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Paysages de la Dauria

Fédération de Russie, Mongolie
Facteurs affectant le bien en 2021*
  • Activités illégales
  • Exploitation minière
  • Ressources financières
  • Ressources humaines
  • Système de gestion/plan de gestion
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents

Facteurs identifiés lors de l'inscription du bien : 

  • Exploitation minière (Mongolie)
  • Systèmes de gestion / plan de gestion (coordination de la gestion transfrontière) (Mongolie et Fédération de Russie)
  • Activités illégales (manque de capacités coordonnées pour prévenir et atténuer les effets de la chasse, du braconnage et d’autres menaces à l’intégrité du bien) (Mongolie et Fédération de Russie)
  • Ressources financières et humaines (manque de ressources et capacités attribuées à la gestion des aires protégées (Mongolie et Fédération de Russie)
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2021
Demandes approuvées : 0
Montant total approuvé : 0 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2021**
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2021

Conformément au paragraphe 174 des Orientations, le 30 septembre 2020, le Centre du patrimoine mondial a adressé un courrier à l’État partie de la Mongolie, suite aux préoccupations exprimées par plusieurs tiers quant aux impacts potentiels de la construction du barrage Onon-Ulz en Mongolie, en amont du bien, sur sa valeur universelle exceptionnelle (VUE). Selon les informations envoyées au Centre du patrimoine mondial, le projet de barrage est en cours de construction sans évaluation d’impact sur l’environnement (EIE) appropriée pour déterminer ses potentiels impacts sur la VUE du bien.

Le 6 novembre 2020, l’État partie de la Mongolie a soumis des informations précisant que les objectifs du projet de barrage étaient les suivants : stabiliser et restaurer l’écosystème de la rivière Ulz et sa biodiversité au vu du changement climatique ; créer un réservoir pour augmenter la disponibilité des eaux de surface dans les zones rurales ; maintenir le lac Khukh, notamment sa fonction écologique comme site majeur de halte pour les oiseaux migrateurs ; et garantir des retombées pour la communauté locale et l’économie.

Le 12 janvier 2021, le Centre du patrimoine mondial a adressé un courrier à l’État partie de la Mongolie, soulignant avec inquiétude qu’aucune documentation détaillée du projet de barrage sur la rivière Ulz, notamment l’EIE correspondante, n’a été fournie jusqu’ici, alors même que la construction du barrage a commencé, et a demandé un rapport sur l’état de conservation du bien pour examen par le Comité, en plus des EIE correspondantes et autres documents à l’appui du projet de barrage. Dans ce même courrier, le Centre du patrimoine mondial a demandé à l’État partie de la Mongolie de ne pas donner suite au projet tant que l’EIE n’a pas été examinée par l’UICN. À l’heure de rédaction du présent rapport, l’EIE n’a pas encore été remise.

Le 28 février 2021, l’État partie de la Mongolie a soumis un rapport sur l’état de conservation, qui est disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/1448/documents/. Il répond à la Décision 41 COM 8B.6 et donne une brève description du projet de barrage comme suit :

  • La construction du projet de barrage Onon-Ulz, situé à 24-28 km en amont du Refuge naturel d’Ugtam, composante du bien, a commencé en juillet 2020. Le barrage est construit pour réguler le débit de la rivière Ulz, créer un réservoir servant lors des sècheresses, et maintenir un équilibre écologique stable. L’État partie de la Mongolie ne prévoit aucun impact négatif à long terme sur la VUE du bien en conséquence du projet ;
  • Il n’y a aucune exploitation minière dans les composantes mongoles du bien, bien que cela soit légalement autorisé dans les zones tampons desdites composantes mongoles. Par ailleurs, les activités d’exploration, qui ont eu lieu jusqu’en 2018, ont depuis cessé. Dans un courrier de juin 2015 à l’UICN, l’État partie de la Mongolie s’est engagé à n’autoriser aucune nouvelle opération minière dans les composantes mongoles du bien ni dans leurs zones tampons ;
  • La coordination de la gestion transfrontalière de l’écosystème se poursuit dans le cadre de l’accord international sur les aires protégées (DIPA) entre la Chine, la Mongolie et la Fédération de Russie, proposant des mesures de réduction des impacts négatifs des activités de chasse printanière, en particulier sur les oiseaux nicheurs dans les zones steppiques frontalières du bien. Un plan de travail commun pour minimiser les risques d’incendie et de braconnage a également été adopté ;
  • Les plans de gestion pour le Refuge naturel d’Ugtam et l’aire intégralement protégée de Mongol Daguur, composantes du bien, sont en cours de révision selon une nouvelle méthodologie améliorée. Les plans de gestion seront adoptés par l’administration des aires strictement protégées des provinces mongoles orientales dès leur finalisation.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2021

Il est des plus préoccupants que la construction du barrage Onon-Ulz sur le tronçon en amont de la rivière Ulz ait commencé sans qu’une évaluation détaillée de ses impacts sur la VUE du bien n’ait été réalisée. La rivière Ulz est un des principaux cours d’eau qui traversent le bien et la principale source d’alimentation des lacs Torey situés dans la partie russe du bien, dont la biodiversité dépend des régimes d’écoulement cyclique naturel et des grandes variations des niveaux d’eau. Les divers habitats présents au sein du bien, notamment lacs et zones humides, caractérisent la VUE et sont des habitats essentiels pour des espèces rares et menacées. Tout en prenant note de l’intention déclarée de l’État partie de la Mongolie d’augmenter le débit de la rivière Ulz grâce au barrage, il est regrettable qu’aucun exemplaire d’une EIE n’ait été fourni au Centre du patrimoine mondial, malgré les dispositions du paragraphe 172 des Orientations, et qu’il ne soit nullement confirmé que les impacts potentiels sur la VUE du bien aient été convenablement évalués. Il est par conséquent recommandé que le Comité demande instamment à l’État partie de la Mongolie de suspendre toute autre activité jusqu’à ce que l’EIE ait été soumise au Centre du patrimoine mondial et examinée par l’UICN.

Dans d’autres domaines, l’État partie de la Mongolie a rapporté certaines avancées positives depuis l’inscription du bien, notamment la cessation des activités d’exploration minière dans la zone tampon des composantes mongoles du bien. Tandis qu’il est noté que l’exploitation minière est toujours légalement autorisée dans les zones tampons en Mongolie, il est apprécié que l’État partie se soit engagé à n’autoriser aucune nouvelle opération minière dans les composantes mongoles du bien ni dans leurs zones tampons.

La coordination continue entre les États parties de la Mongolie et de la Fédération de Russie en vertu du DIPA pour les questions de gestion transfrontalière portant sur le vaste écosystème steppique au sein duquel le bien est situé est favorablement accueillie. Il conviendrait toutefois de consolider encore la coordination entre les États parties pour la gestion du bien. Il est également recommandé que les États parties soient encouragés à tirer parti de la coopération actuelle en étudiant la possibilité d’étendre le bien, peut-être également de manière conjointe avec l’État partie de la Chine, afin d’améliorer l’intégrité du bien en incluant de nouvelles zones de steppes boisées et des habitats essentiels, notamment pour les oiseaux migrateurs et la gazelle de Daourie.

Il est noté que les plans de gestion pour les deux composantes en Mongolie sont en cours de révision. Rappelant que le Comité avait précédemment identifié la nécessité de renforcer davantage le financement et les capacités pour la gestion, en particulier du côté mongol, l’État partie devrait être encouragé à poursuivre la consolidation de ses ressources et capacités pour la mise en œuvre des plans de gestion actualisés lorsqu’ils seront terminés et pour garantir la coordination avec la Fédération de Russie au niveau opérationnel.

