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Kyiv : Cathédrale Sainte-Sophie et ensemble des bâtiments monastiques et Laure de Kyiv-Petchersk

Ukraine
Facteurs affectant le bien en 2017*
  • Cadre juridique
  • Habitat
  • Système de gestion/plan de gestion
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Absence de cadre juridique et de mécanismes de planification 
  • Absence de système de gestion et de mécanismes de coordination entre toutes les parties prenantes, y compris la municipalité de la ville
  • Absence d’activités de gestion
  • Pression liée au développement urbain 
  • Hauts immeubles qui pourraient compromettre le panorama du paysage monastique historique du Dniepr (construits)
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2017
Demandes approuvées : 3 (de 1998-2009)
Montant total approuvé : 44 720 dollars E.U.
2009 Organization at the St. Sophia Cathedral of Kyiv of the ... (Approuvé)   5 000 dollars E.U.
2000 The Church of the Savoir at Berestove (Kyiv-Pechersk ... (Approuvé)   19 970 dollars E.U.
1998 Equipment to preserve ancient wall paintings, ... (Approuvé)   19 750 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2017**

Mai 1999 : mission d’expertise de l’ICOMOS ; avril 2006 : mission d’expertise (fonds-en-dépôt italien) ; novembre 2007 : réunion d’information du Centre du patrimoine mondial pour les gestionnaires de sites ; mars 2009, novembre 2010 et avril 2013 : missions de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS  

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2017

Le 31 janvier 2017, l’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation du bien, disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/527/documents/, qui contient des informations sur les travaux de conservation et les progrès accomplis dans la mise en œuvre des recommandations du Comité, comme suit :

  • Plan structurel historique et architectural de Kiev : Le plan structurel a été préparé et requiert maintenant l’approbation des parties prenantes et du Ministère de la Culture. Des mesures à long terme pour la protection des monuments et des critères rigoureux de construction à l’intérieur du bien et de la zone tampon sont actuellement en cours d’élaboration ;
  • Schéma de zonage : L’élaboration du schéma de zonage de la zone de planification centrale de Kiev est en cours. Les collines du paysage historique des collines de Kiev et la vallée du Dniepr ont été incluses dans la zone de protection de Sainte-Sophie et de la laure, et une proposition de protection rigoureuse, interdisant toute nouvelle construction et niveaux supplémentaires aux bâtiments, sera examinée par l’Institut chargé du plan directeur de la ville de Kiev ;
  • Moratoire : Il existe un moratoire sur la construction et la vente de terrains en attente d’approbation du plan structurel et du schéma de zonage ;
  • Descente Klovsky, 7A : L’immeuble de la descente Klovsky n’appartient pas au secteur public et l’exécution de la demande du Comité de démolir ses niveaux supérieurs qui choquent l’œil est impossible, faute de mécanismes juridiques imposant l’achat ou la démolition des étages et faute de moyens ;
  • Laure de Kievo-Petchersk : Les mesures d’urgence prises pour éviter le risque de glissements de terrain sur la pente de la cour économique du monastère, y compris les activités de réhabilitation sur le territoire du musée-réserve sont achevées. Ces activités ont été présentées à la mission de suivi réactif de 2013. Le plan d’activités de réhabilitation de la cour du monastère prévoit la reconstruction des bâtiments disparus, mais n’a pas été mis en œuvre ;
  • Plan directeur de Kiev : Les révisions du plan directeur et du plan architectural et d’urbanisme provisoire de Kiev en sont au stade final. Par un arrêté du Ministère de la Culture, les zones protégées de l’ensemble, les conditions strictes d’aménagement urbain et les régimes d’utilisation de la phase de documentation préparatoire pour les nouveaux bâtiments et la reconstruction des bâtiments existants ont été adoptés ;
  • Plan de gestion : Le projet de plan de gestion a été fourni au Centre du patrimoine mondial et à l’ICOMOS en novembre 2016.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2017

L’État partie a instauré des mesures pour traiter les problèmes d’urbanisme à travers des amendements proposés en matière de législation et des révisions du schéma directeur. En l’absence de plan d’urbanisme détaillé, de l’élaboration de réglementations juridiques contraignantes et d’une analyse approfondie du paysage urbain traditionnel, ces efforts ne contrent pas encore de manière adéquate les menaces qui pèsent sur le bien.

La mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS effectuée du 21 au 25 mars 2017 a conclu qu’en dépit du fait que l’état de conservation général du bien demeurait satisfaisant, l’impact de la planification urbaine antérieure inappropriée, l’absence d’une réglementation et d’une vision stratégique globale constituaient une menace pour le paysage vulnérable du Dniepr, l’intégrité visuelle du bien et donc pour sa valeur universelle exceptionnelle (VUE).

