Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/25/47.COM/7A.Add,
- Rappelant les Décisions 45 COM 7A.3 et 46 COM 7A.44, adoptées respectivement à sa 45esession élargie (Riyad, 2023) et à sa 46e session (New Delhi, 2024),
- Salue les efforts consentis par l’État partie et l’autorité de gestion, la Wildlife Conservation Society (WCS), pour mettre en œuvre les mesures correctives actualisées en 2019 et les activités prévues dans le plan d’action 2022-2024, et pour sécuriser et améliorer la gestion et la surveillance du bien, en particulier le renforcement des capacités opérationnelles, les initiatives de développement communautaire autour du bien ainsi que la régulation de la transhumance transfrontalière, et encourage l’État partie et ses partenaires à poursuivre leurs efforts et accélérer la mise en œuvre complète des mesures correctives et des activités prévues dans le plan d’action 2022-2024 ;
- Reconnait les efforts importants déployés par l’État partie et ses partenaires pour augmenter la superficie sécurisée du bien, en vue d’atteindre l’objectif de 63% (11 000 km²) initialement prévu, note cependant que les superficies rapportées pour la période 2021-2023 sont incohérentes entre les rapports d’état de conservation soumis en 2024 et 2025, et ne permettent ainsi pas de statuer sur l’atteinte effective de l’objectif de 63 % de superficie sécurisée, prie ainsi instamment l’État partie de clarifier les progrès réalisés en ce sens, et appelle la communauté internationale à soutenir davantage les efforts de l’État partie et de ses partenaires pour assurer un financement durable au profit de la sécurisation intégrale du bien;
- Prend note que des inventaires pédestres et aériens, réalisés en 2024, ont permis de collecter des données sur plusieurs espèces fauniques, note avec inquiétude l’absence d’observations récentes d’espèces clés de la valeur universelle exceptionnelle (VUE) notamment le lion, léopard, guépard, lycaon, et demande à l’État partie de standardiser les méthodologies d’inventaire pour assurer la comparabilité des données, et de fournir des analyses sur l’abondance, la distribution et les tendances des populations ;
- Rappelant que les indicateurs établis dans le plan d’action 2022-2024 représentaient simplement des orientations d’actions immédiates à l’endroit de l’État partie et de ses partenaires, demande également à l’État partie de finaliser, sur la base d’indicateurs fiables sur les espèces clés de la VUE du bien, et dans les meilleurs délais, l’élaboration du projet d’état de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR) et de le soumettre pour examen au Centre du patrimoine mondial et à l’UICN, en vue de son adoption par le Comité ;
- Tout en notant la mise en place d’une commission conjointe pour l’identification des limites du bloc pétrolier au nord du bien, et l’organisation d’une mission de sensibilisation pour encourager la concertation entre les acteurs miniers et les gestionnaires du bien, note avec préoccupation que les menaces posées par l’exploration pétrolière et les activités minières illégales ne sont toujours pas résolues, et réitère une nouvelle fois sa demande à l’État partie de clarifier la situation du Bloc pétrolier A ainsi que des Blocs d’exploration I, II et III chevauchant le bien, et de garantir qu’aucune activité d’exploration pétrolière et minière n’est autorisée dans le bien ;
- S’inquiète de l’absence d’information concernant l’impact actuel des activités minières et pétrolières sur le bien et l’efficacité des diverses actions entreprises sur la tendance de ces activités, réitère une fois de plus sa position établie selon laquelle l’exploration et l’exploitation minière et pétrolière sont incompatibles avec le statut de patrimoine mondial, et demande par ailleurs à l’État partie de fournir un rapport plus détaillé sur l’ampleur de ces activités et leurs impacts sur la VUE du bien ;
- Regrette l’absence de réponses détaillées de l’État partie à plusieurs requêtes essentielles formulées dans la Décision 46 COM 7A.44, ce qui rend difficile une évaluation claire des progrès accomplis dans leurs mises en œuvre ;
- Prie aussi instamment l’État partie de fournir une réponse actualisée sur la mise en œuvre de la Décision 46 COM 7A.44, notamment concernant :
- l’évaluation de l’ampleur et des impacts des activités minières sur la valeur universelle exceptionnelle du bien,
- l’état d’avancement dans la finalisation de l’évaluation d’impact environnemental et social (EIES) du projet de réhabilitation de la route nationale 8 Ndélé-Birao et sa soumission au Centre du patrimoine mondial pour examen par l’UICN,
- la soumission d’une demande de modification mineure des limites du bien pour créer une zone tampon pour le bien qui soit en conformité avec le zonage de la réserve de biosphère ;
- Demande de plus à l'État partie d'inviter, courant 2025, une mission conjointe Centre du patrimoine mondial/UICN de suivi réactif pour évaluer l'état de conservation du bien et les progrès effectifs réalisés, réviser les mesures correctives actualisées de 2019 et leur calendrier de mise en œuvre à la lumière des défis persistants ;
- Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2026, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 48e session;
- Décide de continuer d’appliquer le mécanisme de suivi renforcé à ce bien ;
- Décide également de maintenir Parc national du Manovo-Gounda St Floris (République centrafricaine) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.