Faites une recherche à travers les informations du Centre du patrimoine mondial.

i
ii
iii
iv
v
vi
vii
viii
ix
x

Le centre historique d’Odesa

Ukraine
Facteurs affectant le bien en 2024*
  • Cadre juridique
  • Guerre
  • Système de gestion/plan de gestion
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
Facteurs affectant le bien identifiés au moment de l'inscription :
  • Guerre
  • Zone tampon
  • Cadre juridique
  • Plan de gestion

      Menaces pour lesquelles le bien a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril
      • Guerre
      Etat de conservation souhaité pour le retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril

      Pas encore rédigé

      Mesures correctives pour le bien

      Pas encore identifiées 

      Calendrier pour la mise en œuvre des mesures correctives

      Pas encore identifié

      Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2024
      • Projet de fonds-en-dépôt UNESCO-Japon « Réponse d’urgence pour le patrimoine mondial et les biens culturels : évaluation des dommages et protection » (4 065 000 dollars EU en 2023), dont Odesa bénéficie en partie
      • Projet de fonds-en-dépôt UNESCO-Japon « Préserver le patrimoine culturel en Ukraine : Renforcement de la surveillance, de la réponse d’urgence et de la préparation sur les sites du patrimoine culturel et naturel endommagés en Ukraine, y compris le bien du patrimoine mondial Centre historique Odesa » (5 899 270 dollars EU en 2024), dont Odesa bénéficie en partie
      • Projet de fonds-en-dépôt UNESCO-Italie « Fourniture urgente d’un toit de protection pour la cathédrale de la Transfiguration » : 530.000 dollars EU (en 2024)
      • Fonds d’urgence pour le patrimoine : 416 350 dollars EU (2023-2024)
      • Fondation de l’ambassadeur de bonne volonté de l’UNESCO Marc Ladreit de Lacharrière : 192 600 dollars EU (en 2024)
      • Fonds du patrimoine mondial (ligne budgétaire pour les biens sur la Liste du patrimoine mondial en péril) : 30 000 dollars EU (en 2024)
      Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2024
      Demandes approuvées : 0
      Montant total approuvé : 0 dollars E.U.
      Missions sur le bien jusqu'en 2024**
      Néant
      Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2024

      Le 31 janvier 2024, l’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation, dont un résumé est disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/1703/documents. L’État partie indique qu’il mène un travail sur deux fronts : la mise en œuvre de la décision 18 EXT.COM 5.2 du Comité et la réponse aux conséquences des frappes militaires de la Fédération de Russie sur le bien et sa zone tampon.

      En ce qui concerne la mise en œuvre de la décision susmentionnée, l’État partie signale qu’elle a été entravée par la guerre en cours :

      • une carte montrant des limites élargies a été soumise au Centre du patrimoine mondial en juin 2023 et renvoyée à l’État partie après que l’ICOMOS ait conclu qu’elle n’était pas conforme à la décision du Comité. Une proposition révisée, conforme aux recommandations du Comité, a été préparée par la municipalité d’Odesa pour soumission au Centre du patrimoine mondial ;
      • la soumission d’une modification mineure des limites de la zone tampon sera entamée après l’approbation de la carte des limites élargies du bien ;
      • une mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial de l’UNESCO/ICOMOS a été invitée à se rendre sur place en mars 2023, mais elle n’a pas encore eu lieu en raison des conditions de sécurité ;
      • le système de protection juridique du bien a été renforcé et, à partir de décembre 2023, les permis de construire dans la zone historique centrale devront être approuvés conformément à la loi ukrainienne « sur la protection du patrimoine culturel » ;
      • l’intégration des mécanismes d’évaluation d’impact sur le patrimoine (EIP) dans le cadre légal comme prérequis pour les projets et activités de développement urbains prévus à l’intérieur du bien et de sa zone tampon nécessiterait une modification du cadre réglementaire de l’État partie ;
      • la mise en œuvre de programmes de préservation, y compris la restauration des façades et des toits des bâtiments importants du patrimoine culturel, se poursuit ;
      • un processus d’identification des aspects matériels et immatériels du patrimoine multiethnique et multiculturel de la ville est en cours dans le cadre d’un projet EU4Culture.

