Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/19/43.COM/7B.Add,
- Rappelant la décision 42 COM 7B.59, adoptée à sa 42e session (Manama, 2018),
- Félicite l’État partie pour plusieurs bons exemples de travaux de conservation ou de protection entrepris sur certains sites ;
- Exprime sa grande préoccupation face à l’état de conservation général du bien qui, selon la mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS de 2019, est sérieusement menacé par des niveaux alarmants de dégradation du tissu dus à des facteurs environnementaux, à l’absence de contrôles adéquats, à un manque d’entretien approprié, à l’insuffisance des installations muséales et d’entreposage, à l’absence de planification de la gestion, à l’absence de stratégie globale de gestion des équipes de fouilles étrangères, à l’empiétement urbain et au développement de projets, qui ont tous un impact négatif et par endroits irréversible sur la Valeur universelle exceptionnelle (VUE), et demande à l’État partie d’appliquer les recommandations de la mission de 2019 ;
- Note avec beaucoup d’inquiétude qu’une zone située devant le site de Gebel Barkal a été vendue à des fins d’aménagement alors qu’elle devait faire partie de la zone tampon, et prie instamment l’État partie de mettre fin à ces projets d’aménagement et de soumettre d’urgence au Centre du patrimoine mondial une modification mineure des limites qui définit les zones tampons du bien ;
- Note que les problèmes de gestion touristique sur le terrain conduisent à l’entrée de véhicules au sein du bien, ce qui endommage les monuments ;
- Considère que la situation générale concernant la protection et la gestion du bien dépasse la capacité actuelle de la Corporation nationale des antiquités et des musées (NCAM) pour une gestion efficace, et ce, malgré les efforts de l’État partie ; et qu’un soutien est urgemment nécessaire pour renforcer cette capacité afin de permettre la mise en place de structures de base concernant les limites et la gestion, notamment la gestion touristique ;
- Considère également que des mesures immédiates doivent être prises pour suspendre les projets potentiellement défavorables jusqu’à ce qu’ils puissent être dûment examinés, et pour prendre des mesures immédiates afin de renforcer la protection et la gestion ;
- Demande également à la communauté internationale de soutenir le travail urgent de protection et de gestion de l’État partie par une assistance financière, technique ou d’expertise ;
- Demande en outre à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2020, un rapport sur l’état de conservation du bien et sur les démarches entreprises pour la mise en œuvre des recommandations susmentionnées, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 44e session en 2020, afin de considérer, dans le cas de la confirmation d’un péril prouvé pour la valeur universelle exceptionnelle, l’inscription éventuelle du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril.