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Vieille ville de Jérusalem et ses remparts

Jérusalem (site proposé par la Jordanie)
Facteurs affectant le bien en 2012*
  • Activités de gestion
  • Activités de recherche / de suivi à fort impact
  • Effets liés à l’utilisation des Infrastructures de transport
  • Gouvernance
  • Habitat
  • Identité, cohésion sociale, modifications de la population locale / des communautés
  • Système de gestion/plan de gestion
  • Autres menaces :

    Facteurs de risques naturels ; Détérioration des monuments

Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Facteurs de risques naturels
  • Absence de processus de planification, de gouvernance et de gestion 
  •  Altération du tissu urbain et social 
  •  Impact des fouilles archéologiques 
  •  Détérioration des monuments 
  •  Environnement urbain et intégrité visuelle 
  • Trafic, accès et circulation
Menaces pour lesquelles le bien a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril

(cf. document CLT 82/CH/CONF.015/8)
« […] Ils ont considéré que la situation de ce bien correspond aux critères mentionnés dans l’avis de l’ICOMOS, et en particulier aux critères (e) (perte significative de l’authenticité historique) et (f) (dénaturation grave de la signification culturelle) du cas de « péril prouvé » et aux critères (a) modification du statut juridique du bien, de nature à diminuer le degré de protection), (b) (carence d’une politique de conservation) et (d) (menaces du fait du plan d’urbanisme) du cas de « mise en péril ». […] »

Mesures correctives pour le bien

 Pas encore identifiées

Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2012

Montant total accordé au bien : environ 5 000 000 dollars EU (depuis 1988).

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2012
Demandes approuvées : 1 (de 1982-1982)
Montant total approuvé : 100 000 dollars E.U.
1982 32-month expert services to undertake an architectural ... (Approuvé)   100 000 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2012**

Février-mars 2004 : mission Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/ICCROM ; septembre 2005-mai 2008 : 6 missions d'experts dans le cadre de l’établissement du Plan d'action pour la sauvegarde du patrimoine culturel de la Vieille ville de Jérusalem ; février-mars 2007 : mission spéciale Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/ICCROM dépêchée par le Directeur général de l'UNESCO pour la question de la Rampe des Maghrébins ; août 2007, janvier et février 2008 : missions concernant l'application du mécanisme de suivi renforcé ; mars et décembre 2009 : missions du Centre du patrimoine mondial.

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2012

Un rapport a été transmis au Centre du patrimoine mondial par la Délégation permanente de la Jordanie auprès de l’UNESCO le 31 janvier 2012, et par la Délégation permanente d’Israël auprès de l’UNESCO le 30 mars 2012.

I. Rapport des autorités israéliennes

Il convient de noter que, depuis 1967, la Vieille ville de Jérusalem est administrée de facto par les autorités israéliennes. En conséquence, tous les nouveaux projets de construction et de conservation relèvent en principe de la juridiction administrative de la Municipalité et sont généralement placés sous la supervision de l’Autorité des Antiquités d’Israël (IAA), comme c’est également le cas pour les fouilles archéologiques à l’intérieur de la vieille ville et aux alentours.

Le rapport des autorités israéliennes présente un large éventail d’activités. La plupart sont identiques à celles décrites dans le rapport de 2011 et ne seront donc pas reprises dans le présent document. Les mises à jour sont résumées ci-dessous :

a) Planification

Le rapport indique qu’en dehors du Schéma d’urbanisme de 2000 (non encore déposé) et du Plan statutaire provisoire qui doit être bientôt discuté, le « Plan par blocs » a été élaboré en vue de faciliter l’obtention de permis de construire, et de permettre de définir les parties « non modifiables » ainsi que les parties où constructions et aménagements sont possibles. Un nouveau plan est également prévu pour le quartier juif et il examinera la viabilité d’un ajout d’espace habitable dans ce secteur. De plus, un schéma directeur pour l’accessibilité des handicapés est en cours d’établissement, avec itinéraires adaptés, ascenseurs et un service de transport interne. Un schéma directeur d’éclairage est également en préparation, avec éclairage fonctionnel des rues et espaces publics, des monuments et détails architecturaux ; sa mise en œuvre devrait commencer en 2012 avec notamment l’éclairage du quartier du Mouristan, de la synagogue de la Hurva, du Mont Sion et de la vallée du Cédron.

