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Gebel Barkal et les sites de la région napatéenne

Soudan
Facteurs affectant le bien en 2019*
  • Désertification
  • Habitat
  • Infrastructures de transport de surface
  • Inondations
  • Modification du régime des sols
  • Système de gestion/plan de gestion
  • Vastes infrastructures et/ou installations touristiques / de loisirs
  • Vent
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Détérioration en conséquence d’une exposition à de difficiles conditions environnementales telles que vent chargé de sable et inondations
  • Empiètement urbain
  • Absence de plan de gestion avec engagement gouvernemental
  • Inondations
  • Infrastructure de transport de surface
  • Habitat
  • Vastes infrastructures et/ou installations touristiques / de loisirs
  • Système de gestion / plan de gestion
  • Vent et désertification
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2019
Demandes approuvées : 2 (de 2004-2005)
Montant total approuvé : 68 900 dollars E.U.
2005 Elaboration of the Management Plan for Jebel Barkal and ... (Approuvé)   30 000 dollars E.U.
2004 Conservation of the mural paintings of Jebel Barkal and ... (Approuvé)   38 900 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2019**
2004, 2006, 2007 : missions du Centre du patrimoine mondial ; février 2011 : mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/ICCROM
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2019

Le 25 janvier 2019, l’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation, disponible à http://whc.unesco.org/frlist/1073/documents/ et qui répond aux préoccupations du Comité en transmettant :

  • Une vue d’ensemble des 13 missions archéologiques soutenues par le projet archéologique Qatar-Soudan (QSAP), travaillant sur les cinq éléments du bien et leurs actions concernant les préoccupations du Comité. Des informations sont fournies sur les zones des travaux, les stratégies de recherche et de conservation, les activités des cinq dernières années, un aperçu des fouilles, les projets de gestion des sites, les travaux de suivi et de restauration, des données telles que des études et modélisations de site ainsi que des publications ;
  • Un récapitulatif de l’état de conservation de certains attributs :
    • L’état de conservation des temples de la cité royale de Gebel Barkal ainsi que des vestiges de surface situés à l’ouest est considéré comme mauvais et instable, à des degrés divers, en raison de la fragilité inhérente des matériaux de construction d’origine, de la longue exposition aux conditions climatiques extrêmes, notamment aux inondations répétées (avant 1990), et des activités humaines destructrices. Le site continue de pâtir d’un accès humain non surveillé et non réglementé et de la circulation illégale de véhicules,
    • Les principales menaces pesant sur Nuri sont les changements environnementaux, l’empiétement et l’élévation du niveau des eaux souterraines ;
  • Les cartes les plus récentes de chaque élément ;
  • Les détails d’un projet de structure d’information touristique au sein du bien de Sanam, dont la mise en service est prévue pour janvier 2019, ainsi que d’un grand centre archéologique et d’un complexe socioculturel communautaire à El-Zuma.
  • Des informations sur les activités de fouilles, de conservation et de mise en valeur du site d’El-Kurru, notamment pour la conservation de la décoration peinte des tombes royales, y compris des propositions d’abri au temple funéraire et des informations au sujet d’une couverture protectrice conçue et construite sur l’escalier de la pyramide Ku.1.

L’État partie reconnaît qu’une coordination plus efficace des missions archéologiques est nécessaire dans le cadre d’un plan de gestion global. Le rapport sur l’état de conservation de l’État partie est considéré comme la première étape pour remédier aux déficiences passées.

L’État partie a invité une mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS (17-25 février 2019) à laquelle le Comité a demandé de déterminer si l’état de conservation des attributs qui soutiennent la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien est soumis à un danger prouvé ou potentiel. Son rapport pourra être consulté à l’adresse http://whc.unesco.org/fr/list/1073/documents.

Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2019

La mission de 2019 a fourni des résultats préliminaires et a reconnu les efforts déployés par l’État partie pour protéger le bien, y compris la modernisation de la structure administrative de la Corporation nationale pour les antiquités et les musées (NCAM), et la volonté de renforcer l’ordonnance de 1999 sur la protection des antiquités.

En ce qui concerne les limites du bien et les zones tampons, la mission a constaté qu’elles n’étaient pas correctement définies ou gérées, ce qui a entraîné une confusion au niveau institutionnel. En conséquence, une zone située en face du site de Gebel Barkal a été vendue à des fins d’aménagement alors qu’elle devait faire partie de la zone tampon. Le développement urbain et les constructions empiètent également sur le bien (village de Nuri, Zuma), ce qui entraîne des impacts négatifs importants. La nécessité de contrôler le développement urbain, en particulier du côté occidental, a été soulignée lors de l’inscription. De plus, la mission considère que le « paysage fluvial et semi-désertique exceptionnel, presque épargné par le développement moderne » qui constituait le cadre à l’époque est maintenant dégradé.

