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Vieille ville de Jérusalem et ses remparts

Jérusalem (site proposé par la Jordanie)
Facteurs affectant le bien en 2014*
  • Activités de gestion
  • Activités de recherche / de suivi à fort impact
  • Effets liés à l’utilisation des Infrastructures de transport
  • Gouvernance
  • Habitat
  • Identité, cohésion sociale, modifications de la population locale / des communautés
  • Système de gestion/plan de gestion
  • Autres menaces :

    Facteurs de risques naturels ; Détérioration des monuments

Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Facteurs de risques naturels ;
  • Absence de processus de planification, de gouvernance et de gestion ;
  • Altération du tissu urbain et social ;
  • Impact des fouilles archéologiques ;
  • Détérioration des monuments ;
  • Environnement urbain et intégrité visuelle ;
  • Trafic, accès et circulation. 
Menaces pour lesquelles le bien a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril

(cf. document CLT 82/CH/CONF.015/8)

« […] ils ont considéré que la situation de ce bien correspond aux critères mentionnés dans l’avis de l’ICOMOS, et, en particulier, aux critères (e) (perte significative de l’authenticité historique) et (f) (dénaturation grave de la signification culturelle) du cas de « péril prouvé » et aux critères (a) modification du statut juridique du bien, de nature à diminuer le degré de protection), (b) (carence d’une politique de conservation) et (d) (menaces du fait du plan d’urbanisme) du cas de « mise en péril ». […] » 

Mesures correctives pour le bien

Pas encore identifiées

Calendrier pour la mise en œuvre des mesures correctives
Pas encore établi
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2014

Montant total accordé : environ 5 000 000 dollars EU (depuis 1988)

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2014
Demandes approuvées : 1 (de 1982-1982)
Montant total approuvé : 100 000 dollars E.U.
1982 32-month expert services to undertake an architectural ... (Approuvé)   100 000 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2014**

Février-mars 2004 : mission Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/ICCROM ; de septembre 2005 à mai 2008 : 6 missions d’experts dans le cadre de l’établissement du Plan d’action pour la sauvegarde du patrimoine culturel de la Vieille ville de Jérusalem ; février-mars 2007 : mission spéciale Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/ICCROM dépêchée par le Directeur général de l’UNESCO pour la question de la Rampe des Maghrébins ; août 2007, janvier et février 2008 : missions concernant l’application du mécanisme de suivi renforcé ; mars et décembre 2009 : missions du Centre du patrimoine mondial ; décembre 2013 : mission liée à un projet.

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2014

Un rapport de la Délégation permanente d’Israël auprès de l’UNESCO a été transmis au Centre du patrimoine mondial le 31 janvier 2014. Un rapport conjoint des Délégations permanentes de la Jordanie et de la Palestine auprès de l’UNESCO a été transmis le 30 janvier 2014 ; une version révisée de ce rapport conjoint a été reçue le 12 mars 2014. Ces rapports sont disponibles à https://whc.unesco.org/fr/list/148/documents/.

 

I.  Rapport des autorités israéliennes

Il convient de noter que, depuis 1967, la Vieille ville de Jérusalem est administrée de facto par les autorités israéliennes. Le rapport souligne le fait qu’il se réfère exclusivement aux nouvelles actions entreprises ou aux activités en cours dans les zones situées dans l’enceinte des remparts de la Vieille ville de Jérusalem - sites intra-muros. Le rapport présente un large éventail d’activités. La plupart d’entre elles sont identiques à celles mentionnées dans le rapport de 2013 et les activités précédemment décrites ne seront donc pas incluses dans le présent document. Les mises à jour sont résumées ci-dessous :

a)  Plans d’ensemble et développement

Concernant le plan d’urbanisme, le rapport indique que le plan local pour la Vieille ville est issu du plan stratégique et des actions de planification précédentes, qui établissent les méthodes et modalités de préservation et de restauration des monuments de la Vieille ville et du domaine public. Le plan recommande d’établir une liste de 600 monuments de la Vieille ville et de mettre sur pied une équipe professionnelle pour examiner les requêtes soumises dans la Vieille ville et conseiller les autorités locales en ce qui concerne leur approbation. Le rapport mentionne également le fait que le comité de planification local, récemment reconduit, a repris les discussions sur le plan avec l’objectif d’établir la synthèse des opinions municipales au sujet des dossiers déposés. Concernant les plans des îlots résidentiels, le rapport mentionne que 23 îlots résidentiels existent dans la Vieille ville, hors quartier juif. Il indique en outre que le plan local AM/9 pour la Vieille ville de Jérusalem adopté en 1976 est toujours valable dans la plupart des parties de la Vieille ville. Six îlots résidentiels ont été choisis pour la première phase de planification. Les plans mettent en œuvre des politiques et des directives pour la sauvegarde du patrimoine culturel de la Vieille ville, la conservation et la réhabilitation des biens historiques, et facilitent la délivrance de permis de construire au sein de ces îlots. Par ailleurs, deux plans résidentiels locaux sont en cours de préparation en vue d’une soumission aux comités de planification. Le rapport mentionne le fait qu’un nouveau plan local détaillé pour le quartier juif de la Vieille ville est en cours d’élaboration. Les directives programmatiques du plan ont été approuvées et plusieurs alternatives d’aménagement urbain sont actuellement élaborées pour être présentées au comité directeur au cours des prochains mois. Le rapport des autorités israéliennes fournit également une liste de projets détaillés au sein de la Vieille ville, comprenant notamment : la synagogue Tifferet Israël ainsi que l’ajout d’une construction à l’église arménienne, qui ont été déposés pour information du public ainsi que pour examen par le comité local de planification ; le plan de la « Liba (core) House » a été déposé ; il a été pris note des objections et le plan sera débattu à nouveau prochainement au sein du comité régional de planification. Une application du plan de zonage a été soumise s’agissant de l’adjonction d’unités d’habitation à un bâtiment résidentiel existant.

Concernant le plan d’éclairage, une offre de conception et de production de lampadaires exclusifs pour la Vieille ville a été rendue publique et est en cours d’évaluation. Le projet d’amélioration des infrastructures et du paysage viaire le long de la rue Hagai (El Wad), incluant une démarche paysagère, un renouvellement des infrastructures et une mise en accessibilité, devrait être terminé en 2014. Les préparatifs de la phase suivante commenceront avec les travaux de rénovation de la place de la Porte de Damas et continueront en 2014 s’agissant du projet d’amélioration des infrastructures et du paysage viaire dans le quartier de Bab Huta, incluant une démarche paysagère, un renouvellement des infrastructures et une mise en accessibilité. Le plan d’amélioration des rues du quartier chrétien en est à sa phase finale de conception ; ce projet inclut la remise en état du réseau d’approvisionnement en eau, la rénovation de la place du Muristan et des voies menant à l’Église du Saint-Sépulcre, ainsi que l’amélioration de l’accessibilité pour les handicapés. L’étude des façades des rues commerçantes de la Vieille ville a été menée et la rénovation des façades, conforme aux directives en matière de conception des devantures, bénéficie de financements publics. Un terrain de sports de plein air a été construit au sein du Centre des fils de la communauté d’Al-quds, dans le quartier musulman, et un service de participation du public destiné aux résidents de Jérusalem-Est a été établi. Concernant l’entretien et la gestion du site, le rapport indique qu’un nouveau service local de gouvernance pour la participation du public à Jérusalem-Est a été établi ; des services de nettoyage et d’entretien améliorés sont fournis dans la Vieille ville.

S’agissant de la circulation et des transports, un plan de circulation destiné à limiter le passage de véhicules via la Porte des Lions et la Nouvelle Porte est en cours de préparation. Les services de transports publics s’améliorent avec l’exploitation de nouvelles navettes régulières circulant au sein de la Vieille ville qui bénéficient d’équipements de parking et de circulation. Concernant l’infrastructure touristique, cinq parcours touristiques et sept équipements publics de repos respectant les besoins en accessibilité pour les handicapés sont en cours d’élaboration.

b)  Archéologie au mont du Temple

Le rapport soumis par les autorités israéliennes indique que les travaux de conservation dans l’enceinte du mont du Temple sont menés, y compris la préservation des mosaïques et des carreaux de marbre du Dôme du Rocher, ainsi que le remplacement de l’une des portes de bois de la mosquée Al-Aqsa. Il indique que la réparation du réseau de distribution d’eau est en cours. Concernant l’école Al Omaria, située sur la face nord du mont du Temple, une stabilisation et une reconstruction complexe des murs de l’école sont menées. Le rapport indique en outre qu’un travail de conservation des septième et huitième voutes des Écuries de Salomon continue. Tous ces travaux sont conduits par le Waqf, sous la supervision de l’Autorité des antiquités d’Israël(AAI). Concernant le Mur oriental, des travaux de conservation sur la face est du mur ont été accomplis et les travaux de restauration ont repris, incluant le remplacement des pierres endommagées.

c)  Activités de conservation

Enceinte du Mur occidental

Le rapport indique, concernant la synagogue Ohel Yitzhak, qu’une structure permanente de soutien a été construite et qu’une dalle de sol a été coulée. Par ailleurs, le rapport indique que les fouilles de sauvegarde du bâtiment Strauss ont été conduites sur le site de construction d’une aile supplémentaire.

Tunnels du Mur occidental

Concernant les tunnels du Mur occidental, des travaux de conservation et de stabilisation des structures toujours en cours ont été entrepris dans plusieurs salles le long du passage, et l’installation de plateformes de bois permet d’utiliser les salles situées au nord. Concernant le bâtiment Mahkamah, les rapports mentionnent des travaux de conservation en cours bordant la place du Mur occidental, incluant le traitement des pierres endommagées et la stabilisation des structures.

Restauration et préservation des remparts de la Vieille ville

Le rapport indique que le projet de conservation des remparts a été mené pendant plusieurs années et que les travaux de conservation et de structure concernant la Cellule du guerrier au-dessus de la façade de la Porte des Lions ont été achevés.

d)  Travaux de conservation dans la Vieille ville

Le rapport mentionne en outre des travaux de conservation en différents endroits de la Vieille ville, incluant l’Église du Saint-Sépulcre avec des travaux de construction, de restauration et d’entretien du couvent Saint-Abraham menés par le Patriarcat orthodoxe grec de Jérusalem, l’église Saint-Alexandre-Nevsky, la Maison du patrimoine du Maghreb, la Piscine des marches, le quartier juif - vestiges d’une Miqwe. Une remise à niveau des infrastructures a eu lieu dans le quartier de Bab Huta ainsi que dans la rue Hagai (el-Wad). Des travaux de conservation ont été menés à Sabil Hamam Al Ain, incluant le nettoyage et la stabilisation des composants du monument architectural. Un terrain de sports en plein air a été finalisé en 2013 au Centre de la communauté des fils d’Al-quds, évitant tout dommage sur les remparts de la Vieille ville. Dans la Citadelle, l’enlèvement des déblais d’excavation s’est poursuivi en 2013 et le modelage du paysage a commencé. Le Hammam situé sous la Porte de Jaffa a été nettoyé et différentes possibilités de réhabilitation du site sont actuellement à l’étude. Concernant la Cave de Zedekiah, un projet est consacré aux équipements de sécurité. De nouvelles fissures sont apparues à Haldiah-el Kirmi en septembre 2013 et des mesures ont été prises. Le Waqf, supervisé par des professionnels, prépare un plan structurel de conservation du périmètre.

e)  Fouilles archéologiques dans la Vieille ville et le long des remparts

Le rapport mentionne diverses fouilles archéologiques incluant des fouilles de recherches dans le Parc archéologique de Jérusalem, notamment dans le canal d’écoulement hérodien ; des fouilles le long des fondations du Mur occidental ainsi qu’à l’Ophel. Les rapports soulignent également qu’au cours de l’année 2013, plusieurs fouilles de sauvegarde menées par les archéologues de l’AAI furent entreprises préalablement à la mise en œuvre d’infrastructures civiles et de travaux de réhabilitation. Ces fouilles de sauvegarde ont notamment concerné la synagogue Tifferet Israël, la Maison de Musa Effendi, la Maison de Théodore, la Maison de la famille Hadad, le 20 rue de la Porte de Damas ainsi que le Grand Bazar. Le rapport mentionne également des travaux de construction au sein du Parc archéologique et notamment, dans sa partie nord-ouest, l’installation d’une plateforme servant d’extension à la place, et ce, pour le confort des pratiquants. Le rapport indique que la plateforme est constituée de matériaux légers et que son installation n’a occasionné aucun dommage aux vestiges antiques.

f)  Gestion du site et autres problèmes

Selon le rapport, un nouveau service local de gouvernance pour la participation du public a été établi pour coordonner les procédures d’implication du public et jouer le rôle de médiateur entre les communautés de la Vieille ville et les autorités. Le contrat de service de nettoyage et d’entretien renforcés dans la Vieille ville a été renouvelé. Par ailleurs, une base de données s’appuyant sur un SIG (système d’information géographique) a été mise en place pour la Vieille ville afin de faciliter l’accès aux données collectées lors des démarches de planification, de renouvellement et de préservation menées au sein de la Vieille ville, incluant des cartes, des documents et des plans. Enfin, le rapport fournit une liste des événements touristiques et culturels ayant été organisés. 