b) Projets de conservation et de nouvelles constructions

Le rapport indique que la rénovation des façades se poursuit, notamment à l’intérieur de la porte de Jaffa sur la place Omar Ibn el-Hatab, où des travaux d’infrastructure sont également prévus. Des projets sont en préparation pour la route du Patriarcat arménien, la poursuite de la Promenade des remparts, la place romaine sous la Porte de Damas et les abords de Bab el-Huta, près de la Porte d’Hérode. Un vaste projet de réhabilitation a fait l’objet d’appels d’offres pour la principale rue nord-sud de la Vieille ville, de la Porte de Damas au Haram ash-Sharif, y compris les infrastructures, les façades et les sabils (fontaines). Les travaux se poursuivent également sur les portes de la Vieille ville : Porte Neuve, Porte des Lions, Porte des Immondices et Porte de Damas. Concernant cette dernière porte, le Centre du patrimoine mondial avait demandé des détails après réception de photos révélant l’utilisation de pierres neuves et la reconstruction d’éléments, ce qui permettait de considérer ces travaux comme une reconstruction plutôt que comme une restauration. Un rapport fourni par les autorités israéliennes est en cours d’examen par les Organisations consultatives.

En dehors de la question de la Rampe d’accès à la Porte des Maghrébins (voir le point VI ci-dessous), le secteur de la place du Mur occidental fait l’objet d’importantes fouilles et de projets de constructions. Le rapport des autorités israéliennes confirme la modification de l’immeuble Strauss, la construction de la « Maison Liba » au-dessus des fouilles et la modernisation du Centre Davidson. Le Centre du patrimoine mondial a adressé plusieurs lettres à cet égard aux autorités israéliennes les 1er décembre 2010, 13 avril 2011 et 6 mars 2012, rappelant le paragraphe 172 des Orientations et demandant tous les plans et détails concernant les constructions prévues. Le 12 mars 2012, le Délégué permanent d’Israël auprès de l’UNESCO a informé le Centre du patrimoine mondial par courrier que les autorités israéliennes considèrent que « les plans [de ces projets] sont tous compatibles avec l’intégrité et l’authenticité de la vieille ville de Jérusalem en tant que site du patrimoine mondial ».

Le 5 avril 2012, le Centre du patrimoine mondial a renouvelé sa demande de recevoir tous les plans concernés et il lui a été répondu que sa demande avait été transmise aux autorités. Cette lettre faisait également référence à d’autres projets mentionnés dans le rapport, notamment :

  • La zone de parking du quartier juif. Ce projet prévoit « non seulement un nouveau parking souterrain mais aussi quelques commerces, ainsi que des hôtels et institutions » ;
  • La piscine d’Ézéchiel, où « un plan est en préparation pour la réhabilitation et l’adaptation de la piscine en tant qu’espace ouvert pour les résidents et les visiteurs, une esplanade urbaine avec peut-être quelques boutiques depuis les principales rues du quartier chrétien » ;
  • La synagogue Tiferet Israël « dont on envisage actuellement la reconstruction ».

Le dernier projet est particulièrement préoccupant car il prévoit la reconstruction d’un vaste monument. Une reconstruction de ce genre a déjà été réalisée il y a quelques années pour la synagogue de la Hurva – monument emblématique de la vieille ville – reconstruite en béton, comme d’ailleurs l’extension de la synagogue Ohel Yitzhak, juste à côté du Hammam Al Ain, dans le quartier musulman.

Le rapport mentionne, dans le cadre du « Plan par blocs » (voir plus haut), la réalisation d’une évaluation de la conservation et d’un « Manuel de réhabilitation de la Vieille ville de Jérusalem ». Il est également prévu de créer une équipe indépendante de conservation pour la Vieille ville, qui travaillerait sur les questions de conservation courantes.

c) Fouilles archéologiques

Le rapport mentionne plusieurs fouilles archéologiques associées à des projets de constructions et donc mentionnées comme « fouilles de sauvetage ». Il signale notamment les fouilles à l’est de la synagogue Ohel Yitzhak, rue Al Wad, à l’Hospice autrichien, dans le quartier juif et dans le quartier chrétien. Il est également indiqué que les travaux archéologiques continuent dans les tunnels du Mur occidental.

d) Travaux réalisés à l’extérieur des murailles de la Vieille ville

Le rapport des autorités israéliennes mentionne également divers travaux entrepris à l’extérieur de la Vieille ville, entre autres à la Caverne de Zedekiah, au nord-est de la Porte de Damas, ainsi que différents projets sur le Mont Sion (Tombeau du roi David, Cénacle, fouilles archéologiques, parkings).

Le document fait aussi état de travaux effectués par l’administration du Waqf à l’intérieur du Haram ash-Sharif « sous inspection de l’Autorité des antiquités d’Israël ». Ces travaux sont mentionnés ci-dessous dans le cadre du rapport adressé par les autorités jordaniennes.