Décisions adoptées par le Comité en 2021
44 COM 7B.187
Paysages de la Dauria (Mongolie, Fédération de Russie) (N 1448)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7B.Add,
  2. Rappelant la Décision 41 COM 8B.6, adoptée à sa 41e session (Cracovie, 2017),
  3. Note avec la plus vive inquiétude que la construction du barrage Onon-Ulz sur la rivière Ulz, en amont du bien en Mongolie, a commencé sans notification préalable au Comité du patrimoine mondial, malgré les dispositions du paragraphe 172 des Orientations, et pourrait avoir un impact sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien en modifiant les régimes d’écoulement naturel de la rivière et les niveaux des lacs ;
  4. Prie instamment à l’État partie de la Mongolie de suspendre toute autre activité associée au projet de barrage Onon-Ulz tant qu’une évaluation d’impact sur l’environnement (EIE) incluant une évaluation des impacts potentiels sur la VUE du bien n’ait été soumise au Centre du patrimoine mondial et examinée par l’UICN, conformément aux paragraphes 118bis et 172 des Orientations;
  5. Accueille favorablement la coordination continue entre les États parties dans le cadre de l’accord international sur les aires protégées (DIPA) entre la Chine, la Mongolie et la Fédération de Russie pour gérer les questions de conservation transfrontalière portant sur le vaste écosystème steppique au sein duquel le bien est situé, et demande également aux États parties de la Mongolie et de la Fédération de Russie de renforcer davantage leur coordination pour la gestion du bien ;
  6. Encourage les États parties à considérer, peut-être de manière conjointe avec l’État partie de Chine, une potentielle future expansion du bien du patrimoine mondial transfrontalier afin de couvrir de nouvelles zones de steppes boisées et habitats essentiels, notamment pour les oiseaux migrateurs et la gazelle de Daourie ;
  7. Accueille également favorablement la confirmation qu’il n’y a actuellement aucune activité d’exploration ni d’exploitation minières dans les limites du bien ni sa zone tampon et l’engagement pris par l’État partie de la Mongolie de n’autoriser aucune nouvelle opération minière au sein des composantes mongoles du bien ni de leurs zones tampons ;
  8. Prend note que les plans de gestion des composantes mongoles du bien sont en cours de révision, demande en outre à l’État partie de la Mongolie de soumettre ces plans de gestion révisés au Centre du patrimoine mondial avant adoption, et encourage également l’État partie de la Mongolie à renforcer ses ressources et capacités pour la mise en œuvre effective des plans de gestion actualisés, lorsqu’ils seront finalisés ;
  9. Demande enfin aux États parties de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2022, un rapport commun actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 45e session.
Projet de décision : 44 COM 7B.187

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7B.Add,
  2. Rappelant la Décision 41 COM 8B.6, adoptée à sa 41e session (Cracovie, 2017),
  3. Note avec la plus vive inquiétude que la construction du barrage Onon-Ulz sur la rivière Ulz, en amont du bien en Mongolie, a commencé sans notification préalable au Comité du patrimoine mondial, malgré les dispositions du paragraphe 172 des Orientations, et pourrait avoir un impact sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien en modifiant les régimes d’écoulement naturel de la rivière et les niveaux des lacs ;
  4. Prie instamment à l’État partie de la Mongolie de suspendre toute autre activité associée au projet de barrage Onon-Ulz tant qu’une évaluation d’impact sur l’environnement (EIE) incluant une évaluation des impacts potentiels sur la VUE du bien n’ait été soumise au Centre du patrimoine mondial et examinée par l’UICN, conformément aux paragraphes 118bis et 172 des Orientations ;
  5. Accueille favorablement la coordination continue entre les États parties dans le cadre de l’accord international sur les aires protégées (DIPA) entre la Chine, la Mongolie et la Fédération de Russie pour gérer les questions de conservation transfrontalière portant sur le vaste écosystème steppique au sein duquel le bien est situé, et demande également aux États parties de la Mongolie et de la Fédération de Russie de renforcer davantage leur coordination pour la gestion du bien ;
  6. Encourage les États parties à considérer, peut-être de manière conjointe avec l’État partie de Chine, une potentielle future expansion du bien du patrimoine mondial transfrontalier afin de couvrir de nouvelles zones de steppes boisées et habitats essentiels, notamment pour les oiseaux migrateurs et la gazelle de Daourie ;
  7. Accueille également favorablement la confirmation qu’il n’y a actuellement aucune activité d’exploration ni d’exploitation minières dans les limites du bien ni sa zone tampon et l’engagement pris par l’État partie de la Mongolie de n’autoriser aucune nouvelle opération minière au sein des composantes mongoles du bien ni de leurs zones tampons ;
  8. Prend note que les plans de gestion des composantes mongoles du bien sont en cours de révision, demande en outre à l’État partie de la Mongolie de soumettre ces plans de gestion révisés au Centre du patrimoine mondial avant adoption, et encourage également l’État partie de la Mongolie à renforcer ses ressources et capacités pour la mise en œuvre effective des plans de gestion actualisés, lorsqu’ils seront finalisés ;
  9. Demande enfin aux États parties de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2022, un rapport commun actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 45e session en 2022.
Année du rapport : 2021
Mongolie Fédération de Russie
Date d'inscription : 2017
Catégorie : Naturel
Critères : (ix)(x)
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2021) .pdf
arrow_circle_right 44COM (2021)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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