécifiquement axés sur une remise en état historique ni une réhabilitation appropriée. La protection juridique des biens du patrimoine mondiale de l’Ukraine en général, et celle de Lviv et de sa zone tampon en particulier, est inadéquate.
b) Systèmes de gestion : les pouvoirs du Ministre de la Culture sont faibles en matière de réaménagement. Aucun comité consultatif indépendant n’a été créé et aucun progrès n’a été accompli dans la formulation du plan de gestion. Compte tenu des lacunes au sein du cadre juridique et de l’absence de gestionnaire de site, il n’existe pas de système clair permettant de garantir une gestion efficace du bien.
c) Plans, systèmes et mécanismes : le Plan général pour Lviv, adopté en 2010, répond de façon appropriée à certaines questions de gestion et de protection. Cependant, le potentiel des projets de développement et la congestion de la circulation restent d’importants problèmes. Le maire a essayé d’y remédier en décentralisant les bureaux et en interdisant la circulation dans le centre historique mais le plan général manque de précision en termes de zonage historique de la ville, d’identification des édifices et ensembles de patrimoine et de règlementation. La « justification historique et architecturale », soumise à approbation du Ministre de la Culture, est la seule procédure permettant de restreindre le développement mais elle est rarement systématique et manque de critères ou orientations précis.
d) État de conservation : les fonds pour les projets de restauration sont insuffisants, même si des projets cofinancés à l’aide la coopération internationale (Allemagne, Pologne et Norvège) ont été à l’origine d’interventions appropriées – notamment cathédrales jésuite et arménienne, monastères Saint-Yura et Saint-Onufre et programme de restauration des fenêtres, portes, escaliers et balcons. Toutefois, la mission a noté des exemples d’édifices en mauvais état d’entretien et ayant fait l’objet de piètres pratiques de conservation – absence d’études préparatoires aux aménagements, reconstructions inexactes ou fantaisistes, et un manque de sensibilisation à la nécessité de fouilles archéologiques. L’avenir de la citadelle et du monastère des Bernardins, malgré l’arrêt des travaux de construction des nouveaux édifices controversés, reste incertain, au même titre que d’autres sites qui font l’objet d’aménagements potentiels ou réels, tels qu’un hôtel sur Krakovska. C’est souvent la pression du public, plutôt que la réglementation officielle qui empêche un développement inapproprié. La mission a noté trois projets qui ont potentiellement affecté la VUE. Il conviendrait qu’ils soient arrêtés pour en permettre un examen plus approfondi.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2013
Le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives notent que le rapport de la mission de suivi réactif de 2012 de l’ICOMOS fait état d’importantes préoccupations vis-à-vis de la protection juridique, des systèmes de gestion et des mécanismes de protection, et de l’état de conservation du bien et de sa zone tampon.
Si des progrès ont été reconnus dans certains domaines, à savoir la conservation de plusieurs monuments importants, la cartographie numérique du bien du patrimoine mondial et la production du ‘Concept intégré pour le centre historique de Lviv, le pouvoir législatif et le pouvoir de gestion en matière de protection ont perdu en force et aucun progrès n’a été signalé dans la production du plan de gestion, ou des plans territoriaux. Par ailleurs, les pressions des projets d’aménagement continuent de s’intensifier et des projets susceptibles d’avoir un impact potentiel sur la valeur universelle exceptionnelle du bien ont été signalés.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2013
37 COM 7B.87
Lviv – ensemble du centre historique (Ukraine) (C 865bis)
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-13/37.COM/7B,
2. Rappelant la décision 35 COM 7B.113 , adoptée à sa 35e session (UNESCO, 2011),
3. Prend acte de l’arrêt du projet de développement de la citadelle et du monastère des Bernardins, l’adoption du Concept intégré pour la rénovation du centre historique de Lviv et des Règles en matière de placement des publicités dans la ville Lviv, ainsi que la réalisation de la cartographie numérique du bien ;
4. Prend note de la mission de suivi réactif de 2012 et prie instamment l’État partie de mettre en œuvre ses recommandations et plus particulièrement, de traiter les problèmes pressants de conservation et de gestion à travers les mesures suivantes :