      L’État partie signale en outre que :

      • cinq frappes massives de missiles et de drones par la Fédération de Russie ont touché le bien au second semestre 2023, entraînant des dommages sur une centaine de sites du patrimoine culturel situés dans le bien et sa zone tampon ;
      • lors des réunions du Comité de l’UNESCO pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé (Convention de La Haye de 1954) les 7 septembre et 14 décembre 2023, trois bâtiments du patrimoine culturel du bien se sont vu accorder une protection renforcée provisoire en vertu du Deuxième Protocole de la Convention de La Haye de 1954.

      Actions mises en œuvre par l’UNESCO et les Organisations consultatives afin d’aider l'État partie

      L’UNESCO et les Organisations consultatives travaillent en étroite collaboration avec les autorités compétentes et les autres acteurs du patrimoine culturel en Ukraine, ainsi qu’avec les partenaires internationaux, afin de soutenir l’Ukraine dans la protection et la sauvegarde de son patrimoine culturel. Ce soutien s’inscrit dans le cadre des Actions et programme d’aide d’urgence de l’UNESCO pour l’Ukraine et, plus largement, du Plan d'action pour la culture en Ukraine, qui a été coordonné par l’UNESCO et élaboré en coopération étroite avec plus de quarante partenaires nationaux et internationaux, dont l’ICOMOS et l’ICCROM, et le ministère de la Culture et de la Politique de l’information (MCPI), qui l’a approuvé en août 2023.

      Dans la ville d’Odesa, l’emblème du Bouclier bleu de la Convention de La Haye de 1954 a été apposé sur plus de 300 sites culturels, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du périmètre du bien du patrimoine mondial.

      En partenariat avec l’UNITAR/UNOSAT (Centre satellitaire des Nations Unies), l’UNESCO a poursuivi la vérification et la documentation quotidiennes des dommages de guerre subis par les sites culturels, y compris la mise à jour et la maintenance de la Plateforme de suivi du patrimoine culturel ukrainien développée par l’UNESCO et l’UNITAR/UNOSAT. Le suivi par satellite des sites culturels en Ukraine est complété par l’évaluation sur site d’un certain nombre de biens culturels endommagés.

      Dans le cadre du partenariat avec l’UNITAR/UNOSAT, l’UNESCO a organisé, le 20 octobre 2023, un webinaire de sensibilisation aux principes des technologies d’information géospatiale (TIG). Le webinaire a été suivi par le MCPI et plus de 160 participants, y compris des professionnels du patrimoine du Conseil municipal d’Odesa. Les modules ont été traduits en ukrainien et mis à disposition sur le site web des cours de formation de l’UNITAR. À la suite du webinaire, l’UNESCO et l’UNITAR/UNOSAT ont organisé, à Lviv, du 27 au 30 novembre 2023, une formation plus approfondie sur l’utilisation de l'imagerie satellitaire et l’interprétation des données pour vingt professionnels ukrainiens de la culture et du patrimoine, notamment du Conseil municipal d’Odesa.

      Suite à la mission internationale d’experts de l’UNESCO pour évaluer les dommages causés aux sites culturels et religieux à Odesa (du 29 juillet au 1er août 2023 et du 28 août au 10 septembre 2023), à laquelle ont participé des experts de l’ICCROM et de l’ICOMOS, un rapport détaillé a été présenté à la 15e réunion des Hautes Parties contractantes à la Convention de La Haye de 1954 le 11 décembre 2023, fournissant des détails sur les 52 biens culturels déclarés endommagés par les autorités, dont 47 ont pu être vérifiés par la mission internationale d’experts de l’UNESCO (cinq n’ont pas pu être vérifiés en raison de restrictions d’accès). Les informations recueillies ont été utilisées pour formuler et améliorer l’efficacité des mesures et interventions d’urgence, pour renforcer les premiers secours et la prévention des risques conformément à la décision 18 EXT.COM 5.2, et pour préparer des plans de conservation globaux à long terme.

      Dans le cadre du projet du Fonds-en-dépôt UNESCO/Japon « Réponse d’urgence pour le patrimoine mondial et les biens culturels : Évaluation des dommages et protection », l’UNESCO, en coopération avec l’ICCROM, a organisé un atelier en ligne les 3 et 6 octobre 2023, avec la participation de plus de 100 parties prenantes nationales et internationales, y compris l’Institut national du patrimoine de Pologne, le Fonds mondial pour les monuments (WMF), l’UNOSAT et le MCPI et ses partenaires nationaux, notamment les professionnels du patrimoine de l’Administration régionale d’Odesa. L’atelier a permis d’identifier les méthodologies existantes pour l’évaluation des dommages aux biens culturels et des risques qu’ils encourent, et d’échanger sur ces méthodologies. Le résultat de cet atelier, destiné aux professionnels du patrimoine culturel, aux gestionnaires des sites du patrimoine mondial et de la Liste indicative, et aux responsables des biens culturels sous protection renforcée, a été l’élaboration d’une méthodologie et d’un formulaire uniformisés pour l’évaluation sur le terrain des dommages causés aux biens culturels et des risques encourus, adaptés au contexte ukrainien, conformément au cadre réglementaire national et à la Convention de La Haye de 1954 et à ses deux Protocoles (1954 et 1999). Sur la base de la méthodologie élaborée, un atelier en présentiel d’une durée de cinq jours a été organisé à Lviv du 23 au 27 octobre 2023 pour 20 professionnels ukrainiens, issus notamment du Conseil municipal d’Odesa et de l’Administration régionale d’Odesa, sur la manière de réaliser des évaluations des dommages et des risques sur site.

      Outre l’évaluation des dommages, le travail de l’UNESCO et de ses partenaires, grâce notamment au Fonds d’urgence pour le patrimoine (HEF), s’est concentré sur les réparations urgentes et les mesures de protection, ainsi que sur le renforcement de la préparation aux situations d’urgence et des premiers secours.

      En coopération avec l’Initiative de réponse d’urgence pour le patrimoine (HERI)/Agence pour la récupération culturelle (ACURE) et le Service de la culture, de la coopération internationale et de l’intégration européenne du Conseil municipal d’Odesa, avec le soutien de l’ICCROM, de l’ICOMOS et de l’UNDRR, un atelier sur « l’amélioration de l’efficacité de la réponse d’urgence, des premiers secours et de la gestion des risques externes pour le patrimoine culturel dans le centre historique d’Odesa » a été organisé à Odesa (du 18 au 19 septembre 2023), avec 40 participants de 27 organisations, représentant les gouvernements locaux, les organismes en charge des interventions d’urgence et de l’application de la loi, les musées, les institutions culturelles et les organisations de la société civile.

      Les réparations du Musée des beaux-arts d’Odesa ainsi que la sécurisation et la numérisation des collections et des archives du musée ont été achevées. Les travaux préparatoires à l’hiver dans la Maison des scientifiques et le Musée d’art occidental et oriental ont également été achevés. Les fenêtres de l’Hôtel particulier de Manuk-Bey/Jardin d’enfants № 50, du Musée de la littérature et du Musée des beaux-arts ont été équipées de panneaux à particules orientées (OSB) et de films de protection.

      Cinq grands monuments publics ont été protégés par des revêtements de protection, et la protection de deux autres monuments est en cours.

