Liverpool – Port marchand
Facteurs affectant le bien en 2007*
- Habitat
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
a) Pression du développement urbain;
b) Nouvelles constructions aux abords du bien.
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2007
Montant total approuvé : 0 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2007**
Mission du Centre du patrimoine mondial/ICOMOS, du 18 au 20 octobre 2006
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2007
Comme demandé par la décision 30 COM 7B.93, une mission de suivi réactif du Centre du patrimoine mondial/ICOMOS s'est déroulée du 18 au 20 octobre 2006. Celle-ci a évalué l'impact créé sur le bien du patrimoine mondial par le bâtiment du nouveau musée de Liverpool, par les trois bâtiments supplémentaires prévus sur le front de mer près des trois Grâces. La mission a par ailleurs évalué la situation globale du bien du Port marchand de Liverpool du point de vue de son état de conservation dans son contexte urbain le plus vaste possible, de son intégrité et de son authenticité.
La mission a pris note du fait que les possibilités de développement de la ville, liées à l'opération "Renaissance Urbaine", sont gérées par une impressionnante structure de planification, au moyen de plans directeurs très formels, établis pour chaque site (sauf pour Pier Head) et que English Heritage est un partenaire important de ce processus de rénovation. Des améliorations devraient être apportées, comprenant une meilleure supervision des projets et une implication de plus de partenaires, en particulier des communautés locales.
Le statut de patrimoine mondial devrait conduire à la mise en place d'une procédure plus stricte de contrôle de la planification urbaine, basé sur une analyse et une description approfondies des caractéristiques du paysage urbain et de l'esprit des lieux. Ceci devrait être le point de départ d'une démarche visant à établir un consensus en amont sur l'expansion et la portée du développement à l'intérieur et autour du bien du Patrimoine mondial, ainsi que sur les manières et les moyens d'y parvenir. Les avantages tirés de cette amélioration seraient plus de cohérence dans la prise de décision et plus de clarté pour le public, au sens le plus large du terme, c'est-à-dire les promoteurs, les groupes locaux de conservation du patrimoine et le Comité du patrimoine mondial.
La mission a conclu que l'état de conservation global du bien du patrimoine mondial est bon car les docks, les zones portuaires ainsi que les bâtiments historiques de la ville inscrits sont soit restaurés, soit bien entretenus, soit font partie d'un programme de rénovation, programme conçu, approuvé et exécuté dans un grand respect de l'authenticité des lignes et matériaux d'origines. Le contexte urbain au-delà du bien, qui comprend des zones très dégradées, fait l'objet d'opérations de rénovation, de réhabilitation, et de reconstruction qui ont pour but principal de recréer la cohérence de la ville, en mettant en valeur ses caractéristiques historiques encore présentes, en construisant sur les terrains libres, et en redessinant l'espace public.
En ce qui concerne les projets, celui du Musée et celui des trois nouveaux bâtiments sur Mann Island, près des trois Grâces, la mission a évalué que:
a) En ce qui concerne la hauteur, les projets du Musée et de Mann Island sont conformes, car ils ne dépassent pas la hauteur des trois Grâces ;
b) En ce qui concerne la complémentarité architecturale des projets avec les trois Grâces, le Conseil municipal et ses partenaires, dont English Heritage, sont d'accord pour affirmer que les projets sont complémentaires des trois Grâces, en raison de la haute qualité de leur architecture et de matériaux utilisés ;
c) En ce qui concerne la forme dominante du projet du Musée en particlier, l'architecte, le Conseil municipal et ses partenaires sont d'accord pour affirmer que cela ne concurrence pas la valeur emblématique des trois Grâces et que le projet avait tenu compte du caractère sensible de son emplacement, tel qu'exprimé dans l'argumentaire du projet. Cependant, la mission a relevé que cet argumentaire n'évoquait pas les caractéristiques spécifiques du bien, telles que la verticalité et le rythme des trois Grâces, qui auraient dû servir de base à l'harmonisation entre l'environnement historique et les interventions architecturales contemporaines, et ainsi, minimiser toute controverse.
En réponse à cette évaluation, le Conseil municipal s'est engagé à fournir rapidement une série de Documents complémentaires de planification, visant à mette en place un contrôle plus strict de la planification, basés sur une analyse et une description approfondies des caractéristiques du paysage urbain (y compris la densité des bâtiments, les schémas urbains, et les matériaux) et de l'esprit des lieux.
