Parc national de Manú
Facteurs affectant le bien en 2008*
- Activités illégales
- Modification du régime des sols
- Pétrole/gaz
- Élevage de bétail / pacage d’animaux domestiques
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
a) Empiètement agricole ;
b) Elevage bovin ;
c) Déforestation / exploitation forestière illégale ;
d) Concessions pétrolières.
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2008
Montant total accordé au bien : 28 750 dollars EU (Fonds de Réponse Rapide - RRF)
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2008
Montant total approuvé : 80 000 dollars E.U.
1993 | Technical assistance for Manu National Park (Approuvé) | 20 000 dollars E.U. |
1991 | Contribution to a Smithsonian/Peruvian training ... (Approuvé) | 20 000 dollars E.U. |
1988 | Contribution to Smithsonian training programme in Manu ... (Approuvé) | 20 000 dollars E.U. |
1987 | Training course in taxonomy and biological inventories, ... (Approuvé) | 20 000 dollars E.U. |
Missions sur le bien jusqu'en 2008**
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2008
L'État partie a soumis son rapport illustré de cartes le 30 avril 2008 (en espagnol). Le rapport soutient que les pressions au sein du parc sont mineures, comme le sont celles émanant des activités humaines situées près des limites sud-ouest et sud-est du parc. Il indique que les efforts de gestion ont été stratégiquement orientés vers les zones qui en avaient le plus besoin (Ajcanaco-Boca Manú et Tayacome-Yomibato à l'intérieur du parc national de Manú, et Mapacho-Yavero et Pilcopata-Alto Madre de Dios dans la zone tampon de la réserve de biosphère). Entre autres activités, des survols et des patrouilles ont été réalisés, des plans d'occupation des sols et des projets de développement durable et d'éducation en matière d'environnement ont été conçus mais aucune information n'a été fournie sur la manière dont ces activités ont aidé à contrôler les menaces.
Le rapport de l'État partie ne fournit pas d'informations sur les menaces potentielles ou réelles qui peuvent être associées aux concessions pétrolières mais donne en revanche une carte qui précise que les soupçons d'empiètement de la concession numéro 76 sur les limites du bien n'ont plus lieu d'être. L'IUCN a reçu des rapports indiquant que les concessions pétrolières et le développement d'infrastructures dans la région ont affecté les moyens de subsistance des populations indigènes et des communautés rurales, poussant certaines à migrer dans le parc national de Manú, avec pour corrélat une augmentation de la pression sur le bien.
L'État partie a soumis une carte actualisée du bien au Centre du patrimoine mondial, la carte originale de la proposition d'inscription (1987) étant de faible résolution et imprécise. Néanmoins, si le rapport fait référence au parc national de Manú et à la réserve de biosphère, sur la carte, les limites de cette dernière ne sont pas clairement indiquées, ce qui laisse la place au doute quant à l'emplacement exact des limites du bien.
En 2002, l'État partie a étendu le parc national, indiquant qu'il avait augmenté sa superficie de plus de 14% (passant de 1 500 757 ha à 1 716 292 ha). Le dossier de proposition d'inscription indiquait une superficie totale de 1 532 802 ha. Bien que cet écart puisse être dû à l'utilisation de technologies de mesure plus perfectionnées, une confirmation officielle de la part de l'État partie est nécessaire. La carte remise par l'État partie n'indique pas l'emplacement des extensions, et bien que le rapport fournisse une description générale des valeurs et de la gestion du bien, il ne fait pas clairement la distinction entre la partie inscrite en 1987 et l'extension proposée.
L'État partie fait également remarquer que des plans ont été mis en œuvre pour gérer le bien : plan de gestion (plan maestro) ; plan d'utilisation touristique – réglementations dans le secteur de la rivière Manú ; plan de la zone touristique de la rivière Manú ; plan anthropologique (en cours de révision) ; et un projet de plan d'intervention pour traiter avec les peuples indigènes vivant volontairement isolés. Toutefois, des copies de ces plans n'ont pas été jointes au rapport.
Le bien bénéficie d'une assistance internationale conséquente – de la part notamment de la Frankfurt Zoological Society (FZS), du KfW (Kreditanstalt für Wiederaufbau) allemand et de l'Union Européenne. Le FZS a financé la préparation d'un plan de travail pour améliorer la protection du parc national. Cet effort a été complété par 28 750 dollars EU au titre du Fonds de réponse rapide du Centre du patrimoine mondial / Fauna and Flora International, qui ont été utilisés pour des opérations de survol, de renforcement des capacités et d'urgence pour traiter les cas d'exploitation forestière illégale, ainsi que pour des ateliers et des patrouilles spéciales. Une inspection aérienne en 2007 a constaté que des populations indigènes avaient traversé la rivière et planté de nouvelles cultures dans la limite sud-est du parc. Les incursions le long de la limite orientale faisaient, jusqu'à peu, l'objet de litiges en raison de la délimitation imprécise.
