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Réserves de la cordillère de Talamanca-La Amistad / Parc national La Amistad

Costa Rica, Panama
Facteurs affectant le bien en 2013*
  • Infrastructures de transport de surface
  • Infrastructures hydrauliques
  • Modification du régime des sols
  • Élevage de bétail / pacage d’animaux domestiques
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Construction de barrages hydroélectriques près du bien au Panama et effets connexes (présence humaine accrue près du bien, interruption du couloir de migration d’espèces aquatiques);
  • Empiètements (établissements humains, élevage bovin extensif);
  • Projet de construction de routes à travers le bien dans la partie panaméenne.
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2013

Montant total accordé: 30 000 dollars EU du Fonds de Réponse Rapide

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2013
Demandes approuvées : 9 (de 1982-1997)
Montant total approuvé : 276 350 dollars E.U.
1997 Technical assistance for Talamanca-La Amistad (NOT ... (Approuvé)   19 900 dollars E.U.
1992 Repair of damage to housing of staff at Talamanca -La ... (Approuvé)   10 000 dollars E.U.
1990 La Amistad: construction of 3 guard posts, purchase of ... (Approuvé)   50 000 dollars E.U.
1990 Various conservation and training activities for La ... (Approuvé)   50 000 dollars E.U.
1988 Equipment and financial contribution for strengthening ... (Approuvé)   30 000 dollars E.U.
1985 Improvement of infrastructure, implementation of the ... (Approuvé)   40 000 dollars E.U.
1985 Strengthening the protection and management of ... (Approuvé)   32 150 dollars E.U.
1983 Training programme, improvement of infrastructures and ... (Approuvé)   30 000 dollars E.U.
1982 In situ training of wardens of La Amistad Reserve (Approuvé)   14 300 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2013**

Février 2008 : Mission de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/UICN ; décembre 2011 : Mission de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/UICN ; janvier 2013 : mission suivi réactif de l’UICN

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2013

Du 17 au 24 janvier 2013, une mission de suivi réactif de l’UICN s’est rendue sur les lieux, comme demandé par le Comité du patrimoine mondial à ses 35e (UNESCO, 2011) et 36e (Saint-Pétersbourg, 2012) sessions. Le 1er janvier 2013, un rapport conjoint sur l’état de conservation du bien a été soumis par les États parties du Costa Rica et de Panama. Le rapport de mission est consultable en ligne à l’adresse suivante : https://whc.unesco.org/fr/sessions/37COM 

a) Coopération transfrontalière

Les États parties notent qu’une unité technique exécutive binationale (UTEB-PILA) chargée d’administrer le Parc national de La Amistad a été créée en 2009, dans le cadre juridique de l’accord officiel de coopération transfrontalière (1992). Cette unité s’est réunie deux fois par an depuis 2009 en menant plusieurs activités conjointes à la fois sur le terrain et au niveau de l’administration centrale (coordination de la gestion et soumission de rapports).

b) Progrès concernant l’évaluation environnementale stratégique (EES) transfrontalière du barrage

Les États parties rapportent qu’une évaluation environnementale stratégique (EES) a été réalisée par des consultants indépendants entre 2011 et 2012, puis partagée au cours de trois réunions auxquelles ont participé les nombreuses parties prenantes, fin 2012. Lors de la réunion ordinaire de l’UTEB-PILA, en novembre 2012, les États parties ont déterminé que le document obtenu à partir de cette consultation n’était pas conforme aux conditions requises au niveau national et international par l’EES et que les résultats obtenus ne reflétaient pas la réalité du bien. Les États parties la considèrent donc comme une étude technique préliminaire servent de base à une future EES complète.

La mission a analysé le processus d’EES et la perception des différentes parties prenantes. Il a été observé que le processus a jusqu’à maintenant un caractère très préliminaire, avec une série limitée d’ateliers avec les multiples partenaires et qu’il manque d’informations étayées, quantitatives, concernant l’impact. Comme le rapportent les annexes du document d’EES, la plupart des parties prenantes trouvent que l’évaluation est mal planifiée, superficielle et qu’elle ne suit pas la procédure officielle. Les États parties notent que, dans ces conditions, ce travail peut seulement servir de support pour une future EES, plus rigoureuse, bien que les délais pour effectuer cette opération n’aient pas été précisés.