 

II.  Rapport des autorités jordaniennes

Le rapport transmis par la Délégation permanente de la Jordanie indique qu’il a été partiellement préparé en consultation avec la Délégation permanente de la Palestine auprès de l’UNESCO. Ce rapport fournit des informations s’appuyant sur les observations et le rapport de l’Awqaf jordanien de Jérusalem et du Comité jordanien pour la restauration de la mosquée Al-Aqsa et du Dôme du Rocher. Il présente les activités entreprises par l’Awqaf jordanien de Jérusalem et des informations sur les mesures israéliennes prises dans la Vieille ville, et réitère la préoccupation du gouvernement de Jordanie sur ces sujets. Le rapport se réfère notamment aux dispositions de la Convention de La Haye de 1954 qui a été ratifiée par la Jordanie et Israël, et au Traité de paix de 1994 entre la Jordanie et Israël.

a)  Rapport sur les activités menées par l’Awqaf jordanien de Jérusalem au Haram ash-Sharif

Parmi les activités présentées et menées par l’Awqaf jordanien de Jérusalem, on trouve les suivantes, dont la plus grande partie a déjà été mentionnée dans le rapport de la 37e session du Comité du patrimoine mondial (Phnom Penh, 2013) :

  • Poursuite de la restauration des décors en stuc et mosaïques à l’intérieur du Dôme du Rocher, et restauration du revêtement de marbre des parois intérieures ;
  • Poursuite des études et préparation de documents d’appel d’offres pour un système de ventilation et finalisation de l’étude et des plans du projet d’éclairage extérieur pour le Dôme du Rocher ;
  • Achèvement de la restauration des tuiles historiques (qashani) sur le dôme de la Chaîne (Qubbat Al-Silsilah), adjacent au Dôme du Rocher ;
  • Restauration de la dorure du croissant du Dôme du Rocher et restauration partielle des canalisations d’eau souterraines autour de la place du Dôme du Rocher ;
  • Début des travaux de restauration des décors de mosaïque ; poursuite de la restauration des stucs, des fenêtres vitrées, des poutres de traverse de bois entre les colonnes principales de la mosquée Al-Aqsa, remplacement de deux portes de bois et travaux sur la ventilation ;
  • Poursuite de la pose de feuilles de plomb sur les toitures des bâtiments de la mosquée Al-Aqsa et restauration de l’école Khanthaniyyah et de la bibliothèque situées sous la mosquée ;
  • Poursuite de la restauration de la surface extérieure du Mur oriental et achèvement de la restauration du Mur méridional de la mosquée Al-Aqsa ;
  • Poursuite de la restauration de l’enduit de mortier des plafonds des sixième et septième colonnades de la mosquée Al-Marwani, restauration des canaux d’évacuation des eaux pluviales et conduite d’études et préparation de documents d’appel d’offres pour la construction d’un auvent à l’entrée de la mosquée ;
  • Finalisation de la restauration et entretien de l’école Mamluk Jawliyyah, qui fait partie de l’école Omariyyah ;
  • Dallage partiel du complexe de la mosquée Al-Masjid Al-Aqsa.

Le rapport mentionne également la coopération avec l’UNESCO pour la réhabilitation du laboratoire de conservation des manuscrits et pour la rénovation du Musée islamique, et la nomination par le ministère jordanien des Awqaf et des Affaires islamiques de quatre employés supplémentaires pour le musée et de cinq pour le Centre des manuscrits. Il indique également que l’Awqaf jordanien de Jérusalem a récemment nommé cinq stagiaires au centre de restauration des manuscrits grâce à un financement  de l’UNESCO ; et que l’UNESCO s’est assuré les services d’un expert en muséographie pour élaborer la conception du musée islamique de la mosquée Al-Aqsa.

b)  Rapport sur les actions entreprises par les autorités israéliennes

Le rapport fournit une liste des entraves aux travaux de l’Awqaf jordanien de Jérusalem au Haram ash-Sharif, incluant la restauration des colonnes de la mosquée Marwani, l’installation des systèmes d’éclairage, de lutte anti-incendie et de sonorisation, la restauration de l’école Ghadiriyya, et la rénovation de la Porte Dorée, ainsi que les entraves, notamment, à la restauration de salles d’urgence médicale à Al-Masjid Al-Aqsa ; la mise en œuvre du système de ventilation pour le Dôme du Rocher et le dallage des accès des places de la mosquée Al-Aqsa ; la construction d’un auvent à l’entrée de la mosquée Al-Marwani et la restauration du fronton externe du toit supérieur ouest d’Al-Jami’ Al-Aqsa.

De plus, le rapport mentionne les mesures empêchant l’accès des employés de l’Awqaf jordanien à leur lieu de travail et aux sites ainsi que celles empêchant l’accès des fidèles musulmans et chrétiens à leurs sites saints. Le rapport mentionne également l’installation de caméras de surveillance dans le complexe de la mosquée Al-Aqsa et au Dôme du Rocher ainsi que les dommages occasionnés aux portes historiques d’Al-Jami’ Al-Aqsa. De plus, le rapport note les dommages occasionnés au complexe de Nabi Dawud et à la mosquée, incluant des tentatives de transformation de l’authenticité et des valeurs spirituelles (par exemple panneaux d’information, détournement des fonctions et usage).

Le rapport mentionne en outre les préoccupations causées par les débats tenus à la Knesset sur le statut du Haram ash-Sharif.

Le rapport exprime également son inquiétude concernant les plans visant à changer le caractère et les caractéristiques de la Vieille ville, incluant l’altération de l’authenticité des remparts, la conversion des portes de la Vieille ville en parcs artificiels (Porte de Damas, Porte des Lions et Porte d’Hérode), l’enlèvement des vestiges du quartier Magharbeh pendant les fouilles du Mur occidental/Place Al Buraq, la construction de la « Beit Haliba » (dénommée Maison Liba dans le rapport des autorités israéliennes ci-dessus), la démolition d’un bâtiment et d’arches sur le Mur occidental/place Al Buraq  afin de construire la Maison Strauss dans la partie nord-ouest de la place, ce qui affectera la vue sur le Dôme du Rocher.

