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Plateforme de cartes en ligne

du patrimoine mondial

Financé par le Fonds-en-dépôt UNESCO/Flandre (FUT), la Plateforme de cartes en ligne du patrimoine mondial (WHOMP, pour ses sigles en anglais) est le système d’information géographique (SIG) pour les biens du patrimoine mondial.

Le WHOMP est une plateforme de suivi qui affiche les limites géoréférencées et vérifiées des biens du patrimoine mondial et de leurs zones tampons (le cas échéant) sur différents fonds de carte, selon les besoins. Elle permet également d‘effectuer des opérations cartographiques de base et fournit aux utilisateurs un certain nombre d’outils et de fonctionnalités utiles, tels que les mesures de surface et de distance, les annotations et les dessins, l’importation de fichiers géospatiaux, l’exportation de cartes hautement personnalisées, des fenêtres contextuelles avec des informations de base sur chaque bien du patrimoine mondial, etc.

Ouvrir en plein écran     Guide de démarrage rapide

Pour la phase pilote, les polygones des biens du patrimoine mondial dans la région Europe et Amérique du Nord ont été collectés, analysés et intégrés dans WHOMP. La deuxième phase se concentre sur l’inclusion des sites du patrimoine mondial de la région Afrique, en vue d’étendre la plateforme aux biens de toutes les régions au cours des phases suivantes. La région Afrique englobe 47 États parties à la Convention du patrimoine mondial et comprend 108 biens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial. Conformément à la priorité Afrique de l’UNESCO et à la Stratégie pour le patrimoine mondial en Afrique, l’inclusion des biens du patrimoine mondial en Afrique sur la Plateforme de cartes en ligne du patrimoine mondial contribuera à renforcer les capacités de la région en vue d’une mise en œuvre efficace et durable de la Convention du patrimoine mondial.

Les polygones de biens du patrimoine mondial qui n’apparaissent pas encore sur la plateforme n’ont pas encore été soumis par le(s) État(s) partie(s) concerné(s), ou sont encore en cours d’examen/d’ajustement par l’UNESCO et le(s) État(s) partie(s) concerné(s). L’interface et les fonctionnalités sont également en cours d’être améliorées.

A propos de la plateforme

La Plateforme de cartes en ligne du patrimoine mondial répond à un besoin de longue date de doter la Convention du patrimoine mondial d’une plateforme en ligne unique, accessible à tous, où des données géospatiales fiables peuvent être utilisées pour le suivi, l’analyse et la prise de décision.

La Plateforme de cartes en ligne du patrimoine mondial a été lancée lors de la 45e session élargie du Comité du patrimoine mondial (Riyad, 2023). Utilisant un moteur de recherche avancé permettant une visualisation et une extraction précises des données, cet outil innovant, lié aux bases de données existantes de l’UNESCO, filtre et affiche des polygones géoréférencés des limites et des zones tampons (le cas échéant) des biens du patrimoine mondial sur différents fonds de carte adaptés à différents usages.

Dans sa phase pilote (2021-2023), tous les États parties d’Europe et d’Amérique du Nord, qui ont achevé le troisième cycle du Rapport périodique en 2022-2023, ont été invités à soumettre des cartes géoréférencées de leurs biens du patrimoine mondial telles qu’elles ont été adoptées par le Comité du patrimoine mondial, parallèlement au projet d’Inventaire rétrospectif. Une phase de vérification a suivi : seules les couches qui ne diffèrent pas des cartes adoptées par le Comité du patrimoine mondial sont intégrées dans la plateforme.

La plateforme vise à faciliter la compréhension des limites des biens du patrimoine mondial et de leurs zones tampons, permettant ainsi de mieux identifier, et plus tôt, les impacts potentiels sur leur valeur universelle exceptionnelle et d’aider les États parties à améliorer le suivi de l’état de conservation des biens sur leur territoire. Ce projet représente une contribution directe à l’Agenda 2030 pour le développement durable, et en particulier à la cible 11.4 « Renforcer les efforts de protection et de sauvegarde du patrimoine culturel et naturel mondial ».

La deuxième phase, qui a débuté en 2024, intégrera également des couches de données géospatiales relatives à certains des facteurs affectant les biens tels qu’énumérés dans le Système d’information sur l’état de conservation (SOC), et intégrera davantage la plateforme au système de gestion des connaissances. Cela permettra une analyse plus avancée des menaces pesant sur la valeur universelle exceptionnelle des sites, et en particulier de suivre de plus près les effets du changement climatique sur le patrimoine mondial, conformément au Document d’orientation sur les impacts du changement climatique sur les biens du patrimoine mondial.

Une note technique sur la mise à disposition de données géospatiales est disponible pour aider les États parties, si nécessaire, à préparer les fichiers géospatiaux des limites et des zones tampons du patrimoine mondial.

Fonctions clefs

Function 1 Image

Protection et conservation

Renforcer la protection de la valeur universelle exceptionnelle des biens du patrimoine mondial en fournissant aux États parties un système d’information géographique en ligne pour améliorer le suivi de leur état de conservation.

Function 2 Image

Qualité et cohérence

Améliorer la qualité et la cohérence des cartes des biens du patrimoine mondial, pour faciliter l’accès et l’analyse des données géographiques du patrimoine mondial. Améliorer la compréhension des attributs de la valeur universelle exceptionnelle dans les limites des biens du patrimoine mondial, afin de développer des systèmes de gestion adéquats.

Function 3 Image

Planification

Faciliter la planification et la préparation d’évaluations d’impact sur le patrimoine, d’évaluations d’impact environnemental, ainsi que d’autres documents pertinents plus précis et complexes par les États parties sur la base de cartes accessibles et précises des limites des biens du patrimoine mondial et de leurs zones tampon.

