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Massif de l’Ennedi : paysage naturel et culturel

Tchad
Facteurs affectant le bien en 2018*
  • Système de gestion/plan de gestion
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
Facteurs identifiés lors de l'inscription en 2016:
  • Nécessité de renforcer le statut de protection juridique du bien
  • Plan de gestion inadapté
  • Nécessité d'une zonation assurant une protection intégrale aux zones clés pour la biodiversité
  • Nécessité de garantir la participation pleine et entière des communautés locales et de leurs autorités traditionnelles à la gestion du bien
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2018
Demandes approuvées : 0
Montant total approuvé : 0 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2018**
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2018

L’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation le 5 décembre 2017, disponible à http://whc.unesco.org/fr/list/1475/documents, avec les informations suivantes :

  • Tandis qu’un statut renforcé de la protection juridique du bien reste en attente, la création de la Réserve naturelle et culturelle d’Ennedi (RNCE) progresse et suscite une forte mobilisation locale. La visite du site en novembre 2016 par une délégation ministérielle a permis une prise de conscience accrue à l’échelle locale et créé un élan. Une carte de la RNCE proposée a été soumise, semblant indiquer que l’ensemble de la chaîne de l’Ennedi, entourée d’une vaste zone tampon, serait incluse dans la réserve ;
  • La conservation et la gestion de la RNCE seront assurées par un accord de partenariat entre l’État partie et l’African Parks Network (APN), financé par l’Union européenne et d’autres partenaires. L’accord augmentera la disponibilité des ressources humaines et financières et devrait améliorer la capacité d’application des recommandations du Comité ;
  • La participation locale, jugée primordiale pour la conservation, est officiellement assurée par des comités locaux et un futur Conseil de gouvernance local qui aura un rôle consultatif ;
  • Des contraintes financières ont empêché la mise en œuvre effective du plan de gestion existant (2014-2024) pour le bien et entravé la révision du plan qui était requise. L’APN et la Zoological Society of London (ZSL) ont mené en 2016 des études préparatoires renseignant sur le futur zonage à reproduire dans un plan de gestion révisé. Il est prévu d’établir un inventaire botanique, parallèlement à de plus larges intentions de renforcer le suivi écologique dans le cadre d’une consolidation de la gestion ;
  • Le rapport révèle l’existence d’une gestion traditionnelle fonctionnelle et ne discerne aucun risque imminent. Des dispositions légales spécifiques sont en place et considérées comme adéquates pour la protection du patrimoine culturel et naturel ;
  • Le vandalisme de l’art rupestre reste un sérieux problème, tandis que le changement climatique est reconnu comme un phénomène inquiétant susceptible d’affecter la biodiversité ;
  • L’État partie fait savoir par ailleurs que des missions sur le terrain et une formation sur l’art rupestre dans les massifs de l’Ennedi et du Tibesti se sont déroulées grâce au soutien de l’U.S. Ambassadors Fund for Cultural Preservation par le biais du Trust for African Rock Art (TARA) ;
  • Les préparations à la réintroduction de l’autruche ont avancé et la réintroduction de l’oryx et de l’addax est envisagée.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2018

Le bien étendu et isolé est peu densément peuplé et subit des pressions immédiates limitées. L’extinction locale de multiples espèces de mammifères illustre que la présence humaine a entraîné de considérables impacts écologiques, néanmoins les régimes traditionnels et le contrôle social sont en place, contribuant à la gestion de fragiles ressources naturelles et culturelles. Des éléments indiquent cependant une intensification du pâturage dans certaines parties du bien et, si cette pression demeure incontrôlée, la situation pourrait rapidement dégénérer. Le changement climatique pourrait aggraver les problèmes en réduisant la disponibilité de l’eau. Les actes de vandalisme de certains éléments d’art rupestre documentés dans le bien sont tout aussi préoccupants et des rapports sur leur réhabilitation devraient être disponibles. Le tourisme fait l’objet d’une active promotion en tant qu’option de développement local ; en cas de succès, cela pourrait procurer des avantages économiques locaux, mais apporter aussi une pression supplémentaire. Pour être prêt à affronter de nouvelles menaces, il est donc important que l’engagement du gouvernement en faveur de la conservation de la zone se traduise par de véritables opérations de gestion et de conservation en complément de pratiques de gestion traditionnelle des ressources naturelles.

Depuis la soumission du rapport de l’État partie, l’accord entre la République du Tchad et l’APN a été signé le 19 février 2018 (https://www.african-parks.org/press-release/chad-ennedi-protected). Dans le cadre de cet accord, l’Union européenne et la Dutch Postcode Lottery ont engagé 7,7 millions d’euros pour gérer et restaurer la RNCE. Ce financement offre une occasion sans précédent de prendre en compte toutes les demandes et les recommandations du Comité et de traduire en action un engagement politique soutenu. Le renforcement annoncé du statut de protection juridique peut enfin devenir réalité. Ce processus aura à examiner attentivement les délimitations du bien inscrit qui ont été modifiées au cours de l’évaluation. Le bien, tel qu’il a été inscrit, ne couvre pas la partie nord du massif, excluant ainsi d’importants sites d’art rupestre, comme le site emblématique de Niola Doa, et des aires potentiellement importantes pour la biodiversité. Au moment de l’inscription, le Comité a recommandé une extension du bien, notamment pour protéger d’importants sites d’art rupestre dans le nord et le nord-ouest du massif de l’Ennedi. La création de la RNCE offre une occasion d’appliquer cette recommandation et il est recommandé que le Comité prie instamment l’État partie d’entamer des consultations avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives avant de finaliser la proposition de délimitation de la RNCE afin de garantir l’inclusion de toutes les zones importantes et la définition d’une zone tampon appropriée. La carte fournie avec le rapport de l’État partie était de mauvaise qualité et ne permet pas d’analyser clairement la situation.