Le rapport fait référence aux activités entreprises par les autorités israéliennes s’agissant de la construction prévue d’un Centre pour la dignité humaine et d’un Musée de la tolérance sur une partie du cimetière Mamilla, cimetière musulman situé à l’ouest des remparts de la Vieille ville de Jérusalem. Plusieurs lettres de protestation ont été reçues par l’UNESCO à ce sujet, émanant d’ONG, de la Délégation permanente de la Palestine, ainsi que du président du Conseil exécutif, S.E. l’Ambassadeur Mohamed Amr, en sa qualité de président du groupe de l’Organisation de Coopération islamique auprès de l’UNESCO. Le Secrétariat a transmis une lettre à ce sujet aux autorités israéliennes et a demandé des informations supplémentaires le 21 février 2014. Au moment de la préparation de ce rapport, aucune réponse n’a été reçue de la part des autorités israéliennes.

En janvier 2014, l’UNESCO a reçu des rapports d’une ONG israélienne sur des activités récentes de travaux de creusement et de construction au sein et autour de la Vieille ville de Jérusalem et de ses remparts. Le Secrétariat a demandé aux autorités israéliennes de fournir des informations supplémentaires, en particulier en rapport avec l’activité de construction du parc de stationnement Giv’ati, la construction de « Beit Haliba », qui surplombe la zone du Mur occidental, les travaux en cours dans la partie sud du tunnel, ainsi que la plateforme de bois dans la zone du Mur occidental pour le « Women of the Wall Prayer Site ». Au moment de la préparation de ce rapport, aucune réponse n’a été reçue des autorités israéliennes. 

c)  Rapport sur les fouilles archéologiques entreprises par les autorités israéliennes

Une grande partie du rapport concerne les fouilles archéologiques et le creusement des tunnels entrepris au sein et autour de la Vieille ville[1], en particulier dans les zones du Mur méridional de la mosquée Marwani, de la place du Mur occidental et à Silwan, causant des dommages aux rez-de-chaussée des constructions et affectant l’intégrité structurelle des zones situées autour et sous le Haram ash-Sharif. Le rapport indique que plus de 100 chantiers de fouilles sont en cours dans la Vieille ville et des deux côtés de ses remparts. Les autorités jordaniennes se disent particulièrement préoccupées par les tunnels entre la rue Al Wad et le Mur occidental et la grotte de Kittan/Suleiman, les tunnels reliant Silwan à la place du Mur occidental/Al-Buraq, l’existence de fouilles et de tunnels sur le site de la cour d’Omar bin Al-Khattab, près de la Porte d’Hébron.

Le rapport donne une liste de 13 percements de tunnels et chantiers de fouilles effectués par les autorités israéliennes depuis 1967 dans la Vieille ville, susceptibles d’avoir une incidence directe sur l’état structurel du Haram ash-Sharif, tels que les tunnels du Mur occidental et la synagogue souterraine, les tunnels d’Ohel Yitzhak, le tunnel de la Porte Al-Magharbeh/hasmonéen, le tunnel de Bab Al-Qataneen, le tunnel de Bab Al-Ghawanmeh creusé à 70 m au-dessous du Haram ash-Sharif, le tunnel et les fouilles sous la place du Mur occidental.

 

III.  La Rampe des Maghrébins

Depuis sa 31e session (Christchurch, 2007), le Comité du patrimoine mondial a demandé à plusieurs reprises « au Centre du patrimoine mondial de faciliter la rencontre professionnelle au niveau technique entre les experts israéliens, jordaniens et ceux du Waqf afin de discuter des propositions détaillées pour la conception finale proposée pour la Rampe des Maghrébins, avant toute décision finale ». Deux réunions de ce type se sont tenues à Jérusalem les 13 janvier et 24 février 2008.

L’UNESCO a convoqué une réunion technique à son Siège le 18 avril 2012. Des experts jordaniens et du Waqf ont participé à cette réunion, avec des représentants du Centre du patrimoine mondial, de l’ICCROM et de l’ICOMOS. Le Délégué permanent d’Israël a informé oralement le Centre du patrimoine mondial du fait que les experts israéliens ne participeraient pas à la réunion dans la mesure où il estimait qu’il incombait aux parties concernées de parvenir à un accord sur la conception de la Rampe des Maghrébins. Du fait de l’absence d’experts israéliens, ni l’examen ni la discussion de la proposition israélienne n’ont eu lieu. Par conséquent, la situation demeure inchangée puisque l’objectif de la réunion était d’étudier les deux propositions de manière à ce que les parties puissent dégager un consensus sur la conception de la Rampe des Maghrébins.

Lors de la 36e session du Comité du patrimoine mondial (Saint-Pétersbourg, 2012), la décision 36 COM 7A.23.II, reprenant les termes de la décision du Conseil exécutif, a été adoptée par consensus entre les parties concernées. 

Par une note verbale datée du 9 octobre 2012, la Délégation permanente de la Jordanie auprès de l’UNESCO a informé l’UNESCO que les autorités israéliennes avaient repris les travaux sur la Rampe des Maghrébins depuis le 22 mai 2012, ignorant ainsi les décisions antérieures du Conseil exécutif et du Comité du patrimoine mondial, stipulant « qu’aucune mesure, unilatérale ou autre, ne doit être prise sur le site ». La note verbale souligne la grande préoccupation du Gouvernement jordanien face à ces actes « qui ont porté atteinte aux caractéristiques, à l’intégrité et à l’authenticité du site, ainsi qu’au patrimoine culturel islamique » et qu’ils « gênent les efforts pour régler enfin le différend autour de la rampe d’accès à la Porte des Maghrébins d’une manière compatible avec les décisions de l’UNESCO adoptées par consensus et acceptable par toutes les parties concernées ». Deux nouvelles notes verbales en date des 4 et 14 février 2013 ainsi qu’une lettre du 2 avril 2013 ont repris cette question.

Le rapport des autorités jordaniennes daté du 25 février 2013 réitère ces propos et la profonde inquiétude du Gouvernement jordanien à l’idée que les actions menées par les autorités israéliennes puissent modifier le statu quo et jettent les bases de la construction d’un pont permanent ou l’annexion à la Place des zones arasées.

Enfin, le rapport appelle l’UNESCO à demander à ses Organisations consultatives, l’ICCROM et l’ICOMOS, de formuler leurs observations sur le concept jordanien soumis en mai 2011 pour permettre à l’UNESCO de l’approuver.

