Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/24/46.COM/7B.Add,
- Rappelant la décision 45 COM 7B.2 adoptée à sa 45esession élargie (Riyad, 2023),
- Réitère sa préoccupation concernant le mur frontalier construit aux États-Unis d'Amérique, qui s'étend tout le long de la limite entre le bien et les zones adjacentes du monument national Organ Pipe Cactus (Organ Pipe Cactus National Monument) et la majeure partie du refuge national de faune et de flore sauvages Cabeza Prieta (Cabeza Prieta National Wildlife Refuge), à l'exception de deux zones montagneuses ;
- Réitère également son point de vue que la présence physique du mur a des impacts négatifs évidents sur l'intégrité du bien et la connectivité écologique élargie, bloquant ainsi le mouvement de populations essentielles de faune sauvage, telles que l’antilocapre de Sonora, qui constituent des attributs importants de la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien ;
- Encourage la poursuite de la coopération transfrontalière entre les États parties du Mexique et des États-Unis pour évaluer et atténuer les impacts du mur frontalier sur la VUE du bien, y compris l'achèvement de l'étude commandée pour évaluer les impacts du mur frontalier sur les communautés de mammifères du désert de Sonora ;
- Note avec satisfaction les mesures prises dans le cadre du Plan de récupération de l’antilocapre de Sonora et réitère également sa demande aux États parties du Mexique et des États-Unis d'accélérer la mise en œuvre du Plan de récupération et des mesures visant à éviter un nouvel épuisement des rares ressources en eau ;
- Note avec inquiétude qu'aucune information n'a été communiquée sur l'élaboration d'un plan d'action pour évaluer et atténuer les impacts du mur frontalier sur la VUE du bien et pour rétablir la connectivité écoloqique, comme demandé dans sa décision 45 COM 7B.2, et demande à nouveau à l'État partie des États-Unis, conformément à l'article 6.3 de la Convention, d'élaborer, de financer et de mettre en œuvre ce plan d'action urgent en coopération avec l'État partie du Mexique, et de le soumettre au Centre du patrimoine mondial dès que possible, et au plus tard le 1erfévrier 2025 ;
- Réaffirme que si la connectivité écologique n'est pas rétablie pour sauvegarder la viabilité des populations clés de faune sauvage, le bien peut remplir les conditions d'inscription sur la Liste du patrimoine mondial en péril, conformément au paragraphe 180 des Orientations ;
- Note les mesures d'atténuation et les conditions d'exploitation du projet photovoltaïque de Puerto Peñasco, y compris le réseau de transmission associé, tout au long des phases de construction et d'exploitation du projet, et demande à l'État partie de veiller à ce que ces conditions soient en cohérence avec la gestion du bien, de suivre de près les impacts potentiels et d'adopter une approche adaptative pour garantir que tout impact négatif sur la VUE du bien est évité et que la conservation de l’importante biodiversité dans le paysage plus large, qui soutient la VUE, est assurée ;
- Note que la mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/UICN a été reportée et demande en outre à l'État partie du Mexique, en coordination avec l'État partie des États-Unis, de reprogrammer d’urgence la mission de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/UICN sur le territoire du bien afin d’évaluer l'impact du mur frontalier sur la VUE du bien et les mesures prises pour garantir la connectivité écologique du bien avec les aires adjacentes de dispersion de la faune sauvage, ainsi que d'autres facteurs susceptibles de porter atteinte à la VUE ;
- Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2025, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 47e session, considérant que les besoins urgents de ce bien en matière de conservation nécessitent une large mobilisation pour préserver sa VUE, y compris une possible inscription sur la Liste du patrimoine mondial en péril.