Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/24/46.COM/7A.Add.2,
- Rappelant les décisions 43 COM 7A.16, 44 COM 7A.51 et 45 COM 7A.14 adoptées à sa 43e (Bakou, 2019) session et ses 44e (Fuzhou/en ligne, 2021) et 45e (Riyad, 2023) sessions élargies respectivement,
- Notant que la construction du projet hydroélectrique Julius Nyerere (JNHPP) dans le bien est sur le point de s’achever, rappelle également sa plus grande inquiétude quant à ce projet, y compris sa position claire comme quoi la construction de barrages équipés de grands réservoirs à l’intérieur des limites des biens du patrimoine mondial est incompatible avec leur statut de patrimoine mondial, l’engagement pris par l'État partie de n’entreprendre aucune activité de développement dans le bien sans l’approbation du Comité, et l’impact irréversible de la mise en œuvre continue du JNHPP sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien ;
- Exprime son inquiétude concernant l’annonce d’inondation et ses impacts sur les communautés, y compris la perte de vies en aval du JNHPP suite à l’évacuation de l’eau provenant du barrage, et demande à l'État partie de fournir d’urgence plus d’informations à ce sujet ;
- Réitère de nouveau ses inquiétudes quant aux impacts potentiels du projet du barrage de Kidunda proposé qui pourrait inonder une partie du bien, regrette que l’évaluation d'impact environnemental et social (EIES) révisée de 2021 ait été soumise trop tard pour pouvoir être examinée à temps pour la 46e session du Comité, et réitère sa demande à l'État partie de ne prendre aucune décision qui serait difficilement réversible avant que l’EIES révisée soit examinée par l’UICN ;
- Rappelant en outre l’engagement de l'État partie de veiller à ce que les développements majeurs planifiés auparavant, y compris la mine d'uranium de Mkuju en suspens, fassent l’objet d’un nouveau processus d’EIES s’ils étaient envisagés à l’avenir, demande également à l'État partie de s’assurer qu’une nouvelle EIES soit entreprise pour la mine d'uranium de Mkuju proposée afin d’évaluer ses impacts potentiels sur la VUE du bien conformément au Guide et boîte à outils pour les évaluation d'impact dans un contexte de patrimoine mondial, avant toute prise de décision qui serait difficilement réversible, y compris l’approbation du projet ;
- Réitère également sa demande à l'État partie de s’assurer que tout développement susceptible d’avoir un impact sur la VUE du bien soit évalué conformément au Guide et boîte à outils pour les évaluations d'impact dans un contexte de patrimoine mondial ;
- Prend note du fait que l'État partie a invité la mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/UICN, et prie instamment l'État partie d’organiser cette mission dès que possible afin d’évaluer, entre autres, le statut de la population d’éléphants, les impacts du JNHPP mis en œuvre à l’intérieur du bien, ainsi que de divers autres projets de construction sur la VUE du bien, puisqu’il est inscrit sur la Liste du patrimoine mondial, et d'évaluer les futurs scénarios pour le bien, y compris les options pour conserver l'écosystème plus large de Selous-Niassa ;
- Demande en outre à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2025, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 47e session ;
- Décide de maintenir la Réserve de gibier de Selous (République-Unie de Tanzanie) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.