Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/17/41.COM/7B.Add,
- Rappelant la décision 39 COM 7B.83, adoptée à sa 39e session (Bonn, 2015),
- Accueille favorablement la déviation de la voie d’accès du tunnel Eurasia au sud de la Tour de Marbre, réunifiant ainsi cette dernière avec les murailles terrestres ;
- Note avec préoccupation, néanmoins, que la voie d’accès à huit files du tunnel Eurasia avec deux croisements dénivelés à Yenikapı et Samatya a eu dans l’ensemble un impact grave sur la rive sud de la péninsule historique, séparant la ville de la mer, et confirmant « l’impact négatif grave » potentiel évalué par la mission de suivi réactif de 2012 ;
- Note que le projet de poldérisation de Yenikapı a grandement modifié la forme de la péninsule historique et qu’une grande « tente d’activités » blanche est en cours de construction, ce qui dans l’ensemble a un impact sur la forme historique et certaines vues de la silhouette de la péninsule ;
- Regrette que les évaluations d’impact sur le patrimoine (EIP) de ces projets et l’engagement d’un dialogue avec le Comité n’aient eu lieu qu’après l’approbation desdits projets, comme cela a été le cas pour tous les projets d’infrastructure importants et récents depuis celui du pont du métro de Haliç, ne laissant ainsi que de faibles possibilités de modification ;
- Note également qu’une situation similaire prévaut pour le planétarium et le musée de la ville d’Istanbul au sein du parc culturel de Topkapı, déjà approuvé, et le musée des Dardanelles – 1915 et sa salle de spectacle de quatre niveaux, qui ont été soumis pour approbation ; et demande à l’État partie de soumettre les détails complets de tous ces projets au Centre du patrimoine mondial, pour examen par les Organisations consultatives ;
- Exprime sa préoccupation quant au fait que malgré les demandes d’intervention depuis 2004 et une demande visant à élaborer une stratégie de conservation à long terme, l’ensemble de maisons ottomanes en bois continue de se dégrader, certaines maisons étant démolies à l’occasion de projets de renouvellement urbain ;
- Tout en accueillant également favorablement la révision du plan de gestion, note en outre que ce dernier doit toujours être assorti de détails complets sur les attributs de la valeur universelle exceptionnelle (VUE) afin de sous-tendre les mesures du plan, éclairer le développement des projets majeurs et fournir une base aux EIP ;
- Exprime en outre sa préoccupation quant au fait qu’aucune garantie n’a été donnée en matière de conservation du tissu historique dans les nombreuses zones de renouvellement urbain, même si ce dernier génère des améliorations sociales ;
- Note par ailleurs que le rythme des changements dans la péninsule historique se traduit par une pléthore de projets majeurs de conservation et de constructions nouvelles qui pourraient comporter un impact cumulatif très négatif sur la VUE, et considère qu’une réponse immédiate et ferme à ces problèmes structurels est nécessaire, et demande également à l’État partie de :
- Définir les attributs qui portent la VUE du bien dans le plan de gestion et, le cas échéant, étudier et documenter ces attributs avant l’approbation dudit plan,
- S’engager à garantir le fait que tous les projets majeurs proposés ou en cours qui pourraient affecter la VUE du bien fassent l’objet d’une EIP et soient portés à la connaissance du Centre du patrimoine mondial, pour examen par les Organisations consultatives avant tout engagement irréversible,
- Soumettre au Centre du patrimoine mondial, pour examen par les Organisations consultatives, des précisions sur les nouveaux projets importants du planétarium et du musée de la ville d’Istanbul au sein du parc culturel de Topkapı, du musée des Dardanelles (1915) et de la salle de spectacle ; et sur les projets de restauration majeurs, y compris la réhabilitation des Murailles terrestres, du palais du Boucoléon, la reconstruction de la medrese de Sainte-Sophie et des mosquées de Zeyrek et Chora,
- Concevoir une stratégie de conservation d’ensemble et à long terme pour les édifices en bois ottomans et vernaculaires, stratégie étayée par la documentation des édifices subsistants, et un plan d’urgence pour enrayer les dégradations et pertes actuelles ;
- Demande en outre à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2018, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 42e session en 2018.