II. Rapport des autorités jordaniennes

Le rapport reçu de la Délégation permanente de la Jordanie fournit des informations fondées sur les observations des autorités jordaniennes des Awqaf (JAA) sur le terrain. Il présente des activités entreprises par les JAA et des informations sur l’action d’Israël dans la Vieille ville, en se référant aux dispositions de la Convention de La Haye de 1954, à laquelle la Jordanie et Israël sont tous deux parties. Il est également fait référence au Traité de paix de 1994 entre la Jordanie et Israël.

Certaines des activités des JAA présentées dans le rapport sont les suivantes :

a) Poursuite de la restauration des plâtres et de la décoration en mosaïque à l’intérieur du Dôme du Rocher, et restauration du revêtement en marbre des murs intérieurs ;

b) Poursuite de l’installation de feuilles de plomb sur le toit de l’ensemble de la mosquée Al-Aqsa ;

c) Poursuite de la mise en place de tuiles historiques ( qashani ) sur le dôme de la Chaîne ;

d) Rénovation de Bab Al-Qataneen et de plusieurs salles à l’intérieur du Haram ash-Sharif ;

e) Poursuite de la restauration de l’enduit de mortier des murs en maçonnerie et plafonds de la cinquième colonnade de la mosquée Al-Marwani ;

f) Renovation de l’école Khanatanyah et de la bibliothèque sous la mosquée Al-Aqsa ;

g) Installation d’un système d’alerte rapide sur le Haram ash-Sharif.

Le rapport mentionne également la coopération avec l’UNESCO pour la réhabilitation du Centre de restauration des manuscrits et du Musée islamique, et la nomination de quatre personnes supplémentaires par le Ministère jordanien des Awqaf et des Affaires islamiques pour le musée, et de cinq personnes pour le Centre des manuscrits. Le rapport signale aussi la rénovation de 20 écoles à Jérusalem. Les paragraphes relatifs à la Rampe d’accès à la Porte des Maghrébins sont mentionnés ci-après au point VI.

Dans un second chapitre du rapport, les autorités jordaniennes se déclarent vivement préoccupées des fouilles archéologiques menées dans le quartier de Silwan, du creusement de tunnels vers la mosquée Al-Aqsa Mosque reliant la ville à l’ensemble du Haram ash-Sharif, des effondrements de bâtiments au-dessus. Il est indiqué que d’autres fouilles se poursuivent rue Al-Wad, sur la place du Mur occidental (Al-Buraq), sous les bureaux du Waqf et d’autres bâtiments voisins, ainsi que le long du tunnel du Mur occidental avec des incidences sur des bâtiments comme les écoles Al-Manjaqiah, Al-Umariyyah et Al-Jawhariah [1] . Le rapport déplore la construction dans la rue Al-Wad d’une synagogue dont les murs et les colonnes sont en béton armé et pour laquelle il est rapporté qu’un terrain du Waqf a été saisi près du Hammam Al-Ain et du Hammam Al-Shifa, ainsi que la confiscation de l’école Al-Tankazieh Mamluki pour en faire un poste de police. Il note le transport de vestiges archéologiques provenant des lieux de fouilles à Silwan et des terrains qui jouxtent le Haram ash-Sharif, dont un grand bloc de pierre antique transporté à l’extérieur de la Knesset à Jérusalem Ouest.

Le rapport soulève également la question des restrictions de déplacement imposées par les autorités israéliennes au personnel des JAA, l’interdiction d’acheminer les matériaux de restauration nécessaires, d’exécuter le projet d’éclairage des cours du Haram ash-Sharif et d’utiliser le bâtiment de la Porte Dorée.

III. Plan d’action pour la sauvegarde du patrimoine culturel de la Vieille ville de Jérusalem

La dernière activité réalisée dans le cadre du Plan d’action, initié à la demande de la Conférence générale de l’UNESCO en 2003 et financé par le gouvernement italien, a été achevée. Elle consistait à réhabiliter la place Saha et les bâtiments environnants du quartier chrétien, en testant pour cela le Manuel de réhabilitation réalisé lors de la première phase du Plan d’action. Le projet a été mené en partenariat avec l’Unité technique de la Custodie franciscaine de Terre Sainte, propriétaire des bâtiments.

