Le Comité du patrimoine mondial inscrit quatre sites culturels et un site naturel sur la Liste du patrimoine mondial de l'UNESCO
Aujourd'hui, le Comité du patrimoine mondial a inscrit quatre sites culturels et un site naturel sur la Liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. Il a également approuvé l’extension d’un site naturel transnational existant en Europe.
Les nouveaux sites culturels se trouvent en Italie, en Slovénie, dans la Fédération de Russie et au Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord. Le site naturel inscrit aujourd'hui est le Parc national d'Ivindo, au Gabon. Le Comité du patrimoine mondial a également approuvé l’extension d’un site du patrimoine mondial existant : les Forêts primaires et anciennes de hêtres des Carpates et d’autres régions d’Europe.
Ces sites ont été inscrits lors de la 44e session du Comité du patrimoine mondial, célébrée en ligne et depuis Fuzhou (Chine), qui examine les candidatures pour 2020 et 2021.
Brèves descriptions des nouveaux sites inscrits :
Italie, Les portiques de Bologne
Le bien en série comprend douze éléments constitutifs composés d’ensembles de portiques et de leurs zones bâties adjacentes, situés au sein de la municipalité de Bologne, couvrant une période allant du XIIe siècle à nos jours. Sur la longueur totale de 62 km de portiques que compte la ville, ces ensembles de portiques sont considérés comme les plus représentatifs. Certains de ces portiques sont en bois, en pierre ou en brique, voire en béton armé, et couvrent des rues, des places, des passages et des voies piétonnes, bordant un côté ou les deux côtés d’une rue. Le bien comprend des édifices à portiques qui ne s’inscrivent pas dans le prolongement structurel d’autres bâtiments, et ne font donc pas partie d’une voie piétonne ou d’un passage couvert complet. Les portiques sont appréciés pour leurs fonctions d’abri contre les intempéries et de lieux privilégiés pour les activités marchandes. Au XXe siècle, l’utilisation du béton a permis de remplacer les arcades voûtées traditionnelles des portiques par de nouvelles possibilités de construction et un nouveau langage architectural a émergé, comme en témoigne le quartier de Barca. Les portiques sélectionnés reflètent différentes typologies, fonctions urbaines et sociales et phases chronologiques. Définis comme propriété privée à usage public, les portiques sont devenus une expression et un élément de l’identité urbaine de Bologne.
Slovénie, Les œuvres de Jože Plečnik à Ljubljana – une conception urbaine centrée sur l’humain
Les œuvres de Jože Plečnik, réalisées à Ljubljana entre la Première et la Seconde Guerre mondiale, témoignent d’une conception urbaine centrée sur l’humain ayant successivement modifié l’identité de la ville préexistante à la suite de l’effondrement de l’Empire austro-hongrois, quand Ljubljana est passée du statut de ville provinciale à celui de capitale nationale symbolique pour le peuple slovène. L’architecte Jože Plečnik a contribué à cette transformation par sa vision personnelle et profondément humaine de la ville, basée sur un dialogue architectural avec la ville plus ancienne tout en répondant aux besoins de la société moderne émergente du XXe siècle. Ce bien est composé d’une série d’espaces publics (places, parcs, rues, promenades, ponts) et d’institutions publiques (bibliothèque nationale, églises, marchés, ensemble funéraire) qui furent subtilement intégrés dans le contexte urbain, naturel et culturel préexistant, et ont contribué à la nouvelle identité de la ville. Cette approche urbanistique à échelle humaine et fortement liée au contexte ainsi que le langage architectural particulier de Plečnik sont considérés comme se distinguant d’autres principes modernistes prépondérants de son époque. Il s’agit d’un exemple exceptionnel de création d’espaces publics, d’édifices et d’espaces verts selon la vision d’un seul architecte, dans le cadre temporel et spatial limité d’une ville existante et avec des ressources limitées.
Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord, Le paysage d’ardoise du nord-ouest du pays de Galles
Le paysage d’ardoise du nord-ouest du pays de Galles illustre la transformation que l’extraction industrielle de l’ardoise a entraînée dans l’environnement rural traditionnel des montagnes et vallées du massif Snowdon. Ce territoire, qui s’étend du sommet des montagnes au littoral, présentait des atouts qui ont été exploités et des contraintes qui ont été surmontées par l’industrialisation à grande échelle entreprise par des propriétaires terriens et des investisseurs, qui ont remodelé le paysage agricole en un centre industriel de production ardoisière pendant la révolution industrielle (1780-1914). Le bien en série est composé de six éléments comprenant chacun des carrières et des mines reliques, des sites archéologiques liés au traitement industriel de l’ardoise, des établissements historiques, vivants et reliques, des jardins et des palais historiques, des ports et des quais, ainsi que des réseaux ferroviaires et routiers illustrant les liens fonctionnels et sociaux du paysage industriel d’ardoise relique. Ce bien revêtait une importance internationale en matière d’exportation d’ardoises, mais aussi sur le plan de la technologie et de la qualification ouvrière, et ce, des années 1780 au début du XXe siècle. Il a joué un rôle de premier plan dans ce domaine et a constitué un modèle pour d’autres carrières d’ardoise à travers le monde. Il offre un exemple important et remarquable d’échange de matériaux, de technologies et d’influences.
Fédération de Russie, Pétroglyphes du lac Onega et de la mer Blanche
Ce site comprend 4 500 pétroglyphes gravés dans la roche au cours de la période néolithique, il y a 6 000 à 7 000 ans, situés en république de Carélie, Fédération de Russie. C’est l’un des plus grands sites de ce type en Europe dont les pétroglyphes documentent la culture néolithique en Fennoscandie. Ce bien en série comprend 33 sites dans deux éléments constitutifs distants de 300 km : 22 sites de pétroglyphes situés sur le territoire du lac Onega, dans le district de Pudoj, présentant plus de 1 200 figures, et 11 sites près de la mer Blanche, dans le district de Belomorsk. Les figures d’art rupestre du lac Onega représentent principalement des oiseaux, des animaux, des figures mi-humaines et mi-animales ainsi que des formes géométriques qui pourraient symboliser la lune et le soleil. Les pétroglyphes de la mer Blanche sont principalement composés de gravures représentant des scènes de chasse et de navigation, y compris leurs équipements associés, ainsi que des empreintes animales et humaines. Ces pétroglyphes témoignent de grandes qualités artistiques et d’une créativité à l’âge de la pierre. Les pétroglyphes sont associés avec des sites qui comprennent des établissements et des champs funéraires.
Gabon, Parc national de l’Ivindo
Situé sur l’équateur, dans le nord du Gabon, le site, essentiellement intact, s’étend sur près de 300 000 hectares traversés par un réseau de rivières d’eau noire pittoresques. Il comprend des rapides et des chutes bordées par des forêts humides intactes, ce qui en fait un paysage d’une grande valeur esthétique. Les habitats aquatiques abritent des espèces de poissons endémiques, dont 13 espèces sont considérées comme menacées, au moins sept espèces d’herbes aquatiques Podostemaceae et, sans doute, une faune aquatique micro-endémique de chaque chute. De nombreuses espèces de poissons du bien ne sont pas encore décrites et certaines parties du site sont encore à peine explorées. Le crocodile à long museau (Mecistops cataphractus), en danger critique d’extinction, trouve refuge dans le parc national de l’Ivindo qui s’enorgueillit aussi de posséder des forêts climaciques uniques très anciennes à Caesalpinioideae et de haute valeur pour la conservation, abritant, par exemple, une très grande diversité de papillons ainsi que des espèces menacées de mammifères emblématiques et d’oiseaux comme l’éléphant de forêt (Loxodonta cyclotis) et le gorille de l’Ouest (Gorilla gorilla) En danger critique d’extinction, le chimpanzé (Pan troglodytes) et le perroquet gris (Psittacus erithacus) En danger, ainsi que le picatharte du Cameroun (Picathartes oreas), le mandrill (Mandrillus sphinx), le léopard (Panthera pardus) et le chat doré (Caracal aurata) Vulnérables, et trois espèces de pangolins (Manidae spp.).
Bosnie-Herzégovine / Tchéquie / France / Italie / Macédoine du Nord / Pologne / Slovaquie / Suisse, Forêts primaires et anciennes de hêtres des Carpates et d’autres régions d’Europe [extension du bien « Forêts primaires et anciennes de hêtres des Carpates et d’autres régions d’Europe », inscrit en 2007, extensions en 2011 et 2017]
L’extension du site transnational en série du patrimoine mondial des Forêts primaires et anciennes de hêtres des Carpates et d’autres régions d’Europe par dix pays européens renforce la valeur universelle exceptionnelle et l’intégrité du bien, lequel comprend désormais 94 éléments répartis dans 18 pays. Le bien étendu est un exemple exceptionnel de forêts tempérées complexes relativement non perturbées et illustre une large palette de schémas et processus écologiques complets de peuplements purs et mixtes de hêtres européens dans des gradients environnementaux divers.
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