Dans le rapport des autorités israéliennes daté du 26 février 2013, il est indiqué que les travaux ont commencé en février 2012 pour stabiliser le pont de bois provisoire et que le chantier a commencé dans la zone où la nouvelle Rampe des Maghrébins est censée être construite, y compris la suppression de murs instables, le remblayage d’espaces souterrains, la stabilisation des murs anciens, l’enlèvement de couches de terre et la stabilisation des tranchées.

Durant les débats de la 190e session du Conseil exécutif, les États membres ont exprimé leur préoccupation devant l’absence de progrès s’agissant de la mise en œuvre des décisions du Conseil et du Comité du patrimoine mondial. Une réunion du Bureau du Conseil exécutif a été conviée par la Présidente les 7 et 8 mars 2013, priant la Directrice générale de s’efforcer de faire avancer ce dossier. Lors de la 191e session, un consensus a finalement pu se dégager entre les parties concernées pour tenir une réunion d’experts en mai 2013, comme en a pris acte la décision 191 EX/5.

La réunion devait se tenir au Centre du patrimoine mondial le 27 mai 2013 et les autorités jordaniennes et palestiniennes avaient désigné leurs experts. Toutefois, suite à l’absence d’un accord sur les termes de référence de la mission (voir le point VI ci-dessous), les autorités israéliennes ont estimé que la réunion était prématurée. Elle n’a donc pas encore eu lieu au moment de la rédaction du présent document.

Lors de sa 37e session, le Comité du patrimoine mondial a rappelé la nécessité, pour les parties concernées, de coopérer sur tous les aspects se rapportant à cette question [La Rampe des Maghrébins] et regrette qu’Israël ait refusé de satisfaire à la décision 36 COM 7A.23.II du Comité du patrimoine mondial, à la Décision 191 EX/5 (I) du Conseil exécutif et aux résolutions et décisions afférentes de l’UNESCO.

En réponse à la demande d’informations supplémentaires de l’UNESCO au sujet des travaux de construction entrepris au début de la rampe menant à la Porte des Maghrébins dans la Vieille ville de Jérusalem, les autorités israéliennes ont indiqué, par lettre du 31 janvier 2014, que « tous les travaux de construction en cours sont menés en pleine coopération et coordination entre les autorités du Waqf, la municipalité de Jérusalem et l’Autorité des antiquités d’Israël ».

Les informations fournies par la Jordanie et la Palestine comprennent une liste chronologique des « agressions graves » signalées contre la rampe d’accès à la Porte des Maghrébins entre 1967 et 2013, soulignant une « indifférence constante à l’égard de toutes les décisions de l’UNESCO se rapportant à la rampe d’accès à la Porte des Maghrébins (RPM) et interdisant à l’Awqaf jordanien de Jérusalem de mener sa mission de restauration de la zone de la RPM pour la 10e année consécutive ». Le Gouvernement jordanien a exprimé dans le rapport sa profonde préoccupation quant aux actes israéliens interdisant à l’Autorité nationale qui en a la charge d’effectuer des restaurations d’urgence et de prendre des mesures de stabilisation s’agissant des remparts des Omeyyades, ottoman et mamelouk du site de la rampe d’accès à la Porte des Maghrébins. Il souligne que les autorités israéliennes ont récemment retiré ou recouvert par du béton et de nouveaux murs ces trésors historiques. Par ailleurs, le rapport mentionne la démolition et la suppression d’une partie de la rampe d’accès à la Porte des Maghrébins afin d’étendre la zone de prière des femmes juives, le nivellement et l’abaissement de larges zones de la rampe d’accès à la Porte des Maghrébins ainsi que la mise en œuvre d’une nouvelle plateforme juive de prière destinée aux juifs réformés américains.

Lors de sa 194e session, le Conseil exécutif de l’UNESCO a rappelé ses décisions précédentes s’agissant de « la Rampe des Maghrébins dans la Vieille Ville de Jérusalem » et a décidé d’inclure ce point à l’ordre du jour de la 195e session, à l’automne 2014.

 

IV.  Projets opérationnels de l’UNESCO

En 2008, dans le cadre du plan d’action de l’UNESCO pour la sauvegarde du patrimoine culturel de la Vieille ville de Jérusalem et ses remparts, la Fondation A.G. Leventis a décidé de contribuer à un projet de restauration de la partie inférieure de l’Église Saint-Jean-Baptiste, aussi dénommée Église Saint-Jean-Prodromos. L’état de conservation général du sous-sol de cette église, l’une des plus anciennes de Jérusalem, a été jugé critique dans la mesure où aucun travail sérieux de restauration et d’entretien n’a été mené pendant des décennies. Le projet avait pour but de résoudre les problèmes structurels et de rendre l’église inférieure accessible à la communauté locale et aux visiteurs. En 2011, après la dépose d’un sol moderne, des recherches archéologiques poussées ont été réalisées. En 2012, le programme général de consolidation structurelle et les projets envisagés étaient préparés. Néanmoins, les fonds disponibles furent insuffisants pour entreprendre un projet de restauration complet et par conséquent, les travaux se limitèrent aux priorités essentielles. Un chef de projet du Centre du patrimoine mondial a mené une mission à Jérusalem en novembre 2013 pour la clôture du projet opérationnel de l’Église Saint-Jean-Baptiste. En s’appuyant sur l’étude et la conception du projet de restauration de l’église élaboré par l’UNESCO, la Fondation A.G. Leventis et le Patriarcat orthodoxe grec coopéreront pour mettre en œuvre les travaux de restauration et tiendront compte du rôle de l’UNESCO à ce sujet.

La troisième phase du projet d’établissement du Centre pour la restauration des manuscrits du Haram ash-Sharif, financée par la Norvège, a commencé en septembre 2011 et progresse de manière satisfaisante. Cinq personnes supplémentaires ont été recrutées et quatre sessions de cours sur la conservation et les techniques de restauration ont d’ores et déjà eu lieu.