La phase préliminaire du projet de conservation de l’église Saint-Jean Baptiste – financé par la Fondation Leventis de Chypre et mis en œuvre en étroite collaboration avec le Patriarcat grec orthodoxe –, a été menée à bien. Le projet de restauration détaillé a été complété et les travaux devraient démarrer prochainement. Toutefois, les recherches archéologiques ont révélé des problèmes structurels et d’hygiène publique dont la solution va exiger tous les fonds disponibles. Un financement complémentaire va devoir être trouvé pour entreprendre le projet de restauration d’ensemble.

IV. Mission de suivi réactif

Le Comité du patrimoine mondial a demandé à ses 34e (Brasilia, Brésil, 2010) et 35e (UNESCO, 2011) sessions « l’envoi d’une mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICCROM/ICOMOS dans le bien, conformément aux Orientations , afin d’évaluer les progrès accomplis dans la mise en œuvre du Plan d’action et de donner son avis à ce sujet, en coopération et en consultation avec les parties concernées, de définir les modalités et mécanismes opérationnels et financiers appropriés pour renforcer la coopération technique avec toutes les parties concernées dans le cadre du Plan d’action ». Durant la réunion de réflexion qui s’est tenue au Siège de l’UNESCO le 14 octobre 2010, un cadre potentiel pour les termes de référence de la mission a été discuté et adopté par les experts israéliens, jordaniens et palestiniens participant. Cette mission a pour principal objectif de reprendre contact avec les parties concernées de manière à relancer et redynamiser la mise en œuvre du Plan d’action de l’UNESCO pour la sauvegarde du patrimoine culturel de la Vieille ville de Jérusalem.

Les 1er février, 13 avril et 27 juillet 2011, et le 9 février 2012, le Centre du patrimoine mondial a écrit à la Délégation permanente d’Israël auprès de l’UNESCO pour lui demander d’autoriser l’envoi de la mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICCROM/ICOMOS. Aucune réponse n’a été reçue à ce jour.

V. Autres projets

L’accord pour la troisième et dernière phase (1.233.000 dollars EU financés par la Norvège) du projet de création du Centre de restauration des manuscrits islamiques du Haram ash-Sharif a été signé par la Directrice générale et le bailleur de fonds en décembre 2011. Cet accord inclut l’embauche de personnel complémentaire, une formation plus ciblée et l’organisation de visites sur le terrain et de stages pratiques pour développer les compétences professionnelles en techniques de conservation et de restauration et pour faciliter la création de partenariats avec d’autres institutions, ainsi que la fourniture de matériaux et d’équipement de conservation.

Après le recrutement de quatre personnes à titre permanent par les autorités jordaniennes, l’extension du projet « Sauvegarde, rénovation et revitalisation du Musée islamique du Haram ash-Sharif et de sa collection », financé par le Royaume d’Arabie Saoudite (1.130.000 dollars EU) et lancé en 2009, se poursuit. Le personnel a été formé en conservation, photographie des objets, inventaire, anglais et informatique. De plus, l’équipement nécessaire a été acheté et les objets sont actuellement nettoyés et conservés. L’inventaire électronique et photographique est presque terminé et les salles de réserves ont été réorganisées. L’UNESCO va prochainement commencer les composantes muséologique et muséographique du projet.

VI. La Rampe des Maghrébins

Depuis sa 31e session (Christchurch, Nouvelle-Zélande, juillet 2007), le Comité du patrimoine mondial a demandé à plusieurs reprises « que le Centre du patrimoine mondial facilite la rencontre professionnelle au niveau technique entre les experts israéliens, jordaniens et ceux du Waqf afin de discuter des propositions détaillées pour la conception finale proposée pour la Rampe des Maghrébins, avant toute décision finale ».Deux réunions de ce type se sont tenues à Jérusalem les 13 janvier et 24 février 2008.

Il n’est pas fait mention de la Rampe des Maghrébins dans le rapport israélien. Les seules informations disponibles à cet égard sont donc celles présentées dans le rapport de janvier 2011 selon lesquelles : « Suite à la décision du Conseil national pour la planification et la construction, un plan alternatif a été préparé pour la Rampe des Maghrébins afin de préserver l’authenticité et l’intégrité du site évoquées dans les recommandations du Comité du patrimoine mondial et ses Organisations consultatives. Le Plan a été approuvé par la Commission du district pour la planification (31.10.10) et le processus d’obtention d’un permis de construire est maintenant enclenché ». Ces plans ont été transmis au Centre du patrimoine mondial qui a demandé la traduction des légendes des plans de l’hébreu vers l’anglais afin de permettre au Centre du patrimoine mondial et aux Organisations consultatives de les évaluer.

