Vieille ville de Lamu
Facteurs affectant le bien en 2011*
- Déchets solides
- Habitat
- Infrastructures de transport maritime
- Pétrole/gaz
- Ressources financières
- Ressources humaines
- Système de gestion/plan de gestion
- Zones industrielles
- Autres menaces :
Incendie
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
a) Absence de plan de gestion approuvé et de plan d’action de mise en œuvre ;
b) Absence de planification préventive des risques, en particulier en cas d’incendie ;
c) Absence de système d’assainissement des eaux usées, d’évacuation des déchets et d’infrastructures générales ; et risque de pénurie d’eau douce
d) Développement incontrôlé ;
e) Manque de ressources ;
f) Pressions dues au développement urbain et industriel, notamment nouveau projet portuaire et prospection pétrolière ;
g) Zone tampon inadéquate.
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2011
Montant total approuvé : 31 776 dollars E.U.
2010 | Listed Lamu Old Town. Action plans scheme project and ... (Approuvé) | 8 900 dollars E.U. |
2004 | Rehabilitation of Lamu waterfront (raising of sea wall ... (Approuvé) | 6 952 dollars E.U. |
2000 | Lamu: Preparation of a nomination file (Approuvé) | 15 924 dollars E.U. |
Missions sur le bien jusqu'en 2011**
Mars 2004 : mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial / ICOMOS ; mai 2010 : mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial / ICOMOS / ICCROM
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2011
Le 1er février 2011, l'État partie a remis un rapport sur l'état de conservation du bien en réponse aux problèmes liés au projet de port, au bassin hydrographique, aux limites du bien et à la zone tampon et à d'autres facteurs ayant des impacts sur le bien.
a) Projet de nouveau port du district de Lamu
L'État partie signale que le Ministère des transports a engagé la société Japan Port Consultants pour entreprendre une étude complète de faisabilité technique, économique et financière du projet de port de Lamu à Manda Bay, entre 15 et 20 kms au nord de Lamu, ainsi que pour le projet de développement de « corridor » " Lamu-Addis-Juba-Kigali. Il a été également demandé à la société consultante de recommander les cadres règlementaires et institutionnels les mieux adaptés aux travaux et de développer au moins trois modèles d'investissements pour le financement du projet. Cette même société a en outre été invitée à élaborer le schéma directeur du port de Lamu ainsi que les plans détaillés des trois premiers postes d'amarrage et des infrastructures associées.
Les Musées nationaux du Kenya (MNK) (The National Museums of Kenya – NMK) ont été contactés par la société consultante afin d'obtenir des informations sur les biens du patrimoine dans le secteur concerné. Les MNK ont souligné auprès du consultant la nécessité d'une évaluation globale d'impact patrimonial, archéologique, et socioculturel. C'est dans ce but que le Secrétaire permanent du Ministère du patrimoine national et de la culture a demandé au Ministère des transports que des experts du patrimoine issus des MNK fassent immédiatement partie de l'équipe en charge de l'évaluation globale d'impact environnemental (EIE) ainsi que des équipes qui mèneront les EIE individuelles de chaque partie du projet. Le rapport ne fait cependant pas état d'une réponse du Ministère des transports.
b) Aménagement des dunes de sable de Shella
L'État partie signale que les MNK et l'Autorité de gestion des ressources en eau (AGRE) (Water Resource Management Authority – WRMA) ont réalisé une étude sur la dune de sable de Lamu en février 2010 pour cartographier la zone de 19 km² dont la désignation comme zone protégée est proposée, y compris la fragile source de la ville de Lamu. En mai 2010, le Responsable du service d'enregistrement foncier a annulé les titres de propriété de 21 parcelles, dans le secteur des dunes, délivrés de façon illégale. Les MNK et l'AGRE préparent actuellement des documents destinés à faciliter la désignation de cette zone de 19 km² comme zone protégée. L'AGRE et le Bureau du bien patrimoine mondial et de la conservation de Lamu (BBPMCL) (Lamu WHS and Conservation Office – LWHSCO) ont créé un comité de gestion du bassin hydrographique qui réunit tous les intervenants de la société civile.
