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Nan Madol : centre cérémoniel de la Micronésie orientale

Micronésie (États fédérés de)
Facteurs affectant le bien en 2024*
  • Cadre juridique
  • Erosion et envasement / dépôt
  • Impacts des activités touristiques / de loisirs des visiteurs
  • Système de gestion/plan de gestion
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Absence d'un cadre juridique (loi LB392 pas encore adoptée ni mise en œuvre)
  • Système de gestion/Plan de gestion (système de gestion pas assez élargi ; absence d'une stratégie de préparation aux risques ainsi que d'une stratégie touristique complète au sein du plan de gestion)
  • Érosion et envasement/dépôt (nécessité de procéder au dévasement des voies navigables, sans mettre en péril des vestiges culturels éventuels dans le fond marin)
Menaces pour lesquelles le bien a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril
  • Système de gestion/ Plan de gestion
  • Activités de gestion (Prolifération de la végétation ; effondrements des ouvrages en pierre)
  • Tempêtes (Effets liés aux ondes de tempêtes)
  • Érosion et envasement / dépôt
Etat de conservation souhaité pour le retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril

En cours de rédaction

Mesures correctives pour le bien

En cours d'identification

Calendrier pour la mise en œuvre des mesures correctives

En cours d'identification

Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2024

Montant total accordé : 120 000 dollars EU pour la préparation d’un dossier de proposition d’inscription et d’un plan de gestion pour Nan Madol, financé par le Fonds-en-dépôt UNESCO/Japon. 26 232 dollars EU pour un soutien technique à Nan Madol, Micronésie (Liste du patrimoine mondial en péril) du Fonds-en-dépôt UNESCO/Pays-Bas

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2024
Demandes approuvées : 1 (de 2017-2017)
Montant total approuvé : 30 000 dollars E.U.
2017 Initial non-invasive clearing of vegetation overgrowth ... (Approuvé)   30 000 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2024**

Janvier 2018 : missions conjointes de suivi réactif du Centre du patrimoine mondial/ICOMOS

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2024

Le 14 février 2024, l'État partie a soumis un rapport sur l'état de conservation du bien, disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/1503/documents/, présentant les informations suivantes :

  • Les frontières de Pohnpei ont rouvert en octobre 2022, ce qui a permis l’avancement des activités de protection de la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, mais les perspectives offertes par un autre projet de développement ont limité la disponibilité des travailleurs ;
  • Financée par le « Programme d'assistance technique » (PAT) de l'Office américain des affaires insulaires (ministère de l'Intérieur) et l'autorité touristique de l'État de Pohnpei, l'élimination de la végétation a progressé et s’est concentrée sur cinq îlots et le canal. Des fonds pour poursuivre la gestion de la végétation ont été obtenus auprès du Service des forêts des États-Unis, dont l’expert arboricole a prodigué des conseils sur l'élimination des arbres envahissants ;
  • Des travaux supplémentaires sont nécessaires pour éliminer boue et excès de sédiments dans les canaux. La croissance des mangroves et des algues dans le lagon près de l'îlot de Pahnwi est un nouveau problème. S’il a été suggéré de reconstruire les structures en pierre, cette idée n'a pas été retenue en raison de leur caractère sacré et de difficultés d'ordre pratique. Un plan provisoire a été préparé pour une promenade à travers les mangroves jusqu'à Nan Dowas ;
  • La loi LB392, qui protégerait le bien et établirait le Nan Madol Trust, n'a pas été adoptée et un atelier visant à faire progresser la législation doit encore avoir lieu, mais les coutumes, les traditions et le système sociopolitique de Pohnpei continuent d'être respectés ;
  • Le gestionnaire du bien envisagé n'a pas été nommé, en attente de recettes provenant des visiteurs étrangers, mais un agent administratif agit en cette qualité ;
  • Le Plan directeur pour la conservation durable du bien, le Plan de gestion du site et le Plan de tourisme durable ont été préparés mais ne sont pas officiellement adoptés, compte tenu des dispositions à prendre pour le Nan Madol Historic Preservation Trust and Board ;
  • Le centre d'accueil des visiteurs est achevé, grâce à un financement du Japon, du Congrès des États fédérés de Micronésie (EFM) et de l'Office du tourisme de Pohnpei, et la conception et la production des expositions du centre d'accueil ont été rendues possibles par l’« Ambassadors Fund for Cultural Preservation Large Grant Program » du département d'état des États-Unis, le gouvernement national des EFM, la Division des ressources et du développement de l'État de Pohnpei et le Fonds de préservation historique du Service des parcs nationaux des États-Unis. Des activités ont été menées par le gouvernement de l'État de Pohnpei, le Bureau des archives nationales, de la culture et de la préservation historique des EFM (FSM NACH) et la Fondation pour la recherche et la gestion des sites culturels (CSRM). Cependant, il n'a pas encore ouvert ses portes ;
  • Le complexe touristique de l'île de Nahnningi, situé dans la zone tampon du bien, continue d'être construit, avec notamment la mise en chantier d'une maison de réunion/centre de conférence, malgré une demande d'arrêt des travaux. Les points soulevés lors d'un examen technique de l'ICOMOS en 2019 n'ont pas été traités. Une évaluation d'impact sur le patrimoine (EIP) est en cours ;
  • La méthodologie des EIP sera élaborée par le FSM NACH ;
  • L'État de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR) n'a pas encore été rédigé, mais l'État partie comprend que quatre points mettent Nan Madol en péril et doivent être traités dans la procédure relative à l'état de conservation souhaité, à savoir (1) Érosion et envasement/ sédimentation, (2) Impacts du tourisme/des visiteurs/des loisirs, (3) Cadre juridique, et (4) Systèmes de gestion/plan de gestion. De brefs commentaires ont été formulés sur chacun de ces points.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2024

Des progrès ont été réalisés vis-à-vis des mesures visant à gérer le bien et à protéger les attributs qui soutiennent sa VUE, notamment l'élimination de la végétation envahissante et menaçante, avec le soutien du Service des forêts des États-Unis, de l'Office américain des affaires insulaires (ministère de l'Intérieur) et de l'autorité touristique de l'État de Pohnpei. Néanmoins, le taux de détérioration reste préoccupant et la gestion de la végétation, le curage des canaux et un système de suivi de la santé des zones de mangroves nécessitent une mise en œuvre et des ressources continues. La réalisation du centre d'accueil des visiteurs, avec le soutien du gouvernement japonais, est favorablement accueillie et devrait contribuer à la qualité de l'expérience des visiteurs.

La collaboration continue avec la CSRM est d’une grande utilité et la préparation du Plan directeur pour une conservation durable, du Plan de gestion du site et du Plan de tourisme durable sont des réalisations importantes qui sont malheureusement amoindries par le fait que les processus politiques et organisationnels ont empêché leur adoption formelle. Il est recommandé que le Comité demande à l'État partie de rendre compte des avancées réalisées dans la mise en œuvre de ces documents importants.

Le système de protection juridique du bien n'est pas encore en place, malgré les garanties précédemment données par l'État partie. L'adoption de la loi LB392, qui protégerait le bien et établirait le Nan Madol Trust, est en suspens depuis que le bien a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial et sur la Liste du patrimoine mondial en péril en 2016. Le poste crucial de « gestionnaire du bien » reste vacant en dépit d'engagements répétés.

Il est très préoccupant que les travaux de construction d'un complexe touristique sur l'île de Nahnningi, dans la zone tampon du bien, se soient poursuivis et aient été étendus pour inclure un centre de réunion/conférence, malgré la demande de l'État partie de cesser les travaux. Les travaux relatifs à ce projet devraient être interrompus et l'ensemble du projet revu après réalisation d'une EIP préparée conformément au Guide et boîte à outils pour les évaluations d'impact dans un contexte de patrimoine mondial. Le fait que ce projet ait été poursuivi en dépit des importantes préoccupations soulevées dans l'examen technique de l'ICOMOS de 2019, d'une décision spécifique du Comité et de la propre demande de l'État partie, remet en question l'efficacité du système de protection du bien, qui fait partie de sa VUE.

Les menaces actuelles, avérées et potentielles, qui pèsent sur les attributs qui sous-tendent la VUE du bien, et l'absence persistante d'un projet de DSOCR avec mesures correctives associées, suggèrent qu'un soutien supplémentaire est nécessaire. Il est par conséquent suggéré que l'élaboration du DSOCR soit initiée à distance par le biais d'une collaboration entre le Centre du patrimoine mondial, les Organisations consultatives et les représentants de l'État partie, dans le but de le présenter, ainsi que les mesures correctives correspondantes, à la 47e session du Comité. Une fois que le DSOCR aura été adopté et que les mesures correctives auront été mises en œuvre, il pourra être opportun d'envisager une future mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS pour passer en revue l'état de conservation du bien.

Nan Madol : Centre cérémoniel de la Micronésie orientale reste soumis à un danger avéré et potentiel et devrait demeurer sur la Liste du patrimoine mondial en péril.

