Centre historique de Prague
Facteurs affectant le bien en 2021*
- Habitat
- Système de gestion/plan de gestion
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
- Développement de constructions de grande hauteur sur la plaine de Pankrác
- Inefficacité des mesures existantes de planification, de gestion et de conservation du bien, en particulier l'absence de réglementations spécifiques pour les immeubles de grande hauteur
- Absence d’étude d’impact sur le patrimoine (EIP) pour les projets proposés susceptibles d’affecter la valeur universelle exceptionnelle du bien
- Absence de plan de gestion finalisé
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2021
Montant total approuvé : 115 000 dollars E.U.
2014 | Elimination of the effects after the flood of 2 and 3 ... (Approuvé) | 75 000 dollars E.U. |
2003 | Demande d'assistance d'urgence pour la restauration du ... (Approuvé) | 40 000 dollars E.U. |
Missions sur le bien jusqu'en 2021**
Mars 2008, janvier 2010 et mars 2019 : missions de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2021
Une mission conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS de suivi réactif a visité le bien en mars 2019 (rapport de mission disponible à http://whc.unesco.org/fr/list/616/documents/). Le rapport de mission comprend des recommandations concernant le plan de gestion du bien, le projet de plan métropolitain, les amendements à la loi pour la préservation du patrimoine culturel, les processus d’évaluation d’impact sur le patrimoine (EIP), la zone tampon et des lieux et projets particuliers au sein du bien.
Par la suite, l’État partie a présenté le 25 février 2020 un rapport sur l’état de conservation avec de nombreuses annexes, disponible à http://whc.unesco.org/fr/list/616/documents/, lequel fournit les informations suivantes :
- Les principes du plan de gestion et du plan métropolitain de la ville de Prague sont alignés, mais le cadre statutaire applicable ne permet pas de désigner des zones et des monuments du patrimoine et de faire primer les exigences de conservation du patrimoine sur d’autres politiques ;
- Le projet de plan métropolitain introduira une série d’instruments couvrant le contrôle de la hauteur, la réglementation des aménagements, les panoramas, les perspectives et les objectifs à caractère local ;
- L’État partie continue de soulever des questions résultant des différentes interprétations de la décision 32 COM 7B.86 du Comité concernant la plaine de Pankrác ;
- Des avancées ont été réalisées en vue de supprimer du plan métropolitain le plan conceptuel de construction de l’actuel ensemble bâti de la plaine de Pankrác. Des consultations sont également en cours concernant le contexte plus large de la planification et de l’aménagement, ce qui est rendu plus complexe en raison des projets et des approbations existantes, en particulier l’approbation du projet de construction Rezidence Park Kavčí Hory situé à l’ouest du Pentagone ;
- Concernant la demande du Comité de soumettre une EIP pour tout projet qui pourrait affecter la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, l’État partie explique que les EIP n’ont pas de fondement dans la loi tchèque et que le plan de gestion réponde de manière satisfaisante aux besoins de conservation. L’État partie informe que les rapports périodiques et autres informations sur les plans majeurs répondent à l’esprit de la demande d’EIP du Comité ;
- De nouvelles orientations méthodologiques et d’autres publications ont été publiées par les services du patrimoine de la mairie de Prague ;
- L’axe routier principal nord-sud sera transformé en boulevard urbain et aura un nouvel usage dans la vie de la ville ;
- Des informations sont également fournies sur un projet pour la place Venceslas, sur les avancées en vue d’une éventuelle intervention concernant la gare de Vyšehrad, et sur la vision future de la zone de la gare de Žižkov et de ses environs.
Le 9 novembre 2020, l’État partie a informé le Centre du patrimoine mondial qu’une étude d’impact environnemental (EIE) et une évaluation environnementale stratégique (EES) seront entreprises pour le projet de téléphérique Podbada-Troja-Bohnice situé dans la zone tampon du bien.
Le 24 mars 2021, l’État partie a organisé le séminaire en ligne « Intégration du patrimoine urbain dans le processus de planification urbaine » avec le soutien du Centre du patrimoine mondial. L’État partie a présenté les progrès réalisés concernant le développement du plan métropolitain et l’UNESCO a fourni une perspective sur sa Recommandation concernant le paysage urbain historique de 2011.