c) Limites du bien et zone tampon
L'État partie fait état de l'établissement en cours d'une carte patrimoniale de tous les sites historiques et archéologiques de l'île de Lamu avec l'aide d'un expert local en système d'information géographique. Cette carte présentera le cœur historique de la ville de pierres et les zones tampons. Les MNK ont entamé un processus de consultation avec le comité de développement du district et d'autres parties prenantes, sur les extensions proposées pour les zones tampons, comme demandé par le Comité.
d) Finalisation du plan de gestion
L'État partie précise qu'il a reçu une Assistance internationale d'un montant de 8.900 dollars EU pour achever le plan de gestion. Aucun plan n'a cependant été reçu par le Centre du patrimoine mondial.
e) Développement incontrôlé
L'État partie signale que le Bureau du bien patrimoine mondial de Lamu élabore actuellement une proposition stratégique d'amélioration des habitations non planifiées et non autorisées entourant le bien du patrimoine mondial. Cette stratégie fera partie du plan de développement du district de Lamu 2010-2030. Le président du conseil des MNK a par ailleurs demandé que le Ministère du gouvernement local inclue Lamu dans l'actuel projet de la Banque mondiale de modernisation des habitations non autorisées dans les villes moyennes.
f) Autres problèmes
L'État partie fait également état d'un certain nombre d'opérations en cours de conservation et de restauration, de festivals culturels et de projets d'aménagement patrimoniaux.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2011
Le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives prennent note des informations fournies par l'État partie sur le nouveau projet de port de Manda Bay, au nord de Lamu. À la lecture de reportages parus dans la presse kenyane évoquant le projet de port comme un "méga projet" et la publication officielle par l'État partie en septembre 2010 d'appels d'offre pour la première phase de construction du port, ils recommandent au Comité d’exprimer sa vive préoccupation quant à l'absence d'éléments détaillés essentiels à fournir par l'État partie sur le projet, comme demandé par le Comité du patrimoine mondial à sa 34e session (Brasilia, 2010).
Comme il est difficile d'évaluer sur la seule base de reportages parus dans la presse, donc sans assurance de la justesse des éléments évoqués, il est donc crucial que l'État partie fournisse les informations nécessaires telles que l'envergure du projet; sa localisation précise et ses dimensions, le type d'aménagement prévu, y compris les infrastructures connexes, et la croissance de la population envisagée afin de permettre une meilleure compréhension par le Comité du patrimoine mondial des impacts potentiellement négatifs du projet sur la valeur universelle exceptionnelle du bien.
Selon les éléments recueillis dans la presse, ce grand projet d'aménagement pose un problème susceptible d'avoir un très grand impact sur la morphologie d'une grande partie de la côte, sur les courants liés aux marées et sur la formation des rives sableuses sur une grande partie de la zone côtière ainsi que sur le développement socioéconomique de Lamu et du paysage environnant.
L'État partie signale que des consultants recueillent des informations sur le patrimoine culturel et naturel présent près du site du futur port et le long du projet de "corridor de développement". Au vu de l'envergure et de l'étendue potentielle de l'aménagement du port, toute évaluation d'impact doit absolument inclure une évaluation d'impact patrimonial sur la valeur universelle exceptionnelle dans un grand nombre de perspectives. Nonobstant une certaine distance entre le bien et le projet, celui-ci pourrait quand même avoir des impacts négatifs sur le bien en raison de la construction d'une infrastructure de telles dimensions et de l'accroissement de la population qui pourrait en résulter. Le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives tiens a souligner les efforts entrepris par les Musées nationaux du Kenya afin de jouer un rôle actif dans le déroulement du processus de l'évaluation d'impact environnemental. Le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives insistent toutefois sur la nécessité d'inclure dans cette évaluation d'impact environnemental une évaluation d'impact sur le patrimoine culturel spécifique au bien.
En ce qui concerne le bassin hydrographique des dunes de sable de Shella, le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives reconnaissent les progrès accomplis par l'État partie dans le règlement de ce très délicat problème environnemental. L'annulation des 21 titres de propriété est une mesure très positive et on est en droit d'espérer que la procédure de déclaration du site en tant que zone protégée sera achevée sous peu.
De même, les progrès accomplis dans une définition plus précise des limites du bien et de la zone tampon et l’elaboration du plan de gestion sont remarqués, on est également en droit d'espérer que ces procédures seront achevées dès que possible.
Enfin, en ce qui concerne l'aménagement urbain incontrôlé et les habitations non autorisées qui entourent le bien du patrimoine mondial de Lamu, le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives estiment ces problèmes comme étant très importants, en particulier au vu de l'afflux potentiel de population supplémentaire. Une planification lisible et des mécanismes de contrôle doivent être établis dès que possible afin d'éviter que cette difficile situation n'empire à l'avenir.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2011
35 COM 7B.39
Vieille ville de Lamu (Kenya) (C 1055)
Le Comité du patrimoine mondial ;
1. Ayant examiné le document WHC-11/35.COM/7B,
2. Rappelant la décision 34 COM 7B.46, adoptée lors de sa 34e session (Brasilia, 2010),
3. Prend note des informations fournies par l'État partie sur le projet de port de Lamu à Manda Bay et sur le projet de développement du « corridor » Lamu-Addis-Juba-Kigali ;
4. Exprime son inquiétude sur l'absence de remise par l'État partie d'informations détaillées sur le projet, telles que son envergure, sa localisation précise et ses dimensions, les types d'aménagement envisagés et la prévision de croissance de population, comme demandé par le Comité du patrimoine mondial à sa 34e session (Brasilia, 2010) ;
5. Prend également note du fait que les informations détaillées actuellement disponibles pour le grand public tendent à faire penser que le projet puisse être considéré comme un "méga projet" qui aurait des impacts sur la morphologie de la côte, sur les courants liés aux marées et sur la formation des rives sableuses sur une grande partie de la zone côtière ainsi que sur le développement socioéconomique de Lamu et de son paysage environnant ;
6. Réitère sa demande auprès de l'État partie afin qu'il lui remette dès que possible des informations précises sur le projet de port de Lamu à Manda Bay et le projet de développement de « corridor » Lamu-Addis-Juba-Kigali, conformément au paragraphe 172 des Orientations et avant tout engagement ;
7. Demande à l'État partie de confirmer que les Musées nationaux du Kenya seront pleinement impliqués dans les évaluations d'impact du projet portuaire et qu'une évaluation d'impact patrimonial sera entreprise afin d'évaluer l'impact potentiel du projet sur la valeur universelle exceptionnelle conformément au « Guide de l'ICOMOS sur les évaluations d'impact patrimonial pour les biens culturels du patrimoine mondial »;
8. Prend également note de la procédure en cours de désignation de la zone du bassin hydrographique des dunes de sable de Shella comme zone protégée, de la cartographie des limites et des zones tampons du bien, de la préparation du plan de gestion et des progrès accomplis dans la résolution des problèmes liés à l'aménagement incontrôlé et aux habitations non autorisées;
9. Demande également à l'État partie de lui fournir les cartes définissant précisément les limites du bien et de sa zone tampon, de finaliser le plan de gestion dès que possible et de le soumettre au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives;
10. Demande en outre à l'État partie d'achever dès que possible la procédure de déclaration de la zone du bassin hydrographique des dunes de sable de Shella comme zone protégée;
11. Demande par ailleurs à l'État partie de remettre au Centre du patrimoine mondial, d'ici le 1er février 2012, un rapport actualisé sur l'état de conservation du bien, et en particulier sur les points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 36e session en 2012.