c) Barrages hydroélectriques

L’État partie panaméen rapporte que les deux projets actuels qui en sont à différents stades opérationnels et de construction (CHAN75 et Bonyic) sont situés dans la Réserve forestière de Palo Seco, adjacente au bien. Leur construction s’est poursuivie en dépit de la décision 34 COM 7B.32, qui en demandait la suspension jusqu’à ce qu’une EES soit réalisée. L’État partie panaméen note que les projets impliquent des accords contractuels entre le Panama et les entreprises de développement, qui ne peuvent pas se conclure sans un coût économique et social considérable. De surcroît il affirme que les projets respectent toutes les obligations légales sur le plan national et les évaluations d’impact environnemental (EIE) et que l’autorité administrative (ANAM) contrôle l’impact environnemental et supervise les mesures d’atténuation et de compensation de cet impact.

L’État partie du Costa Rica rappelle qu’il y a un barrage hydroélectrique, dont la construction à l’intérieur du bien au Costa Rica est antérieure à son inscription sur la Liste du patrimoine mondial. Il ajoute que quatre autres sont opérationnels, mais qu’ils sont tous à l’extérieur du bien. Il y a un grand projet (Diquís) pour lequel des études de faisabilité sont en cours. L’État partie costaricien précise qu’il est situé à une distance très importante des limites du bien du côté Pacifique et que son impact potentiel sur le bien reste à déterminer.

La mission observe que les deux barrages dans la partie caribéenne du bien au Panama (CHAN75 et Bonyic) ont un impact négatif direct sur sa biodiversité du bien (diversité de poissons et crustacés). Selon toute attente, cela ne devrait pas conduire immédiatement à la disparition de ces espèces dans le parc, tant qu’il reste ailleurs des bassins versants intacts sur ce territoire. Toutefois, l’assemblage d’espèces vraisemblablement unique dans chaque bassin versant individuel en sera affecté de façon irréversible. Dans les deux projets, les mesures physiques d’atténuation de l’impact sur la biodiversité (p. ex. installations pour le passage des poissons) n’ont pas été mises en œuvre. Selon les experts de la biodiversité en eau douce et les biologistes des sociétés de gestion des barrages consultés, ces mesures n’auraient sans doute pas d’impact positif majeur dans ce type de barrage (élevé), de sorte que l’impact est jugé permanent. Les mesures envisagées par les sociétés pour restaurer une ou plusieurs espèces natives de poissons dans les cours d’eau affectésgrâce à l’installation de stations de reproduction de poissons ne compensent pas la perte de biodiversité.

La mission a confirmé qu’à l’heure actuelle il n’y a pas d’autres projets hydroélectriques explicitement planifiés, de sorte que la plupart des bassins restent à l’abri du danger. Cependant, le changement au niveau de la propriété de la concession (du privé au public) d’un second barrage sur la rivière Changuinola, dont le réservoir sera très près du bien, laisse entrevoir une réelle possibilité de reprise de la construction du barrage dans un futur proche. 

La mission a noté que la construction de barrages hydroélectriques a sérieusement affecté le climat social et politique local. Les chefs traditionnels autochtones et beaucoup de membres de groupes autochtones ont fait part à la mission de leur opposition à l’implantation du barrage. Les projets en cours où la mission a noté l’absence d’une consultation en bonne et due forme des populations autochtones, ont sérieusement affecté les relations entre les organisations des populations autochtones et le gouvernement, ainsi que les rapports au sein même des groupes autochtones. Cette situation réduit la gouvernabilité et augmente le risque de migration incontrôlée et l’exploitation inappropriée des ressources à l’intérieur du bien. 

d) Concessions minières et exploration pétrolière à proximité du bien (Costa Rica)

L’État partie costaricien indique que les demandes de permis de prospection minière, principalement sur le territoire du peuple autochtone Bribri à proximité du bien ont toutes été rejetées. Trois demandes plus récentes correspondant à la même zone, restent en suspens. Le Congrès de la République costaricienne est habilité à approuver des demandes de ce type au sein des réserves autochtones, cependant l’État partie du Costa Rica note qu’étant donné la tradition de longue date de refuser ces droits d’exploration dans les territoires autochtones, et compte tenu de l’opposition à la prospection minière par des groupes autochtones, ces demandes ne seront pas approuvées. Le Costa Rica a également déclaré un moratoire sur les mines d’or, qui restera en vigueur au moins jusqu’à la fin du gouvernement en place, et il y a maintenant une demande publique aux autorités nationales pour interdire la poursuite d’activités minières à l’intérieur du pays. 

