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Parc de la zone humide d’iSimangaliso

Afrique du Sud
Facteurs affectant le bien en 2021*
  • Exploitation minière
  • Modification du régime des sols
  • Système de gestion/plan de gestion
  • Autres menaces :

    Conflit autour de l’utilisation du sol 

Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Exploitation minière
  • Modification du régime des sols
  • Système de gestion/plan de gestion
  • Manque de coordination des institutions

Complémentaires :
Conflit autour de l’utilisation du sol 

Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2021
Montant total accordé : 4.573 Euros entre 2001 et 2002 dans le cadre de la Convention France-UNESCO ; 200.000 dollars E.U. entre 2001 et 2007 dans le cadre du projet UNF/UNFIP "Mise en valeur de notre patrimoine"
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2021
Demandes approuvées : 1 (de 2003-2003)
Montant total approuvé : 20 000 dollars E.U.
2003 Greater St. Lucia (Approuvé)   20 000 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2021**
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2021

Le Centre du patrimoine mondial a envoyé des lettres à l’État partie les 13 novembre 2017, 12 novembre 2018, 4 mars 2019, 3 septembre 2019, 23 octobre 2019 et 16 février 2021 pour demander des informations relatives au défrichement et au brûlage de la forêt marécageuse signalés dans ce bien, aux activités minières potentielles, à l’impact de l’utilisation de l’eau sur le lac Sibaya, à l’octroi d’une autorisation environnementale pour un projet de forage d’exploration et à la percée d’une ouverture dans la barrière de sable séparant le lac Sainte-Lucie de l’océan.

Ces questions ont fait l’objet de plusieurs réunions de consultation entre le Centre du patrimoine mondial, l’UICN et l’État partie. À la suite de ces réunions, l’État partie a soumis des rapports en mai 2019, décembre 2019, juin 2020 et mars 2021 (disponibles à http://whc.unesco.org/fr/list/914/documents/), qui fournissent les informations suivantes :

  • L’autorité de gestion a formellement fait objection à la demande d’activités de prospection minière potentielles déposée dans la zone de kwaSokhulu, située à l’extérieur du bien, et attend une réponse du ministère des Mines et de l’Énergie. Aucune exploitation minière n’est autorisée dans les zones protégées en Afrique du Sud. Une objection a également été soulevée contre le projet de forage d’exploration offshore à quelque 75 km du bien. L’État partie s’engage à tenir le Comité du patrimoine mondial informé de ces deux projets ;
  • L’autorité de gestion a commandé des études scientifiques d’impact sur les ressources en eau du lac Sibaya, notamment sur l’utilisation des ressources en eau et l’usage des pesticides. Les mesures prises actuellement comprennent un moratoire sur la délivrance de permis pour la foresterie commerciale, qui nécessite de grandes quantités d’eau. Des travaux sont également en cours pour établir une zone tampon pour le bien, laquelle constituerait un dispositif d’identification et d’atténuation/suppression de ces impacts négatifs ;
  • Au moins 92 ha de forêt marécageuse dans la zone de la baie de Sondwana, au sein du bien, ont été défrichés par les communautés locales pour l’agriculture de subsistance. En conséquence, plusieurs réunions ont été organisées avec les communautés, les propriétaires lésés et les autorités traditionnelles et locales. En 2021, aucun nouveau défrichage n’a été observé, ce qui pourrait être lié à la saison exceptionnellement humide ;
  • Alors que dans son rapport de mai 2019, l’État partie a noté que la percée d’une ouverture dans l’embouchure de l’estuaire de Sainte-Lucie donnant dans l’océan Indien serait contraire aux efforts visant à restaurer l’écologie du système estuarien du lac Sainte-Lucie, l’État partie confirme dans son rapport de février 2021 qu’une ouverture a été percée le 6 janvier 2021, un canal étant en cours d’excavation. À la suite des objections soulevées par les scientifiques, le ministre de l’Environnement, des Forêts et de la Pêche a chargé un groupe d’experts indépendants d’examiner toutes les études, recommandations et décisions pertinentes prises en rapport avec ce percement.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2021

Il est rappelé que les changements induits par l’homme dans les bassins versants, les prélèvements d’eau en amont et les pratiques agricoles étaient déjà préoccupants pour l’intégrité du bien au moment de l’inscription du bien, en 1999.