La disponibilité des fonds et des ressources humaines obtenue grâce au partenariat de la RNCE permettra aussi de faire la révision attendue du plan de gestion qui devrait prendre pleinement en compte toutes les demandes et recommandations antérieures du Comité en termes de zonage, préparation aux risques potentiels, participation locale et respect des pratiques et savoirs traditionnels existants, ainsi qu’une documentation systématique et convenable des sites d’art rupestre.

Décisions adoptées par le Comité en 2018
42 COM 7B.64
Massif de l’Ennedi : paysage naturel et culturel (Tchad) (C/N 1475)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/18/42.COM/7B,
  2. Rappelant les décisions 40 COM 8B.15 et 41 COM 8B.52, adoptées à ses 40(Istanbul/UNESCO, 2016) et 41e (Cracovie, 2017) sessions respectivement,
  3. Accueille favorablement la proposition d’améliorer le statut de protection et de consolider la gestion du bien, et les occasions qu’offre le nouveau partenariat entre l’État partie et l’African Parks Network (APN), avec l’apport financier de l’Union européenne, de la Dutch Postcode Lottery et d’autres partenaires, et encourage la communauté internationale à continuer d’apporter une aide financière et une assistance technique en faveur du bien ;
  4. Salue également les efforts déployés par l’État partie pour documenter et réduire les actes de vandalisme constatés sur certains éléments d’art rupestre du bien depuis son inscription, et demande à l’État partie de fournir un rapport détaillé sur l’étendue des dégâts et les mesures prises pour réhabiliter les sites touchés ;
  5. Encourage fortement l’État partie et ses partenaires à traiter systématiquement toutes les demandes et recommandations pertinentes déjà formulées dans la décision 40 COM 8B.15 grâce au nouveau projet de soutien de la Réserve naturelle et culturelle de l’Ennedi (RNCE), en coopération avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives ;
  6. Recommande que le renforcement longuement envisagé du statut juridique d’aire protégée s’accompagne d’une étude de la meilleure configuration possible pour le bien, assurant une harmonisation totale entre le statut juridique national, la méthode de gestion, le statut de patrimoine mondial et les délimitations de la zone tampon, et prie instamment l’État partie d’entamer des consultations avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives avant de finaliser la proposition de délimitation de la RNCE afin de garantir l’inclusion de toutes les zones importantes et la définition d’une zone tampon adéquate, et de soumettre un demande de modification des limites pour examen par le Comité du patrimoine mondial ;
  7. Rappelle que le lien existant de longue date entre les communautés locales, les vestiges archéologiques et un milieu naturel extrême contribue à l’authenticité et à la conservation durable du bien, et réitère sa demande à l’État partie d’assurer la pleine participation des communautés locales et de leurs autorités traditionnelles à la gouvernance et la gestion du bien, et l’incite également à documenter davantage les systèmes de gestion traditionnels ;
  8. Demande également à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2019, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 44e session en 2020.
Projet de décision : 42 COM 7B.64

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/18/42.COM/7B,
  2. Rappelant les décisions 40 COM 8B.15 et 41 COM 8B.52, adoptées à ses 40e(Istanbul/UNESCO, 2016) et 41e (Cracovie, 2017) sessions respectivement,
  3. Accueille favorablement la proposition d’améliorer le statut de protection et de consolider la gestion du bien, et les occasions qu’offre le nouveau partenariat entre l’État partie et l’African Parks Network (APN), avec l’apport financier de l’Union européenne, de la Dutch Postcode Lottery et d’autres partenaires, et encourage la communauté internationale à continuer d’apporter une aide financière et une assistance technique en faveur du bien ;
  4. Salue également les efforts déployés par l’État partie pour documenter et réduire les actes de vandalisme constatés sur certains éléments d’art rupestre du bien depuis son inscription, et demande à l’État partie de fournir un rapport détaillé sur l’étendue des dégâts et les mesures prises pour réhabiliter les sites touchés ;
  5. Encourage fortement l’État partie et ses partenaires à traiter systématiquement toutes les demandes et recommandations pertinentes déjà formulées dans la décision 40 COM 8B.15 grâce au nouveau projet de soutien de la Réserve naturelle et culturelle de l’Ennedi (RNCE), en coopération avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives ;
  6. Recommande que le renforcement longuement envisagé du statut juridique d’aire protégée s’accompagne d’une étude de la meilleure configuration possible pour le bien, assurant une harmonisation totale entre le statut juridique national, la méthode de gestion, le statut de patrimoine mondial et les délimitations de la zone tampon, et prie instamment l’État partie d’entamer des consultations avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives avant de finaliser la proposition de délimitation de la RNCE afin de garantir l’inclusion de toutes les zones importantes et la définition d’une zone tampon adéquate, et de soumettre un demande de modification des limites pour examen par le Comité du patrimoine mondial ;
  7. Rappelle que le lien existant de longue date entre les communautés locales, les vestiges archéologiques et un milieu naturel extrême contribue à l’authenticité et à la conservation durable du bien, et réitère sa demande à l’État partie d’assurer la pleine participation des communautés locales et de leurs autorités traditionnelles à la gouvernance et la gestion du bien, et l’incite également à documenter davantage les systèmes de gestion traditionnels ;
  8. Demande également à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erdécembre 2019, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 44e session en 2020.
Année du rapport : 2018
Tchad
Date d'inscription : 2016
Catégorie : Mixte
Critères : (iii)(vii)(ix)
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2017) .pdf
arrow_circle_right 42COM (2018)
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* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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