e) Route traversant le bien de Boquete à Bocas del Toro (Panama)

L’État partie panaméen indique que, bien que cette route soit proposée dans la section pertinente du plan stratégique national du gouvernement pour 2010-2014 ("Estrategia Occidental"), aucune mesure n’a été prise jusqu’à maintenant. Les agences gouvernementales compétentes, y compris l’ANAM et le Ministère des Travaux publics, ont informé la mission que la réception d’une autorisation environnementale pour toutes les routes traversant le bien serait fortement improbable. Les organisations non gouvernementales n’en demeurent pas moins préoccupées et signalent les déclarations faites par de hauts responsables publics favorables à sa construction, et qu’un second barrage sur la rivière Changuinola faciliterait finalement sa construction. 

f) Présence de bétail, agriculture et situation de terrains privés dans le bien

Les États parties rapportent qu’aucun changement n’est intervenu dans la situation depuis la précédente mission de suivi réactif. Au Panama, il y a toujours eu du bétail sur les terrains privés à l’intérieur du bien, ce qui remonte avant qu’il soit déclaré ‘aire protégée’. Selon une étude de 2004 et des observations plus récentes, la faible densité du pacage de bétail est restreinte à moins de 1 % de la surface totale du secteur panaméen du bien. La situation légale des droits fonciers au Panama oblige difficilement les propriétaires terriens d’abandonner à long terme toute activité productive, comme demandé par le Comité du patrimoine mondial (décision 35 COM 7B.39). L’ANAM a officiellement instauré en alternative une relation avec des organisations de propriétaires de bétail afin de promouvoir la pratique durable et le soutien de la gestion du parc. Cette mesure, conjuguée à la baisse de rentabilité  de l’élevage animal, a apparemment abouti à une réduction des têtes de bétail à l’intérieur et directement à l’extérieur du bien.

Le pacage du bétail et l’agriculture dans le secteur costaricien du bien sont localisés et se pratiquent à petite échelle. Il n’y a pas eu d’acquisition de terres à l’intérieur du bien ces dernières années en raison de la situation fiscale au Costa Rica.

La mission note que, malgré le soutien des organisations de propriétaires de bétail à la revendication de l’ANAM en faveur d’une réduction du bétail à l’intérieur et directement à l’extérieur du bien, cette tendance n’a pas pu être confirmée car il n’existe aucune véritable donnée sur l’utilisation des sols. La mission confirme aussi une activité agricole marginale et localisée au Costa Rica et un effort actif de l’administration du Parc pour contrôler l’expansion. Néanmoins, elle se déclare préoccupée devant l’apparente augmentation des cultures illicites, en particulier de la marihuana, à l’intérieur et directement à l’extérieur du bien au Costa Rica, comme l’ont démontré de récentes confiscations.

 

Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2013

Le Centre du patrimoine mondial et l’UICN recommandent que le Comité salue les efforts positifs des deux États parties pour améliorer la gestion du bien, notamment grâce au renforcement de la coopération internationale et aux efforts accomplis pour maintenir l’intégrité du bien et sa valeur universelle exceptionnelle (VUE). Cependant, ils constatent que de sérieuses menaces continuent de peser sur plusieurs éléments de la VUE du bien, dues précisément à l’implantation des barrages hydroélectriques. Ils recommandent que le Comité exhorte l’État partie à compléter l’évaluation environnementale stratégique au plus vite et à suspendre la construction du barrage de Bonyic jusqu’à ce que l’EES ait été réalisée et approuvée par toutes les instances gouvernementales pertinentes.

Le Centre du patrimoine mondial et l’UICN notent que des dommages irréversibles ont été causés à la biodiversité en eau douce du côté panaméen du bien. Étant donné qu’il y a encore beaucoup de réseaux fluviaux intacts et que pour le moment, il n’y a pas d’autres projets (hydroélectriques, miniers, routes) à un stade de planification concrète, le Centre du patrimoine mondial et l’UICN estiment que ces menaces ne justifient pas actuellement l’inscription du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril; toutefois, toute évolution concrète de nouveaux projets économiques (y compris de nouveaux projets hydroélectriques, de routes traversant le bien et d’exploitation minière à l’intérieur du bien) représenterait un danger avéré et conduirait le bien à réunir les conditions d’une inscription sur la Liste du patrimoine mondial en péril.