Le rapport des autorités jordaniennes cite à plusieurs reprises des décisions du Conseil exécutif de l’UNESCO et du Comité du patrimoine mondial, notamment « qu’aucune mesure, unilatérale ou autre, ne doit être prise qui compromette l’authenticité et l’intégrité du site ». Le rapport précise également que « la Jordanie se réserve le plein droit de financer et de mener à bien le projet de voie d’accès à la Porte Al-Magharbeh ».

 L’UNESCO, après que le Centre du patrimoine mondial ait reçu des plans révisés de la part des autorités israéliennes et jordaniennes en mai-juin 2011, et afin de faciliter le dialogue entre les parties concernées comme demandé par le Comité du patrimoine mondial et le Conseil exécutif, a convié une réunion technique au Siège. A cette fin, des lettres d’invitation ont été adressées aux Délégations permanentes de Jordanie et d’Israël en mars 2012 afin de faciliter le dialogue technique en vue d’un accord entre les parties sur le plan de la Rampe des Maghrébins. Seule la Jordanie a répondu par écrit et a envoyé trois experts jordaniens et du Waqf pour assister à la réunion, tenue au Siège de l’UNESCO le 18 avril 2012, en présence de représentants du Centre du patrimoine mondial, de l’ICCROM et de l’ICOMOS. Le projet des experts jordaniens a été présenté et discuté lors de cette réunion.

Israël a informé verbalement le Centre du patrimoine mondial qu’il ne participerait pas à la réunion, considérant qu’il était de la responsabilité des parties concernées de trouver un accord sur le plan de la Rampe des Maghrébins.

En raison de l’absence des experts israéliens, aucun examen du projet israélien n’a pu être entrepris ni aucun débat mené. La situation reste donc inchangée car l’objectif de la réunion était de passer en revue les deux projets afin que les parties parviennent à un consensus.

Le « mécanisme de suivi renforcé », demandé par le Conseil exécutif de l’UNESCO à sa 176e session ainsi que par le Comité du patrimoine mondial, s’applique à Jérusalem en ce qui concerne la Rampe des Maghrébins depuis la 31e session du Comité du patrimoine mondial (Christchurch, Nouvelle-Zélande, 2007). Neuf rapports ont été préparés par le Centre du patrimoine mondial à ce sujet et remis aux parties concernées et aux membres du Comité du patrimoine mondial. À sa 35e session (UNESCO, 2011), le Comité du patrimoine mondial a décidé d’étendre le mécanisme à l’ensemble de la Vieille ville de Jérusalem et deux rapports ont donc été établis, respectivement en décembre 2011 et mars 2012.

 

VII. 187e et 189e sessions du Conseil exécutif de l’UNESCO

Lors des 187e et 189e sessions du Conseil exécutif, les documents 187 EX/5 et 189 EX/5 concernant la Rampe des Maghrébins, ainsi que les documents 187 EX/11 et 189 EX/8 concernant la Vieille ville de Jérusalem, ont été présentés aux membres du Conseil. A la suite de l’adoption par consensus de la décision sur la Rampe des Maghrébins, lors de la 189e session, la Représentante de la Jordanie fit une déclaration demandant un renforcement de la coopération sur cette question. Concernant la Vieille ville de Jérusalem, malgré des efforts considérables pour parvenir à un consensus, les décisions soumises par plusieurs États membres ont été mises aux voix et adoptées à une large majorité.



[1] La question des fouilles archéologiques menées depuis 1967 par les autorités israéliennes dans la Vieille ville de Jérusalem est également étudiée par les organes directeurs de l’UNESCO. Ces campagnes archéologiques contreviennent à l’article VI. 32 de la Recommandation de New Delhi de 1956 sur les Principes internationaux applicables aux fouilles archéologiques , concernant les fouilles en territoire occupé.

Décisions adoptées par le Comité en 2012
36 COM 7A.23.I
Vieille ville de Jérusalem et ses remparts (site proposé par la Jordanie) (C 148 rev)

Le Comité du patrimoine mondial

1.  Ayant examiné le document WHC-12/36.COM/7A.Add,

2.  Rappelant la décision 35 COM 7A.22, adoptée à sa 35e session (UNESCO, 2011),

3.   Rappelant les dispositions pertinentes sur la protection du patrimoine culturel comprenant les quatre Conventions de Genève (1949), la Convention de La Haye pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé de 1954, la Convention pour la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel de 1972, l’inscription de la Vieille ville de Jérusalem et ses remparts à la demande de la Jordanie sur la Liste du patrimoine mondial (1981) et sur la Liste du patrimoine mondial en péril (1982), et les recommandations, résolutions et décisions de l’UNESCO,

4.  Réaffirmant que rien dans la présente décision, qui vise à la sauvegarde du patrimoine culturel de la Vieille ville de Jérusalem et ses remparts, n’affectera en aucune manière les résolutions et décisions pertinentes des Nations Unies, en particulier les résolutions pertinentes du Conseil de Sécurité sur le statut juridique de Jérusalem,

5.  Affirmant l’importance de maintenir l’intégrité et l’authenticité dans la Vieille ville de Jérusalem et des deux côtés de ses remparts,

6.  Affirme la nécessité d’une coopération en vue de faciliter l’accès à la Vieille ville de Jérusalem et ses remparts, y compris aux sites du patrimoine qui s’y trouvent, dans le cadre des conventions de l’UNESCO pour la protection du patrimoine culturel, et reconnaît les préoccupations exprimées concernant les obstacles restrictifs imposés  par les autorités israéliennes sur la liberté d’accès ;

7.  Remercie les bailleurs de fonds internationaux de leurs généreuses contributions au Plan d’action de l’UNESCO pour la sauvegarde du patrimoine culturel de la Vieille ville de Jérusalem et des deux côtés de ses remparts, et lance un appel à la communauté internationale des bailleurs de fonds pour qu’elle continue de soutenir, par le biais de financements extrabudgétaires, les activités visant à sauvegarder l’intégrité et l’authenticité du patrimoine culturel de la Vieille ville de Jérusalem et des deux côtés de ses remparts ;

8.  Demande au Centre du patrimoine mondial de mettre à disposition des compétences et une assistance techniques pour les travaux de conservation en cours et futurs prévus à l’intérieur et autour de la Vieille ville de Jérusalem et ses remparts, en prenant en considération les activités envisagées dans le cadre du Plan d’action, selon les besoins ;

9.  Regrette le refus israélien de se conformer aux décisions du Centre du patrimoine mondial et de l’UNESCO et demande à Israël de coopérer en temps voulu et de faciliter la mise en œuvre de la décision du Comité du patrimoine mondial 34 COM 7A.20 qui demande, inter alia, l’envoi d’une mission conjointe de suivi réactif par le Centre du patrimoine mondial/ICCROM/ICOMOS dans la Vieille ville de Jérusalem et ses remparts ;

10. Regrette également la persistance des fouilles archéologiques israéliennes et des travaux dans la Vieille ville de Jérusalem et des deux côtés de ses remparts, et le manquement d’Israël à communiquer au Centre du patrimoine mondial les informations adéquates et complètes sur ses activités archéologiques à cet égard, et demande aux autorités israéliennes de cesser ces fouilles et travaux, conformément aux conventions de l’UNESCO pour la protection du patrimoine culturel ;

11. Demande, à cet égard, que le Centre du patrimoine mondial fasse état dans ses rapports pertinents des obstacles relatifs à la diffusion de ces informations par les autorités israéliennes, et demande également au Centre du patrimoine mondial de jouer un rôle proactif ;

12. Demande en outre au Centre du patrimoine mondial d’appliquer le mécanisme de suivi renforcé à la Vieille ville de Jérusalem et aux deux côtés de ses remparts, et demande également que le Centre du patrimoine mondial valide de manière concrète la circulation de l’information communiquée par les parties concernées sur les activités en cours à l’intérieur et autour de la Vieille ville de Jérusalem et ses remparts ;

13. Encourage la Directrice générale de l’UNESCO à prendre les mesures nécessaires, en consultation et en coopération avec les parties concernées, pour réactiver et donner un nouvel élan à la mise en œuvre des objectifs du Plan d’action à court, moyen et long termes, incluant la formation, l’éducation et les activités culturelles, et la préservation des sites et des monuments de la Vieille ville de Jérusalem et ses remparts, telle qu’elle est inscrite sur la Liste du patrimoine mondial ;

14. Remercie la Directrice générale de l’UNESCO et le Centre du patrimoine mondial pour les démarches entreprises dans la mise en œuvre du Plan d’action pour la sauvegarde du patrimoine culturel de la Vieille ville de Jérusalem et leur demande en outre de faire rapport à ce sujet ainsi que sur l’état de conservation du bien à sa 37e session en 2013 ;

15. Décide de maintenir la Vieille ville de Jérusalem et ses remparts sur la Liste du patrimoine mondial en péril.

36 COM 7A.23.II
Vieille ville de Jérusalem et ses remparts (site proposé par la Jordanie) (C 148 rev) – La Rampe des Maghrébins

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Ayant examiné le document WHC-12/36.COM/7A.Add,

