Palais de Westminster et l'abbaye de Westminster incluant l'église Sainte-Marguerite
Facteurs affectant le bien en 2011*
- Habitat
- Système de gestion/plan de gestion
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
a) Projets de construction aux alentours immédiats du bien du palais de Westminster, de l'abbaye de Westminster et de l'église Sainte-Marguerite, qui pourraient avoir un impact défavorable sur le cadre, les perspectives visuelles et l'intégrité du bien du patrimoine mondial
b) Absence d’étude de fond sur l'impact visuel des projets d'aménagement et absence d'un plan de gestion approuvé
c) Besoin de protection des alentours immédiats du bien du patrimoine mondial au moyen d'une zone tampon adaptée
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2011
Montant total approuvé : 0 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2011**
Novembre 2006 : mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial / ICOMOS
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2011
Le 1er février 2011, l'État partie a remis un rapport sur l'état de conservation du bien. Le rapport aborde les problèmes évoqués dans le paragraphe 5 de la décision 33 COM 7B.128, en particulier les mesures prises pour renforcer la protection du cadre du bien et les perspectives visuelles depuis et vers le bien.
a) Etude dynamique d'impact visuel
L'État partie signale que les 5 perspectives visuelles principales qui se rattachent à la valeur universelle exceptionnelle du bien ont été identifiées et évaluées suivant la méthodologie développée dans le document "Une vision de l'histoire par les perspectives visuelles : une méthodologie d'évaluation du sens du patrimoine par les perspectives visuelles" dont la publication est prévue pour le printemps 2011. Cette publication peut servir de base pour des études d'impact visuel. L'analyse des cinq perspectives visuelles, une fois achevée, devrait constituer une étude de base pour identifier la pertinence des perspectives visuelles par rapport à la valeur universelle exceptionnelle et par rapport à d'autres sens/valeurs résumés dans chaque perspective visuelle, à l'usage des aménageurs et des décisionnaires. D'autres perspectives visuelles seront évaluées dans la limite des fonds disponibles. Elles ne semblent pas bénéficier d'une protection.
L'État partie signale également la publication à venir du « Guide de English Heritage concernant le cadre des biens du patrimoine" en été 2011. Celle-ci s'intégrera dans la publication appelée "Une vision de l’histoire par les perspectives visuelles".
b) Orientations
L'État partie précise que le document intitulé "Orientations de planification, édition supplémentaire révisée-Cadre de gestion des perspectives visuelles de Londres" a été publié en juillet 2010. Dans ces orientations, le Palais de Westminster a été désigné comme "monument principal stratégiquement important" et on propose qu'une nouvelle perspective visuelle du bien sur Parliament Square soit incluse. Les orientations requièrent que le fond de la perspective visuelle soit défini afin que celle-ci soit prise en compte. Ni la nature précise de la perspective visuelle envisagée ni sa portée ne sont précisées.
L'État partie signale que la protection des biens du patrimoine mondial au Royaume-Uni a été renforcée par la "Circulaire 07/09, Circulaire sur la protection des biens du patrimoine mondial", par les "Orientations du patrimoine anglais pour la circulaire 07/09" et enfin par le document "PPS5 : Planification pour l'environnement historique: Guide d'usage de la planification historique environnementale (mars 2010). Par ailleurs, l'État partie précise que "Le Plan de Londres: stratégie de développement spatial pour le Grand Londres" et les "Documents de planification de la City of Westminster et du London Bourough of Lambeth", qui sont actuellement en cours de révision légale, contiennent des politiques de protection du patrimoine en général et des biens du patrimoine mondial en particulier.
Outre les "Orientations de planification, édition supplémentaire révisée-Cadre de gestion des perspectives visuelles de Londres", l'État partie propose des extraits et des liens vers d'autres documents, y compris "La version consolidée des révisions du Plan de Londres, octobre 2009"et "Le système de planification anglaise et les études d'impact visuel pour les projets d'aménagement ayant un possible impact sur les biens du patrimoine mondial". Il fait également état du retard de la publication du projet du Westminster City Council intitulé "Orientations complémentaires de planification, perspectives visuelles métropolitaines 2009" dans l'attente de l'achèvement du "Cadre local de développement' et de la publication du "Cadre de gestion des perspectives visuelles de Londres".
c) Zone tampon
L'État partie fait remarquer que conformément aux Orientations du Comité du patrimoine mondial, là où des zones de protection appropriées existent déjà, des zones tampons ne sont pas toujours nécessaires. Il fait également remarquer qu'un travail complémentaire faisant suite aux 5 études de bases sur les perspectives visuelles évaluera les mesures de protection existantes et les possibles mesures complémentaires pour la protection du bien, dans la perspective de la révision du plan de gestion 2012-2013.