Le Centre du patrimoine mondial et l’UICN insistent aussi sur le fait qu’il faudrait faire de l’unité technique exécutive binationale chargée du fonctionnement du Parc international de La Amistad (UTEB-PILA) le principal organe de planification de la gestion et de supervision du bien et continuer à augmenter les effectifs du parc ainsi que leur niveau de formation, et inclure les populations autochtones et les petits agriculteurs locaux dans les efforts du parc en matière de suivi.

Décisions adoptées par le Comité en 2013
37 COM 7B.30
Réserve de la cordillère de Talamanca - La Amistad / Parc national La Amistad (Costa Rica / Panama) (N 205bis)

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Ayant examiné le document WHC-13/37.COM/7B,

2. Rappelant la décision 36 COM 7B.31 , adoptée à sa 36e session (Saint-Pétersbourg, 2012),

3. Félicite les États parties pour les progrès accomplis afin de renforcer la coopération transfrontalière au niveau de la gestion du bien ;

4. Regrette que la construction du barrage de Bonyic ait continué sans prendre en considération au préalable les résultats de l’évaluation environnementale stratégique (EES) en cours et prie instamment les États parties de la compléter en priorité et conformément aux normes internationales relatives aux meilleures pratiques, en particulier:

a) analyser les impacts qui reposent sur des preuves et des données scientifiques, y compris les impacts alternatifs sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE),

b) évaluer les alternatives les moins préjudiciables, y compris celle du “non projet”,

c) assurer un vaste processus de consultation et de validation des parties prenantes ;

5. Regrette égalemen t que l’État partie panaméen n’ait pas suspendu la construction du barrage de Bonyic jusqu’à ce que l’EES ait été réalisée et ses résultats pris en considération, comme le demandait la décision 34 COM 7B.32 ;

6.   Note avec inquiétude les dommages irréversibles causés à la biodiversité d’eau douce dans au moins deux bassins versants (Changuinola et Bonyic) et l’absence de mesures adéquates pour atténuer la perte de biodiversité, et demande à l’État partie panaméen d’appliquer des mesures d’atténuation et de mettre en place un programme de suivi effectif de long terme afin d’être apte à en mesurer l’efficacité;

7. Note également avec inquiétude les conflits sociaux relatifs aux barrages hydroélectriques dans les deux pays, ce qui complique la gouvernance de la région élargie et multiplie les menaces directes provenant de projets de développement économique ;

8. Demande également aux États parties de mettre en application les autres recommandations de la mission de suivi réactif de l’UICN de 2013, en particulier:

a) ne pas autoriser d’autres projets d’aménagements hydroélectriques, miniers ou de construction de route à l’intérieur ou directement adjacents au bien, en particulier dans les aires protégées et les territoires autochtones voisins,

b) veiller à ce que tout nouveau développement économique planifié susceptible de porter préjudice au bien soit soumis à une évaluation d’impact environnemental (EIE) indépendante, accompagnée d’une évaluation spécifique des impacts sur la VUE du bien, et tienne compte de tous les éléments du processus à appliquer pour obtenir le consentement libre, préalable et éclairé des populations autochtones ayant des droits territoriaux sur les terres affectées,

c) garantir l’intégrité à long terme des bassins versants complets non touchés (de la source à la mer), qui font partie du bien à une altitude inférieure à 1200 mètres, afin de préserver les écosystèmes aquatiques qu’ils abritent,

d) harmoniser les plans de gestion des aires protégées qui constituent le bien dans le cadre d’un seul plan de gestion global,

e) compiler et suivre les données de terrain sur l’état actuel des activités humaines, l’intensité du pacage du bétail et l’impact sur la VUE, l’étendue des cultures illicites à l’intérieur et directement adjacentes au parc, y compris le nombre d’hectares affectés, le nombre de familles qui utilisent les ressources dans le périmètre du bien, et la nature et l’étendue des chemins de terre / pistes existants,

f)  continuer à augmenter les effectifs du parc et inclure les populations autochtones et les paysans locaux dans les efforts de suivi du parc pour assurer l’intégration des acteurs clés du programme de conservation;

9.  Demande en outre aux États parties de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2015 , un rapport conjoint sur l’état de conservation du bien, accompagné d’un rapport sur les progrès accomplis dans la mise en œuvre des recommandations qui précèdent, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 39e session en 2015.

