Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/17/41.COM/7B.Add,
- Rappelant la décision 40 COM 7B.6, adoptée à sa 40e session (Istanbul/UNESCO, 2016),
- Reconnaît les mesures prises par l’État partie pour régler les problèmes de développement urbain, notamment à travers les amendements de la législation et les révisions en cours du schéma directeur en faveur de la protection du patrimoine culturel du bien ;
- Note les conclusions et recommandations de la mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS de mars 2017, à savoir notamment que, même si l’état de conservation général du bien demeure satisfaisant, l’impact de la planification urbaine inappropriée, l’absence d’une réglementation et d’une vision stratégique globale représentent une menace pour son intégrité visuelle et donc pour la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien ;
- Demande à l’État partie de :
- Finaliser, adopter et mettre en œuvre le plan de gestion du bien à titre prioritaire,
- Inventorier les constructions existantes autorisées et, en particulier, les hauts édifices autorisés, dans la zone protégée,
- Procéder à des évaluations exhaustives d’impact sur le patrimoine (EIP) avec des simulations visuelles en 3D de tous les projets potentiels pour faire en sorte que les impacts sur le bien et son intégrité visuelle puissent être examinés et écartés,
- Imposer une interdiction légale sur tous les permis de construire délivrés et prévus antérieurement dans la zone tampon du bien et alentour jusqu’à ce que ces EIP soient examinées par le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives,
- Faciliter la finalisation urgente et l’adoption du schéma directeur de Kiev qui devrait inclure un concept d’urbanisme et le projet de zonage du centre de Kiev,
- Imposer des règles strictes pour interdire de hauts édifices à l’intérieur de la zone tampon, maintenir la hauteur des bâtiments en cours de rénovation,
- Adopter et mettre en application la loi amendée de l’Ukraine sur la protection du patrimoine culturel comprenant une définition juridique du patrimoine mondial ;
- Demande également à l’État partie de pallier et remédier aux carences en matière de gestion observées par les missions précédentes, en assurant une coordination et une coopération institutionnalisées de la gestion du bien dans le cadre du plan de gestion ;
- Recommande à l’État partie de concevoir un programme à long terme qui applique les principes et les critères établis dans le Document de Nara sur l’Authenticité (1994) et la Charte de Riga (2000) avant d’envisager tout autre projet de reconstruction et des travaux de réhabilitation au monastère de la laure de Kiev-Pechersk ;
- Recommande également que des mécanismes de contrôle soient installés pour surveiller la stabilité des structures dans tous les monuments menacés ;
- Demande en outre à l’État partie de mettre en œuvre les décisions antérieures du Comité et les recommandations de la mission de 2017 ;
- Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2018, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points mentionnés ci-dessus, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 43e session en 2019, afin de considérer, dans le cas de confirmation d’un péril potentiel ou prouvé pour la valeur universelle exceptionnelle, l’inscription éventuelle du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril.