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Complexe W-Arly-Pendjari

Bénin, Burkina Faso, Niger
Facteurs affectant le bien en 2024*
  • Activités illégales
  • Système de gestion/plan de gestion
  • Terrorisme
  • Élevage de bétail / pacage d’animaux domestiques
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Projet d'exploitation du phosphate (problème résolu)
  • Projet de barrage (problème résolu)
  • Absence de suivi de la mise en œuvre du plan de gestion
  • Transhumance
  • Insécurité
  • Braconnage
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2024

Montant total accordé : 40 000 dollars EU du Fond d’intervention d’urgence (RRF) en 2022 ; 247 870 dollars EU du gouvernement de la Norvège en 2020-2024

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2024
Demandes approuvées : 5 (de 1997-2012)
Montant total approuvé : 135 440 dollars E.U.
2012 Préparation de la proposition d’inscription du Parc ... (Approuvé)   29 990 dollars E.U.
2002 Confection des plaques de commémoration de 2 sites ... (Approuvé)   450 dollars E.U.
1998 Strengthening Management Capacity of "W" National Park ... (Approuvé)   45 000 dollars E.U.
1997 Purchase of Equipment for W National Park (Approuvé)   50 000 dollars E.U.
1997 Equipment for W National Park (Approuvé)   10 000 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2024**

Mission UNESCO/RAMSAR, 8-22 mai 2004 ; mission de suivi réactif du Centre du patrimoine mondial, 17-22 janvier 2022.

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2024

Le 29 janvier 2024, les États parties du Bénin, du Burkina Faso et du Niger ont soumis un rapport conjoint sur l’état de conservation du bien, disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/749/documents , communiquant les informations suivantes :

  • Les gestionnaires du bien dans les trois États parties ont entrepris plusieurs initiatives depuis 2022 visant à rétablir leur contrôle sur l’ensemble de sa superficie ;
  • En plus du suivi biannuel des guépards et léopards effectué par camera-piège, les drones ainsi que les patrouilles mixtes avec les Forces de Défense et de Sécurité permettent de collecter des informations en continue sur l’état de la faune en attendant la réalisation de l’inventaire aérien biannuel à l’échèle du bien prévu pour 2023 mais reporté pour 2024 en raison de la situation sociopolitique dans la région ;
  • Des avancées notables ont été faites dans la mise en œuvre des recommandations de la mission de suivi réactif de 2022 notamment : l’adoption des plans de sécurisation, de réhabilitation et de développement des parcs nationaux d’Arly et du W (Burkina Faso), la systématisation des études d'impact environnemental et social (EIES) des projets de construction d’infrastructures à l’intérieur et dans la périphérie du bien, la mise sur pied d’un programme spécial de suivi du damalisque, du bubale et du cobe Defassa dans la composante béninoise du bien, le Système d’Alerte Précoce Multirisques en cours d’opérationnalisation, la soumission au Centre du patrimoine mondial, de la carte topographique du bien et de sa zone tampon et le balisage des couloirs de transhumance au Bénin;
  • Plusieurs initiatives ont été entreprises en vue de renforcer le dispositif de financement durable du bien notamment : l’élaboration de la Stratégie de Mobilisation des Ressources du plan d’adaptation aux changements climatiques (PACC-WAP), la consolidation de la Fondation des Savanes Ouest-Africaines (FSOA) et les soutiens financiers de la banque allemande de développement (KFW) et l’Agence Française de Développement (AFD);
  • A la suite du Conseil des Ministres (juin 2023), une dotation annuelle de 25 millions de FCFA (environ 40 000 dollars EU) par pays a été adopté à compter de 2024 au titre du fonctionnement du Secrétariat Exécutif du Complexe W-Arly-Pendjari (SE-WAP) dont le siège est hébergé par le Niger ;
  • Un Fonds renouvelable « Crédits Verts Adapt-WAP » pour la diversification des activités génératrices de revenus des communautés riveraines du bien a été créé ;
  • L’Etat partie du Niger soumettra à nouveau une demande de modification mineure des limites du bien dans la composante nigérienne en janvier 2024. Une demande de modification mineure des limites du bien dans la composante béninoise sera soumise très prochainement ;
  • Plusieurs projets à l’intérieur et aux alentours du bien se trouvant à divers stades d’avancement ont fait l’objet des EIES notamment : la construction d’un oléoduc entre le Niger et le Bénin, l’aménagement et de bitumage de la route Banikoara – Kérémou - Frontière du Burkina-Faso et la réhabilitation de la base vie de la Tapoa dans le parc du W (Niger) ;

Dans leur correspondance du 21 novembre 2023 et 25 janvier 2024, les États parties ont invité le Centre du patrimoine mondial et l’UICN à réaliser la mission conjointe du suivi réactif dans le bien en février 2024.

