Vieille ville de Galle et ses fortifications
Facteurs affectant le bien en 2010*
- Activités illégales
- Habitat
- Infrastructures de transport maritime
- Système de gestion/plan de gestion
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
a) Nécessité d'un plan de gestion et de développement ;
b) Constructions intrusives et illégales au sein du terrain de cricket de Galle ayant un impact sur l’intégrité du bien ;
c) Impacts potentiels sur l’intégrité du bien d’un projet de construction portuaire.
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2010
Montant total approuvé : 3 334 dollars E.U.
1997 | Technical cooperation for 6 inscribed cultural sites (Approuvé) | 3 334 dollars E.U. |
Missions sur le bien jusqu'en 2010**
2002 : mission Centre du patrimoine mondial / ICOMOS ; novembre 2007 : mission consultative d’un expert de l’UNESCO ; avril / mai 2008 : mission consultative du bureau UNESCO/New Delhi ; février 2010 : mission de suivi réactif Centre du patrimoine mondial / ICOMOS ;
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2010
L’État partie n’a pas soumis de rapport sur l’état de conservation, comme demandé par le Comité du patrimoine mondial. Toutefois, une mission a été invitée et est intervenue sur site du 14 au 20 février 2010. Son rapport, consultable à l’adresse https://whc.unesco.org/en/sessions/34COM, sert de base au présent rapport. Le rapport précise que l’équipe de mission n’a pas été en mesure de traiter convenablement tous les problèmes car la documentation, à savoir les plans montrant la révision des limites du bien et de la zone tampon, le plan de gestion et de conservation général final et un rapport détaillé sur les intentions actuelles concernant le stade international de cricket et le projet portuaire, n’était pas disponible. Toutefois, la mission a pu rendre compte des points suivants :
a) Projet de développement portuaire
L’échelle proposée pour le développement portuaire a été réduite mais les détails du projet n’ont pas été communiqués. Son impact sur le site du patrimoine mondial ne peut donc être convenablement évalué. La mission a été informée qu’un nouveau port commercial de grande envergure était en construction à Hambantota (à 121 km de Galle – soit seulement deux heures de route). En conséquence, le développement du port de Galle va désormais inclure une marina et un poste à quai unique recevant des paquebots lors de la saison touristique hors mousson (octobre à mars) et des navires marchands le reste du temps.
La mission note qu’en plus d’un éventuel impact visuel négatif sur le bien du patrimoine mondial lorsqu’il est vu de l’est, le nouveau port peut avoir un impact négatif sur l’important fonds archéologique marin de la baie, dont l’identification doit être terminée.
b) Stade de cricket
Un bâtiment municipal sur le terrain de cricket a été démoli mais il n’est nullement entendu de démolir le pavillon Mahinda Rajapakse ou d’autres bâtiments. Le pavillon a été construit après le tsunami de 2004 et inauguré en décembre 2007 par le président du Sri Lanka dont il porte le nom. Le stade de cricket se trouve dans la zone tampon.
La mission suggère que le Comité du patrimoine mondial obtienne de l’État partie l’assurance qu’aucun autre édifice ou structure ne sera érigé sur ou dans les environs du stade de cricket, et que l’État partie envisage la suppression du bâtiment situé sur le côté est du stade de cricket (près de la baie) dans un délai raisonnable tel que 2020, lorsque la concession renouvelée du terrain par la municipalité sera arrivée à échéance. Cela donnerait à l’État partie et à la fédération sri lankaise de cricket le temps de prévoir le transfert vers le nouveau stade plus grand, en cours de construction à Hambantota, pour le championnat mondial de cricket de 2011. Toutefois, le rapport de la mission n’inclut pas de photographies prouvant l’impact des bâtiments du stade de cricket sur les remparts du bien du patrimoine mondial.
c) Capacités de gestion et de conservation des autorités de Galle
Si la réhabilitation d’un certain nombre d’édifices de la vieille ville a été achevée depuis la mission de 2008 et si la remise en état du réseau d’écoulement des eaux pluviales (mais non d’égouts, puisque tous les bâtiments ont des fosses de décantation ou des fosses septiques) est réalisée à 60%, d’autres édifices importants continuent de se détériorer et des altérations et constructions illégales et inappropriées ont été constatées. Les objectifs de conservation doivent être acceptés par la communauté locale et les habitants et les propriétaires doivent être sensibilisés à ce sujet. Toutefois, les ressources – fonds et compétences – font défaut dans ce domaine.