Le 31 mars 2021, l’État partie a fourni des conseils complémentaires sur les résultats de l’atelier, la préparation proposée d’un nouveau plan de zonage, la mise en œuvre des recommandations du rapport de mission de 2019, des négociations concernant l’échelle du nouveau développement dans la zone de la plaine de Pankrác et un concours d’architecture proposé pour la revitalisation de l’ancienne gare de Masaryk.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2021
L’État partie continue d’élaborer des documents stratégiques importants, notamment des amendements à la loi sur la préservation du patrimoine culturel et un projet de loi sur la construction, le plan de gestion du bien (maintenant en grande partie abouti) et le plan métropolitain de la ville de Prague. Ces travaux ne traitent pas encore de manière adéquate les conclusions des missions de 2010 et de 2019 ni des décisions antérieures du Comité. Il est apprécié que l’État partie ait organisé un séminaire en ligne « Intégration du patrimoine urbain dans le processus de planification urbaine », avec le soutien du Centre du patrimoine mondial et comme le recommandait la mission de 2019. Il est noté qu’à cet atelier, l’État partie présenté l’avancement du développement du plan métropolitain et que la pertinence de la Recommandation concernant le paysage urbain historique de 2011 (Recommandation HUL) a été soulignée.
Concernant le projet du téléphérique dans la zone tampon, une étude technique réalisée par l’ICOMOS a conclu qu’il ne sera pas globalement visible depuis le bien. Le concours d’architecture proposé pour la revitalisation de l’ancienne gare de Masaryk est le bienvenu et il est recommandé de rappeler à l’État partie les dispositions du paragraphe 172 des Orientations et l’obligation de soumettre des propositions au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives pour toute intervention majeure dans et autour du bien susceptible d’avoir un impact sur la VUE, y compris les directives pour les inscriptions au concours d’architecture ou leur mandat.
Malgré le récent atelier, l’absence de prééminence accordée au maintien de la VUE demeure un sujet d’inquiétude pour le bien. En outre, la préoccupation exprimée dans la déclaration de la VUE demeure : « L’intégrité du centre historique de Prague est menacée par la pression des aménageurs qui souhaitent construire de nouveaux bâtiments surdimensionnés dans le centre historique et dans sa zone tampon ». La mission de 2019 a conclu qu’en dépit du fait que le bien soit généralement en bon état de conservation, il existe des menaces potentielles pour sa VUE, tels que définis au paragraphe 179 des Orientations. Par exemple, l’application de limites de hauteur fixées à l’origine pour le Pentagone et la plaine de Pankrác ont abouti à l’approbation du projet inapproprié Rezidence Park Kavčí Hory. Les informations récemment fournies au Centre du patrimoine mondial sur les négociations en cours avec le développeur concernant l’échelle du nouveau développement dans la zone de la plaine de Pankrác sont les bienvenues. Il reste préoccupant que, depuis 2010, l’État partie n’a pas répondu aux recommandations et aux demandes concernant les projets d’aménagement à grande échelle au sein de la zone tampon et du cadre plus large du bien, ni adopté un plan de limitation des immeubles de grande hauteur afin d’éviter toute modification visuelle dans le paysage urbain historique de Prague.
Des mesures globales sont nécessaires pour éliminer les menaces potentielles sur la VUE du bien, en particulier des modifications des contrôles précis de la hauteur des constructions dans la ville devraient être incluses dans le projet de plan métropolitain pour se conformer aux conclusions et aux recommandations de la mission de 2019. L’identification et la protection des réserves et des monuments désignés comme patrimoine et celles du bien du patrimoine mondial et sa zone tampon devraient également être intégrées dans le plan. Il est recommandé que l’État partie et ses agences responsables reconnaissent que les constructions de grande hauteur dans la plaine de Pankrác, y compris les bâtiments érigés avant l’inscription du bien, soient incompatibles avec le maintien de la VUE et que la décision 32 COM 7B.86 du Comité s’applique à la totalité de la plaine de Pankrác. Il est également recommandé que l’État partie applique un moratoire immédiat sur les immeubles dont la hauteur dépasserait celle des immeubles proches dans la plaine de Pankrác (cf. illustration 32 du rapport de mission 2019) et donne la priorité à l’élaboration et à la mise en œuvre de réglementations appropriées, y compris un plan de limitation de la hauteur des immeubles, avec des réglementations spécifiques pour éviter l’impact négatif causé par l’ensemble d’immeubles de grande hauteur existant. Il pourrait être rappelé à l’État partie que les EIP sont vitales pour les projets de développement et les activités qui sont planifiées au sien d’un bien du patrimoine mondial ou dans son environnement, conformément au paragraphe 118bis des Orientations. Les EIP de tous les projets, ainsi qu’une évaluation des impacts cumulatif des projets au sein du bien, de sa zone tampon et de son cadre plus large doivent être entreprises et soumises au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives, en se concentrant sur leur impact potentiel sur la VUE du bien.
