Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/24/46.COM/7A.Add,
- Rappelant les décisions 43 COM 7A.42, 44 COM 7A.29 et 45 COM 7A.52, adoptées respectivement à sa 43e session (Bakou, 2019) et à ses 44e (Fuzhou/en ligne, 2021) et 45e (Riyad, 2023) sessions élargies,
- Exprime sa vive préoccupation quant à la situation actuelle en Afghanistan sur le plan humanitaire, éducatif et culturel, et aux difficultés rencontrées par les communautés nationales et internationales, y compris le système des Nations Unies, pour mettre en œuvre efficacement les activités d'assistance technique en faveur de la sauvegarde du patrimoine ; cette situation, combinée à des catastrophes naturelles, a ajouté une nouvelle strate de difficultés à la mise en œuvre des travaux de conservation basés sur le Plan d'action de conservation (PAC) de 2017 et les mesures correctives adoptées en 2007 par le Comité dans la Décision 31 COM 7A.20 ;
- Apprécie que le projet de l'UNESCO financé par l'Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones de conflit (ALIPH), coordonné par le Bureau de l'UNESCO à Kaboul en coopération avec le Centre du patrimoine mondial et l'ICOMOS, ait contribué à la mise en œuvre des mesures correctives adoptées ;
- Recommande la poursuite d'études techniques supplémentaires dans le cadre de l'élaboration du PAC, en identifiant les actions les plus urgentes et les plus réalisables en fonction de la situation actuelle, de l'impact potentiel et des mesures d'atténuation à long terme des inondations récurrentes à l'avenir, et, dans la mesure du possible, au profit des communautés locales ;
- Demande aux parties concernées de s'efforcer de mettre en œuvre les éléments suivants :
- l’installation d'un système de surveillance durable sur le minaret de Djam pour contrôler son inclinaison,
- des travaux de stabilisation d'urgence des escaliers en bois afin d'éviter une déstabilisation plus importante de la structure du minaret,
- la construction d'une passerelle sur la rivière Hari Rud et la reconstruction du bureau sur le bien en tenant compte du risque d'inondation, afin d'améliorer l'accès au bien et la sécurité du site,
- une étude hydraulique avec surveillance de la hauteur et du débit des rivières Hari Rud et Djam Rud, afin de contribuer aux décisions sur les possibles mesures d'atténuation et de protection à long terme pour faire face aux inondations récurrentes,
- le déploiement permanent de personnel de sécurité sur le terrain ;
- Note avec satisfaction la reprogrammation proposée des activités du projet de l'UNESCO financé par l'ALIPH pour contribuer au PAC en fonction de la situation en cours sur le terrain, et encourage un recentrement sur les éléments suggérés pour l'État de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR), y compris ce qui précède ;
- Regrette que les limites du bien et de sa zone tampon restent à définir précisément, et réitère sa demande de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2025, une proposition de modification mineure des limites, en prenant en considération la carte topographique produite en 2012 afin de faciliter la délimitation de ces limites, en conformité avec le PAC et conformément aux paragraphes 163-164 des Orientations ;
- Demande également que les ressources nécessaires à la sauvegarde du bien soient allouées afin de traiter les problèmes de conservation, y compris la proposition de modification des limites, l'établissement du plan d'action global pour le PAC ainsi que le renforcement des capacités ;
- Reconnaît le rôle de l'UNESCO dans le suivi de la situation en cours sur le terrain et la mise en œuvre des travaux essentiels au titre de l'assistance internationale ;
- Réaffirme sa solidarité envers le peuple afghan, exprime à nouveau son engagement résolu à faire front commun pour sauvegarder le patrimoine de l'Afghanistan et réitère son appel à toutes les parties concernées afin qu'elles respectent le droit humanitaire et les instruments internationaux relatifs au patrimoine, de sorte que toute la diversité du patrimoine, qui fait partie intégrante de la culture de l’Afghanistan, puisse être préservée ;
- Demande en outre que la communauté internationale accorde son soutien au peuple afghan dans la préservation de son patrimoine et de ses droits culturels ;
- Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2025, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 47e session ;
- Décide de maintenir le Minaret et vestiges archéologiques de Djam (Afghanistan) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.