La mission considère qu’il pourrait être bénéfique de créer une Autorité de conservation et développement, avec autorité exécutive déléguée, pour gérer toutes les questions de planification et de développement au sein du site du patrimoine mondial, incluant la zone tampon, puisque la Galle Heritage Foundation (GHF), qui a été créée comme personne morale pour coordonner la conservation de Galle, n’a ni le statut, ni le financement ni les ressources nécessaires pour assurer la gestion générale du bien.
d) Limites et zone tampon du bien
La mission a compris que suite à une étude archéologique marine du port de Galle, qui a identifié un certain nombre de sites d’épaves, un projet d’extension de la zone tampon dans l’optique d’inclure la baie à l’est du site avait fait l’objet d’une publication officielle mais n’avait pas encore reçu de statut légal. Aucune carte montrant la zone n’a été fournie. Toutefois, un précédent projet de zone tampon qui incluait cette zone est représenté sur la carte de Galle dans la synthèse du rapport périodique incluse dans la publication ‘État de conservation des biens du patrimoine mondial dans la région Asie-Pacifique’ datant de 2003.
La mission a considéré que les zones de la baie qui contiennent ou sont susceptibles de contenir d’importants éléments archéologiques marins devraient être protégées soit par une extension du bien soit comme partie d’une zone tampon étendue.
e) Conservation générale du bien
La mission reconnaît le travail considérable qui a été entrepris afin de préserver certains bâtiments mais a également noté le manque manifeste de contrôle sur une certaine partie de ce travail qui n’a pas suivi les normes de conservation appropriées.
Une liste de 87 bâtiments devant être décrétés d’importance internationale est bloquée en raison d’objections des occupants propriétaires.
f) Plan de gestion
Un projet de plan de gestion a été remis à la mission lors de sa visite. Toutefois, la mission considère que ce plan doit faire l’objet d’un travail supplémentaire non négligeable.
Le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives considèrent qu’une nouvelle demande d’information sur les détails du projet portuaire doit être faite. L’impact éventuel sur le fonds archéologique marin de la baie est une préoccupation majeure. La mission a signalé (4.4.6) que des documents mentionnaient le naufrage de cinq navires pour le moins dans les environs du port de Galle entre 1659 et 1776, dont deux seulement, notamment le Hercules, ont été localisés. Étant donné que les épaves sont d’importants attributs matériels de la valeur universelle exceptionnelle du bien en tant que port fortifié des XVIIe-XVIIIe siècles sur une route maritime marchande, on peut soutenir qu’elles devraient être incluses dans le bien du patrimoine mondial, au lieu d’être simplement protégées par une zone tampon.
En l’absence de preuve probante de l’impact visuel des bâtiments du terrain de cricket sur les remparts du bien du patrimoine mondial, il serait préférable, à ce stade, d’attendre au lieu de demander l’enlèvement des bâtiments d’ici 2020.
Une alternative à la création d’une nouvelle autorité de gestion pour le bien du patrimoine mondial comme recommandée par la mission serait de convenablement doter en fonds et ressources la Galle Heritage Foundation, que la mission dit déjà être légalement habilitée [en vertu d’une loi de 1994] “à promouvoir la préservation, la conservation et le développement du fort de Galle ainsi que son arrière-pays historique…”. Il serait peut-être préférable d’encourager l’État partie à soutenir l’agence déjà en place, la GHF, et lui permettre (par une autre loi si nécessaire) de mettre un terme aux constructions illégales, initier des projets de conservation, assumer un rôle plus proactif avec les autres agences gouvernementales et parties prenantes et devenir une agence vis-à-vis du bien du patrimoine mondial. De plus, comme recommandé par la mission, la GHF devrait sensibiliser le public et les propriétaires, faire part d’orientations en matière de conservation et mettre en place une équipe de conservation des bâtiments afin d’entreprendre des projets et définir des normes.