En conclusion, la mission, prenant en considération les paragraphes 178 à 186 des Orientations (la Liste du patrimoine mondial en péril), les paragraphes 192 à 198 (Procédure pour l'éventuel retrait de biens de la Liste du patrimoine mondial), et enfin en ce qui concerne les effets menaçants de la planification urbaine (Paragraphe 179 b.iv), a établi que:
a) Les critères et la justification de l'inscription de Liverpool insistaient sur le fait que le bien est constitué de zones spécifiques témoignages du développement de la technologie moderne dans le domaine des docks, des systèmes de transport et de la gestion portuaire; de bâtiments commerciaux importants, privés ou publics, regroupés le long d'un nombre limité de rues, qui servaient de vitrine à la richesse de la ville à l'apogée de son développement. Puisque les projets de Musée et de Mann Island ne dépassent pas en hauteur et n'occultent pas les vues principales sur les trois Grâces de Pier Head, la valeur universelle et exceptionnelle du bien est considérée comme n'étant pas sous le coup d'une menace imminente. Les zones protégées du bien, y compris les structures qui s'y rattachent et les bâtiments particuliers, n'ont pas été sous la menace d'une modification ou d'une dégradation importante, et aucun des projets de développement n'occulteraient gravement l'un ou l'une d'entre eux ;
b) Cependant, lorsque l'on tient compte de la densité des bâtiments, du schéma urbain, et du caractère historique de Pier Head, des menaces potentielles sur l'intégrité visuelle du bien existent. Le Comité du patrimoine mondial n'ayant pas développé, dans ses Orientations (Chapitre II E), d'orientation spécifique concernant l'application de la condition d'intégrité aux biens culturels, les impacts sur le bien sont difficiles à évaluer.
Sur la base du rapport de mission du Centre du patrimoine mondial/ICOMOS, l'Etat partie a remis le 1er février 2007 un commentaire sur plusieurs points ayant trait au maintien de la valeur universelle exceptionnelle du bien et aux progrès réalisés dans ce domaine:
d) Un livre blanc sur la protection du patrimoine est en cours de publication (mars). Ce document servira à clarifier et à renforcer les mesures nécessaires à la protection des biens du patrimoine mondial ;
e) English Heritage, la Commission de l'architecture et de l'environnement bâti; des experts de l'environnement historique et de l'architecture ont préparé une version révisée du schéma de supervision des bâtiments de grande hauteur. Ce document est à la disposition du public pour consultation et sera publié ;
f) La Stratégie régionale de l'espace est en cours de révision et comporte des politiques appropriées à la protection du patrimoine culturel de la région de Liverpool ;
g) La municipalité de Liverpool a entamé un travail sur le "Cadre de développement local". En outre, un document complémentaire de planification, présentant les objectifs à atteindre pour le bien du patrimoine mondial situé à Liverpool, est en cours de préparation ;
h) La municipalité de Liverpool en collaboration avec English Heritage et Liverpool Culture Company ont demandé la réalisation d’une stratégie pour l’éducation et l'interprétation du patrimoine mondial afin d’améliorer la compréhension des valeurs de Liverpool en tant que bien du patrimoine mondial ;
i) A propos de la mise en œuvre du Mémorandum de Vienne (2005), ils ont proposé d'utiliser Liverpool comme un cas d'étude pour le développement de l'approche globale du Comité du patrimoine mondial sur les biens urbains et dans la perspective de l'élaboration d'une recommandation de l'UNESCO sur la conservation du paysage historique urbain.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2007
31 COM 7B.121
Liverpool – Port marchand (Royaume-Uni) (C 1150)
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-07/31.COM/7B,
2. Rappelant la décision 30 COM 7B.93, adoptée lors de sa 30e session (Vilnius, 2006),
3. Prend note des conclusions de la mission du Centre du patrimoine mondial/ICOMOS menée en octobre 2006, et plus particulièrement du fait que la valeur universelle exceptionnelle du bien n'est pas menacée malgré le fait que plusieurs problèmes d'intégrité visuelle et de gestion aient été évoqués, et notamment :
a) Gestion globale des nouveaux projets d’aménagement ;
b) Absence d'analyse et de description des caractéristiques du paysage urbain
associées à la valeur universelle exceptionnelle du bien et des perspectives
remarquables associées au bien et à sa zone tampon ;
c) Absence de règles établissant clairement la hauteur maximum des nouvelles
constructions, que ce soit aux alentours des zones du patrimoine mondial ou le long
des quais ;