Le 1er février 2024, l’État partie du Niger a soumis une proposition de modification mineure des limites du bien pour la création d’une zone tampon, avec le soutien du Burkina Faso et du Bénin.

Le 2 février 2024, le Centre du patrimoine mondial a contacté le service de sécurité des Nations Unies au Burkina Faso, afin de vérifier la faisabilité des itinéraires proposés par les États parties et les éventuels besoins de sécurité pour l’organisation efficace de la mission. Le 9 avril 2024, le responsable de la sécurité des Nations Unies au Burkina Faso a informé le Centre du patrimoine mondial qu’il ne pourra donner une réponse précise qu’après avoir pris attache avec les autorités militaires, eu égard à la situation qui prévaut actuellement dans le parc du W.   

Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2024

La situation sécuritaire dans la zone dite des trois frontières chevauchant le bien demeure très fragile à cause de la présence des groupes armés. A ce défi sécuritaire viennent s’ajouter d’autres difficultés liées à la situation dans la région et au Niger en particulier.

Les évènements violents persistent aussi bien à l’intérieur qu’en périphérie du bien, malgré le fait que les États parties ont entrepris plusieurs initiatives aussi bien au niveau local, national et sous-régional pour rétablir leur contrôle effectif sur l’ensemble du bien et de sa zone d’influence. Il est recommandé que le Comité déplore la persistance de l’insécurité dans la région et encourage les États parties à poursuivre leurs efforts afin de parvenir à une restauration de la sécurité, et de fournir des données précises de la couverture du bien par la surveillance ainsi que son efficacité.

Les efforts considérables déployés par les États parties et les progrès significatifs dans la mise en œuvre des recommandations de la mission de suivi réactif de 2022 sont appréciés. Bien qu’il soit précoce d’évaluer les impacts de la mise en œuvre de ces recommandations, le Comité devrait accueillir favorablement ces progrès et encourager les États parties à poursuivre cette dynamique pour parvenir à la mise en œuvre des recommandations dans leur entièreté.

Bien que les inventaires aériens se soient poursuivis, il est recommandé de réitérer la demande de réaliser des recensements aériens de manière régulière dans toutes les composantes du bien en utilisant une même méthodologie permettant la comparaison des résultats et par conséquent l’identification de tendances de populations fauniques. 

Rappelant l'observation de la mission de 2022 selon laquelle le projet de translocation des antilopes avait été mis en œuvre malgré les réserves du Groupe spécialiste des antilopes de la Commission de survie des espèces de l'UICN (SSC), il est recommandé de solliciter des informations supplémentaires concernant ce projet et celui de translocation supplémentaire prévu entre les parcs nationaux de Pendjari et du W au Bénin rapporté par la mission de 2022, et que tous les projets de translocation d'espèces soient réalisés conformément aux normes internationales.

Les avancées significatives des États parties dans l’opérationnalisation du SE-WAP sont à féliciter. Il est recommandé de poursuivre la mise en place des organes de gouvernance et mettre à disposition davantage de moyens techniques et financiers pour assurer son fonctionnement optimal sur le long-terme. 

Le rapport préliminaire d’EIES du projet d’oléoduc traversant à 38 km de la zone tampon de la composante béninoise du bien révèle plusieurs impacts négatifs significatifs à toutes les phases du projet sur la faune et la flore sur tout son tracé. Cependant, une évaluation du rapport préliminaire d’EIES par l’UICN montre que l’analyse spécifique des potentiels impacts négatifs du projet sur les attributs de la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien n’a pas été abordée. Il est regrettable que l’EIES pour ce projet n’ait pas été soumis au Centre du patrimoine mondial avant que la décision définitive de sa mise en œuvre soit prise, conformément aux Orientations. Notant que le projet est déjà en phase d’exploitation depuis novembre 2023, il est recommandé aux États parties de fournir des informations détaillées concernant le tracé de l’oléoduc vis-à-vis du bien ainsi que concernant les mesures prises pour éviter tout impact négatif potentiel ainsi que les mesures prises en prévision d’accidents éventuels afin d’éviter des dégâts de pollution et d’incendies.  