      En préparation des mesures de protection et des réparations urgentes, des inspections architecturales visuelles et instrumentales ont été réalisées sur cinq bâtiments prioritaires (Maison des scientifiques, Hôtel particulier de Manuk-Bey/Jardin d’enfants № 50, École de musique Stoliarsky, Faculté professionnelle d’automatisation industrielle et des technologies de l’information de l’Université technologique nationale d’Odesa, et Jardin d’enfants № 29), ainsi que des études géologiques urgentes au Musée de la littérature.

      À partir de la liste des 47 sites inspectés par la mission internationale d’experts de l’UNESCO d’août-septembre 2023, des jauges de suivi des fissures ont été acquises et installées en janvier 2024 dans neuf bâtiments prioritaires à risque (Musée des beaux-arts, Passage et Hôtel « Passage », Musée d’art occidental et oriental, École technique d’automatique industrielle, immeuble résidentiel Massa, École nationale de musique Stolyarsky, Musée archéologique, Musée de la littérature, et Maison des scientifiques). En consultation avec le MCPI, quatre bâtiments historiques ont également été identifiés en vue de réparations urgentes (École nationale de musique Stolyarsky, Hôtel particulier de Manuk-Bey/Jardin d’enfants № 50, immeuble résidentiel Massa/Faculté professionnelle d’automatisation industrielle et des technologies de l’information de l’Université technologique nationale d’Odesa, et Jardin d’enfants № 29). En outre, les travaux de stabilisation urgents à la Maison des scientifiques, y compris le mur de soutènement et le bâtiment d’annexe A, seront prioritaires dans le cadre du projet soutenu par le HEF, qui devrait débuter en juin 2024.

      Suite à la signature d’un accord de projet entre l’Italie (Agence italienne pour la coopération et le développement) et l’UNESCO, le 7 février 2024, l’UNESCO contribue à l’achèvement de l’installation d’un toit permanent (115,2 m² restants) sur la zone de la cathédrale de la Transfiguration à Odesa, qui a été endommagée à la suite d’une attaque de missiles par la Fédération de Russie le 23 juillet 2023. Cette intervention s’appuiera sur les résultats d’une analyse structurelle approfondie et d’une pathologie du bâtiment menées par une équipe technique internationale mise en place par l’UNESCO à cette fin. Suite au travail de recherche structurelle, que l’UNESCO a présenté aux parties prenantes locales à Odesa le 24 mai 2024, les préparatifs pour la mise en œuvre des travaux sont en cours.

      Les musées de la ville ont également été au cœur des activités de l’UNESCO et de ses partenaires. Dans le cadre du projet financé par la Fondation de Marc Ladreit de Lacharrière, Ambassadeur de bonne volonté de l’UNESCO, un soutien a été apporté à la réorganisation des réserves du Musée archéologique. Deux formations ont été organisées : du 23 au 28 octobre 2023 pour former le personnel du musée à la réorganisation des réserves et à la gestion des risques ; et du 16 au 19 janvier 2024 pour finaliser la liste des équipements et des unités nécessaires, évaluer les nouveaux espaces potentiels pour la réorganisation des réserves et analyser les mesures et les exigences en matière de sécurité.

      En outre, l’UNESCO, en coopération avec la Smithsonian Cultural Rescue Initiative (SCRI) et le Getty Conservation Institute, a organisé des sessions de formation pour les professionnels des musées au Hub culturel de Lviv, une initiative soutenue par l’Agence espagnole de coopération internationale au développement : du 10 au 11 octobre 2023, sur la gestion des collections et leur préservation pendant les conflits, avec la participation du conservateur du Musée archéologique d’Odesa ; et du 27 au 29 février 2024, sur les compétences critiques en matière de gestion des collections, de numérisation et de préparation aux situations d’urgence pour les professionnels du patrimoine, avec la participation du directeur du Musée archéologique d’Odesa.

      À la demande des autorités nationales et locales, l’assistance de l’UNESCO se concentrera désormais sur la préparation du plan de gestion du bien, avec le soutien du Fonds du patrimoine mondial et en étroite coopération avec l’ICOMOS, avec lequel une première réunion sur les processus du patrimoine mondial et la mise en œuvre de la décision 18 EXT.COM 5.2 s’est tenue le 24 janvier 2024.

      Dans le cadre d’un nouveau projet du Fonds-en-dépôt UNESCO/Japon, « Préserver le patrimoine culturel en Ukraine : Renforcer le suivi, la réponse et la préparation aux situations d’urgence sur les sites du patrimoine culturel et naturel endommagés en Ukraine, y compris le bien du patrimoine mondial “Le Centre historique d’Odesa” », l’UNESCO aidera l’État partie à élaborer un plan de préparation aux situations d’urgence et d’atténuation des risques et à améliorer les protocoles opérationnels pour le bien afin de les inclure dans son plan de gestion, à former à la préparation aux risques et à la réponse d’urgence pour les professionnels clés susceptibles d’intervenir sur le territoire du bien, et à élaborer un plan de conservation d’urgence pour le bâtiment culturel endommagé de la Maison des scientifiques.

      Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2024

      Il est extrêmement préoccupant que, comme le signale l’État partie, cinq frappes massives de missiles et de drones aient touché le bien et sa zone tampon en 2023. Les actions militaires de la Fédération de Russie continuent de représenter une menace avérée importante pour la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien.

      L’État partie a réalisé des progrès significatifs pour répondre à la décision du Comité de janvier 2023 malgré la situation difficile due à la guerre en cours. En particulier, l’État partie a soumis une carte actualisée des limites du bien et de sa zone tampon qui est jugée cohérente avec les limites du bien tel qu’il est inscrit, et qui est disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/1703/cartes.

      Le Comité pourrait donc souhaiter rappeler à l’État partie et aux partenaires internationaux qui soutiennent la protection du patrimoine culturel en Ukraine que l’intention de l’État partie d’entreprendre ou d’autoriser, dans une zone protégée par la Convention, des restaurations importantes ou de nouvelles constructions, qui pourraient modifier la VUE du bien, doit être notifiée au Centre du patrimoine mondial dès que possible et avant que des décisions difficilement réversibles ne soient prises, afin que le Comité puisse participer à la recherche de solutions appropriées pour assurer la préservation de la VUE du bien, conformément au paragraphe 172 des Orientations.

      La justification d’une approche progressive de la soumission d’une demande de modification mineure des limites afin d’élargir les limites de la zone tampon, comme recommandé par le Comité, est soutenue.

      En outre, les travaux de documentation, de stabilisation, de réparation et de restauration des bâtiments endommagés du patrimoine culturel signalés par l’État partie sont louables dans ces circonstances difficiles.

      Il convient de saluer le renforcement de la protection du bien par l’obligation d’approuver les permis de construire dans la zone historique centrale conformément à la loi ukrainienne « sur la protection du patrimoine culturel ». Toutefois, les mécanismes d’évaluation d’impact sur le patrimoine doivent encore être intégrés dans le cadre légal en tant que prérequis pour les projets et activités de développement prévus à l’intérieur du bien et de sa zone tampon.

      Il est regrettable que la mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial de l’UNESCO/ICOMOS sur le bien ait été retardée en raison des conditions de sécurité, car cette mission aurait pu également conseiller l’État partie sur l’élaboration d’un plan de gestion pour le bien, notamment sur la mise au point d’indicateurs de suivi et sur la préparation aux risques liés aux catastrophes. L’assistance continue de l’UNESCO à cet égard, par le biais du Fonds du patrimoine mondial et d’autres mécanismes de financement, est la bienvenue et doit être encouragée. En attendant que les conditions de sécurité permettent l’organisation de la mission de suivi réactif, l’État partie devrait bénéficier de l’assistance continue de l’UNESCO et des Organisations consultatives pour établir l’État de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR) et pour définir un ensemble de mesures correctives ainsi qu’un calendrier pour leur mise en œuvre, y compris des mesures de préparation aux catastrophes, au changement climatique et à d’autres risques, à inclure dans le plan de gestion révisé, en notant que ce processus pourrait devoir être adapté au regard de la guerre en cours et de ses conséquences imprévisibles.