L'IUCN a appris que des scies à chaîne avaient été distribuées par les chefs des communautés et utilisées pour défricher et abattre illégalement des arbres au sein du bien, soulignant la nécessité d'un renforcement de la sensibilisation, d'un travail de proximité auprès des communautés et d'une gestion collaborative. Des incidents de bois illégalement extrait ont été signalé dans les environs de Tono, Palotoa et Diamante. Du bois en grume tombé au sein du parc aurait été transporté par voie d'eau jusqu'à Shintuya et autres points de chute le long de la route Pilcopata-Shintuya, et de là par camion jusqu'à Cuzco.
Une présence accrue d'étrangers et une plus forte fréquentation touristique ont été signalées à l'IUCN, coïncidant avec l'augmentation rapportée de plantations de coca dans la zone tampon dans le sud-est du parc. Il est devenu dangereux pour des étrangers de s'aventurer dans la région de la Cosñipata, notamment dans les environs du village de Patria.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2008
32 COM 7B.39
Parc national de Manú (Pérou) (N 402)
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-08/32.COM/7B.Add,
2. Rappelant la décision 31 COM 7B.41, adoptée à sa 31e session (Christchurch, 2007),
3. Regrette que l'État partie n'ait pas soumis de rapport sur l'état de conservation dans l'une des deux langues de la Convention (français et anglais);
4. Demande à l'État partie de fournir une carte actualisée haute résolution du bien du patrimoine mondial indiquant clairement ses limites originales conformément au dossier de proposition d'inscription de 1987, et expliquant la différence entre la superficie reportée dans le dossier de proposition d'inscription et la valeur actuelle de la superficie du bien et de la zone proposée à l'extension ;
5. Invite l'État partie à soumettre une demande de modification des limites, incluant une carte précise illustrant les terres proposées à l'extension, et encourage l'État partie à consulter le Centre du patrimoine mondial pour connaître les exigences réglementaires inhérentes à la préparation et soumission de cette demande ;
6. Note avec inquiétude la présence constante de rapports sur les menaces qui pèsent sur la conservation et l'intégrité du bien, notamment déboisement, empiètement agricole, invasion et insécurité ;
7. Demande également à l'État partie, en consultation avec le Centre du patrimoine mondial et les organisations consultatives, de préparer un projet de Déclaration de valeur universelle exceptionnelle, incluant les conditions d'intégrité, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 33e session en 2009 ;
8. Demande en outre à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d'ici le 1er février 2010, un rapport sur l'état de conservation, incluant des informations détaillées sur les menaces signalées et les menaces potentielles affectant directement et indirectement l'intégrité du bien, ainsi que les mesures prises en termes de gestion pour faire cesser ces menaces, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 34e session en 2010.
Projet de décision : 32 COM 7B.39
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-08/32.COM/7B.Add,
2. Rappelant la décision 31 COM 7B.41, adoptée à sa 31e session (Christchurch, 2007),
3. Regrette que l'État partie n'ait pas soumis de rapport sur l'état de conservation dans l’une des deux langues de la Convention (français et anglais);
4. Demande à l'État partie de fournir une carte actualisée haute résolution du bien du patrimoine mondial indiquant clairement ses limites originales conformément au dossier de proposition d'inscription de 1987, et expliquant la différence entre la superficie reportée dans le dossier de proposition d'inscription et la valeur actuelle de la superficie du bien et de la zone proposée à l'extension ;
5. Invite l'État partie à soumettre une demande claire de modification des limites, incluant une carte précise illustrant les terres proposées à l'extension, et encourage l'État partie à consulter le Centre du patrimoine mondial pour connaître les exigences réglementaires inhérentes à la préparation et soumission de cette demande ;
6. Note avec inquiétude la présence constante de rapports sur les menaces qui pèsent sur la conservation et l'intégrité du bien, notamment déboisement, empiètement agricole, invasion et insécurité ;
7. Demande égalementà l'État partie, en consultation avec le Centre du patrimoine mondial et les organisations consultatives, de préparer un projet de Déclaration de valeur universelle exceptionnelle, incluant les conditions d'intégrité, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 33e session en 2009 ;
8. Demande en outre à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d'ici le 1er février 2010, un rapport sur l'état de conservation, incluant des informations détaillées sur les menaces signalées et les menaces potentielles affectant directement et indirectement l'intégrité du bien, ainsi que les mesures prises en termes de gestion pour faire cesser ces menaces, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 34e session en 2010.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.