Function 4 Image

Aider à mieux comprendre

Aider les développeurs de projets (y compris le secteur privé) à mieux comprendre les différentes limites de protection du patrimoine mondial et les guider dans l’évaluation de projets situés à proximité d’un bien du patrimoine mondial (un outil directement pertinent pour la mise en œuvre de L'engagement de respecter des zones d'exclusion et des projets relatifs à l’énergie éolienne.

Si vous souhaitez contacter l'équipe de la plateforme, veuillez écrire à wh-gis@unesco.org.


Dates
Date de début : vendredi 1 octobre 2021
Date de fin : mardi 31 octobre 2023
Décisions / Résolutions (3)
Code : 46COM 5A

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné les documents WHC/24/46.COM/5A et WHC/24/46.COM/INF.5A,
  2. Rappelant les décisions 44 COM 5A et 45 COM 5A adoptées respectivement à sa 44esession élargie (Fuzhou/en ligne, 2021) et à sa 45e session élargie (Riyad, 2023),
  3. Prend note avec satisfaction des activités menées par le Centre du patrimoine mondial au cours de l’année écoulée pour atteindre le Produit 5.CLT1 afin de veiller à ce que les « capacités des États membres [soient] renforcées pour identifier, sauvegarder et promouvoir le patrimoine matériel » et atteindre les cinq Objectifs stratégiques fixés par le Comité du patrimoine mondial ;
  4. Note avec satisfaction que l’UNESCO a organisé, en étroite collaboration avec le gouvernement italien, la Conférence de Naples sur le patrimoine culturel au XXIesiècle, en novembre 2023, en tant que premier événement majeur réunissant la Convention de 1972 sur le patrimoine mondial, culturel et naturel et la Convention de 2003 pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, remercie le gouvernement italien pour son initiative, encourage le renforcement des synergies entre le patrimoine mondial et le patrimoine culturel immatériel, et invite toutes les parties prenantes du patrimoine mondial à s’inspirer de l’appel à l’action « The Spirit of Naples » [« L’esprit de Naples »] ;
  5. Félicite le gouvernement norvégien pour sa contribution substantielle permanente au Fonds du patrimoine mondial pour le renforcement de la gestion et de la conservation des biens naturels du patrimoine mondial gravement menacés en Afrique, notamment des biens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en péril et appelle les autres États parties à se joindre à cette initiative ;
  6. Salue les efforts continus du Centre du patrimoine mondial pour collaborer et améliorer les synergies entre les conventions culturelles de l’UNESCO et les programmes et les conventions relatifs à la biodiversité en vue de la mise en œuvre du Cadre mondial pour la biodiversité (CMB) de Kunming-Montréal, remercie le gouvernement suisse pour sa contribution financière, qui a permis de renforcer ce travail, et réitère sa demande auprès des États parties afin qu’ils poursuivent cette coopération à l’échelle nationale, y compris dans la mise en œuvre des Stratégies et plans d’action nationaux sur la diversité biologique (SPANDB) ;
  7. Salue la proposition d’organisation d’une réunion d’experts sur le patrimoine mondial et le Cadre mondial pour la biodiversité (CMB) de Kunming-Montréal à la fin de l’année 2024, dans le but d’identifier et d’approfondir les actions coordonnées sur le patrimoine mondial et le Cadre mondial pour la biodiversité, et invite les États parties à contribuer financièrement à cette fin ;
  8. Remercie les États parties qui ont fourni des données géoréférencées sur les biens du patrimoine mondial pour inclusion dans la plate-forme cartographique en ligne du patrimoine mondial et encourage tous les États parties à soumettre de telles données afin de bénéficier pleinement du potentiel de cet outil pour le suivi de l'état de conservation des biens du patrimoine mondial ;
  9. Remercie tous les États Parties qui ont généreusement apporté leur soutien, financier et/ou en nature, à la fois aux activités destinées à la mise en œuvre de la Convention et au renforcement des ressources humaines du Centre du patrimoine mondial, et invite d’autres États parties à continuer d’apporter un tel soutien et à le renforcer si possible ;
  10. Note avec inquiétude que la mise en œuvre de la Convention du patrimoine mondial est confrontée à plusieurs défis importants, y compris des contraintes financières et en termes de capacité, qui ont un impact sur son efficacité ;
  11. Invite la Directrice générale à renforcer le Centre du patrimoine mondial, notamment en allouant davantage de ressources financières et humaines au Centre du patrimoine mondial et en soutenant ses activités de levée de fonds auprès du secteur privé, de la société civile, des fonds multilatéraux et des institutions, conformément aux règles et règlements financiers de l'UNESCO ;
  12. Prend note des discussions menées au cours de sa 46esession (New Delhi, 2024) concernant la Stratégie à moyen terme de l’UNESCO (C/4) et le Projet de programme et de budget (C/5), conformément à la résolution 42 C/81, adoptée par la Conférence générale lors de sa 42e session (UNESCO, 2023) ;
  13. Demande au Centre du patrimoine mondial de présenter un rapport sur ses activités, notamment un rapport axé sur les résultats, sur les Programmes thématiques, sous le point 5A, en vue d’un examen par le Comité du patrimoine mondial au cours de sa 47e session. 