      Les efforts déployés par l’État partie pour identifier les aspects matériels et immatériels du patrimoine multiethnique et multiculturel du bien dans le cadre du projet « Soutien à la mise en œuvre de la Stratégie de développement culturel d’Odesa », financé par l’Union européenne, sont les bienvenus. La soumission d’une documentation sur les résultats du projet serait également la bienvenue.

      Il convient de saluer l’engagement actif de l’État partie dans la mise en œuvre de la Convention de La Haye de 1954 et de ses deux Protocoles (1954 et 1999), qui a permis d’accorder une protection renforcée provisoire au bien. Cela peut être considéré comme un exemple de l’engagement résolu de l’État partie en faveur de la sauvegarde de la VUE du bien, à une époque où elle est attaquée.

      De manière générale, le bien reste exposé à un danger avéré et potentiel en raison de la guerre en cours et devrait être maintenu sur la Liste du patrimoine mondial en péril.

      Décisions adoptées par le Comité en 2024
      Projet de décision : 46 COM 7A.6

      Le Comité du patrimoine mondial,

      1. Ayant examiné le document WHC/24/46.COM/7A.Add,
      2. Rappelant la décision 18 EXT.COM 5.2, adoptée à sa 18esession extraordinaire (UNESCO, 2023),
      3. Déplore l’invasion massive de l’Ukraine par la Fédération de Russie et les pertes en vies humaines et exprime sa plus vive préoccupation quant aux menaces croissantes avérées et potentielles auxquelles le bien est confronté ;
      4. Apprécie l’engagement de l’État partie en faveur de la protection du bien du patrimoine mondial « Le centre historique d’Odesa », en particulier grâce aux diverses mesures de protection prises, notamment les travaux de documentation, de stabilisation, de réparation et de restauration des bâtiments endommagés du patrimoine culturel, et invite l’État partie à continuer à prendre toutes les mesures possibles afin de protéger le bien et, en général, son patrimoine culturel et naturel menacé par la guerre, en particulier ses biens du patrimoine mondial, y compris leurs zones tampons et leurs cadres plus larges, ainsi que les sites inscrits sur la Liste indicative ;
      5. Renouvelle son appel à toutes les parties afin qu’elles s’abstiennent de toute action susceptible de causer des dommages directs ou indirects au bien, à sa zone tampon et à son cadre plus large, ainsi qu’au patrimoine culturel de l’Ukraine dans son ensemble, en particulier à ses biens du patrimoine mondial, à leurs zones tampons et à leurs cadres plus larges, ainsi qu’aux sites inscrits sur la Liste indicative de l’Ukraine, et afin qu’elles remplissent leurs obligations au regard du droit international, notamment de l’article 6 de la Convention du patrimoine mondial ;
      6. Accueille avec satisfaction les progrès réalisés par l’État partie dans la mise en œuvre de la décision précédente du Comité, malgré les circonstances difficiles, et demande à l’État partie de poursuivre la mise en œuvre des recommandations restantes avec la diligence requise, dans la mesure où les circonstances actuelles le permettent, et de tirer pleinement parti de l’assistance actuellement mise à disposition par l’UNESCO et les Organisations consultatives, y compris dans le cadre du Fonds du patrimoine mondial ;
      7. Prend note de la soumission par l’État partie de la carte du bien, comme demandé par le Comité dans sa décision précédente, et considère qu’elle est cohérente avec les limites du bien tel qu’inscrit ;
      8. Réitère sa recommandation à l’État partie, formulée dans sa décision précédente, de prendre en considération de manière urgente l’extension de la zone tampon du bien et de préciser les modalités de sa gestion en vue de soutenir la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, et invite en outre l’État partie à soumettre, dès que possible, une modification mineure des limites reflétant l’extension de la zone tampon ;