Dans le cadre du projet « Sauvegarde, rénovation et revitalisation du Musée islamique du Haram ash-Sharif et de ses collections », financé par le Royaume d’Arabie Saoudite, les locaux du musée islamique ont été remis en état et les équipements nécessaires ont été acquis. Les quatre personnes permanentes recrutées par les autorités jordaniennes ont été formées à la conservation et à la gestion muséale. Les objets d’art sont nettoyés et conservés et l’inventaire électronique et photographique est presque terminé. La phase muséologique/muséographique a commencé en septembre 2012 et par la suite, le directeur du musée d’art islamique du musée de Pergame de Berlin, choisi par l’UNESCO en tant que coordinateur, a proposé un plan d’action et la conception scientifique du musée. L’aménagement intérieur du musée a été soumis par l’architecte sélectionné. Une équipe promouvant la fréquentation du public a élaboré un rapport prévisionnel de fréquentation et la restauration des objets d’art devant être exposés a commencé. La mise en œuvre du plan d’action pour la conception du musée commencera dès que ce plan sera approuvé par les autorités locales.

 

V.  Mécanisme de suivi renforcé

Le « mécanisme de suivi renforcé » demandé par le Conseil exécutif de l’UNESCO à sa 176e session et par le Comité du patrimoine mondial à sa 31e session (Christchurch, 2007) s’applique à la Rampe des Maghrébins depuis lors. En conséquence, neuf rapports ont été préparés par le Centre du patrimoine mondial à ce sujet et remis aux parties concernées et aux membres du Comité du patrimoine mondial. Lors de sa 35e session (UNESCO, 2011), le Comité du patrimoine mondial a décidé d’étendre le mécanisme à la Vieille ville de Jérusalem tout entière et quatre rapports ont ainsi été rédigés respectivement en décembre 2011, mars 2012, février 2013 et mars 2014, et diffusés aux membres du Comité du patrimoine mondial et aux parties concernées.

 

VI.  Mission de suivi réactif

Le Comité du patrimoine mondial a demandé, lors de ses 34e (Brasilia, 2010), 35e (UNESCO, 2011) et 36e (Saint-Pétersbourg, 2012) sessions respectivement, « l’envoi d’une mission conjointe de suivi réactif par le Centre du patrimoine mondial/ICCROM/ICOMOS sur le bien, comme y font référence les Orientations, d’examiner et de fournir un avis consultatif sur les progrès accomplis dans la mise en œuvre du Plan d’action et, en coopération et en consultation avec les parties concernées, d’identifier les mécanismes opérationnels et financiers appropriés et les modalités visant à renforcer la coopération technique avec toutes les parties concernées dans le cadre du Plan d’action ». Lors de la 191e session du Conseil exécutif, un consensus a finalement pu être trouvé entre les parties concernées pour que la mission ait lieu en mai 2013, comme en prend acte la décision 191 EX/9.

La mission était prévue du 20 au 25 mai 2013. Toutefois, aucun accord n’a pu être trouvé entre les parties concernées quant aux termes de référence de la mission.

Lors de sa 37e session, le Comité du patrimoine mondial a déploré « l’échec continu d’Israël à coopérer et faciliter la mise en œuvre de la décision 34 COM 7A.20 du Comité du patrimoine mondial qui demande une mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/ICCROM/ICOMOS à la Vieille ville de Jérusalem et ses remparts et, malgré sa lettre à la Directrice générale de l’UNESCO du 23 avril 2013 acceptant la mission comme reflété dans l’accord convenu à la 191e session du Conseil exécutif, et mentionné dans la décision 191 EX/9 du Conseil exécutif », et a demandé « à Israël d’éviter de nouvelles pré-conditions afin de ne pas mettre d’obstacle à la mise en œuvre de l’accord mentionné ci-dessus ».

En vertu de la décision 194 EX/5 (D) adoptée par le Conseil exécutif de l’UNESCO en avril 2014, le Conseil exécutif a demandé comme suit  la mise en œuvre du paragraphe 11 de la décision 34 COM 7A.20 adoptée par le Comité du patrimoine mondial à Brasilia lors de sa 34e session :

– (a) Phase I: l’envoi, à une date convenue, au moins 10 jours avant la 38e session du Comité du patrimoine mondial, de la mission conjointe de suivi réactif WHC/ICCROM/ICOMOS sur le site de la Vieille Ville de Jérusalem et ses remparts, afin de procéder, dans un premier temps, à une évaluation des 18 sites inscrits dans le Plan d’action en tant que sites pilotes ;

– (b) Phase II: l’envoi, à une date convenue, de la mission conjointe de suivi réactif WHC/ICCROM/ICOMOS sur le site de la Vieille Ville de Jérusalem et ses remparts, afin de procéder, dans un deuxième temps, à une évaluation des principaux ensembles monumentaux désignés dans le Plan d’action (c'est-à-dire le Haram ash-Sharif, la Citadelle, le Mur occidental, le Saint Sépulcre et les remparts de la ville) ;

Le Conseil exécutif a invité toutes les parties concernées à participer à la réunion d’experts sur la Rampe des Maghrébins censée se tenir à l’UNESCO à une date convenue, au moins 10 jours avant la 38e session du Comité du patrimoine mondial, et a demandé que le rapport et les recommandations de la mission ainsi que le rapport de la réunion technique tenue à Paris sur la Rampe des Maghrébins soient présentés aux parties concernées avant la 38e session du Comité du patrimoine mondial.

Le Secrétariat informera en conséquence le Comité du patrimoine mondial d’une telle réunion, soit par un addendum, soit de manière orale lors des débats sur le point à l’ordre du jour.

 

[1]La question des fouilles archéologiques menées depuis 1967 par les autorités israéliennes dans la Vieille ville de Jérusalem est aussi un sujet important pour les organes directeurs de l’UNESCO. Ces campagnes archéologiques sont en contradiction avec l’article VI. 32 des Recommandations définissant les principes internationaux à appliquer en matière de fouillesarchéologiques (New Delhi, 1956) se rapportant aux fouilles en territoire occupé.

