Faites une recherche à travers les informations du Centre du patrimoine mondial.

i
ii
iii
iv
v
vi
vii
viii
ix
x

Rabat, capitale moderne et ville historique : un patrimoine en partage

Maroc
Facteurs affectant le bien en 2019*
  • Habitat
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
Facteurs identifiés lors de l'inscription du bien:
  • Nécessité d'études d’impact sur le patrimoine dans le cadre des grands projets urbains de la ville et de la vallée du Bouregreg, afin de garantir l’intégrité visuelle du bien et de ses environs
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2019
Demandes approuvées : 0
Montant total approuvé : 0 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2019**
Mai 2018 : mission de conseil conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/ICCROM
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2019

À la demande du Centre du patrimoine mondial, l’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation le 22 février 2019.

Dans son rapport, l’État partie présente des informations sur « Rabat, ville lumière et capitale culturelle du Maroc », le grand programme de développement, lancé en 2014, qui vise à accroître les infrastructures économiques, sociales et culturelles dans et autour de la ville. Ce programme comprend l’extension de la gare ferroviaire dans le périmètre du bien, un nouveau théâtre, un nouveau musée national d’Archéologie et de Sciences, des parkings souterrains et des propositions de nouveaux paysages urbains dans la zone tampon, ainsi qu’un bâtiment de grande hauteur, la O Tower (la tour O), juste à l’extérieur de la zone tampon.

Le rapport répond également aux recommandations de la mission de conseil conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/ICCROM invitée par l’État partie à visiter le bien du 2 au 5 mai 2018. Il présente en outre une évaluation des progrès réalisés dans la conservation et la gestion du bien depuis son inscription sur la Liste du patrimoine mondial.

L’État partie précise qu’un Plan d’aménagement spécial (PAS) de la vallée du Bouregreg sera mis en œuvre entre fin 2018 et 2021. La phase 1 du plan comprend le projet, désormais partiellement achevé, de Grand Théâtre qui, selon le rapport, n’a pas d’impact visuel négatif direct sur le bien, et la restauration du site voisin de Chellah. Les autres phases prévoient la construction de nouvelles et importantes installations polyvalentes, l’amélioration des infrastructures existantes et la mise en œuvre du projet O Tower la pièce maîtresse du plan sur la rive droite de la rivière.

Selon la documentation soumise par l’État partie, la O Tower est conçue pour être le bâtiment le plus haut d’Afrique avec 55 étages. Elle comprendra un hôtel de luxe, des bureaux et des appartements. La O Tower est située dans la zone de projet ZP3 pour laquelle aucune restriction de hauteur n’est en vigueur et où un groupe de bâtiments de grande hauteur avait été prévu. En réponse aux recommandations de la mission de conseil liées aux inquiétudes suscitées par l’impact visuel négatif potentiel d’une tour de 250 mètres de haut sur le bien, impact qui se répercuterait sur toute la ville de Rabat (qui a un profil horizontal avec de nombreux liens avec le paysage environnant), et au conseil donné par la mission de déplacer le projet ailleurs, l’État partie déclare que la tour a été conçue pour être vue comme un « miroir réfléchissant postmoderne » pour le bien et une poursuite de sa modernisation. L’État partie soutient en outre qu’il n’y a pas assez de directives pour permettre de comprendre de quelle façon l’impact des projets au delà des zones tampons pourrait être évalué.

Le rapport explique que les projets de développement d’infrastructures du plan prévoient une route à six voies, contournant la ville par le sud, avec un viaduc au dessus de la vallée du Bouregreg, ainsi que l’agrandissement de la gare ferroviaire dans la vieille ville.

S’agissant des recommandations de la mission à propos de la gare ferroviaire, l’État partie explique que de profondes modifications des plans n’ont pas été possibles compte tenu de l’état d’avancement des travaux de construction lors de la venue de la mission, mais ses recommandations ont été prises en considération par la compagnie des chemins de fer en ce qui concerne l’utilisation de l’ancienne gare, l’intersection avec la muraille, l’utilisation de l’ancien bâtiment et la réduction des percées.

Des détails sont communiqués sur les progrès réalisés dans la mise en œuvre des plans de gestion et des grands projets de restauration tels que les secteurs du marché, les maisons menacées, les murs des Almoravides, le site archéologique de Chellah, la tour Hassan et les jardins d’essais, et dans la zone tampon, la reconstruction de l’ancien palais alaouite et l’hôpital militaire, la restauration du Fort Hervé, qui était dans un état avancé de délabrement lors de l’inscription, et le début de la restauration de la médina de Salé.

Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2019

Le rapport descriptif détaillé de l'État partie présente des informations sur un large éventail de projets qui ont été entrepris depuis l'inscription, et sur beaucoup d'autres qui sont proposés. Ces projets s'inscrivent dans le cadre d'un vaste programme de réaménagement, « Rabat, ville lumière et capitale culturelle du Maroc », qui vise à renforcer les infrastructures économiques, sociales et culturelles de la ville et de ses environs par des projets de restauration, de rajeunissement et de nouveaux aménagements. Ce projet englobe non seulement le bien, mais aussi l'ensemble de la vallée du Bouregreg, avec une nouvelle grande zone urbaine située en partie dans la zone tampon et en partie au-delà.

Ce grand développement urbain offrira des structures touristiques et de loisirs, telles que le Grand Théâtre et un musée d’Archéologie et de Sciences, ainsi que des résidences et des immeubles commerciaux, et sera relié à Rabat et Salé par une nouvelle autoroute à six voies. Le projet O Tower de 250 mètres de haut sur la rive où se situe Salé, juste à côté de la zone tampon, est considéré comme sa pièce maîtresse. De nombreuses interventions sont également prévues à l'intérieur du bien avec, par exemple, la création de parkings souterrains.

Bien que des descriptions des principaux éléments de ces grands projets aient été transmises, aucun plan détaillé n'a été, à ce jour, soumis au Centre du patrimoine mondial. Les projets sont décrits comme conformes au cadre de planification fourni au moment de l'inscription, mais des évaluations d'impact sur le patrimoine (EIP) formelles n'ont pas été réalisées pour garantir que les projets satisfont non seulement aux contraintes de planification mais également à l'inscription au patrimoine mondial en ce qui concerne le respect de la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien. Bien que des progrès aient été accomplis dans la mise en œuvre du plan de gestion, il manque une structure solide pour évaluer correctement l'impact potentiel des projets proposés et en cours sur le bien.

Lors de l'inscription, le Comité a recommandé que des EIP soient réalisées pour les grands projets urbains proposés et le développement de la vallée du Bouregreg, en particulier pour garantir l'intégrité du bien et de son environnement face aux impacts visuels, et que les détails des projets soient soumis au Centre du patrimoine mondial, pour examen par l'ICOMOS, conformément au paragraphe 172 des Orientations. Jusqu'à présent, le Centre du patrimoine mondial n'a reçu ni détails complets, ni EIP. Il convient également de noter que dans le dossier de proposition d'inscription (page 281), l'État partie avait précisé que « le souhait du Roi et les résultats des études architecturales concluent que la vallée du Bouregreg devrait bénéficier de projets reflétant le caractère original du Maroc avec authenticité et raffinement et ne pas revendiquer un modernisme étranger. »

L'étude technique de la gare ferroviaire, réalisée par l'ICOMOS en février 2018, a suggéré qu'une mission de conseil  soit organisée afin d'aider à définir les paramètres d'adaptation du projet pour éviter tout impact négatif sur la VUE du bien. La mission de conseil Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/ICCROM a eu lieu en mai 2018 et a examiné l'extension de la gare ferroviaire dans le périmètre du bien. Parallèlement, elle a également examiné un nouveau théâtre, de nouveaux paysages urbains dans la zone tampon et l'immeuble de grande hauteur O Tower, à côté de la zone tampon.

La mission a estimé que l'extension de la gare ferroviaire était trop grande et dominante de par l’impact visuel et physique qu’elle avait sur les murailles de la ville, mais aucun impact négatif n’a été envisagé pour le Grand Théâtre. En ce qui concerne le projet O Tower, il a été estimé que la tour aurait des impacts visuels très dommageables sur la kasbah des Oudaïas, la tour Hassan et le mausolée du roi Mohamed V, en réduisant leur prédominance visuelle. La mission a suggéré de reconsidérer l'emplacement de la tour.

Bien qu'aucune EIP n'ait été réalisée pour aucun de ces projets, le rapport de l'État partie suggère que des directives claires sur les aménagements au-delà de la zone tampon sont nécessaires pour permettre de prendre des décisions sur l'impact de cette tour. Cependant, ce qui manque, ce sont des EIP pour évaluer les impacts des projets en cours et proposés sur la valeur universelle exceptionnelle pour chacune des composantes du bien du patrimoine mondial.

D'après les commentaires fournis dans le rapport de l'État partie, il apparaît clairement que la gestion de projets d’aménagement et de développement aussi importants dans des délais aussi courts s'est avérée être un grand défi. Le rapport reconnaît la nécessité de « suivre attentivement l'impact des grands travaux envisagés à l'extérieur du bien, notamment en ce qui concerne la vue sur le bien et la rivière Bouregreg depuis le site de la kasbah qui les domine ». Il est indiqué qu'il n'y a pas de restrictions de hauteur dans la zone tampon et son cadre général. Cependant, dans le dossier de proposition d'inscription, l’État partie avait mentionné les orientations à suivre pour les futurs projets dans la vallée du Bouregreg. Les hauteurs autorisées dans la zone ZP3 où se situera la O Tower « sont au maximum de R+4 pour les logements, R+5 pour les bureaux et une tour de R+15 pour une unité hôtelière ». La proposition de tour actuelle compte 55 étages. Au moment de l'inscription, l'ICOMOS s'était inquiété du fait que certains projets proposés pourraient avoir un impact visuel sur le bien, tel que le pont en construction sur la rivière Bouregreg et le projet de bâtiment de 16 étages (secteur ZP3) à propos duquel des éclaircissements devraient être donnés. L'évaluation indique également que « des études détaillées d'impact sur le patrimoine doivent être réalisées pour tous les projets d'infrastructure situés à proximité du bien, même s'ils ne se trouvent pas explicitement à l'intérieur de la zone tampon proposée (comme dans le cas de certains bâtiments sur la rive droite de la rivière), et il est important que le Comité du patrimoine mondial soit informé suffisamment tôt avant que les projets ne soient mis en œuvre, conformément au paragraphe 172 des Orientations ». Cependant, à ce jour, le Centre du patrimoine mondial n'a pas reçu de telles informations de la part de l'État partie.

Il y a donc un besoin urgent de renforcer les processus de planification pour reconnaître la nécessité, pour les travaux d’aménagement et de développement, de respecter et protéger la VUE du bien. En ce qui concerne les projets de construction d'immeubles de grande hauteur dans la zone tampon et dans un cadre plus large, il semble qu'il y ait un besoin primordial de réaliser une étude du profil urbain et une modélisation en 3D de la zone urbaine qui permettraient d’identifier plus clairement les hauteurs acceptables des bâtiments par rapport aux vues importantes et à l'intégrité du bien. Les projets d’aménagement et de développement, considérés en tant que transformation des paysages et à travers des éléments individuels, sont susceptibles d'avoir un impact négatif sur la VUE du bien de diverses manières et à des degrés différents, tant individuellement que collectivement.

Même si certains de ces projets en sont à un stade avancé, il est essentiel de communiquer tous les détails pour chacun d'entre eux, y compris les travaux de restauration et d’aménagement, ainsi que les EIP nécessaires afin de comprendre quel type de mesures d'atténuation peuvent être nécessaires et à quel moment. En ce qui concerne la O Tower, il est évident qu'il est nécessaire d'entreprendre dès que possible des évaluations d'impact en gardant à l'esprit l'approche concernant le paysage urbain historique (Recommandation de l’UNESCO, 2011), et ces EIP devraient inclure des visualisations (telles que des études sur le profil urbain et des modèles numériques en 3D ou physiques) préparées selon les normes internationales afin d'évaluer l'impact complet sur la VUE du bien et examiner si, et de quelle façon, des mesures d’atténuation pourraient être mises en œuvre. Entre temps, tant que les évaluations d'impact n'auront pas été soumises et évaluées, les travaux sur la O Tower devraient être interrompus.

Comme l'a conclu le rapport de synthèse consacré à l'étude sur la mise en œuvre de la Recommandation HUL, présenté au Conseil exécutif à sa 206e session, il est évident qu'il convient de renforcer les capacités concernant cette recommandation et son approche. Le Comité pourrait souhaiter recommander qu'un atelier technique soit organisé afin de dispenser une formation et des conseils sur l'approche de la Recommandation HUL de la gestion des biens urbains du patrimoine mondial dans la région, y compris sur les outils et directives pour intégrer la protection de la VUE dans les plans et politiques de développement urbain dans un cadre plus large et pour l'élaboration des EIP. Cela est nécessaire pour soutenir la préparation d'évaluations d'impact et d'études sur l'éventuel impact visuel sur l'intégrité, avant d'inviter une mission de conseil conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS à se rendre sur le territoire du bien.

Décisions adoptées par le Comité en 2019
43 COM 7B.52
Rabat, capitale moderne et ville historique : un patrimoine en partage (Maroc) (C 1401)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/19/43.COM/7B.Add,
  2. Rappelant la décision 36 COM 8B.18, adoptée à sa 36e session (Saint-Pétersbourg, 2012),
  3. Prend note des détails communiqués dans le rapport de l’État partie qui décrit le grand programme d’aménagement et de développement « Rabat, ville lumière et capitale culturelle du Maroc » destiné à renforcer les infrastructures économiques, sociales et culturelles par la restauration, le rajeunissement et de nouveaux aménagements dans le bien et sa zone tampon, notamment une transformation majeure du paysage urbain de la vallée du Bouregreg pour relier les villes de Rabat et de Salé ;
  4. Regrette vivement que les détails complets de ce grand programme et des projets individuels le composant n’aient pas été soumis à l’avance pour examen par l’ICOMOS, conformément au paragraphe 172 des Orientations, et qu’aucune évaluation d’impact sur le patrimoine (EIP) n’ait été soumise au Centre du patrimoine mondial, comme demandé par le Comité lors de l’inscription ; 
  5. Regrette qu’il n’ait été possible d’apporter que des modifications mineures au projet d’extension de la gare ferroviaire afin d’atténuer son impact sur les murailles de la ville ;
  6. Note avec préoccupation l’impact visuel potentiellement négatif que le projet O Tower aurait sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, et demande que l’État partie communique les détails complets de tous les projets de restauration et de développement, en cours et proposés, et les EIP nécessaires, au Centre du patrimoine mondial, pour examen par les Organisations consultatives, avant que tout engagement ne soit pris concernant ces projets, notamment ceux destinés à faire partie du grand programme d’aménagement et de développement « Rabat, ville lumière et capitale culturelle du Maroc » ;
  7. Encourage l’État partie à mettre en œuvre l’approche de la Recommandation de l’UNESCO concernant le paysage urbain historique de 2011 (HUL) afin d’intégrer la protection de la VUE dans le développement urbain, y compris le développement urbain du cadre général du bien ;
  8. Recommande que l’État partie organise, dès que possible, un atelier technique pour le bien du patrimoine mondial à Rabat, et si possible, également, pour tous les sites du Maghreb, afin de former et de renforcer les capacités des participants à la gestion du site au moyen d’outils et d’orientations permettant de mettre en œuvre l’approche HUL, ainsi que pour les former à l’élaboration d’EIP, ce qui pourrait aider l’État partie à préparer les évaluations nécessaires qui seront ensuite examinées par les Organisations consultatives ;
  9. Suite à l’atelier technique, demande également à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2020, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, ainsi que les documents suivants, pour examen par le Comité du patrimoine mondial :
    1. Une étude du profil urbain du bien dans son cadre, la vallée du Bouregreg,
    2. Une maquette numérique en 3D, ou physique, du bien et de ses volumes dans son cadre, la vallée du Bouregreg,
    3. Pour les grands projets en cours et proposés, des évaluations d’impact sur le patrimoine réalisées selon le Guide de l’ICOMOS,
    4. Des études spatiales et en 3D de l’impact individuel et cumulatif potentiel sur la VUE du bien,
    5. Des preuves de l'intégration du plan de gestion du bien dans le plan d'aménagement de la ville et dans les directives de conception architecturale, conformément à l'approche HUL ;
  10. Recommande enfin fortement à l’État partie, suite à l’examen de ces documents par le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives, d’inviter une mission de conseil conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS à se rendre sur le territoire du bien pour une évaluation complémentaire, le rapport de mission devant être examiné par le Comité du patrimoine mondial à sa 45e session en 2021.
Projet de décision : 43 COM 7B.52