Une fois adoptés, le plan structurel récemment conçu et le schéma de zonage devraient devenir des outils indispensables pour contrôler le développement dans la zone tampon. Toutefois, les propositions récurrentes de projets de développement dans la zone tampon font ressortir l’absence permanente de règlementation adéquate et de vision globale. Il est regrettable qu’en raison des contraintes juridiques et budgétaires, l’effet préjudiciable causé par le haut édifice de la descente Klovsky sur l’intégrité visuelle du bien soit irréversible.

La mission a recommandé de préparer des évaluations d’impact sur le patrimoine (EIP) exhaustives, accompagnées de simulations visuelles en 3D de tous les projets potentiels pour s’assurer que les impacts sur le bien et son intégrité visuelle puissent être examinés et écartés, et en même temps, qu’une interdiction légale soit imposée pour tous les permis de construire délivrés et prévus antérieurement dans la zone tampon du bien et alentour. En outre, un ‘concept d’aménagement urbain’ devrait être défini préalablement à l’adoption du schéma directeur d’urbanisme. Des règles strictes visant à interdire de hauts édifices dans la zone tampon, maintenir la hauteur des immeubles en rénovation, devraient être fixées et mises en application. Il conviendrait aussi d’adopter des amendements à la loi sur la protection du patrimoine culturel introduisant une définition juridique du patrimoine mondial.

La mission a conclu que les travaux effectués au monastère de la laure de Kievo-Pechersk n’ont aucun effet préjudiciable sur la VUE, mais elle a recommandé qu’avant de projeter de nouvelles constructions et d’entreprendre des travaux de réhabilitation, il conviendrait d’établir un programme à long terme qui applique les principes et éléments requis fixés par le Document de Nara sur l’Authenticité (1994) et la Charte de Riga (2000). Il faudrait installer des mécanismes de contrôle afin de surveiller la stabilité des structures pour les monuments menacés.

Les faiblesses en matière de gestion observées par les précédentes missions demeurent non résolues ; la coordination et la coopération institutionnalisées dans la gestion du bien nécessitent d’être adoptées dans le cadre du plan de gestion qui devrait être finalisé, adopté et mis en œuvre à titre prioritaire.

Les effets cumulatifs de projets intrusifs continuent à violer l’intégrité urbaine du bien. Des préoccupations relatives à cet impact sont régulièrement soulevées par le Comité depuis 2008. Malgré les progrès accomplis, les instruments juridiques et les documents de gestion essentiels ne sont pas encore finalisés, ni approuvés. Si des réglementations ne sont pas immédiatement mises en place par les autorités nationales et municipales pour empêcher l’utilisation de permis délivrés avant le moratoire existant introduit par la municipalité de Kiev, le développement urbain incontrôlé pourrait compromettre la VUE du bien et représenter un danger potentiel, conformément au paragraphe 179 des Orientations.

Il est recommandé que le Comité donne à l’État partie les moyens de régler ces questions de longue date et de mettre en œuvre les recommandations de la mission de 2017 ; mais si ces dispositions n’étaient pas appliquées rapidement, la prise en considération de l’inscription du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril serait justifiée.

Décisions adoptées par le Comité en 2017
41 COM 7B.53
Kiev : cathédrale Sainte-Sophie et ensemble des bâtiments monastiques et laure de Kievo-Petchersk (Ukraine) (C 527bis)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/17/41.COM/7B.Add,
  2. Rappelant la décision 40 COM 7B.6, adoptée à sa 40e session (Istanbul/UNESCO, 2016),
  3. Reconnaît les mesures prises par l’État partie pour régler les problèmes de développement urbain, notamment à travers les amendements de la législation et les révisions en cours du schéma directeur en faveur de la protection du patrimoine culturel du bien ;
  4. Note les conclusions et recommandations de la mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS de mars 2017, à savoir notamment que, même si l’état de conservation général du bien demeure satisfaisant, l’impact de la planification urbaine inappropriée, l’absence d’une réglementation et d’une vision stratégique globale représentent une menace pour son intégrité visuelle et donc pour la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien ;
  5. Demande à l’État partie de :
    1. Finaliser, adopter et mettre en œuvre le plan de gestion du bien à titre prioritaire,
    2. Inventorier les constructions existantes autorisées et, en particulier, les hauts édifices autorisés, dans la zone protégée,
    3. Procéder à des évaluations exhaustives d’impact sur le patrimoine (EIP) avec des simulations visuelles en 3D de tous les projets potentiels pour faire en sorte que les impacts sur le bien et son intégrité visuelle puissent être examinés et écartés,
    4. Imposer une interdiction légale sur tous les permis de construire délivrés et prévus antérieurement dans la zone tampon du bien et alentour jusqu’à ce que ces EIP soient examinées par le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives,
    5. Faciliter la finalisation urgente et l’adoption du schéma directeur de Kiev qui devrait inclure un concept d’urbanisme et le projet de zonage du centre de Kiev,
    6. Imposer des règles strictes pour interdire de hauts édifices à l’intérieur de la zone tampon, maintenir la hauteur des bâtiments en cours de rénovation,
    7. Adopter et mettre en application la loi amendée de l’Ukraine sur la protection du patrimoine culturel comprenant une définition juridique du patrimoine mondial ;
  6. Demande également à l’État partie de pallier et remédier aux carences en matière de gestion observées par les missions précédentes, en assurant une coordination et une coopération institutionnalisées de la gestion du bien dans le cadre du plan de gestion ;
  7. Recommande à l’État partie de concevoir un programme à long terme qui applique les principes et les critères établis dans le Document de Nara sur l’Authenticité (1994) et la Charte de Riga (2000) avant d’envisager tout autre projet de reconstruction et des travaux de réhabilitation au monastère de la laure de Kiev-Pechersk ;
  8. Recommande également que des mécanismes de contrôle soient installés pour surveiller la stabilité des structures dans tous les monuments menacés ;
  9. Demande en outre à l’État partie de mettre en œuvre les décisions antérieures du Comité et les recommandations de la mission de 2017 ;
  10. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2018, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points mentionnés ci-dessus, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 43e session en 2019, afin de considérer, dans le cas de confirmation d’un péril potentiel ou prouvé pour la valeur universelle exceptionnelle, l’inscription éventuelle du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
Projet de décision : 41 COM 7B.53