Il est noté avec préoccupation que le projet de bitumage de la route Banikoara - Kérémou – Frontière du Burkina-Faso traverse le Parc du W au Bénin, et que ce tracé existant a été choisi plutôt qu'une alternative plus éloignée du bien pour des raisons économiques. L'UICN note que le rapport d'évaluation environnementale ne présente pas des tracés alternatifs et conclut que le projet présente des impacts potentiels négatifs significatifs sur le sol, la végétation, les eaux souterraines et l'air le long du tracé du projet, et que les impacts cumulatifs du bitumage de la route sur les caractéristiques de la VUE n'ont pas été suffisamment pris en compte notamment les collisions avec la faune, l’augmentation du braconnage, la pollution sonore, et la fragmentation des habitats fauniques, ainsi que de potentiels impacts sur la composante burkinabé du bien, contiguë au Parc W au Bénin. Notant que le projet est déjà en phase de mise en œuvre, il est recommandé de demander un arrêt des travaux et aux États parties de fournir au Centre du patrimoine mondial des informations détaillées concernant les mesures prises pour éviter tout impact négatif sur la VUE du bien aussi bien avant toute décision de continuer la mise en œuvre du projet.

Il est pris bonne note de la soumission de la demande de modification mineure des limites du bien dans la composante nigérienne, et qu’une initiative similaire est en cours pour modifier les limites du bien dans la composante béninoise afin de renforcer sa protection. Il est positif que des progrès supplémentaires aient été réalisés pour renforcer le mécanisme de financement durable du bien. Il est recommandé d'accueillir favorablement et d'encourager le soutien technique et financier continu des partenaires afin d'assurer un financement durable à long terme du bien.

Dans sa Décision 45 COM 7B.3, le Comité du patrimoine mondial avait demandé aux Etats parties d’inviter une nouvelle mission de suivi réactif pour évaluer les mesures engagées par les États parties pour restaurer la sécurité et renforcer la gestion du bien, et pour déterminer si la VUE est toujours sujette à une mise en péril. Il est apprécié que les États parties aient invité, par correspondances du 21 novembre 2023 et du 25 janvier 2024, le Centre du Patrimoine Mondial et l’UICN à réaliser la nouvelle mission conjointe du suivi réactif. La réponse du responsable de la sécurité des Nations Unies au Burkina Faso, en date du 9 avril 2024, à la correspondance du Centre du patrimoine mondial du 2 février 2024, est notée. Il est recommandé que le Comité invite le Centre du patrimoine mondial et l’UICN à effectuer la mission dès que les conditions sécuritaires le permettront dans les pays concernés.