d) Absence de prise de conscience par les promoteurs, les professionnels du bâtiment et le grand public du bien du patrimoine mondial, de sa valeur universelle
exceptionnelle et des exigences de la Convention du patrimoine mondial ;
4. Prend également note du rapport de l'État partie et de la référence qui y est faite au plan de gestion de 2004 et demande précisément à l'État partie :
a) d'établir clairement et de respecter les hauteurs prescrites,
b) de se conformer aux caractéristiques du paysage urbain, aux valeurs au sens large (densité de construction, schémas urbains, matériaux) et à l'esprit des lieux,
c) de communiquer à destination du grand public sur la notion de valeur universelle
exceptionnelle du bien et sur sa gestion ;
5. Regrette que les dossiers des nouveaux projets d’aménagements ne prennent pas en compte la valeur universelle exceptionnelle, l’intégrité et l’authenticité du bien, et demande à l’État partie d’en tenir totalement compte dans les futurs dossiers ;
6. Prend note en outre de la nécessité d'un approfondissement des définitions des conditions d'intégrité des biens culturels telles qu'indiquées au chapitre II E (Paragraphe 89, note de bas de page) des Orientations, et demande au Centre du patrimoine mondial et à l'ICOMOS de travailler conjointement à la rédaction du texte explicatif à insérer lors de la prochaine révision des Orientations ;
7. Accueille avec satisfaction l'offre du Royaume-Uni d'aider à l'élaboration de la
recommandation de l'UNESCO sur la conservation du paysage historique urbain, avec une analyse d'un cas d'étude ;
8. Demande également à l'État partie de remettre au Centre du patrimoine mondial, avant le 1er février 2008, un rapport sur les progrès réalisés en matière de contrôle plus strict de la planification, de l'élaboration d'une série de documents de planification complémentaires et d’un calendrier de mise en oeuvre des travaux, pour examen par le Comité à sa 32e session, en 2008.
Projet de décision : 31 COM 7B.121
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-07/31.COM/7B,
2. Rappelant la décision 30 COM 7B.93, adoptée lors de sa 30e session (Vilnius, 2006),
3. Prend note des conclusions de la mission du Centre du patrimoine mondial/ICOMOS menée en octobre 2006 et plus particulièrement du fait que la valeur universelle exceptionnelle du bien n'est pas menacée bien qu'un certain nombre de problèmes d'intégrité visuelle et de problèmes de gestion aient été évoqués, dont ceux-ci:
a) Gestion globale des nouveaux projets de développement ;
b) Manque d'analyse et de description des caractéristiques du paysage urbain ;
c) Manque de règles établissant clairement les hauteurs maximum des nouveaux projets ayant pour cadre les zones du patrimoine mondial et les zones situées sur le front de mer ;
d) Manque de prise de conscience par les promoteurs, par les professionnels du bâtiment, et par le grand public du bien du patrimoine mondial, de sa valeur universelle exceptionnelle et des exigences de la Convention du patrimoine mondial ;
4. Prend également note du rapport de l'Etat partie et de la référence qui y est faite au plan de gestion de 2004 et demande explicitement à l'Etat partie :
a) d'établir clairement et de respecter les hauteurs de bâtiments prescrites ;
b) de se conformer aux caractéristiques du paysage urbain, aux valeurs au sens large (densité de construction, schémas urbains, matériaux) et à l'esprit des lieux
c) de communiquer à destination du grand public sur la notion de valeur universelle exceptionnelle du bien et sur sa gestion ;
5. Regrette que les argumentaires architecturaux des nouveaux projets de développement ne prennent pas en compte les caractéristiques et les qualités des zones historiques et demande aux autorités de les prendre pleinement en compte lors des prochains argumentaires ;
6. Prend note en outre de la nécessité d'un approfondissement des définitions des conditions d'intégrité des biens culturels telles qu'indiquées au chapitre IIE (Paragraphe 89, note de bas de page) des Orientations, et demande au Centre du patrimoine mondial et à l'ICOMOS de travailler conjointement à la rédaction du texte explicatif à insérer lors de la prochaine révision des Orientations ;
7. Accueille avec satisfaction l'offre du Royaume-Uni d'aider à l'élaboration de la recommandation de l'UNESCO sur la conservation du paysage historique urbain, avec une analyse d'un cas d'étude;
8. Demande également à l'Etat partie de remettre au Centre du patrimoine mondial, avant le 1er février 2008, un rapport sur les progrès réalisés dans un contrôle plus strict de la planification, dans l'élaboration d'une série de documents de planification complémentaires et un calendrier d'application des travaux, pour examen par le Comité à sa 32e session en 2008.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.