Décisions adoptées par le Comité en 2024
Projet de décision : 46 COM 7A.39

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/24/46.COM/7A,
  2. Rappelant la Décision 45 COM 7A.53 adoptée à sa 45e session élargie (Riyad, 2023),
  3. Accueille avec satisfaction l'avancement de certaines mesures de gestion du bien et protection de sa valeur universelle exceptionnelle (VUE), notamment élimination de la végétation envahissante et menaçante, réalisation du centre d'accueil des visiteurs avec le soutien des gouvernements du Japon et des États-Unis d'Amérique, et préparation du Plan directeur pour la conservation durable du bien, du Plan de gestion du site et du Plan de tourisme durable, avec le soutien de la Fondation pour la recherche et la gestion des sites culturels (CSRM), accueille favorablement le soutien apporté aux travaux de conservation passés et futurs par le Service des forêts des États-Unis, le programme d'assistance technique (TAP) de l'Office américain des affaires insulaires (ministère de l'intérieur) et l'autorité touristique de l'État de Pohnpei, et demande à l'État partie de rendre compte du processus et des mesures prises pour adopter et mettre en œuvre les trois plans susmentionnés ;
  4. Note avec inquiétude que seuls des progrès limités ont été réalisés dans les réponses apportées aux points essentiels à l'état de conservation du bien, notamment la protection statutaire, l’adoption du système de gestion proposé pour le bien et la nomination d'un gestionnaire du bien, malgré les assurances précédemment données par l'État partie, la fin des restrictions de voyage et aux frontières découlant de la pandémie de COVID-19, et les demandes antérieures du Comité ; et par conséquent réitère sa précédente demande à l'État partie d’examiner et d’apporter une réponse aux points précédemment identifiés comme hautement prioritaires, notamment :
    1. Poursuivre la mise en œuvre des mesures de gestion de la végétation et défricher les mangroves des canaux principaux,
    2. Nommer et inscrire dans la durée la fonction de « gestionnaire du bien »,
    3. Finaliser et approuver la Loi LB392 pour garantir une protection juridique essentielle au bien et instaurer le Nan Madol Trust ou une autorité de gestion appropriée pour Nan Madol,
    4. Adopter le Plan directeur pour la conservation durable du site du patrimoine mondial de Nan Madol, le Plan de gestion du site et le Plan de tourisme durable,
    5. Mettre en place la méthodologie des évaluations d'impact sur le patrimoine (EIP) conformément au Guide et boîte à outils pour les évaluations d'impact dans un contexte de patrimoine mondial, comme élément du système de gestion,
    6. Préparer et soumettre un projet d'état de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR), un ensemble de mesures correctives et un calendrier pour leur mise en œuvre, en consultation avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives ;
  5. Réaffirme également son inquiétude quant au fait que le développement d'un projet de complexe touristique sur l'île de Nahnningi, dans la zone tampon du bien, s'est poursuivi et étendu pour inclure un nouveau centre de réunion/conférence, malgré une demande d'arrêt des travaux et avant qu'une EIP n'ait été préparée, et que les points soulevés dans l'examen technique de l'ICOMOS de 2019 n'ont pas été traités, et réitère en outre sa demande auprès de l'État partie pour qu'il veille à ce que la construction soit arrêtée et une EIP préparée, conformément au Guide susmentionné, et transmise au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives avant que les travaux ne reprennent ;
  6. Renouvelle en outre sa demande à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, conformément aux paragraphes 172 et 118bis des Orientations, des informations détaillées sur tous les projets proposés et en cours, notamment EIP réalisées conformément au Guide susmentionné, pour examen par les Organisations consultatives avant approbation et/ou mise en œuvre de tout projet, notamment la construction de nouvelles promenades, et programmes de conservation significatif ;
  7. Considère que la VUE du bien reste soumise à des dangers aussi bien avérés que potentiel dus : à un système de protection et de gestion inadéquat, notamment l’absence de législation promise depuis longtemps et d’un plan de gestion adopté ; aux impacts physiques et biologiques, notamment prolifération de la végétation et effondrement des constructions en pierre ; aux effets des ondes de tempête ; à l’érosion et l’envasement / la sédimentation ; et aux impacts de la fréquentation ;
  8. Demande également à l'État partie d’initier l'élaboration à distance du DSOCR, d'un ensemble de mesures correctives et d'un calendrier d'exécution en collaboration avec le Centre du patrimoine mondial, les Organisations consultatives et les représentants de l'État partie, dans le but de présenter le DSOCR et les mesures correctives correspondantes à la 47e session du Comité;
  9. Demande en outre à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2025, un rapport actualisé sur l'état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 47e session ;
  10. Décide de maintenir Nan Madol : centre cérémoniel de la Micronésie orientale (Micronésie (États fédérés de)) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
Année du rapport : 2024
Micronésie (États fédérés de)
Date d'inscription : 2016
Catégorie : Culturel
Critères : (i)(iii)(iv)(vi)
Liste en péril (dates) : 2016-présent
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2024) .pdf
arrow_circle_right 46COM (2024)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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