a) formaliser la base juridique pour les mesures de protection de la zone historique de la ville, le bien et la zone tampon, et garantir que les projets d’aménagement sont soutenus par des études et un inventaire adéquats des données archéologiques,
b) mettre en place des réglementations en matière de restauration et réaménagement, étayées par des études détaillées des attributs qui étayent la valeur universelle exceptionnelle du bien, et introduire un mécanisme d’études d’impact visuel pour tout nouveau projet de développement,
c) créer un organisme de gestion, doté d’une large représentation afin d’inclure les organisations non gouvernementales, pour superviser la gestion du bien,
d) élaborer un plan de gestion stratégique pour le bien et sa zone tampon, incluant des dispositions pour le zonage avec des plans de zone spécifiques pour les ensembles importants, pour la conservation archéologique et pour la gestion de la circulation ;
5. Prie aussi instamment l’État partie d’arrêter les travaux des projets du complexe hôtelier (Fedorova 23-15), de la résidence du Ministre de l’Intérieur (Krivonosa 1) et du complexe résidentiel (Dovboucha 15), en vue d’autoriser l’élaboration d’évaluations d’impact sur le patrimoine et leur examen par le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives ;
6. Demande à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, conformément au paragraphe 172 des Orientations , les détails de tout nouveau développement majeur au sein du bien, avec évaluations appropriées d’impact sur le patrimoine, pour examen par les Organisations consultatives ;
7. Demande également à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2015, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et les progrès accomplis dans la mise en œuvre des points qui précèdent, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 39e session en 2015.
Projet de décision : 37 COM 7B.87
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-13/37.COM/7B,
2. Rappelant la décision 35 COM 7B.113, adoptée à sa 35e session (UNESCO, 2011),
3. Prend acte de l’arrêt du projet de développement de la citadelle et du monastère des Bernardins, l’adoption du Concept intégré pour la rénovation du centre historique de Lviv et des Règles en matière de placement des publicités dans la ville Lviv, ainsi que la réalisation de la cartographie numérique du bien ;
4. Prend note de la mission de suivi réactif de 2012 et prie instamment l’État partie de mettre en œuvre ses recommandations et plus particulièrement, de traiter les problèmes pressants de conservation et de gestion à travers les mesures suivantes :
a) Formaliser la base juridique pour les mesures de protection de la zone historique de la ville, le bien et la zone tampon, et garantir que les projets d’aménagement sont soutenus par des études et un inventaire adéquats des données archéologiques,
b) Mettre en place des réglementations en matière de restauration et réaménagement, étayées par des études détaillées des attributs qui étayent la valeur universelle exceptionnelle du bien, et introduire un mécanisme d’études d’impact visuel pour tout nouveau projet de développement,
c) Créer un organisme de gestion, doté d’une large représentation afin d’inclure les organisations non gouvernementales, pour superviser la gestion du bien,
d) Élaborer un plan de gestion stratégique pour le bien et sa zone tampon, incluant des dispositions pour le zonage avec des plans de zone spécifiques pour les ensembles importants, pour la conservation archéologique et pour la gestion de la circulation ;
5. Prie aussi instamment l’État partie d’arrêter les travaux des projets du complexe hôtelier (Fedorova 23-15), de la résidence du Ministre de l’Intérieur (Krivonosa 1) et du complexe résidentiel (Dovboucha 15), en vue d’autoriser l’élaboration d’évaluations d’impact sur le patrimoine et leur examen par le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives ;
6. Demande à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, conformément au paragraphe 172 des Orientations, les détails de tout nouveau développement majeur au sein du bien, avec évaluations appropriées d’impact sur le patrimoine, pour examen par les Organisations consultatives ;
7. Demande également à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2015, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et les progrès accomplis dans la mise en œuvre des points qui précèdent, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 39e session en 2015.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.