35 COM 8E
Adoption des Déclarations rétrospectives de valeur universelle exceptionnelle
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le Document WHC-11/35.COM/8E,
2. Adopte les Déclarations rétrospectives de valeur universelle exceptionnelle, telles que présentées dans l'Annexe I du document WHC-11/35.COM/8E, pour les biens du patrimoine mondial suivants :
- Afghanistan: Minaret et vestiges archéologiques de Djam; Paysage culturel et vestiges archéologiques de la vallée de Bamiyan;
- Afrique du Sud: Parc de la zone humide d'iSimangaliso; Robben Island; Paysage culturel de Mapungubwe; Aires protégées de la Région florale du Cap; Dôme de Vredefort;
- Allemagne: Vallée du Haut-Rhin moyen;
- Bahreïn: Qal'at al-Bahreïn - ancien port et capitale de Dilmoun;
- Bénin: Palais royaux d'Abomey;
- Botswana: Tsodilo;
- Cameroun: Réserve de faune du Dja;
- Chine: Aires protégées des trois fleuves parallèles au Yunnan;
- Inde: Sanctuaire de faune de Manas;
- Kenya: Parcs nationaux du lac Turkana; Vieille ville de Lamu;
- Malawi: Art rupestre de Chongoni;
- Mali: Villes anciennes de Djenné;
- Ouganda: Forêt impénétrable de Bwindi; Monts Rwenzori;
- Pakistan: Fort et jardins de Shalimar à Lahore;
- Pérou: Zone archéologique de Chan Chan;
- Philippines: Rizières en terrasses des cordillères des Philippines;
- République centrafricaine: Parc national du Manovo-Gounda St Floris;
- République-unie de Tanzanie: Ruines de Kilwa Kisiwani et de Songo Mnara;
- Sénégal: Île de Saint-Louis;
- Togo: Koutammakou, le pays des Batammariba;
- Turquie: Zones historiques d'Istanbul;
- Yémen: Ancienne ville de Shibam et son mur d'enceinte; Vieille ville de Sana'a;
- Zimbabwe: Parc national de Mana Pools, aires de safari Sapi et Chewore;
3. Décide que les déclarations rétrospectives de valeur universelle exceptionnelle des biens du patrimoine mondial en péril seront passées en revue en priorité;
4. Décide également que, compte tenu du grand nombre de déclarations rétrospectives de valeur universelle exceptionnelle à examiner, l'ordre dans lequel elles seront passées en revue suivra le deuxième cycle de soumission de Rapports périodiques, tel que:
- biens du patrimoine mondial dans les États arabes;
- biens du patrimoine mondial en Afrique;
- biens du patrimoine mondial en Asie et Pacifique;
- biens du patrimoine mondial en Amérique latine et aux Caraïbes;
- biens du patrimoine mondial en Europe et Amérique du Nord.
Projet de décision : 35 COM 7B.39
Le Comité du patrimoine mondial ;
1. Ayant examiné le document WHC-11/35.COM/7B ;
2. Rappelant la décision 34 COM 7B.46, adoptée lors de sa 34e session (Brasilia, 2010),
3. Prend note des informations fournies par l'État partie sur le projet de port de Lamu à Manda Bay et sur le projet de développement du « corridor » " Lamu-Addis-Juba-Kigali;
4. Exprime son inquiétude sur l'absence de remise par l'État partie d'informations détaillées sur le projet, telles que son envergure, sa localisation précise et ses dimensions, les types d'aménagement envisagés et la prévision de croissance de population, comme demandé par le Comité du patrimoine mondial à sa 34e session (Brasilia, 2010);
5. Prend également note du fait que les informations détaillées actuellement disponibles pour le grand public tendent à faire penser que le projet puisse être considéré comme un "méga projet" qui aurait des impacts sur la morphologie de la côte, sur les courants liés aux marées et sur la formation des rives sableuses sur une grande partie de la zone côtière ainsi que sur le développement socioéconomique de Lamu et de son paysage environnant;
6. Réitère sa demande auprès de l'État partie afin qu'il lui remettre dès que possible des informations précises sur le projet de port de Lamu à Manda Bay et le projet de développement de « corridor » Lamu-Addis-Juba-Kigali, conformément au paragraphe 172 des Orientations et avant tout engagement officiel;
7. Demande à l'État partie de confirmer que les Musées nationaux du Kenya seront pleinement impliqués dans les évaluations d'impact du projet portuaire et qu'une évaluation d'impact patrimonial sera entreprise afin d'évaluer l'impact potentiel du projet sur la valeur universelle exceptionnelle conformément aux "orientations de l'ICOMOS sur les évaluations d'impact patrimonial pour les biens culturels du patrimoine mondial";
8. Prend également note de la procédure en cours de désignation de la zone du bassin hydrographique des dunes de sable de Shella comme zone protégée, de la cartographie des limites et des zones tampons du bien, de la préparation du plan de gestion et des progrés accomplis dans la résolution des problèmes liés à l'aménagement incontrôlé et aux habitations non autorisées;
9. Demande également à l'État partie de lui fournir les cartes définissant précisément les limites du bien et de ses zones tampons, de finaliser le plan de gestion dès que possible et de le soumettre au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives;
10. Demande en outre à l'État partie d'achever dès que possible la procédure de déclaration de la zone du bassin hydrographique des dunes de sable de Shella comme zone protégée;
11. Demande par ailleurs à l'État partie de remettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2012, un rapport actualisé sur l'état de conservation du bien, et en particulier sur les points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 36e session en 2012.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.