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Îles et aires protégées du Golfe de Californie

Mexique
Facteurs affectant le bien en 2016*
  • Activités illégales
  • Pêche/collecte de ressources aquatiques
  • Autres menaces :

    Vives inquiétudes sur l’état de conservation de deux espèces, le vaquita (espèce de marsouin) et le totoaba (poisson d’eau de mer)

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2016
Demandes approuvées : 0
Montant total approuvé : 0 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2016**
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2016

Le 18 janvier 2016, le Centre du patrimoine mondial a adressé une lettre à l’État partie concernant de vives inquiétudes sur l’état de conservation de deux espèces, le vaquita (espèce de marsouin) et le totoaba (poisson d’eau de mer), toutes deux endémiques du Golfe de Californie et reconnues comme attributs de la Valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien. La lettre signalait que selon le Comité international pour le rétablissement du vaquita (CIRVA), le vaquita était « en danger imminent d’extinction ».

Les 28 février et 11 avril 2016, l’État partie a répondu en faisant part des informations suivantes :

Les deux espèces sont menacées par la pêche au filet maillant. Le totoaba est un poisson d’eau de mer qui fait l’objet d’une pêche illégale au filet maillant pour sa vessie natatoire très demandée en Chine. Le vaquita, une espèce de marsouin, est affectée par les prises incidentes, par enchevêtrement dans les filets maillants utilisés pour la pêche à la crevette et la pêche illégale du totoaba. Depuis quelques années, l’État partie a pris les mesures suivantes en faveur de la conservation de ces espèces :

  • En 1997, le gouvernement du Mexique a instauré le Comité international pour le rétablissement du vaquita (CIRVA) ;
  • En 2005, la zone de refuge pour la protection du vaquita a été établie ;
  • En 2007, le « Plan d’action pour la conservation du vaquita : stratégie intégrée pour une utilisation durable des ressources marines et côtières dans le haut du Golfe de Californie (PACE: Vaquita) » a été lancé pour permettre le rachat de navires et permis de pêche et pour promouvoir une évolution technologique vers des matériaux de pêche alternatifs afin qu’ils ne soient plus dangereux pour le vaquita ;
  • En juillet 2014, le CIRVA a recommandé une interdiction des filets maillants sur toute la zone de répartition du vaquita y compris à l’extérieur de la zone de refuge et, en avril 2015, une suspension de deux ans (avec une possibilité de prorogation) des activités de pêche commerciale à la palangre et aux filets maillants par de petits navires dans le nord du Golfe de Californie a été introduite ;
  • En 2015, l’État partie a adopté la stratégie intégrée pour le rétablissement du vaquita qui envisage un certain nombre de mesures de compensation, contrôle et application, notamment :
    • un programme d’indemnisation financière pour les pêcheurs qui ont encouru des pertes en raison de l’introduction de l’interdiction de pêche temporaire à l’appui de la conservation du vaquita ;
    • des activités de contrôle et d’application menées conjointement par un certain nombre d’agences nationales ;
  • L’État partie a instauré un dialogue avec le secrétaire général de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES), demandant qu’une notification soit adressée aux pays concernant les questions liées au totoaba et requérant leur collaboration en vue de décourager son commerce international illicite.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2016

Les vastes mesures prises par l’État partie et son engagement envers la conservation du vaquita et du totoaba, en danger critique, doivent être grandement salués. Néanmoins, le statut de la population de vaquitas demeure critique. Bien que l’État partie fasse savoir que les résultats définitifs de la récente expédition scientifique chargée d’estimer le nombre de vaquitas restants sont attendus en mai et que, par conséquent, aucun résultat définitif n’est pour l’heure disponible, un certain nombre de rapports, incluant les rapports du CIRVA susmentionné, concluent que l’espèce est menacée d’extinction imminente, précisant que s’il n’est pas mis fin de toute urgence aux prises incidentes, l’espèce pourrait éventuellement disparaître dès 2018. Il est donc recommandé au Comité du patrimoine mondial de demander à l’État partie de poursuivre ses efforts continus et de prendre sans délai des mesures complémentaires en faveur de la préservation du vaquita, notamment en promouvant davantage une évolution vers des matériaux de pêche alternatifs pour la pêche aux crevettes, et d’adopter une prorogation de la suspension des activités de pêche au filet maillant dans le nord du Golfe de Californie au-delà de deux ans et une introduction éventuelle d’une interdiction permanente de la pêche au filet maillant sur l’ensemble de l’aire de répartition du vaquita.

Il est noté que l’État partie considère que la principale menace pour le totoaba, en tant que cible, et pour le vaquita, en tant que prise incidente, est due à la pêche illégale du totoaba, y compris par des organisations criminelles impliquées dans le trafic international illicite de vessies natatoires de totoabas. À cet égard, le dialogue instauré par l’État partie avec le secrétariat de CITES est très favorablement accueilli. Il est recommandé que le Comité encourage l’État partie à poursuivre ce dialogue et lui demande de continuer à prendre des actions au niveau national contre les réseaux criminels impliqués dans le commerce illégal du totoaba. Il est par ailleurs recommandé que le Comité invite instamment les États parties qui sont des pays de transit et de destination des vessies natatoires de totoabas à soutenir l’État partie du Mexique dans son effort de suppression du commerce illégal de vessies natatoires de totoabas et autres produits issus d’animaux sauvages, en particulier à travers la mise en œuvre de la convention CITES.