L'extrait remis du projet du Grand Londres stipule que le Maire travaillera en collaboration avec les acteurs concernés à la définition du cadre des biens du patrimoine mondial.
d) Aménagements immobiliers
L'État partie précise qu'il n'y a actuellement aucun problème majeur de conservation sur le territoire du bien, bien qu'il signale effectivement qu'un grand nombre d'autorisations pour des aménagements immobiliers aient été demandées et que ces projets pourraient avoir un impact potentiel sur le bien. Ces projets sont, entre autres, l'immeuble Elizabeth House, un bâtiment de 22 à 27 étages à Waterloo, de l'autre coté de la Tamise, des projets à l'échangeur N° 1 de Victoria, d'autres à la centrale de Battersea et à Nine Elms, ainsi que des projets à Vauxhall Broadway soumis à enquête publique en 2011.
e) Autres problèmes
Le plan de gestion du bien a été publié en 2007. En 2008, le Comité du patrimoine mondial dans sa décision 32 COM 7B.113 a regretté le "manque de précision sur le système de gestion défini par le plan de gestion afin de résoudre les conflits entre les intérêts de la conservation et ceux des aménagements immobiliers, en particulier en ce qui concerne le cadre du bien". Ce problème ne semble pas avoir été résolu.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2011
Le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives prennent note du traitement par l'État partie des menaces visuelles pour le bien au moyen d'une grande variété de publications et de documents stratégiques qui ont déjà été publiés ou le seront bientôt. Ils remarquent cependant avec inquiétude que depuis le dernier rapport du Comité du patrimoine mondial, aucune protection spécifique n'a été accordée, ni au cadre proche qui fait normalement partie de la zone tampon, ni au cadre plus large et aux perspectives visuelles. Bien que cinq perspectives visuelles aient été identifiées par le Comité directeur de l'étude dynamique d'impact visuel de Westminster, bien du patrimoine mondial, en collaboration avec la publication de "Une vision de l'histoire par les perspectives visuelles", cette décision n'apporte aucune mesure de protection spécifique pour le bien. Les "Orientations de planification, édition supplémentaire révisée-Cadre de gestion des perspectives visuelles de Londres" offre la possibilité de désigner une perspective visuelle du bien, mais cela n'a pas encore été mis en place et il est difficile d'imaginer comment la désignation d'une perspective visuelle aura un impact conséquent sur la protection de tout le cadre du bien. Ces orientations ne tiennent pas compte des intentions originales de l'"étude sur la ligne d'horizon", qui était en préparation en 2006 d’après ce qui avait été indiqué à la mission de suivi réactif cette année-là. Aucune protection complémentaire n'a donc été mise en place.
Bien que l'État partie déclare qu'une zone tampon n'est pas nécessaire puisqu'une protection adaptée est en place, le sens même de cette protection n'est pas clair, en particulier, suite aux déclarations faisant état d'un certain nombre de demandes d'autorisation pour des projets d'aménagement qui pourraient avoir un impact sur le bien comme le reconnaît l'État partie lui-même. Il est fait état de mesures de protection complémentaires qui pourraient être incluses dans la version révisée du plan de gestion (2012/2013) mais ni leur nature, ni la façon dont le plan les rendrait effectives ne sont précisées. Le projet de Plan de Londres fait état d'une définition du cadre mais pas de sa protection.
Le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives estiment qu'au vu du caractère vulnérable établi du bien en raison des projets d'aménagement aux abords de ses limites, il est urgent de définir le cadre proche du bien, de le protéger en tant que zone tampon, de définir un cadre plus large en relation avec la valeur universelle exceptionnelle et de mettre en place une protection adaptée pour ses principales perspectives visuelles, dans le but de créer un cadre de développement et d'éviter les conflits entre les différents acteurs, comme le soulignait la mission de 2006.
Le Comité du patrimoine mondial a demandé "que la révision des orientations complémentaires de planification et que le Cadre de gestion des perspectives visuelles de Londres prennent pleinement en compte les recommandations sur le sujet de la mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ ICOMOS de novembre 2006". Cette mission a déclaré "qu'il était essentiel pour les autorités du Royaume-Uni de combler le fossé existant entre la théorie à la pratique, entre la politique nationale du Royaume-Uni sur le patrimoine mondial et son interprétation et sa mise en œuvre au niveau local qui a récemment conduit à des incohérences et de la confusion". La mission a également précisé que "l'étude générale sur la ligne d'horizon actuellement en préparation devra déterminer quelles perspectives visuelles vers et depuis le bien sont cruciales pour le maintien de son intégrité et pour apprécier pleinement son cadre. Jusqu'à ce que cette étude soit achevée et que des mesures de protection complémentaires soient prises, tout nouveau projet d'aménagement pourrait avoir un impact négatif sur les valeurs du bien du patrimoine mondial". La mission a par ailleurs déclaré qu'une "étude dynamique d'impact visuel", destinée à "une évaluation rapide et précise des futures demandes d'autorisation de projets d'aménagement", devait être menée.