      9. Réitère son appel à la communauté internationale afin qu’elle continue à soutenir la sauvegarde du patrimoine culturel et naturel de l’Ukraine, et appelle en outre la communauté internationale à s’assurer, lorsque cela est possible, que son soutien soit mis en œuvre dans le strict respect des dispositions de la Convention du patrimoine mondial et de ses Orientations, et de coopérer à la lutte contre le trafic illicite des biens culturels en provenance d’Ukraine ;
      10. Réitère sa préoccupation quant l’insuffisance, à ce jour, des mesures de préparation aux risques pour le bien, en ce qui concerne l’analyse des impacts potentiels des frappes de missiles sur le tissu bâti et les mesures pour traiter ces impacts, et encourage vivement l’État partie à accorder une haute priorité à l’élaboration et à la mise en œuvre urgente d’un plan de préparation aux situations d’urgence et d’atténuation des risques, en tirant pleinement parti du soutien que l’UNESCO et les Organisations consultatives peuvent apporter grâce à l’appui du Gouvernement du Japon ;
      11. Note avec satisfaction l’invitation de l’État partie afin qu’une mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS se rende sur le bien et exprime son regret que cette mission n’ait pu avoir lieu en raison des conditions de sécurité actuelles ;
      12. Note également avec satisfaction le projet « Soutien à la mise en œuvre de la Stratégie de développement culturel d’Odesa » et demande que ses résultats soient soumis au Centre du patrimoine mondial ;
      13. Note en outre avec satisfaction l’octroi d’une protection renforcée provisoire au titre du Deuxième Protocole de la Convention de La Haye de 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé à trois bâtiments du bien, et encourage l’État partie à demander une protection renforcée au titre du Deuxième Protocole pour d’autres bâtiments importants du patrimoine culturel situés au sein du bien ;
      14. Rappelle à l’État partie que les restaurations importantes ou les nouvelles constructions qui pourraient modifier la VUE du bien doivent être notifiées au Centre du patrimoine mondial dès que possible et avant que des décisions difficilement réversibles ne soient prises, et que les évaluations d’impact sur le patrimoine de ces projets doivent être entreprises en suivant la méthodologie du Guide et boîte à outils pour les évaluations d’impact dans un contexte de patrimoine mondial, conformément, respectivement, aux paragraphes 172 et 118bis des Orientations ;
      15. Réitère également sa demande à l’État partie de veiller à ce que les amendements législatifs adoptés et prévus n’aient pas d’impact négatif sur le respect de ses obligations au titre de la Convention du patrimoine mondial, et de les soumettre au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives avant qu’ils ne soient promulgués, et invite l’État partie à tirer pleinement parti de l’assistance qui sera mise à disposition par l’UNESCO, à la demande du ministère de la Culture et de la Politique de l’information, et grâce au soutien du Gouvernement du Japon, pour améliorer le cadre réglementaire du patrimoine culturel en Ukraine ;
      16. Réitère en outre sa demande à l’État partie de préparer, en consultation avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives, une proposition d’État de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR) et un ensemble de mesures correctives accompagnées d’un calendrier pour leur mise en œuvre, pour adoption par le Comité à sa 47esession, tout en notant que ce processus peut être entravé par la guerre en cours et ses conséquences imprévisibles ;
      17. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2025, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 47e session ;
      18. Décide de maintenir Le centre historique d’Odesa (Ukraine) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
      Année du rapport : 2024
      Ukraine
      Date d'inscription : 2023
      Catégorie : Culturel
      Critères : (ii)(iv)
      Liste en péril (dates) : 2023-présent
      Documents examinés par le Comité
      Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
      Rapport (2024) .pdf
      arrow_circle_right 46COM (2024)
      Exports

      * : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

      ** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


      top