Aire de conservation du Parc national du Grand Himalaya
Facteurs affectant le bien en 2019*
- Chasse, récolte et ramassage traditionnels
- Gouvernance
- Impacts des activités touristiques / de loisirs des visiteurs
- Infrastructures hydrauliques
- Ressources humaines
- Système de gestion/plan de gestion
- Élevage de bétail / pacage d’animaux domestiques
- Autres menaces :
Questions relatives aux droits communautaires des populations locales et des peuples autochtones dans les Sanctuaires de faune sauvage du Tirthan et du Sainj
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
- Autres (Questions relatives aux droits communautaires des populations locales et des peuples autochtones dans les Sanctuaires de faune sauvage du Tirthan et du Sainj et dans la vallée de Jiwanal, au sein du Parc national)
- Chasse, récolte et ramassage traditionnels (Collecte de plantes médicinales)
- Impacts de l’utilisation du pâturage et autres ressources
- Infrastructures hydrauliques (Aménagements hydroélectriques en aval du bien)
- Systèmes de gestion/Plan de gestion (Besoin de consolider la gestion de la vallée de Parwati au sein du parc national)
- Ressources humaines (Nombre de personnel insuffisant, équipement et formation pour la patrouille en terrain de haute altitude insuffisants)
- Impacts des activités touristiques / de loisirs des visiteurs
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2019
Montant total approuvé : 0 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2019**
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2019
Le 27 décembre 2018, l’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation, disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/1406/documents, qui signale les avancées suivantes en réponse à la décision 40 COM 7B.88 :
- L’État partie réaffirme son engagement à réaliser le projet ambitieux d’un bien du patrimoine mondial considérablement agrandi en incluant les parcs nationaux de Pin Valley et de Khirganga, ainsi que les sanctuaires de faune sauvage de Rupi Bhaba et Kanawar, ce qui permettrait approximativement de tripler la superficie actuelle du bien ;
- En 2017, le Conseil pour la faune sauvage de l’Himachal Pradesh (SBWL) a confirmé la décision antérieure de fusion du parc national de Khirganga avec l’Aire de conservation du Parc national du Grand Himalaya (GHNPCA), lançant ainsi le processus correspondant, tout en notant que les parcs nationaux de Khirganga et de Pin Valley doivent encore obtenir le statut définitif de parc national ;
- L’agrandissement important de la GHNPCA visant à créer un ensemble de conservation unique géré de façon cohérente doit être officialisé par une proposition d’extension du bien dès lors que la fusion des aires protégées susmentionnées dans la GHNPCA aura été réalisée au niveau national ;
- Reconnaissant que les moyens de subsistance locaux dépendent des ressources naturelles et des conséquences des restrictions d’accès dans les aires protégées, plusieurs activités sont signalées au sein de la GHNPCA : interaction avec les groupes féminins d’épargne et de crédit pour soutenir les possibilités alternatives de moyens de subsistance ; dialogue avec les opérateurs touristiques locaux et conseils à leur intention ; ainsi que divers efforts de renforcement des capacités en coopération avec le Wildlife Institute of India (WII). Les initiatives concrètes des communautés comprennent la participation des dirigeants locaux des communautés à un conseil de gestion se réunissant chaque année ; un festival folklorique des femmes ; un festival du patrimoine naturel célébrant le lien nature-culture dans les arts et la culture locaux ; et un programme de conservation communautaire soutenu par la GIZ (Agence allemande de coopération internationale) qui encourage les programmes de paiement pour services écosystémiques (PSE) ;
- Le SBWL a décidé de ne pas recommander la reclassification des sanctuaires de faune sauvage de Tirthan et Sainj en parcs nationaux afin d’éviter le déplacement des villages conformément aux exigences légales des parcs nationaux et de « permettre aux communautés locales de poursuivre des activités durables dans la région » selon la formulation du SBWL, tout en essayant de convaincre les populations locales de « supprimer progressivement » le pâturage dans le sanctuaire de faune sauvage de Tirthan ;
- Les lacunes de gestion relevées par WII dans une importante évaluation de l’efficacité de la gestion sont signalées comme étant sous contrôle ;
- L’État partie réaffirme son engagement à entreprendre une étude régionale du patrimoine mondial, comme recommandée par le Comité (décision 38 COM 8B.7), qui considère pleinement le bien existant.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2019
L’extension prévue du bien est conforme aux décisions du Comité et constituerait une étape positive vers la réduction de la vulnérabilité du bien à diverses menaces, y compris le changement climatique, et accroîtrait la représentativité de la diversité des écosystèmes du bien. Il est recommandé que le Comité félicite l’État partie d’avoir pris de nouvelles mesures en faveur d’une « approche paysagère » au titre de la Convention, tout en notant la nécessité d’une gestion cohérente, d’une gouvernance, d’un financement et d’un personnel adéquats tant pour le bien agrandi envisagé que pour sa zone tampon. Il est recommandé que le Comité rappelle que l’extension proposée nécessiterait une modification importante des limites, comme le prévoit le paragraphe 165 des Orientations, et de suivre les procédures propres à une nouvelle proposition d’inscription, y compris l’exigence que la zone soit préalablement incluse dans la Liste indicative. Il est recommandé que l’État partie demande conseil à l’UICN et au Centre du patrimoine mondial sur le processus de proposition d’inscription, le cas échéant.