Le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives recommandent que le Comité regrette profondément qu'aucun de ces problèmes n'ait été encore résolu et qu'on ne puisse pas faire état de progrès substantiels. L’inscription possible du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril pourrait être considérée par le Comité du patrimoine mondial à sa 36e session si l’état de conservation du bien continue de se détériorer.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2011
35 COM 7B.115
Palais de Westminster, l'abbaye de Westminster et l'église Sainte-Marguerite (Royaume-Uni) (C 426bis)
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-11/35.COM/7B,
2. Rappelant la décision 33 COM 7B.128, adoptée à sa 33e session (Séville, 2009),
3. Prend note de l'intention de l'État partie de traiter les problèmes liés à la protection de l'intégrité visuelle du bien ;
4. Note avec regret que des mesures spécifiques pour la protection du cadre immédiat et plus étendu ainsi que des perspectives visuelles n'aient pas encore été suffisamment élaborées;
5. Prend note avec préoccupation que l'État partie reconnaît que de grands projets d'aménagement actuellement envisagés pourraient avoir un impact potentiel sur le bien ;
6. Demande à l'État partie d'évaluer l'impact des changements proposés dans le cadre visuel du bien sur sa valeur universelle exceptionnelle et de mettre au point et appliquer de toute urgence des mécanismes de protection du cadre efficaces ;
7. Demande également à l'État partie de s'abstenir d'approuver tout nouveau projet d'aménagement jusqu'à l'adoption d'une protection adaptée du cadre du bien ;
8. Demande en outre à l'État partie d'inviter une mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS sur le bien afin d'examiner et de discuter avec les autorités locales et nationales de la situation générale du bien en tenant compte de l'état de conservation du bien dans son contexte urbain, de la façon dont les projets de construction en cours et à venir sont susceptibles d'affecter la valeur universelle exceptionnelle du bien et de la meilleure manière de mettre en place une protection adaptée de son cadre, pour examen à sa 36e session en 2012 ;
9. Demande par ailleurs à l'État partie de remettre au Centre du patrimoine mondial, d'ici le 1er février 2012, un rapport sur l'état de conservation du bien, en particulier sur la façon de renforcer la protection de son cadre et de ses perspectives visuelles, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 36e session en 2012.
Projet de décision : 35 COM 7B.115
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-11/35.COM/7B,
2. Rappelant la décision 33 COM 7B.128, adoptée à sa 33e session (Séville, 2009),
3. Prend note de l'intention de l'État partie de traiter les problèmes liés à la protection de l'intégrité visuelle du bien;
4. Prend note avec regret qu'en dépit de l'identification de 5 perspectives visuelles non statutaires, aucune mesure spécifique n'a été prise afin de protéger officiellement tant le cadre proche du bien en créant une zone tampon que son cadre plus large et ses perspectives visuelles;
5. Prend note avec préoccupation que l'État partie reconnaît que de grands projets d'aménagement actuellement envisagés pourraient avoir un impact potentiel sur le bien;
6. Prie instamment l'État partie de protéger le cadre proche du bien en créant une zone tampon, de définir le cadre plus large du bien en relation avec sa valeur universelle exceptionnelle, et de mettre en place une protection adaptée pour les perspectives visuelles emblématiques sur le territoire et à l'extérieur du bien, y compris pour les perspectives visuelles éloignées;
7. Demande à l'État partie de faire cesser tout nouveau projet d'aménagement jusqu'à l'adoption d'une protection adaptée pour le cadre proche ; ainsi que le cadre plus large du bien;
8. Demande également à l'État partie d'inviter une mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ ICOMOS sur le territoire du bien afin d'examiner et de débattre avec les autorités locales et nationales de la situation générale du bien en tenant compte de l'état de conservation du bien dans son contexte urbain, de la façon dont les projets de construction courants et à venir sont susceptibles d'affecter la valeur universelle exceptionnelle du bien et de la meilleure manière de mettre en place une protection adaptée de son cadre, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 36e session en 2012;
9. Demande en outre à l'État partie de remettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2012, un rapport sur l'état de conservation du bien, en particulier sur la façon de renforcer la protection de son cadre et de ses perspectives visuelles, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 36e session en 2012, afin de considérer, en l'absence de progrès substantiels, la possibilité d'inscrire le bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.