En outre, la gestion touristique déficiente et la mauvaise application de la loi ont conduit à l’entrée incontrôlée de véhicules au sein du bien. Cela reflète en partie le manque de capacité de la police touristique à assurer une protection de base aux sites. Il est plus qu’urgent que l’État partie soumette au Centre du patrimoine mondial une modification mineure des limites du bien comportant des précisions sur les zones tampons du bien.

Le musée et les installations d’entreposage des différents éléments sont en très mauvais état. Actuellement, les installations ne répondent pas aux exigences de base en matière de sûreté et de sécurité et ne sont pas dotées d’un environnement de conservation adéquat, mais il existe des propositions visant à agrandir l’espace et à en améliorer les conditions.

Un plan de gestion a été adopté en 2007 mais n’a pas été mis en œuvre faute de personnel. Bien qu’une certaine planification de gestion soit disponible, elle n’existe pas pour toutes les composantes et lorsqu’elle existe, elle n’est pas mise en œuvre. Il n’existe pas de stratégie globale pour gérer les différentes équipes étrangères qui entreprennent des projets de fouilles et de restauration ou pour coordonner les méthodes : chaque équipe applique sa propre méthodologie. Il est vivement recommandé de mettre en place d’urgence un mécanisme de gestion et d’harmoniser le travail des missions archéologiques au sein du bien.

La mission a noté que de nombreux projets importants ont été entrepris sans tenir dûment compte des exigences du paragraphe 172 des Orientations. Par exemple, la mise en œuvre hâtive de l’abri au-dessus de la structure funéraire à El Kurru a été entreprise avant la prise en compte de l’avis des Organisations consultatives. Des préoccupations similaires concernent plusieurs centres d’accueil des visiteurs prévus ou en construction au sein du bien, qui ont besoin d’être déplacés. Bien qu’un bon travail soit en cours sur une petite partie du bien, ce n’est tout simplement pas suffisant pour l’instant pour inverser la tendance à la baisse.

La mission a constaté que des mesures urgentes doivent être mises en œuvre au sein du site pour enrayer la détérioration alarmante de la plupart des sites, qui a un impact très négatif sur l’authenticité et l’intégrité du bien, et pour juguler le développement du côté occidental de Gebel Barkal qui pourrait irrémédiablement compromettre son cadre. Ces menaces, associées à l’impact négatif d’un tourisme incontrôlé et à l’absence de protection et de gestion adéquates, ont un impact négatif, et parfois irréversible, sur la VUE du bien.

Il est recommandé que le Comité exprime sa consternation face à la situation actuelle et prie instamment l’État partie de prendre des mesures urgentes pour maîtriser la situation et mettre en œuvre intégralement les recommandations formulées par la mission de 2019.

En réponse à la demande du Comité d’étudier si l’inscription du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril était justifiée, conformément au paragraphe 179 des Orientations, il est recommandé que le Comité soutienne la proposition de la mission de donner à l’État partie un an supplémentaire pour mettre en œuvre ses recommandations et ensuite d’évaluer les avancées effectuées dans la lutte contre la dégradation actuelle en 2020.