En savoir plus sur la décision
Code : 46COM 7

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/24/46.COM/7,
  2. Rappelant les Décisions 42 COM 7, 43 COM 7.2, 44 COM 7.2, 45 COM 7.1 et 45 COM 7.2, adoptées respectivement aux 42e (Manama, 2018), 43e (Bakou, 2019) sessions et ses 44e(Fuzhou/en ligne, 2021) et 45(Riyad, 2023) sessions élargies,
  3. Rappelant également que tous les projets d’interventions majeures au sein et autour des biens du patrimoine mondial doivent faire l’objet d’évaluations d’impact rigoureuses, comme indiqué au paragraphe 118bis des Orientations, conformément au document « Guide et boîte à outils pour les évaluations d’impact dans un contexte de patrimoine mondial », et que les propositions et la documentation relative aux évaluations d’impact doivent être soumises, conformément au paragraphe 172 des Orientations, au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives, avant le début de toute intervention de construction, démolition, modification, relèvement ou reconstruction, ou la prise de décision irréversible ;

Améliorer la perception de la Liste du patrimoine mondial en péril

4. Réaffirmant que l’inscription d’un bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril a pour but de mobiliser un soutien international pour aider les États parties à relever efficacement les défis auxquels sont confrontés le bien est confronté,

5. Réaffirmant également la nécessité de promouvoir une meilleure compréhension des implications et des bénéfices de l’inscription des biens sur la Liste du patrimoine mondial en péril, accueille favorablement le matériel d’information du Secrétariat intitulé « Les Nouvelles Visions en pratique : un guide d’action sur la Liste du patrimoine mondial en péril (2024) » et remercie l’État partie de la Norvège pour son soutien financier à cette fin ;

6. Encourage les États parties, le Centre du patrimoine mondial, les Organisations consultatives et les Centres de catégorie 2 liés au patrimoine mondial à diffuser largement ce guide par des moyens appropriés, y compris dans les langues locales, auprès de la communauté du patrimoine mondial en général et du grand public, en vue de contribuer à une perception plus positive de la Liste du patrimoine mondial en péril ;


Situations d’urgence résultant de conflits

7. Exprime ses plus vives préoccupations concernant les conflits (conflits armés ou troubles civils), qui continuent de représenter une menace majeure pour les biens du patrimoine mondial et qui restent l’une des principales raisons de l’inscription des biens sur la Liste du patrimoine mondial en péril ;

8. Regrette les pertes humaines et la dégradation des conditions humanitaires résultant des situations de conflit actuelles, notamment les menaces pour le personnel et les populations locales au sein et autour des biens du patrimoine mondial ;

9. Se félicite des efforts de protection et de conservation entrepris par les États parties concernés sur les biens du patrimoine mondial situés dans les zones de conflit actuelles et anciennes et de l’élaboration progressive par certains États parties de mesures correctives et la définition de l’État de conservation souhaité en vue du retrait de certains biens culturels de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR), en collaboration avec le Centre du patrimoine mondial et l’ICOMOS ;

10. Prie à nouveau instamment toutes les parties associées aux conflits d’assurer la protection du patrimoine culturel et naturel, en veillant notamment à ce qu’il ne soit pas utilisé à des fins militaires, et Réitère également sa plus vive préoccupation face à l’augmentation du commerce illégal d’objets culturels, découlant des conflits armés, et exhorte tous les États parties à coopérer dans la lutte contre ces menaces et pour la protection du patrimoine culturel en général, notamment à travers la ratification de la Convention de 1970 et de la Convention de 1954 et de ses deux Protocoles, ainsi qu’à travers la mise en œuvre des résolutions 2199 (2015), 2253 (2015) et 2347 (2017) du Conseil de sécurité des Nations Unies, et la mise en œuvre des recommandations de l’UNESCO sur les musées et les collections (2015) ;

11. Se félicite des actions continues du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives visant à répondre aux situations d’urgence et aux conflits qui menacent le patrimoine culturel et naturel, y compris la valeur universelle exceptionnelle, notamment par le biais du Fonds d’urgence pour le patrimoine (HEF) et du Fonds de réponse rapide (RRF), des actions et du programme d’aide d’urgence de l’UNESCO, ainsi que du programme de Premiers secours et de résilience pour le patrimoine culturel de l’ICCROM ;

12. Renouvelle son appel à la communauté internationale de continuer à soutenir la sauvegarde du patrimoine culturel et naturel des pays touchés par des conflits, par le biais de fonds réservés à cet effet ou de contributions au Fonds du patrimoine mondial de l’UNESCO, au HEF et au RRF;


Relèvement et Reconstruction

13. Rappelle que la reconstruction ne se justifie que dans des circonstances exceptionnelles, et doit être fondée sur une documentation approfondie, guidée par des politiques et des plans de conservation soutenant la valeur universelle exceptionnelle (VUE), conformément au Paragraphe 86 des Orientations ;

14. Prend note des programmes créés et mis en œuvre par le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives ainsi que d’autres partenaires internationaux pour faire face à la destruction du patrimoine par la documentation, l’intervention d’urgence, le relèvement et la reconstruction ;

15. Se félicite des efforts continus déployés par les États parties pour répondre au relèvement et à la reconstruction post-conflit et post-catastrophe, ainsi que leurs liens sociaux et communautaires positifs, et remercie l’UNESCO, les Organisations consultatives, ainsi que tous les partenaires leur soutien généreux aux initiatives et aux efforts ;

16. Réitère ses précédents encouragement à tous les États parties pour qu’ils élaborent des stratégies globales de préparation aux risques et des plans d’intervention d’urgence pour les biens du patrimoine mondial exposés aux risques de catastrophes naturelles ;

17. Rappelle aux États parties que les plans de récupération et les grands projets de reconstruction, qui vont au-delà des réparations d’urgence et des travaux de stabilisation, doivent faire l’objet d’études d’impact sur le patrimoine (EIP) préparées conformément au Guide et boîte à outils pour les études d’impact dans le contexte du patrimoine mondial et la documentation détaillée du projet y compris les EIP doit être soumise au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives avant de prendre toute décision difficilement réversible, conformément au paragraphe 172 des Orientations.


Pressions exercées par le développement et nécessité d'une gestion efficace

18. Notant avec inquiétude les pressions continues et croissantes sur le patrimoine mondial résultant d’un large éventail de développements, allant des projets de logement à petite échelle aux infrastructures d’envergure telles que le transport et l’énergie, le développement urbain et l’expansion, l’exploitation minière et l’extraction, ainsi que la construction de barrières frontalières, et le développement d’infrastructures touristiques à l’intérieur des biens du patrimoine mondial ou dans leur environnement immédiat, entraînant des menaces potentielles et avérées significatives pour leur VUE ;

19. Note l’importance d’une gouvernance et d’une législation clairement établies protégeant la VUE du bien, intégrant des systèmes de gestion efficaces dans les plans et processus de développement urbain, local et régional pour assurer une protection cohérente et coordonnée de la VUE à tous les niveaux de gouvernement ;

20. Se félicite du lancement de l’outil numérique Atlas du patrimoine urbain de l’UNESCO qui soutient également la mise en œuvre de la Recommandation de 2011 concernant les paysages urbains historiques et encourage les États parties à mettre en œuvre l’Atlas pour gérer les biens du patrimoine mondial dans les contextes urbains ;

21. Invite les États parties à évaluer régulièrement leurs systèmes de gestion du patrimoine mondial pour s’assurer que la gestion est efficace, et pour informer les approches de gestion adaptative en utilisant la boîte à outils pour l’amélioration de notre patrimoine 2.0 de 2023, afin de s’assurer que la VUE est conservée et que les objectifs de gestion sont atteints ;

22. Rappelle aux États parties qu’afin de planifier, gérer et informer efficacement la prise de décision, ils doivent s’assurer que les impacts potentiels des développements sur la VUE sont correctement évalués, conformément au paragraphe 3 ci-dessus, et qu’aucun développement n’a lieu qui aurait un impact négatif sur la VUE ;

23. Note en outre le soutien de systèmes d’information solides pour des systèmes de gestion efficaces, tels que la Plateforme de cartes en ligne du patrimoine mondial et l’Atlas du patrimoine urbain de l’UNESCO, ainsi que l'importance du partage des pratiques de gestion par le biais de la plateforme Canopée du patrimoine mondial de l'UNESCO et de la communauté thématique Nature-Culture sur la plateforme PANORAMA (coordonnée conjointement par l'ICCROM, l'UICN et l'ICOMOS), et invite les États parties à continuer à contribuer à leurs informations et pratiques ;

24. Se félicite également de l’accord signé entre l’UNESCO, l’UICN et la Commission néerlandaise pour l’évaluation environnementale (CNEE) pour renforcer le développement des capacités et l’assurance qualité des Évaluation environnementale stratégiques (EES) et des Études d’impact environnemental et social (EIES) pour les biens du patrimoine mondial ;


Communautés locales, peuples autochtones et droits humains

25. Rappelant l’article 5 de la Convention selon lequel chaque État partie adopte pour son territoire une politique générale visant à donner au patrimoine culturel et naturel une fonction dans la vie de la communauté, et à intégrer la protection de ce patrimoine dans des programmes de planification d’ensemble comme moyen d’assurer une protection, une conservation et une mise en valeur efficaces du patrimoine culturel et naturel ;

26. Rappelant également l’obligation des États parties de veiller à ce que la gestion de leurs biens du patrimoine mondial suive une approche fondée sur les droits humains conforme aux normes et standards internationaux en matière de droits humains, y compris les attentes définies dans la Politique pour l’intégration d’une perspective de développement durable dans les processus du patrimoine mondial de 2015, ainsi que dans la Politique de l’UNESCO sur l'engagement avec les peuples autochtones, afin d’assurer la pleine participation de tous les détenteurs de droits et parties prenantes, en particulier des peuples autochtones, notamment par l’obtention d’un consentement libre, préalable et éclairé sur les questions relatives aux biens du patrimoine mondial qui affectent les peuples autochtones ;

27. Rappelant en outre les dispositions des Orientations qui demandent aux États parties d’adopter une approche fondée sur les droits humains et d’assurer la participation des communautés locales et/ou des peuples autochtones à la mise en œuvre de la Convention ;

28. Reconnaît qu’historiquement pour certains biens du patrimoine mondial, la VUE a été définie sans la participation significative ou suffisante des peuples autochtones concernés et peut ne pas avoir pris en compte leurs perspectives, y compris leur relation avec la terre et l’interconnexion de la nature et de la culture, ce qui peut avoir des impacts négatifs significatifs sur les droits, les pratiques, les traditions, les moyens de subsistance et le patrimoine des peuples autochtones concernés ;

29. Exprime sa plus grande inquiétude et condamne fermement toutes les formes de violations des droits humains à l’encontre des peuples autochtones et des communautés locales, y compris les expulsions forcées, et réaffirme que de telles violations sont inacceptables dans le cadre de la Convention du patrimoine mondial ; prie instamment les États parties concernés d'enquêter d'urgence sur les allégations où de telles violations ont été signalées, et appelle les États parties à mettre en place des mécanismes de gouvernance équitables, inclusifs et participatifs qui garantissent le respect des droits humains, y compris les droits des peuples autochtones, en tant que partie intégrante de la gestion des biens du patrimoine mondial ;

30. Prend note qu’un atelier international d’experts sur la "Reconnaissance et le respect des valeurs patrimoniales des peuples autochtones dans les sites du patrimoine mondial" a été organisé par le Forum international des peuples autochtones sur le patrimoine mondial (IIPFWH) en janvier 2024 avec la participation des Organisations consultatives et du Centre du patrimoine mondial, et invite le IIPFWH à mettre à disposition le document final dès que possible ;

31. Prend également note du fait que la 21e Assemblée Générale et le Symposium Scientifique de l’ICOMOS ont abordé la question de l’approche de la gestion du patrimoine fondée sur les droits humains ;


Changement climatique

32. Note avec inquiétude les impacts croissants du changement climatique sur les biens culturels et naturels du patrimoine mondial ;

33. Se félicite de l’adoption du Document d’orientation sur l’action climatique pour le patrimoine mondial (Document d’orientation) par l’Assemblée générale des États parties à la Convention du patrimoine mondial à l’occasion de sa 24e session (UNESCO, 2023), prie instamment les États parties de le mettre en œuvre et encourage les États parties, le Centre du patrimoine mondial, les Organisations consultatives et les Centres de catégorie 2 liés au patrimoine mondial à en assurer une large diffusion par les moyens appropriés ;

34. Prend note des initiatives prises par le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives pour faire avancer le travail de soutien à la mise en œuvre du Document d’orientation, y compris le développement d’un projet de boîte à outils sur l’action climatique pour le patrimoine mondial, la révision en cours du Manuel de ressources sur la gestion des risques de catastrophes pour le patrimoine mondial, ainsi que les activités à venir pour un Document d’orientation, et encourage les États parties à soutenir ces initiatives par le biais de contributions extrabudgétaires ;

35. Prend également note du Guide sur l’adaptation au changement climatique de l’ICOMOS, disponible en ligne, ainsi que de l’engagement proactif face aux menaces que le changement climatique fait peser sur le patrimoine autochtone ;


Contribution du patrimoine mondial à la conservation de la biodiversité

36. Réitère sa demande aux États parties d’exploiter pleinement la Convention du patrimoine mondial pour soutenir les objectifs et les cibles du Cadre mondial de la biodiversité de Kunming à Montréal, notamment par une collaboration efficace entre les points focaux de la Convention et en intégrant les objectifs liés au patrimoine mondial dans leurs Stratégies et plans d’action nationaux pour la biodiversité (SPANB) mis à jour, afin d’assurer des synergies entre le patrimoine mondial et d’autres conventions liées à la biodiversité, et de garantir que les biens du patrimoine mondial bénéficient pleinement du financement international de la biodiversité, tel que le Fonds du Cadre mondial pour la biodiversité ;

37. Remercie les États parties du Royaume d'Arabie Saoudite et de l'Allemagne pour leur offre de soutien à la réunion d'experts sur le patrimoine mondial et le Cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal, en vue d'élaborer des orientations spécifiques sur la manière dont la Convention du patrimoine mondial pourrait être mieux exploitée pour contribuer au Cadre mondial pour la biodiversité et aux objectifs du Programme de travail conjoint sur les liens entre diversité biologique et diversité culturelle, et demande que les résultats et les recommandations de la réunion d'experts soient présentés au Comité lors de sa 47e session ;

38. Notant l’inquiétude croissante concernant les impacts de la grippe aviaire sur la faune sauvage dans les biens du patrimoine mondial, encourage les autorités de gestion à développer des stratégies de gestion appropriées en accord avec les normes internationales et les bonnes pratiques.

En savoir plus sur la décision
Code : 45COM 7.2

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/23/45.COM/7,
  2. Rappelant les Décisions 40 COM 7, 41 COM 7, 42 COM 7, 43 COM 7.2 et 44 COM 7.2, adoptées respectivement à ses 40e (Istanbul/UNESCO, 2016), 41e (Cracovie, 2017), 42e(Manama, 2018), 43e (Bakou, 2019) sessions et sa 44e session élargie (Fuzhou/en ligne, 2021),
  3. Rappelant également que tous les projets d’interventions majeures au sein et autour des biens du patrimoine mondial doivent faire l’objet d’évaluations d’impact rigoureuses, comme indiqué au paragraphe 118bis des Orientations, conformément au nouveau document Guide et boîte à outils pour les évaluations d’impact dans un contexte de patrimoine mondial, et que les propositions et la documentation relative aux évaluations d’impact doivent être soumises, conformément au paragraphe 172 des Orientations, au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives, avant le début de toute intervention de construction, démolition, modification, récupération ou reconstruction, ou la prise de décision irréversible ;

    Situations d’urgence résultant de conflits

  4. Exprime ses plus vives préoccupations concernant les conflits (y compris les conflits armés ou troubles civils), qui continuent de représenter une menace majeure pour les biens du patrimoine mondial et qui restent l’une des principales raisons de l’inscription de biens sur la Liste du patrimoine mondial en péril ;
  5. Regrette les pertes humaines et la dégradation des conditions humanitaires résultant des situations de conflit actuelles dans plusieurs pays, notamment les menaces pour le personnel et les populations locales, ainsi que les menaces persistantes auxquelles le patrimoine culturel et naturel est confronté dans les régions en proie à des conflits armés, où la sécurité au sein et autour des biens du patrimoine mondial suscite de vives inquiétudes ;
  6. Se félicite qu’un certain nombre d’efforts de protection et de conservation sont déployés par les États parties concernés sur les biens du patrimoine mondial et que les États parties poursuivent progressivement l’élaboration de mesures correctives et la définition de l’État de conservation souhaité pour le retrait de biens de la Liste du patrimoine mondial en péril de certains biens culturels à l’issue de la procédure officielle ;
  7. Prie de nouveau instamment toutes les parties associées à des conflits d’assurer la protection du patrimoine culturel et naturel, y compris d’empêcher son utilisation à des fins militaires, et prie par ailleurs les États parties de satisfaire les obligations qui leur incombent en vertu du droit international, y compris la Convention de 1954 et ses deux Protocoles, en prenant toutes les mesures possibles pour protéger ce patrimoine, y compris les biens du patrimoine mondial et les sites figurant sur les Listes indicatives ;
  8. Réitère sa plus vive préoccupation face aux menaces persistantes du braconnage d’espèces sauvages et du commerce illégal d’espèces sauvages et de produits dérivés du bois, liés aux impacts des conflits armés et du crime organisé, qui érodent la biodiversité et la valeur universelle exceptionnelle de biens du patrimoine mondial à travers le monde, et prie aussi instamment les États parties de prendre les mesures nécessaires pour réduire ce problème, notamment en mettant en œuvre la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES) ;
  9. Réitère également sa plus vive préoccupation face à l’augmentation du commerce illégal d’objets culturels découlant des conflits armés, et exhorte tous les États parties à coopérer dans la lutte contre ces menaces et pour la protection du patrimoine culturel en général, notamment à travers la ratification de la Convention de 1970 et de la Convention de 1954 et de ses deux Protocoles, ainsi qu’à travers la mise en œuvre des résolutions 2199 (2015), 2253 (2015) et 2347 (2017) du Conseil de sécurité des Nations Unies, et la mise en œuvre des Recommandations de l’UNESCO sur les musées et les collections (2015) ;
  10. Accueille favorablement les actions continues de l’UNESCO et des Organisations consultatives pour répondre aux situations d’urgence et aux conflits qui menacent le patrimoine culturel et naturel, y compris la valeur universelle exceptionnelle, notamment par le biais des initiatives « Raviver l’esprit de Mossoul » et LiBeirut (« pour Beyrouth » en arabe), du Fonds d’urgence pour le patrimoine (HEF) et du Fonds d’intervention d’urgence (RRF), ainsi que les actions de l’UNESCO en Ukraine et les programmes d’urgence pour le Soudan, la Syrie, le Yémen, l’Irak, la Libye, la République Démocratique du Congo, le Bénin, le Burkina Faso, le Niger, le Mali, la République Centrafricaine, la Palestine et d’autres pays ; 
  11. Renouvelle son appel à la communauté internationale de continuer à soutenir la sauvegarde du patrimoine culturel et naturel des pays touchés par des conflits, par le biais de fonds réservés à cet effet ou de contributions au Fonds du patrimoine mondial, au Fonds d’urgence pour le patrimoine et au Fonds d’intervention d’urgence de l'UNESCO ;

     

    Relèvement et Reconstruction

  12. Rappelle que la reconstruction ne se justifie que dans des circonstances exceptionnelles et doit être fondée sur une documentation approfondie, guidée par des politiques et des plans de conservation soutenant la VUE, conformément au Paragraphe 86 des Orientations ;
  13. Prend note des différents programmes créés et mis en œuvre par le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives, ainsi que d'autres partenaires internationaux pour faire face à la destruction du patrimoine par la documentation, l'intervention d'urgence, le relèvement et la reconstruction ;
  14. Accueille favorablement les efforts continus des États parties pour répondre au relèvement et à la reconstruction post-conflit ou post-catastrophe, y compris les divers projets de reconstruction en voie d’achèvement, ainsi que leurs liens sociaux et communautaires positifs, et remercie la France, l’Allemagne, le Japon, la Norvège, la République de Corée, l’Espagne, le Sultanat d’Oman, les Émirats arabes unis, l’Union européenne, l’Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones de conflit (ALIPH), le Fonds d’urgence pour le patrimoine, et le Centre régional arabe pour le patrimoine mondial (ARC-WH) pour leur soutien généreux, notamment pour la reconstruction de la Maison des Merveilles, un bâtiment emblématique de l’Afrique de l’Est, dans la ville de pierre de Zanzibar, en République-Unie de Tanzanie ;
  15. Encourage tous les États parties à élaborer des stratégies détaillées de préparation aux risques et des plans d’intervention d’urgence pour les biens du patrimoine mondial exposés aux risques de catastrophes naturelles ;
  16. Demande aux États parties d’assurer l’intégrité de la VUE des biens du patrimoine mondial et de garantir que tous les projets de relèvement et de reconstruction soient orientés par des propositions de relèvement approfondies et complètes, comprenant des plans et des dessins, intégrées et alignées sur les besoins des populations locales et soumises à des évaluations d’impact rigoureuses, comme indiqué au paragraphe 3
    ci-dessus ;

     

    Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal

  17. Accueille favorablement l’adoption du Cadre mondial de la biodiversité (CMB) de Kunming-Montréal lors de la quinzième réunion de la Conférence des Parties (COP-15) à la Convention sur la diversité biologique (CDB) en décembre 2022, afin de définir la voie à suivre au niveau mondial pour arrêter et inverser la perte de biodiversité d’ici 2030, conformément au Programme de développement durable à l’horizon 2030 ;
  18. Demande aux États parties d’exploiter pleinement la Convention du patrimoine mondial pour soutenir les objectifs et les cibles du CMB, notamment par une collaboration efficace entre les points focaux de la Convention et par l’intégration des objectifs liés au patrimoine mondial dans leurs Stratégies et plans d’action nationaux sur la diversité biologique (SPANDB) ;
  19. Demande également au Centre du patrimoine mondial, en collaboration avec les Organisations consultatives, d’identifier et de développer des actions coordonnées sur le patrimoine mondial et le CMB, y compris des lignes directrices spécifiques sur la manière dont la Convention du patrimoine mondial peut contribuer aux objectifs du Programme de travail conjoint sur les liens entre la diversité biologique et la diversité culturelle, sous réserve de la disponibilité des ressources, et d’intégrer la présentation de rapports sur l’état d’avancement concernant les contributions du patrimoine mondial au CMB dans le cadre du point du Comité sur le développement durable, et invite les États parties à contribuer financièrement à cette fin ;

     

    Pression urbaine

  20. Note que les pressions exercées sur les zones urbaines historiques dues à des interventions d'urbanisme inappropriées et à des contrôles de développement inadéquats, au développement rapide et mal planifié, et notamment à de grands projets de développement, à des ajouts qui sont incompatibles dûs à leur volume, aux infrastructures touristiques et de transport, et à l'impact cumulé des changements graduels, se sont poursuivies avec la même intensité dans de nombreux biens du patrimoine mondial ainsi que leur zone tampon et leur cadre, et considère que celles-ci présentent des menaces majeures potentielles et réelles pour la valeur universelle exceptionnelle des biens, y compris leur intégrité et leur authenticité, et qu'elles augmentent leur vulnérabilité aux catastrophes, y compris celles résultant du changement climatique ;
  21. Notant également que les conclusions de la troisième consultation des États membres de l’UNESCO sur la mise en œuvre de la Recommandation de 2011 sur le paysage urbain historique (Recommandation de 2011) demandent aux États parties de mettre en œuvre la Recommandation de 2011 dans les biens urbains du patrimoine mondial et, avec l’assistance technique du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives, de l’intégrer en tant qu’outil dans les processus de suivi de l’état de conservation, et la préparation et la mise à jour des des plans de gestion concernant le processus de proposition d’inscription pour les biens du patrimoine mondial dans les villes et localités humaines, y compris avec le soutien de l’outil Atlas du patrimoine urbain du patrimoine mondial ;
  22. Rappelle la contribution essentielle des populations locales et l’importance de leur participation aux processus de prise de décision, ainsi que la nécessité de contribuer à offrir des moyens de subsistance durables, compatibles et inclusifs aux communautés locales, et demande également aux États parties d’intégrer la mobilisation des parties prenantes dans les systèmes et processus de gestion, conformément au Paragraphe 12 des Orientations, à la Recommandation de 2011 et à la Politique pour l’intégration d’une perspective de développement durable dans les processus de la Convention du patrimoine mondial (2015) ;
  23. Invite l'ensemble des États parties à établir des mécanismes de gouvernance du patrimoine urbain qui favorisent la coordination et la cohérence entre les différents secteurs tels que les infrastructures, le tourisme, le transport et l'urbanisme afin d'intégrer la gestion du patrimoine dans les plans et les processus des localités et de la région ;
  24. Souligne qu’il est important de mener des évaluations d’impact pour évaluer, et de ce fait éviter ou gérer, les menaces pesant sur la VUE des biens, ainsi que leur authenticité et leur intégrité, et découlant de nouveaux projets d’urbanisme, conformément au paragraphe 3 ci-dessus ;
  25. Souligne également la nécessité de renforcer la résilience des biens du patrimoine mondial dans les zones urbaines vulnérables aux impacts liés au changement climatique, conformément à la Recommandation de 2011 et aux résultats des activités du Programme des villes du patrimoine mondial de l’UNESCO ;


    Aménagement d'infrastructures

  26. Note avec inquiétude la pression croissante exercée par l’aménagement d’infrastructures, comme les activités d’extraction minière, les barrages, les centrales hydroélectriques, les infrastructures de transport et le développement des infrastructures touristiques sur la valeur universelle exceptionnelle des biens du patrimoine mondial ;
  27. Salue l'engagement annoncé par l'Association internationale d'hydroélectricité de ne mener aucun nouveau projet hydroélectrique sur les biens du patrimoine mondial, et son engagement, dans le cadre de sa responsabilité morale, à mettre en œuvre des normes de performances et de transparence élevées pour tout projet hydroélectrique mené certes en dehors de zones protégées comme les biens du patrimoine mondial, mais influant sur celles-ci ;
  28. Prie instamment tous les États parties, les promoteurs du développement et les acteurs financiers à intégrer le document Guide d'évaluation d'impact et orientations dans le contexte du patrimoine mondial dans les processus de planification et de prise de décision afin de contribuer à la sauvegarde de la VUE des biens du patrimoine mondial, conformément au paragraphe 3 ci-dessus ;
  29. Demande à tous les États parties :
    1. D’informer le Centre du patrimoine mondial de tout projet d’aménagement dans un bien du patrimoine mondial, sa zone tampon ou son cadre plus large, qui risque d’influer sur sa VUE, avant toute prise de décision difficilement réversible, conformément au paragraphe 172 des Orientations,
    2. De veiller à ce que les impacts potentiels des aménagements sur la VUE soient évalués de manière appropriée, conformément au paragraphe 3 ci-dessus,
    3. De garantir qu’aucun projet d’aménagement proposé n’ait un impact négatif sur la VUE,
    4. De s’assurer qu’aucune mesure délibérée ne soit prise si elle risque d’endommager directement ou indirectement les biens inscrits situés sur le territoire d’autres États parties à la Convention, conformément à l’article 6 de la Convention du patrimoine mondial ;


    Secteur des entreprises et patrimoine mondial : l’engagement pour le respect des zones d’exclusion

  30. Accueille favorablement le lancement des Orientations de l’UNESCO relatives à l’engagement de respecter les sites du patrimoine mondial en tant que zones d’exclusion : recommandations mondiales pour le développement durable des entreprises comme moyen d’aider les entreprises à développer ou à mettre à jour leurs politiques et stratégies de sauvegarde du patrimoine mondial, et remercie le gouvernement de la Flandre (Belgique) pour son soutien financier ;
  31. Demande au Centre du patrimoine mondial, en collaboration avec les Organisations consultatives, de poursuivre sa collaboration avec les entreprises en vue de soutenir l’adoption et la mise en œuvre de politiques de sauvegarde du patrimoine mondial, et invite les entreprises et les organisations concernées à élaborer et à mettre à jour leurs politiques de développement durable conformément aux orientations de l’UNESCO, et à les déposer auprès de l’UNESCO ;

    Points en lien avec les droits humains

  32. Rappelant l’article 5 de la Convention selon lequel chaque État partie adopte pour chaque pays une politique générale visant à assigner une fonction au patrimoine culturel et naturel dans la vie collective, et à intégrer la protection de ce patrimoine dans les programmes de planification générale, qui sont des moyens d’assurer une protection, une conservation et une mise en valeur efficaces du patrimoine culturel et naturel,
  33. Rappelant également la Déclaration universelle des droits de l’homme, le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones,
  34. Rappelant en outre les différentes dispositions des Orientations qui encouragent les États parties à adopter une approche fondée sur les droits humains de la proposition d'inscription et de la gestion efficace ultérieure des biens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial,
  35. Gardant à l'esprit que des significations spirituelles spécifiques et significatives sont mentionnées pour justifier la valeur universelle exceptionnelle d'un grand nombre de biens du patrimoine mondial présents dans la plupart des pays du monde, rappelant également un certain nombre de recherches et d'analyses du patrimoine religieux et des sites sacrés effectuées par les Organisations consultatives,
  36. Soulignant que les sites religieux et sacrés en activité nécessitent une approche et des politiques de protection et de gestion spécifiques qui tiennent compte de leur nature spirituelle particulière, essentielle à leur valeur universelle exceptionnelle, en tant que facteur déterminant de leur conservation, et que de telles politiques ne peuvent être viables sans une consultation approfondie avec les parties prenantes appropriées,
  37. Appelle tous les États parties à s’assurer que les droits humains, y compris les droits culturels, sont protégés en tant que partie intégrante de la gestion des biens du patrimoine mondial par l’élaboration de modalités de gouvernance équitables et participatives ;
  38. Condamne fermement toutes les formes de violations des droits humains et d’abus commis à l’encontre des peuples autochtones et des communautés locales (PACL), y compris toute expulsion forcée ;
  39. Prend note avec une vive inquiétude des allégations de violations des droits humains commises à l'encontre des PACL au sein et autour des biens du patrimoine mondial et par conséquent, prie instamment les États parties concernés d'étudier d'urgence ces allégations et de prendre les mesures appropriées, en réponse à leurs conclusions, après un processus consultatif dirigé de manière équitable avec la participation de l'ensemble des détenteurs de droits et des parties prenantes et leur processus décisionnel ;
  40. Rappelle aux États parties leur obligation de veiller à ce que la gestion des biens du patrimoine mondial suive une approche fondée sur les droits humains, favorisant la pleine participation de l’ensemble des détenteurs de droits et des parties prenantes, en particulier des PACL, conformément à la Politique de 2015 sur le patrimoine mondial et le développement durable, à la Politique de l’UNESCO sur l’engagement auprès des peuples autochtones, ainsi qu’au Programme de développement durable à l’horizon 2030 et aux normes internationales relatives aux droits humains ;
  41. Demande au Secrétariat, en coopération avec les Organisations consultatives, de renforcer les activités dans le cadre de l'Initiative sur le patrimoine d'intérêt religieux et de reprendre l'élaboration du document thématique proposant aux États parties des lignes directrices générales concernant la gestion de leur patrimoine culturel et naturel d'intérêt religieux, dans le respect des spécificités nationales, et invite les États parties à fournir des contributions volontaires à cette fin ;


    Observation de la Terre et données spatiales pour la conservation du patrimoine mondial

  42. Accueille favorablement le développement de la plateforme de cartes en ligne du patrimoine mondial qui vise à fournir un ensemble de données exhaustives, complètes, précises et géoréférencées sur les biens du patrimoine mondial qui, pour la phase pilote du projet, se trouvent dans la région Europe et Amérique du Nord, et remercie le gouvernement de la Flandre (Belgique) pour le soutien apporté à la phase pilote du projet ;
  43. Accueille aussi favorablement la plateforme et l’outil de l’Atlas du patrimoine urbain pour la cartographie culturelle géoréférencée des attributs du patrimoine urbain et invite les États parties à utiliser cet outil pour mieux gérer leurs biens du patrimoine mondial, et prend note avec satisfaction des activités continues de l’Observatoire du climat du patrimoine urbain qui applique les outils d’observation de la Terre aux villes du patrimoine mondial ;
  44. Invite les États parties à contribuer aux plateformes et outils susmentionnés en fournissant des données SIG déjà disponibles, des analyses narratives et visuelles complémentaires et mettant à disposition leur expertise, leurs réseaux et des ressources financières ;
  45. Réitère sa demande aux États parties, au Centre du patrimoine mondial et aux Organisations consultatives, de renforcer les partenariats de collaboration entre les Centres de Catégorie 2 de l’UNESCO et d’autres institutions pertinentes afin de renforcer les capacités institutionnelles et individuelles nécessaires pour utiliser pleinement les données spatiales, les technologies d’observation de la Terre par satellite et les outils d’analyse pour le suivi de l’état de conservation des biens du patrimoine mondial.

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