Dans la mesure où l’État partie a indiqué qu’il lui est impossible de répondre aux demandes du Comité du patrimoine mondial en raison du cadre légal applicable, il est recommandé que le Comité préconise la révision des mesures légales afin de garantir une protection adéquate du bien du patrimoine mondial et de sa VUE. En l’état actuel des choses, la VUE du bien reste menacée, et l’inscription du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril pourrait s’avérer nécessaire pour fournir un cadre et faciliter un processus permettant de prévenir les menaces permanentes et des dommages supplémentaires causés à l’authenticité et l’intégrité du bien.Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2021
44 COM 7B.44
Centre historique de Prague (Tchéquie) (C 616bis)
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7B,
- Rappelant les décisions 36 COM 7B.73 et 42 COM 7B.21, adoptées à ses 36e(Saint‑Pétersbourg, 2012), et 42e (Manama, 2018) sessions respectivement,
- Notes avec satisfaction l’organisation du séminaire en ligne « Intégration du patrimoine urbain dans le processus de planification urbaine » avec le soutien du Centre du patrimoine mondial, suivant les recommandations de la mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS de 2019, ainsi que l’inclusion de la Recommandation concernant le paysage urbain historique de 2011 (Recommandation HUL) et l’accent sur la préparation du plan métropolitain de la ville de Prague, et demande à l’État partie de soumettre le plan dès sa finalisation au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives avant son adoption ;
- Note également les informations fournies par l’État partie concernant une série de projets de conservation, ainsi que les avancées en vue des modifications statutaires et la finalisation attendue du plan de gestion du bien, mais exprime sa préoccupation du fait que ces processus ne tiennent pas adéquatement compte des décisions antérieures du Comité ni des conclusions des missions de suivi réactif de 2010 et 2019 ;
- Note en outre les informations soumises par l’État partie concernant la préparation d’une étude d’impact environnemental (EIE) et d’une évaluation environnementale stratégique (EES) pour le projet de téléphérique Podbada-Troja-Bohnice situé dans la zone tampon du bien et demande également que l’État partie soumette la proposition du projet du téléphérique ainsi que l’EIE et l’EES au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives conformément au paragraphe 172 des Orientations;
- Note en outre le concours d’architecture proposé pour la revitalisation de l’ancienne gare de Masaryk et invite l’État partie à transmettre au Centre du patrimoine mondial des informations détaillées sur les propositions de projets, y compris les directives pour les inscriptions au concours d’architecture ou leur mandat, avant de prendre toute décision qui serait difficilement réversible, conformément au paragraphe 172 des Orientations;
- Souscrit aux recommandations de la mission de 2019 et demande en outre à l’État partie de les mettre en œuvre dans leur globalité, notamment en ce qui concerne :
- Les progrès dans l’alignement des lois et réglementations nationales et locales avec celles qui sont nécessaires à la protection et la gestion patrimoniale des bien du patrimoine mondial conformément à la Convention du patrimoine mondial et ses Orientations et conformément aux normes internationales qui peuvent inclure de nouvelles lois ainsi que des amendement à des lois existantes telles que l'amendement de la loi sur la protection du patrimoine de l'État et la loi sur la préservation du patrimoine culturel,
- L’affinement et la finalisation du plan de gestion conformément à la Recommandation HUL et son intégration et alignement avec le plan métropolitain de la ville de Prague afin d’assurer la protection de la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien dans son environnement,
- L’établissement d’une coordination intersectorielle afin d’intégrer la protection du patrimoine aux plans, politiques et processus de développement urbains entre différents secteurs, du transport au logement, en passant par l’alimentation en eau, le tourisme et à la gestion foncière,
- La définition de règles de construction qui peuvent varier selon les quartiers ou les pâtés de maison historiques, selon ce qui convient, afin de guider et de gérer l’identité des formes bâties, des échelles, des volumes, des hauteurs, des matériaux de construction, des couleurs, des garde-corps et des encadrements de portes,
- La préparation des évaluations d’impact sur le patrimoine (EIP) conformément aux Recommandations de 2011 de l’ICOMOS sur les EIP pour les biens du patrimoine mondial culturel afin d’évaluer l’effet des politiques et des projets importants sur la VUE du bien,
- Les recommandations spécifiques concernant des éléments, bâtiments et projets particuliers ;
- Réitère sa grande préoccupation concernant les menaces potentielles, et avérées qui pèsent depuis longtemps sur le bien, telles que définies au paragraphe 179 des Orientations, en raison d’une gestion inadéquate des problèmes tels que le développement urbain à grande échelle au sien de la zone tampon et son environnement plus large, ainsi que du manque de réglementations adéquates pour des constructions de grande hauteur qui ont eu des impacts négatifs continus sur la VUE du bien.