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/17/41.COM/7B.Add,
  2. Rappelant la décision 40 COM 7B.6, adoptée à sa 40e session (Istanbul/UNESCO, 2016),
  3. Reconnaît les mesures prises par l’État partie pour régler les problèmes de développement urbain, notamment à travers les amendements de la législation et les révisions en cours du schéma directeur en faveur de la protection du patrimoine culturel du bien ;
  4. Note les conclusions et recommandations de la mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS de mars 2017, à savoir notamment que, même si l’état de conservation général du bien demeure satisfaisant, l’impact de la planification urbaine inappropriée, l’absence d’une réglementation et d’une vision stratégique globale représentent une menace pour son intégrité visuelle et donc pour la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien ;
  5. Demande à l’État partie de :
    1. Finaliser, adopter et mettre en œuvre le plan de gestion du bien à titre prioritaire,
    2. Inventorier les constructions existantes autorisées et, en particulier, les hauts édifices autorisés, dans la zone protégée,
    3. Procéder à des évaluations exhaustives d’impact sur le patrimoine (EIP) avec des simulations visuelles en 3D de tous les projets potentiels pour faire en sorte que les impacts sur le bien et son intégrité visuelle puissent être examinés et écartés,
    4. Imposer une interdiction légale sur tous les permis de construire délivrés et prévus antérieurement dans la zone tampon du bien et alentour jusqu’à ce que ces EIP soient examinées par le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives,
    5. Faciliter la finalisation urgente et l’adoption du schéma directeur de Kiev qui devrait inclure un concept d’urbanisme et le projet de zonage du centre de Kiev,
    6. Imposer des règles strictes pour interdire de hauts édifices à l’intérieur de la zone tampon, maintenir la hauteur des bâtiments en cours de rénovation,
    7. Adopter et mettre en application la loi amendée de l’Ukraine sur la protection du patrimoine culturel comprenant une définition juridique du patrimoine mondial ;
  6. Demande également à l’État partie de pallier et remédier aux carences en matière de gestion observées par les missions précédentes, en assurant une coordination et une coopération institutionnalisées de la gestion du bien dans le cadre du plan de gestion ;
  7. Recommande à l’État partie de concevoir un programme à long terme qui applique les principes et les critères établis dans le Document de Nara sur l’Authenticité (1994) et la Charte de Riga (2000) avant d’envisager tout autre projet de reconstruction et des travaux de réhabilitation au monastère de la laure de Kiev-Pechersk ;
  8. Recommande également que des mécanismes de contrôle soient installés pour surveiller la stabilité des structures dans tous les monuments menacés ;
  9. Demande en outre à l’État partie de mettre en œuvre les décisions antérieures du Comité et les recommandations de la mission de 2017 ;
  10. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erdécembre 2018, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points mentionnés ci-dessus, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 43e session en 2019, afin de considérer, dans le cas de confirmation d’un péril potentiel ou prouvé pour la valeur universelle exceptionnelle, l’inscription éventuelle du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
Année du rapport : 2017
Ukraine
Date d'inscription : 1990
Catégorie : Culturel
Critères : (i)(ii)(iii)(iv)
Liste en péril (dates) : 2023-présent
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2017) .pdf
arrow_circle_right 41COM (2017)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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