2. Rappelant les décisions antérieures de l’UNESCO, y compris la décision 176 EX/Réunion plénière spéciale/Décision, la décision 34 COM 7A.20 du Comité du patrimoine mondial adoptée à sa 34e session (Brasilia, 2010), ainsi que la décision 187 EX/5 concernant l’accès à la Porte des Maghrébins dans la Vieille Ville de Jérusalem,

3. Rappelant également les dispositions pertinentes sur la protection du patrimoine culturel y compris dans les quatre Conventions de Genève (1949), les dispositions pertinentes de la Convention de La Haye pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé de 1954, la Convention pour la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel de 1972, l’inscription de la Vieille ville de Jérusalem et ses remparts à la demande de la Jordanie sur la Liste du patrimoine mondial (1981) et sur la Liste du patrimoine mondial en péril (1982), et les recommandations, résolutions et décisions de l’UNESCO,

4. Réaffirmant l'objet et l'esprit de la rencontre professionnelle au niveau technique du 13 janvier 2008, ainsi que de la réunion de suivi du 24 février 2008,

5. Notant les sixième, septième, huitième et neuvième et son addendum, dixième et onzième rapports de suivi renforcé préparés par le Centre du patrimoine mondial,

6. Reconnaît les préoccupations quant à la décision prise par la Commission du district de Jérusalem pour la planification et la construction sur le schéma d’urbanisme pour la Rampe des Maghrébins, et la décision ultérieure du Conseil national pour la planification et la construction d’Israël d’adopter “un plan alternatif pour la Rampe des Maghrébins”, approuvée le 31 octobre 2010 par la Commission susmentionnée ; 

7. Demande qu'en dépit des décisions mentionnées au paragraphe 6, toutes les parties concernées soient associées au processus relatif au projet de la Rampe des Maghrébins, conformément aux obligations et devoirs desdites parties, tel que stipulé dans le contenu de décisions antérieures du Comité du patrimoine mondial ;

8. Réaffirme, à cet égard, qu’aucune mesure, unilatérale ou autre, ne doit être prise qui compromette l’authenticité et l’intégrité du site, conformément à la Convention pour la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel de 1972 et aux dispositions pertinentes relatives à la protection du patrimoine culturel de la Convention de La Haye pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé de 1954 ;

9. Note la demande faite par le Comité du patrimoine mondial dans des décisions antérieures, et demande, à cet égard, aux autorités israéliennes de poursuivre la coopération avec toutes les parties concernées, en particulier les experts jordaniens et ceux du Waqf ;

10. Accuse réception du projet jordanien relatif à la restauration et à la préservation de la Rampe des Maghrébins, soumis au Centre du patrimoine mondial le 27 mai 2011, et remercie la Jordanie pour sa coopération conformément aux dispositions pertinentes des conventions de l’UNESCO pour la protection du patrimoine culturel ;

11. Affirme, à cet égard, que le processus engagé par l’UNESCO pour le suivi du projet de la Rampe des Maghrébins qui vise à faciliter de manière proactive une solution contrôlée et acceptable parmi toutes les parties concernées pour la Rampe des Maghrébins, doit être coordonné avec toutes ces parties conformément à l’esprit et au contenu de décisions antérieures du Comité du patrimoine mondial ;

12.  Reconnaît, à cet égard, les préoccupations exprimées au sujet de la soumission par Israël de son plan pour la Rampe des Maghrébins mentionné au paragraphe 6 et du contenu de ce plan, et demande au Centre du patrimoine mondial de jouer un rôle proactif et de suivre de près, dans le cadre du mécanisme de suivi renforcé, les développements associés à ce processus ;

13. Note également avec satisfaction l’accès à la Rampe des Maghrébins accordé par Israël aux experts jordaniens et à ceux du Waqf les 23 mai, 8 août et 28 novembre 2010, et réitère sa demande qu’Israël poursuive la coopération engagée avec toutes les parties concernées, en particulier avec les experts jordaniens et ceux du Waqf, pour permettre l’acceptation et la mise en oeuvre d’un projet final de restauration et de préservation de la Rampe des Maghrébins parmi toutes les parties concernées ;

14.  Note en outre, à cet égard, les rapports relatifs aux discussions préliminaires entre la Jordanie et Israël concernant la Rampe des Maghrébins, qui stipulent, inter alia, qu’aucune mesure, unilatérale ou autre, ne doit être prise sur le site comme indiqué au paragraphe 8 ci-dessus, et la nécessité d’un projet accepté et appliqué parmi toutes les parties concernées, et réitère, à cet égard, le besoin d’une coordination entre les parties concernées sur tous les aspects de cette question ;

15. Encourage la Directrice générale à faciliter une action coordonnée et des échanges professionnels entre toutes les parties concernées ;

16. Décide de continuer à appliquer le mécanisme de suivi renforcé pour l’état de conservation de la Rampe des Maghrébins et demande également un rapport du Centre du patrimoine mondial tous les quatre mois, jusqu’à la 37e session du Comité du patrimoine mondial en 2013.