Décisions adoptées par le Comité en 2014
38 COM 7A.4
Vieille ville de Jérusalem et ses remparts (site proposé par la Jordanie) (C 148 rev)

I

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC-14/38.COM/7A.Add,
  2. Rappelant les dispositions pertinentes sur la protection du patrimoine culturel, y compris les quatre Conventions de Genève (1949), la Convention de La Haye pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé (1954) et ses protocoles y afférents, la Convention concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel (1972), la Recommandation UNESCO de Delhi (1956) concernant les fouilles en territoire occupé, l’inscription de la Vieille ville de Jérusalem et ses remparts à la demande de la Jordanie sur la Liste du patrimoine mondial (1981) et sur la Liste du patrimoine mondial en péril (1982) et les recommandations, résolutions et décisions de l’UNESCO y afférentes,
  3. Réaffirmant que rien dans la présente décision qui vise à la sauvegarde de l’authenticité, de l’intégrité et du patrimoine culturel de la Vieille ville de Jérusalem des deux côtés de ses remparts, n’affectera en aucune manière les résolutions et les décisions pertinentes des Nations Unies, en particulier les résolutions pertinentes du Conseil de Sécurité sur le statut juridique de Jérusalem,
  4. Profondément préoccupé par la persistence des fouilles illégales israéliennes et les travaux menés par des groupes de colons dans la Vieille ville de Jérusalem et des deux côtés de ses remparts, et de l’échec d’Israel à mettre fin à ces interventions préjudiciables, demande à Israel d’agir immédiatement pour empêcher toutes ces violations, conformément à ses obligations selon les dispositions des Conventions et Recommandations de l’UNESCO y afférentes ;
  5. Regrette l’effet dommageable du tramway de Jérusalem à quelques mètres des remparts de la Vieille ville de Jérusalem, ainsi que la création du « Parc national de la Cité de David » à Silwan, à une distance de vingt mètres des remparts de la Vieille ville, le projet de la « Maison Liba », l’extension du bâtiment Strauss et l’ascenseur du Mur occidental qui affectent sérieusement l’intégrité visuelle et le caractère authentique du site, et demande à Israel de restaurer le caractère originel du site conformément à ses obligations selon les dispositions des Conventions et recommandations de l’UNESCO y afférentes ;
  6. Egalement préoccupé par le projet d’Israel de construire une double ligne de funiculaire reliant le Quartier des Maghrebins au Mont des Oliviers dans le Jérusalem-Est palestinien, prie aussi instamment Israel d’éviter toute atteinte à l’intégrité et l’authenticité du bien en abandonnant le projet susmentionné conformément à ses obligations selon les dispositions des Conventions et recommandations de l’UNESCO y afférentes ;
  7. Se déclare préoccupé par les obstacles restrictifs imposés par Israel sur la liberté d’accès qui doit être accordée aux autorités nationales compétentes, y compris les experts jordaniens du Waqf, pour la sauvegarde de la Vieille ville de Jérusalem et des deux côtés de ses remparts,
  8. Regrette en outre les incursions répétées de groupes extrémistes israéliens dans l’enceinte de la mosquée Al-Aqsa et prie instamment Israel de prendre les mesures nécessaires afin de prévenir de tels abus provocateurs qui violent le caractère sacré et l’intégrité du site de la mosquée d’Al-Aqsa et alimentent la tension sur le terrain ;
  9. Regrette aussi les dégâts causés par Israel en 2013 sur les céramiques historiques des portes principales du Dôme du Rocher et les dégâts sur les portes et fenêtres historiques de la mosquée Qibli à l’intérieur du complexe d’Al-Aqsa et affirme, à cet égard, la nécessité de respecter et de sauvegarder l’intégrité, l’authenticité et le patrimoine culturel du site de la mosquée Al-Aqsa, conformément au Status quo, comme lieu saint musulman de culte et partie intégrante d’un site culturel du patrimoine mondial ;
  10. Demande que le Centre du patrimoine mondial continue d’appliquer le mécanisme de suivi renforcé à la Vieille ville de Jérusalem des deux côtés de ses remparts et lui demande également d’en rendre compte tous les quatre mois ;
  11. Remercie les donateurs internationaux de leurs généreuses contributions aux projets de l’UNESCO pour la sauvegarde du patrimoine culturel de la Vieille ville de Jérusalem des deux côtés de ses remparts, et demande à la communauté internationale des donateurs un soutien accru, à travers un financement extra-budgétaire, des activités visant à la sauvegarde de l’intégrité et de l’authenticité de la Vieille ville de Jérusalem des deux côtés de ses remparts ;
  12. Remercie également la Directrice générale de l’UNESCO et le Centre du patrimoine mondial pour leurs efforts visant à sauvegarder le patrimoine culturel de la Vieille ville de Jérusalem des deux côtés de ses remparts et les invite à faire rapport sur cette question à la 39e session du Comité du patrimoine mondial en 2015 ; 

II

13. Rappelant la décision 176 EX/Réunion plénière spéciale et toutes les décisions du Conseil exécutif de l’UNESCO concernant la Rampe d’accès à la Porte des Maghrébins dans la Vieille ville de Jérusalem,
14. Prenant en considération le 13e et tous les précédents rapports de suivi renforcé et leur addenda préparés par le Centre du patrimoine mondial, ainsi que le rapport sur l’état de conservation présenté au Centre du patrimoine mondial par le Royaume hachémite de Jordanie et l’Etat palestinien
15. Accuse réception du projet jordanien pour la restauration et la préservation de la Rampe des Maghrébins, soumis au Centre du patrimoine mondial le 27 mai 2011, et remercie la Jordanie pour sa coopération conformément aux dispositions des Conventions pertinentes de l’UNESCO pour la protection du patrimoine culturel ;
16. Exprime sa préoccupation concernant la soumission du projet israélien et le contenu de son projet pour la Rampe des Maghrébins, et demande au Centre du patrimoine mondial de considérer le projet soumis par la Jordanie ;
17. Exprime également sa préoccupation au sujet des démolitions continues, intrusives et des fouilles illégales dans et autour de la rampe d’accès à la Porte des Maghrébins, et demande à Israel de mettre fin à ces violations, de respecter le « Status quo » et de permettre aux experts jordaniens du Waqf en tant qu’autorités compétentes de maintenir et sauvegarder le site conformément aux dispositions pertinentes des Conventions et Recommandations de l’UNESCO, en particulier la Convention de La Haye pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé de 1954 ;
18. Remercie la Directrice générale de l’attention qu’elle porte à la situation délicate de la Rampe et lui demande de poursuivre ses efforts afin de mettre en œuvre toutes les résolutions et les décisions de l’UNESCO y afférentes ;