Décisions adoptées par le Comité en 2024
46 COM 7B.56
Complexe W-Arly-Pendjari (Bénin, Burkina Faso, Niger) (N 749bis)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/24/46.COM/7B.Add,
  2. Rappelant la décision 45 COM 7B.3 adoptée lors de sa 45esession élargie (Riyad, 2023),
  3. Déplore la persistance de l’insécurité dans la région du bien marquée par la présence des groupes armés, accueille favorablement les efforts entrepris par les États parties pour rétablir leur contrôle effectif sur l’ensemble de la superficie du bien et de sa zone d’influence, et les encourage à poursuivre leurs efforts afin de parvenir à une restauration de la sécurité dans la zone du bien ;
  4. Accueille également favorablement les progrès réalisés par les États parties et leurs partenaires techniques et financiers en collaboration avec les communautés locales dans la mise en œuvre de certaines mesures correctives de la mission de suivi réactif de 2022, malgré le contexte sécuritaire difficile dans la région, et en appelle aux États parties de poursuivre cette dynamique pour parvenir à la mise en œuvre de ces recommandations dans leur entièreté pour une protection et une gestion efficaces du bien et de fournir des données précises de la couverture du bien par la surveillance ainsi que son efficacité ;
  5. Remercie les partenaires techniques et financiers qui soutiennent la conservation du bien ainsi que la mise en œuvre des recommandations de la mission de suivi réactif de 2022, et réitère son appel à la communauté internationale pour soutenir davantage les efforts des États parties, afin d’assurer un financement durable du bien ;
  6. Prend note de la mise sur pied d’un programme spécial de suivi écologique de certaines espèces emblématiques dans la composante béninoise du bien, et réitère sa demande aux États parties de réaliser des recensements aériens de manière régulière dans toutes les composantes du bien, en utilisant une même méthodologie permettant la comparaison des résultats et par conséquent l’identification de tendances de populations fauniques dès que la situation sécuritaire le permet et d’inclure ces données dans les rapports soumis au Centre du patrimoine mondial ;
  7. Note avec préoccupation que le projet de translocation d’antilopes entre le Parc de la Pendjari au Benin et la Réserve naturelle de Chinko en République centrafricaine ait été réalisé malgré les réserves du groupe de spécialistes des antilopes de la Commission de la sauvegarde des espèces (AfrASG CSE) de l'UICN, exprime son inquiétude qu’un autre projet de translocation était planifié entre le Parc national de la Pendjari et le Parc national du W du Bénin au moment de la mission de 2022, et demande également aux États parties de fournir au Centre du patrimoine mondial un état des lieux de ces projets et de mettre en œuvre des mesures rigoureuses de gestion à long terme des risques qui peuvent être associés à l’introduction de la translocation d’espèces de faune dans le bien ;
  8. Regrette que les évaluations d’impact environnemental et social (EIES) pour le projet d’oléoduc entre le Niger et le Bénin et le projet routier Banikoara – Kérémou - Frontière du Burkina-Faso n’aient pas été transmises au Centre du patrimoine mondial avant le début des opérations, conformément au paragraphe 172 des Orientations et rappelle que tout projet d’envergure dans les limites du bien, sa zone tampon et le cadre plus large doit être soumis à une EIES, y compris une évaluation spécifique des impacts négatifs potentiels sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, suivant le Guide et boîte à outils pour les évaluations d’impact dans un contexte de patrimoine mondial et soumis au Centre du patrimoine mondial pour évaluation par l’UICN avant d’être approuvé ;
  9. Notant que le projet de l’oléoduc est déjà en phase d’exploitation depuis novembre 2023, exprime sa préoccupation au sujet des impacts potentiels du projet sur la VUE du bien comme indiqué par l’évaluation du rapport d’EIES, et demande en outre aux États parties de fournir des informations supplémentaires détaillées sur les mesures planifiées pour préserver la VUE du bien ainsi que les mesures prises en prévision d’accidents éventuels afin d’éviter des dégâts de pollution et d’incendies ;
  10. Notant également que le projet routier est déjà en cours de mise en œuvre, exprime sa préoccupation concernant d’importants impacts négatifs potentiels sur la VUE du bien identifiés dans le rapport d’EIES, ainsi que l’absence d’information concernant les impacts du projet dans sa continuité à travers le parc W du Burkina Faso, demande par ailleurs de suspendre sans delais la mise en œuvre du projet et que les États parties fournissent au Centre du patrimoine mondial des informations détaillées concernant les mesures prises pour éviter tout impact négatif sur la VUE du bien aussi bien dans la composante béninoise que burkinabé, avant toute décision de continuer la mise en œuvre du projet ;
  11. Prend note de la soumission de la demande de modification mineure des limites du bien dans sa composante nigérienne pour la création d’une zone tampon, et encourage également les États parties à soumettre la demande de modification mineure des limites du bien dans sa composante béninoise afin de renforcer sa protection d’ici le 1er février 2025 pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 47esession ;
  12. Demande en outre que la mission de suivi réactif demandé par le Comité dans sa Décision 45 COM 7B.3 pour évaluer les mesures engagées par les États parties pour restaurer la sécurité, renforcer la gestion du bien et déterminer si la VUE est toujours sujette à une mise en péril soit entreprise dès que les conditions de sécurité le permettront dans les pays concernés ;
  13. Demande enfin aux États parties de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2025, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des recommandations ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 47e session, considérant que les besoins urgents de ce bien en matière de conservation nécessitent une large mobilisation pour préserver sa VUE, y compris une possible inscription sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
Projet de décision : 46 COM 7B.56