Le défrichage et le brûlage de la forêt marécageuse pour l’agriculture de subsistance au sein du bien sont très préoccupants, car cela détruit la végétation forestière et implique également le creusement de tranchées d’irrigation et le drainage des sols. Ces activités seraient le résultat d’un conflit avec les communautés locales, et les efforts de l’État partie pour résoudre cette question par le dialogue sont appréciés. Cependant, la restauration écologique de ces zones sera difficile. Il est donc important d’éviter tout autre dommage. S’il est positif qu’aucun autre brûlage de végétation n’ait eu lieu depuis décembre 2020, cela pourrait être lié aux conditions exceptionnellement humides dues à des précipitations abondantes. Il est recommandé que le Comité demande à l’État partie de continuer à suivre la situation et, en particulier, de poursuivre le dialogue avec les communautés locales pour résoudre les questions en suspens et s’assurer qu’aucun autre dommage ne soit causé aux forêts du bien.

La baisse significative du niveau moyen des eaux du lac Sibaya depuis l’inscription du bien est également préoccupante. Le lac Sibaya est le lac d’eau douce naturel le plus grand et le plus profond du bien et possède une faune estuarienne relique unique qui est un attribut important de la valeur universelle exceptionnelle (VUE). Comme mentionné dans le rapport de l’État partie, la baisse du niveau de l’eau est liée aux prélèvements mais aussi à la multiplication des plantations commerciales d’eucalyptus à proximité du bien. Les efforts signalés pour mettre au point une approche globale visant à atténuer le déficit en eau du système du lac Sibaya en consultation avec toutes les parties prenantes sont accueillis favorablement.

La percée d’une ouverture dans l’embouchure de l’estuaire de Sainte-Lucie en janvier 2021 est un sujet grave et complexe qui suscite des préoccupations. Le fonctionnement hydrologique et écologique du lac Sainte-Lucie a fait l’objet d’importantes modifications historiques, mais l’accent a été mis sur la restauration de son fonctionnement estuarien naturel au cours des dernières décennies. Il est rappelé que le plan de gestion intégrée du bien et ses plans de gestion estuariens, depuis 2012, prévoient une restauration hydrologique en donnant à la rivière uMfolozi la possibilité de suivre son cours naturel vers l’estuaire de Sainte-Lucie et la mise en œuvre d’une politique interventionniste réduite au minimum dans le système estuarien afin de faciliter autant que possible son fonctionnement naturel. L’étude multidisciplinaire sur le lac Sainte-Lucie commandée par l’autorité de gestion dans le cadre du projet du Fonds pour l’environnement mondial (FEM) a recommandé l’arrêt de la percée d’une ouverture au sein du réseau hydrique et a souligné la nécessité d’une restauration hydrologique et écologique naturelle. Le Centre du patrimoine mondial et l’UICN notent donc que la décision d’ouvrir l’embouchure de l’estuaire de Sainte-Lucie s’écarte du plan de gestion et des avis scientifiques. À cet égard, la décision de l’État partie visant à charger un groupe d’experts indépendants d’examiner toutes les études, recommandations et décisions pertinentes prises en rapport avec la percée de l’embouchure de l’estuaire du lac Sainte-Lucie est accueillie favorablement. Il est recommandé que le Comité prie instamment l’État partie de veiller à ce que le travail de cette commission soit guidé par l’objectif de protection de la VUE du bien.

Les objections soulevées par l’autorité de gestion contre les activités minières potentielles à l’extérieur du bien et le forage exploratoire en mer sont appréciées.