L’utilisation locale des ressources naturelles est une question cruciale de gouvernance et de gestion. Il n’y a pas d’autre alternative que la participation significative des utilisateurs locaux des ressources pour régler les conflits correspondants. Les efforts en cours à cet égard sont donc accueillis très favorablement, en particulier les efforts pour renforcer l’implication des communautés locales et des peuples autochtones, et le Comité pourrait demander à l’État partie de veiller à ce que les parties prenantes locales et les titulaires de droits participent activement à la gouvernance et à la gestion, et notamment au processus d’agrandissement du bien. Les 15 000 habitants signalés de la zone tampon relativement petite (écozone) ont besoin de moyens de subsistance durables pour réduire les pressions sur la zone tampon et sur le bien. Selon le paragraphe 119 des Orientations, l’utilisation durable n’est possible qu’à condition d’être « écologiquement et culturellement durable » et qu’elle « n’ait pas d’effet négatif sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien ». Le pâturage et l’utilisation des autres ressources font partie intégrante de l’écosystème montagneux depuis longtemps et ne sont donc pas en soi incompatibles avec le statut de patrimoine mondial. Il est recommandé au Comité de réitérer sa demande à l’État partie d’évaluer les impacts du pâturage et de l’utilisation d’autres ressources locales sur la VUE du bien pour fonder une prise de décision et une gestion participatives éclairées.
La décision de l’État partie de s’opposer à la reclassification du sanctuaire de faune sauvage de Sainj en parc national au motif qu’il faudrait alors déplacer trois villages est notée. Toutefois, comme cela a déjà été noté dans le rapport sur l’état de conservation présenté à la 40e session du Comité (Istanbul/UNESCO, 2016), on ne voit pas très bien pourquoi le même raisonnement semble s’appliquer au sanctuaire de faune sauvage de Tirthan, lequel est utilisé pour le pacage saisonnier traditionnel mais n’inclut aucun village. Aucune explication complémentaire n’a été fournie par l’État partie à ce sujet.
La réponse de l’État partie concernant les actions de gestion à mener s’agissant des déficiences identifiées lors de l’évaluation de l’efficacité de la gestion menée par le WII est notée, mais ne fournit malheureusement pas les informations nécessaires pour permettre une évaluation. Il est recommandé que le Comité demande une réponse approfondie dans les rapports ultérieurs sur l’état de conservation.
Il est également recommandé que le Comité se félicite de l’engagement réaffirmé de l’État partie d’entreprendre une étude comparative régionale dans l’Himalaya et les régions montagneuses adjacentes en vue d’identifier les zones candidates au patrimoine mondial et la configuration des limites éventuelles dans cette région, réitère sa recommandation de consulter les autres États parties de la région, et invite l’État partie à demander un soutien technique au Centre du patrimoine mondial et à l’UICN.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2019
43 COM 7B.8
Aire de conservation du Parc national du Grand Himalaya (Inde) (N 1406rev)
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/19/43.COM/7B,
- Rappelant les décisions 37 COM 8B.11, 38 COM 8B.7 et 40 COM 7B.88, adoptées à ses 37e (Phnom Penh, 2013), 38e (Doha, 2014) et 40e (Istanbul/UNESCO, 2016) sessions respectivement,
- Accueille favorablement les efforts en cours de l’État partie pour agrandir de manière significative le bien et, en particulier, lancer le processus de fusion du parc national de Khirganga avec l’Aire de conservation du Parc national du Grand Himalaya (GHNPCA) et encourage l’État partie à procéder à la création d’un ensemble de conservation considérablement agrandi dans l’Himalaya occidental indien, conformément à la Convention du patrimoine mondial , avec le soutien technique du Centre du patrimoine mondial et de l’UICN, si nécessaire ;
- Rappelle que l’extension proposée nécessiterait une modification importante des limites conformément au paragraphe 165 des Orientations et l’application de procédures propres à une nouvelle proposition d’inscription, y compris l’exigence que la zone soit préalablement incluse dans la Liste indicative.