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/19/43.COM/7B.Add,
  2. Rappelant la décision 36 COM 8B.18, adoptée à sa 36e session (Saint-Pétersbourg, 2012),
  3. Prend note des détails communiqués dans le rapport de l’État partie qui décrit le grand programme d’aménagement et de développement « Rabat, ville lumière et capitale culturelle du Maroc » destiné à renforcer les infrastructures économiques, sociales et culturelles par la restauration, le rajeunissement et de nouveaux aménagements dans le bien et sa zone tampon, notamment une transformation majeure du paysage urbain de la vallée du Bouregreg pour relier les villes de Rabat et de Salé ;
  4. Regrette vivement que les détails complets de ce grand programme et des projets individuels le composant n’aient pas été soumis à l’avance pour examen par l’ICOMOS, conformément au paragraphe 172 des Orientations, et qu’aucune évaluation d’impact sur le patrimoine (EIP) n’ait été soumise au Centre du patrimoine mondial, comme demandé par le Comité lors de l’inscription ; 
  5. Regrette qu’il n’ait été possible d’apporter que des modifications mineures au projet d’extension de la gare ferroviaire afin d’atténuer son impact sur les murailles de la ville ;
  6. Note avec préoccupation l’impact visuel potentiellement négatif que le projet O Tower aurait sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, et demande que l’État partie communique les détails complets de tous les projets de restauration et de développement, en cours et proposés, et les EIP nécessaires, au Centre du patrimoine mondial, pour examen par les Organisations consultatives, avant que tout engagement ne soit pris concernant ces projets, notamment ceux destinés à faire partie du grand programme d’aménagement et de développement « Rabat, ville lumière et capitale culturelle du Maroc » ;
  7. Encourage l’État partie à mettre en œuvre l’approche de la Recommandation de l’UNESCO concernant le paysage urbain historique de 2011 (HUL) afin d’intégrer la protection de la VUE dans le développement urbain, y compris le développement urbain du cadre général du bien ;
  8. Recommande que l’État partie organise, dès que possible, un atelier technique pour le bien du patrimoine mondial à Rabat, et si possible, également, pour tous les sites du Maghreb, afin de former et de renforcer les capacités des participants à la gestion du site au moyen d’outils et d’orientations permettant de mettre en œuvre l’approche HUL, ainsi que pour les former à l’élaboration d’EIP, ce qui pourrait aider l’État partie à préparer les évaluations nécessaires qui seront ensuite examinées par les Organisations consultatives ;
  9. Suite à l’atelier technique, demande également à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2020, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, ainsi que les documents suivants, pour examen par le Comité du patrimoine mondial :
    1. Une étude du profil urbain du bien dans son cadre, la vallée du Bouregreg,
    2. Une maquette numérique en 3D, ou physique, du bien et de ses volumes dans son cadre, la vallée du Bouregreg,
    3. Pour les grands projets en cours et proposés, des évaluations d’impact sur le patrimoine réalisées selon le Guide de l’ICOMOS,
    4. Des études spatiales et en 3D de l’impact individuel et cumulatif potentiel sur la VUE du bien,
    5. Des preuves de l'intégration du plan de gestion du bien dans le plan d'aménagement de la ville et dans les directives de conception architecturale, conformément à l'approche HUL ;
  10. Recommande enfin fortement à l’État partie, suite à l’examen de ces documents par le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives, d’inviter une mission de conseil conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS à se rendre sur le territoire du bien pour une évaluation complémentaire, le rapport de mission devant être examiné par le Comité du patrimoine mondial à sa 45e session en 2021.
Année du rapport : 2019
Maroc
Date d'inscription : 2012
Catégorie : Culturel
Critères : (ii)(iv)
Documents examinés par le Comité
arrow_circle_right 43COM (2019)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


top