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Parc national de Manú

Pérou
Facteurs affectant le bien en 2010*
  • Activités illégales
  • Modification du régime des sols
  • Pétrole/gaz
  • Élevage de bétail / pacage d’animaux domestiques
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents

a) Empiètement agricole ;

b) Élevage bovin ;

c) Déforestation / exploitation forestière illégale ;

d) Concessions pétrolières. 

Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2010

Montant total accordé au bien : 28 750 dollars EU (Fonds de Réponse Rapide - RRF)

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2010
Demandes approuvées : 4 (de 1987-1993)
Montant total approuvé : 80 000 dollars E.U.
1993 Technical assistance for Manu National Park (Approuvé)   20 000 dollars E.U.
1991 Contribution to a Smithsonian/Peruvian training ... (Approuvé)   20 000 dollars E.U.
1988 Contribution to Smithsonian training programme in Manu ... (Approuvé)   20 000 dollars E.U.
1987 Training course in taxonomy and biological inventories, ... (Approuvé)   20 000 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2010**
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2010

Le 2 mars 2010, l’État partie a soumis un bref rapport sur l’état de conservation du bien. Ce rapport fournit un résumé des multiples menaces qui affectent le bien, notamment l’empiètement agricole, l’élevage des bovins, la déforestation et l’exploitation illégale de la forêt ainsi que la gestion et la situation financière. 

a) Empiètement agricole

L’État partie note que l’agriculture pratiquée par les populations indigènes ne vise qu’à leur propre alimentation et qu’elle a donc un faible impact sur l’intégrité du bien. Le rapport note également que l’occupation humaine est limitée à une zone restreinte ne représentant que 2,32% de la totalité du bien, et que cette zone correspond à la « Zone d’utilisation spéciale » de la Réserve de biosphère de Manu. Cette zone est essentiellement occupée par des groupes de population indigène qui y vivaient avant l’établissement du parc national. Les principales menaces pesant sur le parc sont associées à l’expansion des terres agricoles, y compris la culture de la coca dans la zone tampon, l’augmentation du cheptel bovin, l’exploitation illégale du bois et des autres ressources de la forêt, ainsi que la chasse et la pêche illégales. Le rapport ne fournit pas d’évaluation des tendances de ces menaces et leur impact sur la conservation du bien. L’UICN a reçu des rapports l’informant que la population des communautés agricoles de Callanga est en augmentation, d’où l’accroissement du cheptel et l’extension des terres cultivées dans la région.

b) Elevage bovin

Le rapport indique que l’élevage des bovins, qui existait avant la création du parc, est limité à la zone de restauration du bien, conformément aux accords permettant de maintenir cette activité temporairement. Tandis que le rapport note que le cheptel ne peut pas être augmenté, il ne fournit pas d’information sur le nombre de têtes du cheptel, ni s’il a un impact sur l’intégrité du bien. L’UICN a reçu des rapports signalant que les zones de haute altitude du parc sont dégradées par le pacage. Le Centre du patrimoine mondial et l’UICN ont recommandé à l’État partie d’examiner la possibilité de traiter les problèmes des processus de REDD (réduction des émissions issues de la déforestation et de la dégradation) avec l’objectif à long terme d’exclure les animaux domestiques du bien et un programme de reforestation et de récupération du couvert végétal naturel dans la zone.

c) Déforestation et exploitation illégale de la forêt

L’État partie note que l’exploitation de la forêt consiste essentiellement en la collecte des troncs tombés et trainés jusqu’à la rivière Manu pendant la saison des pluies en raison de l’érosion des rives du fleuve par la montée des eaux. Le rapport indique que ces arbres sont principalement utilisés par les communautés locales vivant dans la zone tampon du parc. Toutefois, l’UICN note qu’il continue de recevoir des rapports d’abattage illégal à l’intérieur des limites du bien, en particulier celui de l’acajou.

d) Gestion et financement

Le rapport de l’État partie note que les ressources financières allouées à la gestion du parc ont augmenté de 205 719 dollars EU en 2009 à 260 221 dollars EU en 2010. Toutefois, aucune information ne dit si ces ressources suffisent à gérer le parc qui mesure plus de 1,7 million d’hectares et présente des conditions difficiles de surveillance et de patrouille. Il est également signalé que l'Etat partie est en train de mettre à jour le plan de gestion du bien et d’établir le Comité de gestion du parc, impliquant les principaux acteurs locaux et parties prenantes. Le rapport ne fournit pas d’information sur le calendrier et les dates butoires de finalisation ni de mise à jour et de mise en œuvre du plan de gestion. L’information est également fournie concernant l’effort continu des États parties du Pérou et de Bolivie en faveur du développement du Corridor Vilcabamba-Amboro qui comprend le parc national de Manu. Toutefois, aucun détail supplémentaire n’est fourni sur les activités mises en œuvre jusqu’à présent dans le cadre de cette initiative ni sur l’efficacité de ces efforts pour l’amélioration de la conservation et de la gestion du bien.

 

e) Concessions pétrolières

L’UICN note qu’elle a reçu des rapports d’exploration concernant des concessions pétrolières adjacentes au bien. Bien que l’exploitation pétrolière ne soit ni autorisée ni prévue à l’intérieur des limites du bien, l’UICN a reçu des rapports indiquant que, dans le cas d’une exploitation, un pipeline serait construit, qui pourrait traverser le bien pour rejoindre le pipeline de Camisea. Il existe aussi d’autres risques qui doivent être pris en compte concernant le bien si l’exploitation pétrolière se poursuit dans les zones adjacentes. Le Centre du patrimoine mondial et l’UICN considèrent qu’un pipeline traversant le bien affecterait négativement ses valeurs et son intégrité, et conseille vivement à l’État partie d’exclure le parc national de Manu de l’itinéraire possible d’un pipeline, de s’assurer que l’exploration et l’exploitation pétrolières dans des zones adjacentes n’affectent pas la valeur universelle exceptionnelle du bien, et de prévenir le Centre du patrimoine mondial de tout projet de cet ordre, conformément au paragraphe 172 des « Orientations ».

 

f) Extension des plantations de coca dans le parc

L’UICN a reçu des rapports signalant que les plantations illégales de coca à l’intérieur ou à proximité du parc dans la vallée de Kosnipata sont en progression, ce qui cause des inquiétudes, car cela pourrait affecter l’intégrité du bien.

 

g) Route prévue entre Boca Manu et Boca Colorado

L’UICN a reçu des rapports signalant le démarrage de la construction d’une nouvelle route entre Boca Manu et Boca Colorado. Le Centre du patrimoine mondial et l’UICN s’inquiètent des effets négatifs de cette route sur la zone tampon du bien, y compris la facilitation de l’exploitation illégale de la forêt et du braconnage qui peuvent indirectement affecter les valeurs du bien. 

Le Centre du patrimoine mondial et l’UICN continuent de recevoir des rapports concernant des activités illégales affectant la conservation du bien, en particulier l’empiètement de l’agriculture et l’exploitation illégale de la forêt. Étant donné les multiples menaces localisées affectant actuellement les valeurs du bien, le Centre du patrimoine mondial et l’UICN considère qu’une mission de suivi réactif est nécessaire pour évaluer l’état de conservation du bien et déterminer l’importance des menaces et les réponses appropriées. 

Décisions adoptées par le Comité en 2010
34 COM 7B.36
Parc national de Manú (Pérou) (N 402)

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Ayant examiné le document WHC-10/34.COM/7B,

2. Rappelant la décision 32 COM 7B.39, adoptée à sa 33e session (Séville, 2009),

3. Regrette que l'État partie n'ait pas fourni de rapport plus détaillé sur l'État de conservation du bien, en incluant la description complète des menaces signalées et de toute autre menace affectant directement et indirectement l'intégrité du bien, en même temps que sur les réponses de gestion à ces menaces, comme le demandait la décision 32 COM 7B.39 ;

4. Réitère ses inquiétudes concernant des signalements persistants de menaces pesant sur la conservation et l'intégrité du bien, y compris des incidents d'exploitation illégale de la forêt, l'empiètement agricole et l'insécurité ;

5. Exprime son inquiétude concernant les rapports sur l'exploitation pétrolière adjacente au bien et la traversée possible du bien par un pipeline, et conseille fortement à l'État partie d'exclure le parc national de Manu de l'itinéraire envisageable d'un pipeline et de prendre en considération les impacts possibles de l'exploitation pétrolière à proximité du bien du point de vue de sa valeur universelle exceptionnelle;

6. Exprime aussi son inquiétude concernant des rapports indiquant que la construction d'une nouvelle route entre Boca Manu et Boca Colorado en dehors des limites du bien a commencé, qui pourrait directement affecter la zone tampon du bien et indirectement affecter ses valeurs en facilitant l'exploitation illégale de la forêt et le braconnage ;

7. Demande à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, aussitôt qu'elles sont prêtes, des Évaluations d'impact environnemental de la route entre Boca Manu et Boca Colorado, ainsi que de toute future exploitation pétrolière à proximité du bien ;

8. Demande aussi à l'État partie d'inviter une mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial / UICN à évaluer l'État de conservation du bien ;

9. Demande enfin à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d'ici le 1erfévrier 2011, un rapport détaillé sur l'État de conservation du bien, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 35esession en 2011.

Projet de décision : 34 COM 7B.36

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Ayant examiné le document WHC-10/34.COM/7B,

2. Rappelant la décision 32 COM 7B.39, adoptée à sa 33e session (Séville, 2009),

3. Regrette que l’État partie n’aie pas fourni de rapport plus détaillé sur l’état de conservation du bien, en incluant la description complète des menaces signalées et de toute autre menace affectant directement et indirectement l’intégrité du bien, en même temps que sur les réponses de gestion à ces menaces, comme le demandait la décision 32 COM 7B.39;

4. Réitère ses inquiétudes concernant des signalements persistants de menaces pesant sur la conservation et l’intégrité du bien, y compris des incidents d’exploitation illégale de la forêt, l’empiètement agricole et l’insécurité ; 

5. Exprime son inquiétude concernant les rapports sur l’exploitation pétrolière adjacente au bien et la traversée possible du bien par un pipeline, et conseille fortement à l’État partie d’exclure le parc national de Manu de l’itinéraire envisageable d’un pipeline et de prendre en considération les impacts possibles de l’exploitation pétrolière à proximité du bien du point de vue de sa valeur universelle exceptionnelle ; 

6. Exprime aussi son inquiétude concernant des rapports indiquant que la construction d’une nouvelle route entre Boca Manu et Boca Colorado en dehors des limites du bien a commencé, qui pourrait directement affecter la zone tampon du bien et indirectement affecter ses valeurs en facilitant l’exploitation illégale de la forêt et le braconnage;

7. Demande à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, aussitôt qu’elles sont prêtes, des Évaluations d’impact environnemental de la route entre Boca Manu et Boca Colorado, ainsi que de toute future exploitation pétrolière à proximité du bien ;

8. Demande aussi à l’État partie d’inviter une mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial / UICN à évaluer l’état de conservation du bien ;

9. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2011, un rapport détaillé sur l’état de conservation du bien, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 35e session en 2011.

Année du rapport : 2010
Pérou
Date d'inscription : 1987
Catégorie : Naturel
Critères : (ix)(x)
Documents examinés par le Comité
arrow_circle_right 34COM (2010)
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* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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