- Note avec inquiétude que l’État partie n’a pas mis en œuvre la demande précédente du Comité d’instaurer un moratoire général sur les projets prévus dans le bien, sa zone tampon et son cadre élargi comme demandé dans la décision 42 COM 7B.21 du Comité, et demande en outre à l’État partie de mettre en œuvre un moratoire immédiat sur les immeubles dont la hauteur dépasserait celle des immeubles proches dans la plaine de Pankrác (cf. illustration 32 du rapport de mission 2019) et donné la priorité à l’élaboration et à la mise en œuvre de réglementations de construction appropriées, y compris un plan de limitation de la hauteur des immeubles de grande hauteur, et rappelle à l’État partie que les constructions de grande hauteur dans la plaine de Pankrác sont incompatibles avec la protection de la VUE du bien et que la décision 32 COM 7B.86 du Comité s’applique à la totalité de la plaine de Pankrác ;
- Demande par ailleurs que l’État partie soumette au Centre du patrimoine mondial, conformément au paragraphe 118bis des Orientations:
- Des EIP pour tous les projets qui pourraient affecter la VUE du bien préparés conformément aux Recommandations de l’ICOMOS de 2011,
- Une évaluation des impacts cumulatifs de tous les projets réalisés dans le bien, sa zone tampon et son cadre plus large, s’appuyant sur l’état de référence au moment de l’inscription du bien sur la Liste du patrimoine mondial, concernant l’impact de ces projets sur la VUE du bien ;
- Considère que l’authenticité et l’intégrité du bien sont menacées par les facteurs décrits plus haut, et par conséquent demande de plus que l’État partie renforce la protection et la gestion du bien, y compris la révision du cadre juridique qui est conçu pour les garantir, et d’empêcher toute atteinte future à sa VUE ;
- Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erdécembre 2022, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 46e session, afin de considérer, en l’absence d’avancées significatives pour se conformer aux décisions du Comité et mettre en œuvre les recommandations de la mission de 2019, l’inscription du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
Projet de décision : 44 COM 7B.44
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7B,
- Rappelant les décisions 36 COM 7B.73 et 42 COM 7B.21, adoptées à ses 36e(Saint‑Pétersbourg, 2012), et 42e (Manama, 2018) sessions respectivement,
- Notes avec satisfaction l’organisation du séminaire en ligne « Intégration du patrimoine urbain dans le processus de planification urbaine » avec le soutien du Centre du patrimoine mondial, suivant les recommandations de la mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS de 2019, ainsi que l’inclusion de la Recommandation concernant le paysage urbain historique de 2011 (Recommandation HUL) et l’accent sur la préparation du plan métropolitain de la ville de Prague, et demande à l’État partie de soumettre le plan dès sa finalisation au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives avant son adoption ;
- Note également les informations fournies par l’État partie concernant une série de projets de conservation, ainsi que les avancées en vue des modifications statutaires et la finalisation attendue du plan de gestion du bien, mais exprime sa préoccupation du fait que ces processus ne tiennent pas adéquatement compte des décisions antérieures du Comité ni des conclusions des missions de suivi réactif de 2010 et 2019 ;
- Note en outre les informations soumises par l’État partie concernant la préparation d’une étude d’impact environnemental (EIE) et d’une évaluation environnementale stratégique (EES) pour le projet de téléphérique Podbada-Troja-Bohnice situé dans la zone tampon du bien et demande également que l’État partie soumette la proposition du projet du téléphérique ainsi que l’EIE et l’EES au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives conformément au paragraphe 172 des Orientations;
- Note en outre le concours d’architecture proposé pour la revitalisation de l’ancienne gare de Masaryk et invite l’État partie à transmettre au Centre du patrimoine mondial des informations détaillées sur les propositions de projets, y compris les directives pour les inscriptions au concours d’architecture ou leur mandat, avant de prendre toute décision qui serait difficilement réversible, conformément au paragraphe 172 des Orientations;
- Souscrit aux recommandations de la mission de 2019 et demande en outre à l’État partie de les mettre en œuvre dans leur globalité, notamment en ce qui concerne :