Décisions adoptées par le Comité en 2021
44 COM 7B.176
Parc de la zone humide d’iSimangaliso (Afrique du sud) (N 914)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7B.Add,
  2. Rappelant les décisions CONF 209 VIII.A.1, 27 COM 7B.6 et 28 COM 15B.5, respectivement adoptées à ses 23e (Marrakech, 1999), 27e (UNESCO, 2003) et 28e (Suzhou, 2004) sessions,
  3. Notant avec inquiétude le défrichage et le brûlage de forêts marécageuses pour l’agriculture de subsistance au sein du bien, demande à l’État partie de continuer à suivre la situation et de poursuivre le dialogue avec les communautés locales afin de résoudre les questions en suspens et de s’assurer qu’aucun autre dommage ne survienne ;
  4. Notant également avec préoccupation la baisse significative du niveau d’eau moyen du lac Sibaya depuis l’inscription, accueille favorablement les efforts signalés pour mettre au point une approche globale visant à atténuer le déficit en eau du système du lac Sibaya en consultation avec toutes les parties prenantes, et demande également à l’État partie d’évaluer l’efficacité de ces efforts et de renforcer ses mesures de gestion si nécessaire ;
  5. Accueille également favorablement l’objection signalée de l’autorité de gestion quant au projet d’activités minières et de forage exploratoire en mer à l’extérieur du bien, et demande en outre à l’État partie de veiller à ce que toute activité susceptible d’avoir un impact négatif sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien fasse l’objet d’une évaluation d’impact sur l’environnement (EIE), conformément à la Note consultative de l’UICN sur le patrimoine mondial : l’évaluation environnementale, afin d’éclairer toute prise de décision ;
  6. Rappelant également que la restauration écologique est un objectif important de la gestion de l’estuaire du lac Sainte-Lucie et qu’elle est essentielle au maintien de la VUE du bien, note avec préoccupation que la percée d’une ouverture dans l’estuaire en janvier 2021 s’écarte du plan de gestion et des avis scientifiques et accueille en outre favorablement la décision de faire appel à un groupe d’experts indépendants qui examinera toutes les études, recommandations et décisions pertinentes prises en relation avec la percée de l’embouchure de l’estuaire du lac Sainte-Lucie, et prie instamment l’État partie de veiller à ce que les travaux de ce groupe soient guidés par l’objectif de protection de la VUE du bien et de soumettre les conclusions de ce groupe au Centre du patrimoine mondial ;
  7. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2022, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 45e session.
Projet de décision : 44 COM 7B.176

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7B.Add,
  2. Rappelant les décisions CONF 209 VIII.A.1, 27 COM 7B.6 et 28 COM 15B.5, respectivement adoptées à ses 23e (Marrakech, 1999), 27e (UNESCO, 2003) et 28e (Suzhou, 2004) sessions,
  3. Notant avec inquiétude le défrichage et le brûlage de forêts marécageuses pour l’agriculture de subsistance au sein du bien, demande à l’État partie de continuer à suivre la situation et de poursuivre le dialogue avec les communautés locales afin de résoudre les questions en suspens et de s’assurer qu’aucun autre dommage ne survienne ;
  4. Notant également avec préoccupation la baisse significative du niveau d’eau moyen du lac Sibaya depuis l’inscription, accueille favorablement les efforts signalés pour mettre au point une approche globale visant à atténuer le déficit en eau du système du lac Sibaya en consultation avec toutes les parties prenantes, et demande également à l’État partie d’évaluer l’efficacité de ces efforts et de renforcer ses mesures de gestion si nécessaire ;
  5. Accueille également favorablement l’objection signalée de l’autorité de gestion quant au projet d’activités minières et de forage exploratoire en mer à l’extérieur du bien, et demande en outre à l’État partie de veiller à ce que toute activité susceptible d’avoir un impact négatif sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien fasse l’objet d’une évaluation d’impact sur l’environnement (EIE), conformément à la Note consultative de l’UICN sur le patrimoine mondial : l’évaluation environnementale, afin d’éclairer toute prise de décision ;
  6. Rappelant également que la restauration écologique est un objectif important de la gestion de l’estuaire du lac Sainte-Lucie et qu’elle est essentielle au maintien de la VUE du bien, note avec préoccupation que la percée d’une ouverture dans l’estuaire en janvier 2021 s’écarte du plan de gestion et des avis scientifiques et accueille en outre favorablement la décision de faire appel à un groupe d’experts indépendants qui examinera toutes les études, recommandations et décisions pertinentes prises en relation avec la percée de l’embouchure de l’estuaire du lac Sainte-Lucie, et prie instamment l’État partie de veiller à ce que les travaux de ce groupe soient guidés par l’objectif de protection de la VUE du bien et de soumettre les conclusions de ce groupe au Centre du patrimoine mondial ;
  7. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2022, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 45e session en 2022.
Année du rapport : 2021
Afrique du Sud
Date d'inscription : 1999
Catégorie : Naturel
Critères : (vii)(ix)(x)
Documents examinés par le Comité
arrow_circle_right 44COM (2021)
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* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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