Finalement, comme recommandé par la mission, face à l’augmentation du tourisme depuis la fin de la guerre civile au Sri Lanka, et le bourgeonnement consécutif des hébergements et des structures commerciales, la réalisation d’un plan de gestion et de conservation pour Galle doit être une priorité urgente.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2010
34 COM 7B.72
Vieille ville de Galle et ses fortifications (Sri Lanka) (C 451)
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-10/34.COM/7B.Add,
2. Rappelant la décision 33 COM 7B.82, adoptée à sa 33e session (Séville, 2009),
3. Note avec regret que le rapport sur l'État de conservation demandé, incluant des plans montrant la révision des limites du bien et de la zone tampon, un plan de gestion et de conservation général finalisé ou un rapport détaillé sur les intentions actuelles concernant le stade international de cricket et le projet portuaire, n'a pas été reçu ;
4. Encourage de nouveau l'État partie à envisager une extension des limites du bien du patrimoine mondial afin d'inclure le fonds archéologique marin de la baie et, s'il le veut bien, de préparer une demande de modification mineure à cet effet ;
5. Prie expressément l'État partie de revoir la zone tampon entourant la Vieille ville de Galle, ses fortifications et son fonds archéologique marin dans l'optique de protéger son cadre des impacts négatifs de tout développement futur ;
6. Encourage l'État partie à habiliter davantage (par une autre loi, si nécessaire) et soutenir la Galle Heritage Foundation afin qu'elle remplisse la mission que lui prévoit actuellement la législation vis-à-vis de Galle et en particulier du bien du patrimoine mondial;
7. Demande des détails sur le projet portuaire revu à la baisse, accompagnés d'une déclaration concernant son impact sur le fonds archéologique marin et le bien du patrimoine mondial ;
8. Demande également des informations conformément aux Orientations, paragraphe 172, sur tout projet de développement susceptible d'avoir un impact sur le bien du patrimoine mondial, y compris toute construction supplémentaire sur le terrain de cricket ;
9. Demande enfin à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d'ici le 1er février 2011, un rapport sur les progrès accomplis vis-à-vis des points susmentionnés et en particulier le plan de gestion et de conservation général finalisé, détaillant les dispositions institutionnelles se rapportant à la gestion du bien, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 35e session en 2011.
Projet de décision : 34 COM 7B.72
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-10/34.COM/7B.Add,
2. Rappelant la décision 33 COM 7B.82, adoptée à sa 33e session (Séville, 2009),
3. Note avec regret que le rapport sur l’état de conservation demandé, incluant des plans montrant la révision des limites du bien et de la zone tampon, un plan de gestion et de conservation général finalisé ou un rapport détaillé sur les intentions actuelles concernant le stade international de cricket et le projet portuaire, n’a pas été reçu ;
4. Encourage de nouveau l’État partie à envisager une extension des limites du bien du patrimoine mondial afin d’inclure le fonds archéologique marin de la baie et, s’il le veut bien, de préparer une demande de modification mineure à cet effet ;
5. Prie expressément l’État partie de revoir la zone tampon entourant la Vieille ville de Galle, ses fortifications et son fonds archéologique marin dans l’optique de protéger son cadre des impacts négatifs de tout développement futur ;
6. Encourage l’État partie à habiliter davantage (par une autre loi, si nécessaire) et soutenir la Galle Heritage Foundation afin qu’elle remplisse la mission que lui prévoit actuellement la législation vis-à-vis de Galle et en particulier du bien du patrimoine mondial ;
7. Demande des détails sur le projet portuaire revu à la baisse, accompagnés d’une déclaration concernant son impact sur le fonds archéologique marin et le bien du patrimoine mondial ;
8. Demande également des informations conformément aux Orientations, paragraphe172, sur tout projet de développements susceptible d’avoir un impact sur le bien du patrimoine mondial, y compris toute construction supplémentaire sur le terrain de cricket ;
9. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2011, un rapport sur les progrès accomplis vis-à-vis des points susmentionnés et en particulier le plan de gestion et de conservation général finalisé, détaillant les dispositions institutionnelles se rapportant à la gestion du bien, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 35e session.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.