- Les progrès dans l’alignement des lois et réglementations nationales et locales avec celles qui sont nécessaires à la protection et la gestion patrimoniale des bien du patrimoine mondial conformément à la Convention du patrimoine mondial et ses Orientations et conformément aux normes internationales qui peuvent inclure de nouvelles lois ainsi que des amendement à des lois existantes telles que l'amendement de la loi sur la protection du patrimoine de l'État et la loi sur la préservation du patrimoine culturel,
- L’affinement et la finalisation du plan de gestion conformément à la Recommandation HUL et son intégration et alignement avec le plan métropolitain de la ville de Prague afin d’assurer la protection de la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien dans son environnement,
- L’établissement d’une coordination intersectorielle afin d’intégrer la protection du patrimoine aux plans, politiques et processus de développement urbains entre différents secteurs, du transport au logement, en passant par l’alimentation en eau, le tourisme et à la gestion foncière,
- La définition de règles de construction qui peuvent varier selon les quartiers ou les pâtés de maison historiques, selon ce qui convient, afin de guider et de gérer l’identité des formes bâties, des échelles, des volumes, des hauteurs, des matériaux de construction, des couleurs, des garde-corps et des encadrements de portes,
- La préparation des évaluations d’impact sur le patrimoine (EIP) conformément aux Recommandations de 2011 de l’ICOMOS sur les EIP pour les biens du patrimoine mondial culturel afin d’évaluer l’effet des politiques et des projets importants sur la VUE du bien,
- Les recommandations spécifiques concernant des éléments, bâtiments et projets particuliers ;
- Réitère sa grande préoccupation concernant les menaces potentielles, et avérées qui pèsent depuis longtemps sur le bien, telles que définies au paragraphe 179 des Orientations, en raison d’une gestion inadéquate des problèmes tels que le développement urbain à grande échelle au sien de la zone tampon et son environnement plus large, ainsi que du manque de réglementations adéquates pour des constructions de grande hauteur qui ont eu des impacts négatifs continus sur la VUE du bien.
- Note avec inquiétude que l’État partie n’a pas mis en œuvre la demande précédente du Comité d’instaurer un moratoire général sur les projets prévus dans le bien, sa zone tampon et son cadre élargi comme demandé dans la décision 42 COM 7B.21 du Comité, et demande en outre à l’État partie de mettre en œuvre un moratoire immédiat sur les immeubles dont la hauteur dépasserait celle des immeubles proches dans la plaine de Pankrác (cf. illustration 32 du rapport de mission 2019) et donné la priorité à l’élaboration et à la mise en œuvre de réglementations de construction appropriées, y compris un plan de limitation de la hauteur des immeubles de grande hauteur, et rappelle à l’État partie que les constructions de grande hauteur dans la plaine de Pankrác sont incompatibles avec la protection de la VUE du bien et que la décision 32 COM 7B.86 du Comité s’applique à la totalité de la plaine de Pankrác ;
- Demande par ailleurs que l’État partie soumette au Centre du patrimoine mondial, conformément au paragraphe 118bis des Orientations :
- Des EIP pour tous les projets qui pourraient affecter la VUE du bien préparés conformément aux Recommandations de l’ICOMOS de 2011,
- Une évaluation des impacts cumulatifs de tous les projets réalisés dans le bien, sa zone tampon et son cadre plus large, s’appuyant sur l’état de référence au moment de l’inscription du bien sur la Liste du patrimoine mondial, concernant l’impact de ces projets sur la VUE du bien ;
- Considère que l’authenticité et l’intégrité du bien sont menacées par les facteurs décrits plus haut, et par conséquent demande de plus que l’État partie renforce la protection et la gestion du bien, y compris la révision du cadre juridique qui est conçu pour les garantir, et d’empêcher toute atteinte future à sa VUE ;
- Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2022, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 46e session en 2023, afin de considérer, en l’absence d’avancées significatives pour se conformer aux décisions du Comité et mettre en œuvre les recommandations de la mission de 2019, l’inscription du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.