36 COM 8C.2
Établissement de la Liste du patrimoine mondial en péril (biens maintenus)

Le Comité du patrimoine mondial,

1.    Faisant suite à l’examen des rapports sur l’état de conservation des biens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en péril (WHC-12/36.COM/7A et WHC-12/36.COM/7A.Add),

2.    Décide de maintenir les biens suivants sur la Liste du patrimoine mondial en péril :

    • Afghanistan, Minaret et vestiges archéologiques de Djam (décision 36 COM 7A.25)
    • Afghanistan, Paysage culturel et vestiges archéologiques de la vallée de Bamiyan (décision 36 COM 7A.26)
    • Belize, Réseau de réserves du récif de la barrière du Belize (décision 36 COM 7A.15)
    • Chili, Usines de salpêtre de Humberstone et de Santa Laura (décision 36 COM 7A.33)
    • Colombie, Parc national de Los Katíos (décision 36 COM 7A.16)
    • Côte d'Ivoire, Parc national de la Comoé (décision 36 COM 7A.2)
    • Côte d'Ivoire / Guinée, Réserve naturelle intégrale du mont Nimba (décision 36 COM 7A.3)
    • Égypte, Abou Mena (décision 36 COM 7A.20)
    • États-Unis d'Amérique, Parc national des Everglades (décision 36 COM 7A.14)
    • Éthiopie, Parc national du Simien (décision 36 COM 7A.9)
    • Géorgie, Cathédrale de Bagrati et monastère de Ghélati (décision 36 COM 7A.30)
    • Géorgie, Monuments historiques de Mtskheta (décision 36 COM 7A.31)
    • Honduras, Réserve de la Biosphère Río Plátano (décision 36 COM 7A.17)
    • Indonésie, Patrimoine des forêts tropicales ombrophiles de Sumatra (décision 36 COM 7A.13)
    • Iraq, Assour (Qal'at Cherqat) (décision 36 COM 7A.21)
    • Iraq, Ville archéologique de Samarra (décision 36 COM 7A.22)
    • Jérusalem, Vieille ville de Jérusalem et ses remparts (décision 36 COM 7A.23.I)
    • Madagascar, Forêts humides de l’Atsinanana (décision 36 COM 7A.10)
    • Niger, Réserves naturelles de l'Aïr et du Ténéré (décision 36 COM 7A.11)
    • Ouganda, Tombes des rois du Buganda à Kasubi (décision 36 COM 7A.18)
    • Pérou, Zone archéologique de Chan Chan (décision 36 COM 7A.34)
    • République centrafricaine, Parc national du Manovo-Gounda St Floris (décision 36 COM 7A.1)
    • République démocratique du Congo, Parc national des Virunga (décision 36 COM 7A.4)
    • République démocratique du Congo, Parc national de Kahuzi-Biega (décision 36 COM 7A.5)
    • République démocratique du Congo, Parc national de la Garamba (décision 36 COM 7A.6)
    • République démocratique du Congo, Parc national de la Salonga (décision 36 COM 7A.7)
    • République démocratique du Congo, Réserve de faune à okapis (décision 36 COM 7A.8)
    • République islamique d'Iran, Bam et son paysage culturel (décision 36 COM 7A.27)
    • République-Unie de Tanzanie, Ruines de Kilwa Kisiwani et de Songo Mnara (décision 36 COM 7A.19)
    • Sénégal, Parc national du Niokolo-Koba (décision 36 COM 7A.12)
    • Serbie, Monuments médiévaux au Kosovo (décision 36 COM 7A.32)
    • Venezuela, Coro et son port (décision 36 COM 7A.35)
    • Yémen, Ville historique de Zabid (décision 36 COM 7A.24)

Projet de décision : 36 COM 7A.23

Le projet de décision sera présenté au Comité du patrimoine mondial durant la session.

Année du rapport : 2012
Jérusalem (site proposé par la Jordanie)
Date d'inscription : 1981
Catégorie : Culturel
Critères : (ii)(iii)(vi)
Liste en péril (dates) : 1982-présent
Documents examinés par le Comité
arrow_circle_right 36COM (2012)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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