Enfin, il convient de noter qu’un sérieux déclin de la population d’espèces menacées ou autres espèces contribuant à la VUE représente un danger prouvé et une condition d’inscription d’un bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril conformément au paragraphe 180 des Orientations. Étant donné la situation critique de la population de vaquitas, reconnue comme un attribut de la VUE du bien, il est recommandé que le Comité du patrimoine mondial demande à l’État partie d’inviter, sans délai, une mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/UICN sur le bien pour évaluer son état de conservation actuel et déterminer si le bien répond aux conditions d’inscription sur la Liste du patrimoine mondial en péril.

Décisions adoptées par le Comité en 2016
40 COM 7B.75
Îles et aires protégées du Golfe de Californie (Mexique) (N 1182ter)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/16/40.COM/7B.Add,
  2. Félicite vivement l’État partie pour ses efforts en faveur de la préservation des populations de vaquitas et totoabas en danger critique mais note avec la plus grande inquiétude que le statut de la population de vaquitas est devenu extrêmement critique et que l’espèce est menacée d’extinction, vraisemblablement dès 2018 ;
  3. Considère que le statut critique de la population de vaquitas représente un péril prouvé pour la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, conformément au paragraphe 180 des Orientations ;
  4. Demande à l’État partie de poursuivre ses efforts et de prendre sans délai des mesures complémentaires pour traiter les menaces qui pèsent sur le vaquita et le totoaba, y compris en promouvant davantage une évolution vers des matériaux de pêche alternatifs pour la pêche aux crevettes et en adoptant une prorogation de la suspension des activités de pêche au filet maillant dans le nord du Golfe de Californie au-delà de deux ans et une introduction éventuelle d’une interdiction permanente de la pêche au filet maillant sur l’ensemble de l’aire de répartition du vaquita ;
  5. Note la conclusion de l’État partie selon laquelle la principale menace pour le totoaba, en tant que cible, et pour le vaquita, en tant que prise incidente, est due à la pêche illégale du totoaba, y compris par des organisations criminelles impliquées dans le trafic international illicite de vessies natatoires de totoabas, accueille avec satisfaction le dialogue instauré par l’État partie avec le secrétariat de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) et prie instamment l’État partie de poursuivre ce dialogue et de continuer à prendre des actions au niveau national contre les réseaux criminels impliqués dans le commerce illégal du totoaba,
  6. Invite les États parties qui sont des pays de transit et de destination des vessies natatoires de totoabas à soutenir l’État partie dans son effort de suppression du commerce illégal de vessies natatoires de totoabas et autres produits issus d’animaux sauvages, en particulier à travers la mise en œuvre de la Convention CITES ;
  7. Demande également à l’État partie d’inviter, de toute urgence, une mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/UICN sur le bien pour évaluer son état de conservation actuel et déterminer si le bien répond aux conditions d’inscription sur la Liste du patrimoine mondial en péril ;
  8. Demande en outre à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2017, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 41e session en 2017, en vue de considérer, dans le cas de la confirmation d’un péril potentiel ou prouvé pour la valeur universelle exceptionnelle, l’inscription éventuelle du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
Projet de décision : 40 COM 7B.75

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/16/40.COM/7B.Add,
  2. Félicite vivement l’État partie pour ses efforts en faveur de la préservation des populations de vaquitas et totoabas en danger critique mais note avec la plus grande inquiétude que le statut de la population de vaquitas est devenu extrêmement critique et que l’espèce est menacée d’extinction, vraisemblablement dès 2018 ;
  3. Considère que le statut critique de la population de vaquitas représente un péril prouvé pour la Valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, conformément au paragraphe 180 des Orientations ;
  4. Demande à l’État partie de poursuivre ses efforts et de prendre sans délai des mesures complémentaires pour traiter les menaces qui pèsent sur le vaquita et le totoaba, y compris en promouvant davantage une évolution vers des matériaux de pêche alternatifs pour la pêche aux crevettes et en adoptant une prorogation de la suspension des activités de pêche au filet maillant dans le nord du Golfe de Californie au-delà de deux ans et une introduction éventuelle d’une interdiction permanente de la pêche au filet maillant sur l’ensemble de l’aire de répartition du vaquita ;
  5. Note la conclusion de l’État partie selon laquelle la principale menace pour le totoaba, en tant que cible, et pour le vaquita, en tant que prise incidente, est due à la pêche illégale du totoaba, y compris par des organisations criminelles impliquées dans le trafic international illicite de vessies natatoires de totoabas, accueille avec satisfaction le dialogue instauré par l’État partie avec le secrétariat de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) et prie instamment l’État partie de poursuivre ce dialogue et de continuer à prendre des actions au niveau national contre les réseaux criminels impliqués dans le commerce illégal du totoaba,
  6. Invite les États parties qui sont des pays de transit et de destination des vessies natatoires de totoabas à soutenir l’État partie dans son effort de suppression du commerce illégal de vessies natatoires de totoabas et autres produits issus d’animaux sauvages, en particulier à travers la mise en œuvre de la Convention CITES ;
  7. Demande également à l’État partie d’inviter, de toute urgence, une mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/UICN sur le bien pour évaluer son état de conservation actuel et déterminer si le bien répond aux conditions d’inscription sur la Liste du patrimoine mondial en péril ;
  8. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2017, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 41e session en 2017, en vue de considérer, dans le cas de la confirmation d’un péril potentiel ou prouvé pour la valeur universelle exceptionnelle, l’inscription éventuelle du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
Année du rapport : 2016
Mexique
Date d'inscription : 2005
Catégorie : Naturel
Critères : (vii)(ix)(x)
Liste en péril (dates) : 2019-présent
Documents examinés par le Comité
arrow_circle_right 40COM (2016)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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