Décisions adoptées par le Comité en 2019
43 COM 7B.54
Gebel Barkal et les sites de la région napatéenne (Soudan) (C 1073)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/19/43.COM/7B.Add,
  2. Rappelant la décision 42 COM 7B.59, adoptée à sa 42session (Manama, 2018),
  3. Félicite l’État partie pour plusieurs bons exemples de travaux de conservation ou de protection entrepris sur certains sites ;
  4. Exprime sa grande préoccupation face à l’état de conservation général du bien qui, selon la mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS de 2019, est sérieusement menacé par des niveaux alarmants de dégradation du tissu dus à des facteurs environnementaux, à l’absence de contrôles adéquats, à un manque d’entretien approprié, à l’insuffisance des installations muséales et d’entreposage, à l’absence de planification de la gestion, à l’absence de stratégie globale de gestion des équipes de fouilles étrangères, à l’empiétement urbain et au développement de projets, qui ont tous un impact négatif et par endroits irréversible sur la Valeur universelle exceptionnelle (VUE), et demande à l’État partie d’appliquer les recommandations de la mission de 2019 ;
  5. Note avec beaucoup d’inquiétude qu’une zone située devant le site de Gebel Barkal a été vendue à des fins d’aménagement alors qu’elle devait faire partie de la zone tampon, et prie instamment l’État partie de mettre fin à ces projets d’aménagement et de soumettre d’urgence au Centre du patrimoine mondial une modification mineure des limites qui définit les zones tampons du bien ;
  6. Note que les problèmes de gestion touristique sur le terrain conduisent à l’entrée de véhicules au sein du bien, ce qui endommage les monuments ;
  7. Considère que la situation générale concernant la protection et la gestion du bien dépasse la capacité actuelle de la Corporation nationale des antiquités et des musées (NCAM) pour une gestion efficace, et ce, malgré les efforts de l’État partie ; et qu’un soutien est urgemment nécessaire pour renforcer cette capacité afin de permettre la mise en place de structures de base concernant les limites et la gestion, notamment la gestion touristique ;
  8. Considère également que des mesures immédiates doivent être prises pour suspendre les projets potentiellement défavorables jusqu’à ce qu’ils puissent être dûment examinés, et pour prendre des mesures immédiates afin de renforcer la protection et la gestion ;
  9. Demande également à la communauté internationale de soutenir le travail urgent de protection et de gestion de l’État partie par une assistance financière, technique ou d’expertise ;
  10. Demande en outre à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2020, un rapport sur l’état de conservation du bien et sur les démarches entreprises pour la mise en œuvre des recommandations susmentionnées, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 44e session en 2020, afin de considérer, dans le cas de la confirmation d’un péril prouvé pour la valeur universelle exceptionnelle, l’inscription éventuelle du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril
Projet de décision : 43 COM 7B.54

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/19/43.COM/7B.Add,
  2. Rappelant la décision 42 COM 7B.59, adoptée à sa 42esession (Manama, 2018),
  3. Félicite l’État partie pour plusieurs bons exemples de travaux de conservation ou de protection entrepris sur certains sites ;
  4. Exprime sa grande préoccupation face à l’état de conservation général du bien qui, selon la mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS de 2019, est sérieusement menacé par des niveaux alarmants de dégradation du tissu dus à des facteurs environnementaux, à l’absence de contrôles adéquats, à un manque d’entretien approprié, à l’insuffisance des installations muséales et d’entreposage, à l’absence de planification de la gestion, à l’absence de stratégie globale de gestion des équipes de fouilles étrangères, à l’empiétement urbain et au développement de projets, qui ont tous un impact négatif et par endroits irréversible sur la Valeur universelle exceptionnelle (VUE), et demande à l’État partie d’appliquer les recommandations de la mission de 2019 ;
  5. Note avec beaucoup d’inquiétude qu’une zone située devant le site de Gebel Barkal a été vendue à des fins d’aménagement alors qu’elle devait faire partie de la zone tampon, et prie instamment l’État partie de mettre fin à ces projets d’aménagement et de soumettre d’urgence au Centre du patrimoine mondial une modification mineure des limites qui définit les zones tampons du bien ;
  6. Note que les problèmes de gestion touristique sur le terrain conduisent à l’entrée de véhicules au sein du bien, ce qui endommage les monuments ;
  7. Considère que la situation générale concernant la protection et la gestion du bien dépasse la capacité actuelle de la Corporation nationale des antiquités et des musées (NCAM) pour une gestion efficace, et ce, malgré les efforts de l’État partie ; et qu’un soutien est urgemment nécessaire pour renforcer cette capacité afin de permettre la mise en place de structures de base concernant les limites et la gestion, notamment la gestion touristique ;
  8. Considère également que des mesures immédiates doivent être prises pour suspendre les projets potentiellement défavorables jusqu’à ce qu’ils puissent être dûment examinés, et pour prendre des mesures immédiates afin de renforcer la protection et la gestion ;
  9. Demande également à la communauté internationale de soutenir le travail urgent de protection et de gestion de l’État partie par une assistance financière, technique ou d’expertise ;
  10. Demande en outre à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2020, un rapport sur l’état de conservation du bien et sur les démarches entreprises pour la mise en œuvre des recommandations susmentionnées, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 44e session en 2020, afin de considérer, dans le cas de la confirmation d’un péril prouvé pour la valeur universelle exceptionnelle, l’inscription éventuelle du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril
Année du rapport : 2019
Soudan
Date d'inscription : 2003
Catégorie : Culturel
Critères : (i)(ii)(iii)(iv)(vi)
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2019) .pdf
arrow_circle_right 43COM (2019)
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* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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