III

19. Rappelant les décisions du Conseil exécutif 191 EX/Décision 9, 192 EX/Décision 42, 194 EX/Décision 5(D) et les décisions du Comité du patrimoine mondial 37COM/7A.23 et 34 COM/7A.20,
20. Décide de mettre en œuvre le paragraphe 11 de la décision 34 COM 7A.20 adoptée par le Comité du patrimoine mondial à Brasilia, à la 34e session, comme suit :
  • a) Phase I: l’envoi, de la mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICCROM/ICOMOS sur le site de la Vieille ville de Jérusalem et ses remparts, afin de procéder, dans un premier temps, à une évaluation des 18 sites inscrits dans le Plan d’action en tant que sites pilotes ; 
  • b) Phase II: l’envoi, sur le site de la Vieille Ville de Jérusalem et ses Remparts, de la mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICCROM/ICOMOS, afin de procéder, dans un deuxième temps, à une évaluation des principaux ensembles monumentaux désignés dans le Plan d’action (c’est-à-dire le al-Haram-ash-Sharif, la Citadelle, le Mur occidental, le Saint-Sépulcre et les remparts de la ville) ; 
21. Demande que le rapport et les recommandations de la mission soient présentés aux parties concernées avant la prochaine session 195 EX du Conseil exécutif ;
22. Prend note de l’ajournement technique des cinq points du Moyen-Orient à l’ordre du jour de la 194e session du Conseil exécutif et de leur inclusion à l’ordre du jour de sa 195e session ;
23. Invite toutes les parties concernées à faciliter la mise en œuvre de la mission conjointe de l’UNESCO susmentionnée ;
24. Remercie la Directrice Générale pour ses efforts continus afin de mettre en œuvre la mission conjointe de l’UNESCO susmentionnée et toutes les décisions et résolutions de l’UNESCO y afférentes, et l’invite à en rendre compte à la 39e et prochaine session du Comité du patrimoine mondial ;

IV

25. Décide de maintenir la Vieille ville de Jérusalem et ses remparts sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
38 COM 8C.2
Mise a jour de la Liste du patrimoine mondial en péril (sites maintenus)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné les rapports sur l’état de conservation des biens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en péril (WHC-14/38.COM/7A et WHC-14/38.COM/7A.Add),
  2. Décide de maintenir les biens suivants sur la Liste du patrimoine mondial en péril :
  • Afghanistan, Minaret et vestiges archéologiques de Djam (décision 38 COM 7A.14)
  • Afghanistan, Paysage culturel et vestiges archéologiques de la vallée de Bamiyan (décision 38 COM 7A.15)
  • Belize, Réseau de réserves du récif de la barrière du Belize (décision 38 COM 7A.31)
  • Chili, Usines de salpêtre de Humberstone et de Santa Laura (décision 38 COM 7A.21)
  • Colombie, Parc national de Los Katíos (décision 38 COM 7A.32)
  • Côte d'Ivoire, Parc national de la Comoé (décision 38 COM 7A.35)
  • Côte d'Ivoire / Guinée, Réserve naturelle intégrale du mont Nimba (décision 38 COM 7A.36)
  • Égypte, Abou Mena (décision 38 COM 7A.1)
  • États-Unis d'Amérique, Parc national des Everglades (décision 38 COM 7A.30)
  • Éthiopie, Parc national du Simien (décision 38 COM 7A.43)
  • Géorgie, Cathédrale de Bagrati et monastère de Ghélati (décision 38 COM 7A.16)
  • Géorgie, Monuments historiques de Mtskheta (décision 38 COM 7A.17)
  • Honduras, Réserve de la Biosphère Río Plátano (décision 38 COM 7A.33)
  • Îles Salomon, Rennell Est (décision 38 COM 7A.29)
  • Indonésie, Patrimoine des forêts tropicales ombrophiles de Sumatra (décision 38 COM 7A.28)
  • Iraq, Assour (Qal'at Cherqat) (décision 38 COM 7A.2)
  • Iraq, Ville archéologique de Samarra (décision 38 COM 7A.3)
  • Jérusalem, Vieille ville de Jérusalem et ses remparts (décision 38 COM 7A.4)
  • Madagascar, Forêts humides de l’Atsinanana (décision 38 COM 7A.44)
  • Mali, Tombouctou (décision 38 COM 7A.24)
  • Mali, Tombeau des Askia (décision 38 COM 7A.25)
  • Niger, Réserves naturelles de l'Aïr et du Ténéré (décision 38 COM 7A.45)
  • Palestine, Lieu de naissance de Jésus : l’église de la Nativité et la route de pèlerinage, Bethléem (décision 38 COM 7A.5)
  • Panama, Fortifications de la côte caraïbe du Panama : Portobelo – San Lorenzo (décision 38 COM 7A.20)
  • Pérou, Zone archéologique de Chan Chan (décision 38 COM 7A.22)
  • République arabe syrienne, Ancienne ville de Damas (décision 38 COM 7A.12)
  • République arabe syrienne, Ancienne ville de Bosra (décision 38 COM 7A.12)
  • République arabe syrienne, Site de Palmyre (décision 38 COM 7A.12)
  • République arabe syrienne, Ancienne ville d'Alep (décision 38 COM 7A.12)
  • République arabe syrienne, Crac des Chevaliers et Qal’at Salah El-Din (décision 38 COM 7A.12)
  • République arabe syrienne, Villages antiques du Nord de la Syrie (décision 38 COM 7A.12)
  • République centrafricaine, Parc national du Manovo-Gounda St Floris (décision 38 COM 7A.34)
  • République démocratique du Congo, Parc national des Virunga (décision 38 COM 7A.37)
  • République démocratique du Congo, Parc national de Kahuzi-Biega (décision 38 COM 7A.38)
  • République démocratique du Congo, Parc national de la Garamba (décision 38 COM 7A.39)
  • République démocratique du Congo, Parc national de la Salonga (décision 38 COM 7A.40)
  • République démocratique du Congo, Réserve de faune à okapis (décision 38 COM 7A.41)
  • Sénégal, Parc national du Niokolo-Koba (décision 38 COM 7A.46)
  • Serbie, Monuments médiévaux au Kosovo (décision 38 COM 7A.18)
  • Ouganda, Tombes des rois du Buganda à Kasubi (décision 38 COM 7A.26)
  • Royaume-Uni de Grande Bretagne et d'Irlande du Nord, Liverpool – Port marchand (décision 38 COM 7A.19)
  • Venezuela, Coro et son port (décision 38 COM 7A.23)
  • Yémen, Ville historique de Zabid (décision 38 COM 7A.13)
Projet de décision :   38 COM 7A.4

Le projet de décision sera présenté au Comité du patrimoine mondial pendant la session.

Année du rapport : 2014
Jérusalem (site proposé par la Jordanie)
Date d'inscription : 1981
Catégorie : Culturel
Critères : (ii)(iii)(vi)
Liste en péril (dates) : 1982-présent
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2014) .pdf
Rapport (2014) .pdf
Rapport (2014) .pdf
arrow_circle_right 38COM (2014)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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