- Accueille aussi favorablement les efforts continus pour renforcer l’implication des communautés locales et des peuples autochtones et demande à l’État partie de veiller à ce que les parties prenantes locales et les titulaires de droits participent activement à la gouvernance et à la gestion, et notamment au processus d’agrandissement du bien ;
- Réitère son encouragement à l’État partie d’impliquer pleinement les utilisateurs locaux des ressources dans la prise de décision afin de trouver des moyens mutuellement acceptables de résoudre tout conflit en cours lié à l’utilisation des ressources, tout en respectant les droits d’utilisation, et demande également à l’État partie de mener une évaluation des impacts de l’utilisation des ressources existantes (en particulier le pâturage et la collecte des plantes médicinales) sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien pour aider à fonder cette prise de décision ;
- Note que l’État partie a pris la décision de ne pas reclasser les sanctuaires de faune sauvage de Tirthan et Sainj en parcs nationaux au motif d’éviter un déplacement des villages ;
- Regrette que l’État partie n’ait pas fourni suffisamment d’informations pour permettre une évaluation des actions à mener face aux déficiences identifiées dans l’évaluation de l’efficacité de la gestion et réitère sa demande à l’État partie de faire rapport sur :
- Le transit du bétail au sein du bien,
- Le processus de reconnaissance des droits des communautés locales dans la vallée du Jiwanal,
- La consolidation de la gestion de la vallée du Parvati,
- Les conflits entre l’homme et la faune sauvage,
- Des ressources appropriées en personnel, équipement et formation aux patrouilles en haute montagne ;
- Accueille en outre favorablement l’engagement réaffirmé de l’État partie d’entreprendre une étude comparative du patrimoine mondial naturel potentiel dans l’Himalaya et les régions montagneuses adjacentes, encourage également l’examen complet du bien, y compris son extension envisagée, et réitère sa recommandation à l’État partie de consulter les autres États parties concernés de la région sur cette question et de demander un soutien technique au Centre du patrimoine mondial et à l’UICN, le cas échéant ;
- Demande en outre à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2020, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 45e session en 2021.
Projet de décision : 43 COM 7B.8
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/19/43.COM/7B,
- Rappelant les décisions 37 COM 8B.11, 38 COM 8B.7 et 40 COM 7B.88, adoptées à ses 37e (Phnom Penh, 2013), 38e (Doha, 2014) et 40e (Istanbul/UNESCO, 2016) sessions respectivement,
- Accueille favorablement les efforts en cours de l’État partie pour agrandir de manière significative le bien et, en particulier, lancer le processus de fusion du parc national de Khirganga avec l’Aire de conservation du Parc national du Grand Himalaya (GHNPCA) et encourage l’État partie à procéder à la création d’un ensemble de conservation considérablement agrandi dans l’Himalaya occidental indien, conformément à la Convention du patrimoine mondial , avec le soutien technique du Centre du patrimoine mondial et de l’UICN, si nécessaire ;
- Rappelle que l’extension proposée nécessiterait une modification importante des limites conformément au paragraphe 165 des Orientations et l’application de procédures propres à une nouvelle proposition d’inscription, y compris l’exigence que la zone soit préalablement incluse dans la Liste indicative.
- Accueille aussi favorablement les efforts continus pour renforcer l’implication des communautés locales et des peuples autochtones et demande à l’État partie de veiller à ce que les parties prenantes locales et les titulaires de droits participent activement à la gouvernance et à la gestion, et notamment au processus d’agrandissement du bien ;
- Réitère son encouragement à l’État partie d’impliquer pleinement les utilisateurs locaux des ressources dans la prise de décision afin de trouver des moyens mutuellement acceptables de résoudre tout conflit en cours lié à l’utilisation des ressources, tout en respectant les droits d’utilisation, et demande également à l’État partie de mener une évaluation des impacts de l’utilisation des ressources existantes (en particulier le pâturage et la collecte des plantes médicinales) sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien pour aider à fonder cette prise de décision ;
- Note que l’État partie a pris la décision de ne pas reclasser les sanctuaires de faune sauvage de Tirthan et Sainj en parcs nationaux au motif d’éviter un déplacement des villages ;
- Regrette que l’État partie n’ait pas fourni suffisamment d’informations pour permettre une évaluation des actions à mener face aux déficiences identifiées dans l’évaluation de l’efficacité de la gestion et réitère sa demande à l’État partie de faire rapport sur :
- Le transit du bétail au sein du bien,
- Le processus de reconnaissance des droits des communautés locales dans la vallée du Jiwanal,
- La consolidation de la gestion de la vallée du Parvati,
- Les conflits entre l’homme et la faune sauvage,
- Des ressources appropriées en personnel, équipement et formation aux patrouilles en haute montagne ;
- Accueille en outre favorablement l’engagement réaffirmé de l’État partie d’entreprendre une étude comparative du patrimoine mondial naturel potentiel dans l’Himalaya et les régions montagneuses adjacentes, encourage également l’examen complet du bien, y compris son extension envisagée, et réitère sa recommandation à l’État partie de consulter les autres États parties concernés de la région sur cette question et de demander un soutien technique au Centre du patrimoine mondial et à l’UICN, le cas échéant ;
- Demande en outre à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erdécembre 2020, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 45e session en 2021.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.