Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/24/46.COM/7B.Add,
- Rappelant les décisions 40 COM 8B.15, 42 COM 7B.64, 44 COM 7B.71 et 45 COM 7B.28 adoptées à ses 40e (Istanbul/UNESCO, 2016), 42e (Manama, 2018) sessions, et ses 44e(Fuzhou/en ligne, 2021) et 45e (Riyad, 2023) sessions élargies, respectivement,
- Se déclare préoccupé du fait que l'État partie a fourni à plusieurs reprises des informations limitées sur l'état de conservation du bien et sur les mesures prises pour mettre en œuvre la demande du Comité au moment de l’inscription et dans les décisions ultérieures, y compris sa recommandation à l'État partie d'étendre les limites nord du bien pour y inclure tous les attributs soutenant la valeur universelle exceptionnelle (VUE), y compris les sites d'art rupestre, et prie de nouveau instamment l'État partie de consulter le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives avant de finaliser la proposition de démarcation de la Réserve culturelle et naturelle de l'Ennedi afin de garantir que toutes les zones importantes soient incluses et qu’une zone tampon appropriée soit prévue, et soumettre une demande de modification des limites pour examen par le Comité du patrimoine mondial ;
- Demande que l'État partie établisse et soumette d’urgence un plan d’action avec une feuille de route pour la mise en œuvre des demandes et recommandations antérieures du Comité ;
- Note que le bien continue d’être géré au moyen d’un partenariat public privé, sous la surveillance d’un contingent d’éco-gardes, et que des activités de sensibilisation des parties prenantes ont été entreprises, et encourage l'État partie et son partenaire à poursuivre leurs efforts, en disposant particulièrement de ressources financières et techniques suffisantes pour assurer la préservation de la VUE du bien ;
- Se félicite que des discussions préliminaires pour la révision du plan de gestion aient été entamées, demande également l’accélération de ce processus et réitère sa demande que le plan de gestion révisé offre la continuité de la gestion et de la conservation pour l’ensemble du bien, satisfaisant aux normes internationales et comprenant un calendrier de mise en œuvre opérationnelle de toutes les étapes nécessaires pour atteindre ce but, qui clarifie comment les responsabilités du nouveau système de gestion seront intégrées aux systèmes de gestion traditionnels établis ; le plan de gestion devrait clairement :
- Détailler les mesures prévues pour faire face aux principales menaces potentielles et préciser les opérations de gestion pour conserver les valeurs du patrimoine mondial,
- Inclure un zonage permettant la protection intégrale des zones clés pour la biodiversité,
- Clarifier le régime de gestion institutionnelle, la dotation en personnel et le budget pour assurer une gestion effective du bien,
- Garantir la participation pleine et entière des communautés locales et de leurs autorités traditionnelles dans la gestion du bien ;
- Note également l’achèvement annoncé de nombreux rapports, manuels et autres études qui pourraient contribuer à documenter les attributs au titre du critère (ix), demande en outre à l'État partie de soumettre les études effectuées au Centre du patrimoine mondial, et réitère également sa demande de :
- Établir un inventaire botanique détaillé du site, identifier toutes les zones et les refuges importants pour la flore relique afin de documenter les attributs du bien à l’appui du critère (ix),
- Présenter de plus amples détails sur le statut de la biodiversité, y compris les espèces emblématiques comme la population relique de crocodiles, avec sa viabilité génétique ;
- Apprécie les efforts visant à réintroduire les espèces de faune sauvage emblématiques qui avaient disparu du bien en raison du braconnage et demande à l'État partie de fournir davantage d’informations à cet égard, y compris sur la stratégie de rétablissement des populations viables dans le bien ;
- Note en outre qu’aucun autre acte de vandalisme de l'art rupestre n’a été observé sur le bien depuis 2017 ;
- Demande en outre à l'État partie d’inviter une mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/UICN à évaluer l'état de conservation du bien et les progrès réalisés dans la mise en œuvre de toutes les demandes et recommandations du Comité depuis l’inscription en 2016, à savoir le fonctionnement du système de gestion et la mise à jour du plan de gestion, le compte rendu des dégâts suite au vandalisme de l'art rupestre à Fada en 2017, la nécessité de documenter les attributs au titre du critère (ix), et la création d’un système de zonage permettant la protection intégrale des zones clés pour la biodiversité ;
- Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erdécembre 2025, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 48e session.