Projet de décision :  37 COM 7B.xx

Le Comité du patrimoine mondial,

1.  Ayant examiné le document WHC-13/37.COM/7B,

2.  Rappelant la décision 36 COM 7B.31, adoptée à sa 36e session (Saint-Pétersbourg, 2012),

3.  Félicite les États parties pour les progrès accomplis afin de renforcer la coopération transfrontalière au niveau de la gestion du bien;

4.  Regrette que la construction du barrage de Bonyic ait continué sans prendre en considération au préalable les résultats de l’évaluation environnementale stratégique (EES) en cours et prie instamment les États parties de la compléter en priorité et conformément aux normes internationales relatives aux meilleures pratiques, en particulier :

a)  Analyser les impacts qui reposent sur des preuves et des données scientifiques, y compris les impacts alternatifs sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE),

b)  Évaluer les alternatives les moins préjudiciables, y compris celle du “non projet”,

c)  Assurer un vaste processus de consultation et de validation des parties prenantes;

5.  Regrette également que l’État partie panaméen n’ait pas suspendu la construction du barrage de Bonyic jusqu’à ce que l’EES ait été réalisée et ses résultats pris en considération, comme le demandait la décision 34 COM 7B.32 du Comité;

6.   Note avec inquiétude les dommages irréversibles causés à la biodiversité d’eau douce dans au moins deux bassins versants (Changuinola et Bonyic) et l’absence de mesures adéquates pour atténuer la perte de biodiversité, et demande à l’État partie panaméen d’appliquer des mesures d’atténuation et de mettre en place un programme de suivi effectif de long terme afin d’être apte à en mesurer l’efficacité ;

7.   Note également avec inquiétude les conflits sociaux relatifs aux barrages hydroélectriques dans les deux pays, ce qui complique la gouvernance de la région élargie et multiplie les menaces directes provenant de projets de développement économique;

8.  Demande également aux États parties de mettre en application les autres recommandations de la mission de suivi réactif de l’UICN de 2013, en particulier:

a)  Ne pas autoriser d’autres projets d’aménagements hydroélectriques, miniers ou de construction de route à l’intérieur ou directement adjacents au bien, en particulier dans les aires protégées et les territoires autochtones voisins,

b)  Veiller à ce que tout nouveau développement économique planifié susceptible de porter préjudice au bien soit soumis à une évaluation d’impact environnemental (EIE) indépendante, accompagnée d’une évaluation spécifique des impacts sur la VUE du bien, et tienne compte de tous les éléments du processus à appliquer pour obtenir le consentement libre, préalable et éclairé des populations autochtones ayant des droits territoriaux sur les terres affectées,

c)  Garantir l’intégrité à long terme des bassins versants complets non touchés (de la source à la mer), qui font partie du bien à une altitude inférieure à 1 200 mètres, afin de préserver les écosystèmes aquatiques qu’ils abritent,

d)  Harmoniser les plans de gestion des aires protégées qui constituent le bien dans le cadre d’un seul plan de gestion global,

e)  Compiler et suivre les données de terrain sur l’état actuel des activités humaines, l’intensité du pacage du bétail et l’impact sur la VUE, l’étendue des cultures illicites à l’intérieur et directement adjacentes au parc, y compris le nombre d’hectares affectés, le nombre de familles qui utilisent les ressources dans le périmètre du bien, et la nature et l’étendue des chemins de terre / pistes existants,

f)  Continuer à augmenter les effectifs du parc et inclure les populations autochtones et les paysans locaux dans les efforts de suivi du parc pour assurer l’intégration des acteurs clés du programme de conservation ;

9.  Demande en outre aux États parties de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2015, un rapport conjoint sur l’état de conservation du bien, accompagné d’un rapport sur les progrès accomplis dans la mise en œuvre des recommandations qui précèdent, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 39e session en 2015.

 

Année du rapport : 2013
Costa Rica Panama
Date d'inscription : 1983
Catégorie : Naturel
Critères : (vii)(viii)(ix)(x)
Documents examinés par le Comité
arrow_circle_right 37COM (2013)
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* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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