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/24/46.COM/7B.Add,
  2. Rappelant la décision 45 COM 7B.3, adoptée lors de sa 45esession élargie (Riyad, 2023),
  3. Déplore la persistance de l’insécurité dans la région du bien marquée par la présence des groupes armés, accueille favorablement les efforts entrepris par les États parties pour rétablir leur contrôle effectif sur l’ensemble de la superficie du bien et de sa zone d’influence, et les encourage à poursuivre leurs efforts afin de parvenir à une restauration de la sécurité dans la zone du bien ;
  4. Accueille également favorablement les progrès réalisés par les États parties et leurs partenaires techniques et financiers en collaboration avec les communautés locales dans la mise en œuvre de certaines mesures correctives de la mission de suivi réactif de 2022, malgré le contexte sécuritaire difficile dans la région, et demande aux États parties de poursuivre cette dynamique pour parvenir à la mise en œuvre de ces recommandations dans leur entièreté pour une protection et une gestion efficaces du bien et de fournir des données précises de la couverture du bien par la surveillance ainsi que son efficacité ;
  5. Remercie les partenaires techniques et financiers qui soutiennent la conservation du bien ainsi que la mise en œuvre des recommandations de la mission de suivi réactif de 2022, et réitère son appel à la communauté internationale pour soutenir davantage les efforts des États parties, afin d’assurer un financement durable du bien ;
  6. Prend note de la mise sur pied d’un programme spécial de suivi écologique de certaines espèces emblématiques dans la composante béninoise du bien, et réitère sa demande aux États parties de réaliser des recensements aériens de manière régulière dans toutes les composantes du bien, en utilisant une même méthodologie permettant la comparaison des résultats et par conséquent l’identification de tendances de populations fauniques dès que la situation sécuritaire le permet et d’inclure ces données dans les rapports soumis au Centre du patrimoine mondial ;
  7. Note avec préoccupation que le projet de translocation d’antilopes entre le Parc de la Pendjari au Benin et la Réserve naturelle de Chinko en République centrafricaine ait été réalisé malgré les réserves du groupe de spécialistes des antilopes de la Commission de la sauvegarde des espèces (AfrASG CSE) de l'UICN, s’inquiète qu’un autre projet de translocation était planifié entre le Parc national de la Pendjari et le Parc national du W du Bénin au moment de la mission de 2022, et demande également aux États parties de fournir au Centre du patrimoine mondial un état des lieux de ces projets et de mettre en œuvre des mesures rigoureuses de gestion à long terme des risques qui peuvent être associés à l’introduction de la translocation d’espèces de faune dans le bien ;
  8. Regrette que les évaluations d’impact environnemental et social (EIES) pour le projet d’oléoduc entre le Niger et le Bénin et le projet routier Banikoara – Kérémou - Frontière du Burkina-Faso n’aient pas été transmises au Centre du patrimoine mondial avant le début des opérations, conformément au paragraphe 172 des Orientations et rappelle que tout projet d’envergure dans les limites du bien, sa zone tampon et le cadre plus large doit être soumis à une EIES, y compris une évaluation spécifique des impacts négatifs potentiels sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, suivant le Guide et boîte à outils pour les évaluations d’impact dans un contexte de patrimoine mondial et soumis au Centre du patrimoine mondial pour évaluation par l’UICN avant d’être approuvé;
  9. Notant que le projet de l’oléoduc est déjà en phase d’exploitation depuis novembre 2023, exprime sa préoccupation au sujet des impacts potentiels du projet sur la VUE du bien comme indiqué par l’évaluation du rapport d’EIES, et demande en outre aux États parties de fournir des informations supplémentaires détaillées sur les mesures planifiées pour préserver la VUE du bien ainsi que les mesures prises en prévision d’accidents éventuels afin d’éviter des dégâts de pollution et d’incendies ;
  10. Notant également que le projet routier est déjà en cours de mise en œuvre, exprime sa préoccupation concernant d’importants impacts négatifs potentiels sur la VUE du bien identifiés dans le rapport d’EIES, ainsi que l’absence d’information concernant les impacts du projet dans sa continuité à travers le parc W du Burkina Faso, demande par ailleurs de suspendre sans delais la mise en œuvre du projet et que les États parties fournissent au Centre du patrimoine mondial des informations détaillées concernant les mesures prises pour éviter tout impact négatif sur la VUE du bien aussi bien dans la composante béninoise que burkinabé, avant toute décision de continuer la mise en œuvre du projet ;
  11. Prend note de la soumission de la demande de modification mineure des limites du bien dans sa composante nigérienne pour la création d’une zone tampon, et encourage également les États parties à soumettre la demande de modification mineure des limites du bien dans sa composante béninoise afin de renforcer sa protection d’ici le 1er février 2025 pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 47esession ;
  12. Demande en outre que la mission de suivi réactif demandé par le Comité dans sa Décision 45 COM 7B.3 pour évaluer les mesures engagées par les États parties pour restaurer la sécurité, renforcer la gestion du bien et déterminer si la VUE est toujours sujette à une mise en péril soit entreprise dès que les conditions de sécurité le permettront dans les pays concernés ;
  13. Demande enfin aux États parties de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2025, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des recommandations ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 47e session, considérant que les besoins urgents de ce bien en matière de conservation nécessitent une large mobilisation pour préserver sa VUE, y compris une possible inscription sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
Année du rapport : 2024
Burkina Faso Bénin Niger
Date d'inscription : 1996
Catégorie : Naturel
Critères : (ix)(x)
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2024) .pdf
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* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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