Tour de Londres
Facteurs affectant le bien en 2012*
- Habitat
- Système de gestion/plan de gestion
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
a) Projets de construction aux alentours immédiats de la Tour de Londres qui pourraient porter préjudice au cadre, aux perspectives visuelles et à l'intégrité du bien du patrimoine mondial ;
b) Absence d'une étude approfondie des impacts visuels concernant les impacts potentiels des projets d'aménagement immobilier et absence de plan de gestion ratifié ;
c) Nécessité de création d'une zone tampon appropriée et acceptée par tous afin de protéger les alentours immédiats de la Tour de Londres.
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2012
Montant total approuvé : 0 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2012**
Novembre 2006 : mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial / ICOMOS
Décembre 2011 : mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial / ICOMOS
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2012
L’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation le 22 mars 2012. Une mission de suivi réactif s’est rendue sur le site du 5 au 8 décembre 2011. Le rapport de mission est disponible en ligne à l’adresse internet suivante : https://whc.unesco.org/fr/list/488/documents
a) Étude du cadre local de la Tour de Londres et intégrité visuelle du bien
L’État partie indique que l’étude fournit des orientations pour gérer des changements dans le cadre immédiat de la Tour, essentiellement l’aire visible au niveau du sol de son périmètre. Il reconnaît les impacts sur l’intégrité visuelle qui se sont produits à la suite d’aménagements immobiliers passés, mais note également que d’autres propositions ont été modifiées pour réduire leur impact potentiel, ce qui reflète les efforts entrepris pour protéger l’environnement historique. Des politiques renforcées désormais en place devraient minimiser le risque d’aménagement inapproprié susceptible d’avoir un impact supplémentaire sur l’intégrité visuelle du bien.
La mission a noté que l’intégrité visuelle du bien a été compromise par le Shard of Glass qui aura une hauteur de 310 m une fois terminé. Elle a souligné la nécessité de mieux réglementer la concentration future de bâtiments dans la zone et recommande que si des immeubles de grande taille sont prévus, ceux-ci ne devraient pas avoir une hauteur qui les rendrait visibles au-dessus des édifices historiques du site, qui font partie de l’ensemble de la Tour. La mission considère que tout immeuble de grande hauteur ajouté dans la zone détruirait l’intégrité visuelle du bien et compromettrait gravement sa valeur universelle exceptionnelle (VUE), éventuellement de façon irrémédiable.
b) Mécanismes de protection du cadre
Le rapport de l’État partie fournit des informations sur les mesures actuellement en place pour protéger le cadre, y compris la déclaration 5 de politique de planification, circulaire CLG (communities and local government, communautés et autorités locales) 07/09 Protection des sites du patrimoine mondial et le document d’English Heritage le cadre des biens patrimoniaux,rédigé en 2011. L’État partie indique que la nécessité de protéger ou d’améliorer le cadre des biens patrimoniaux sera encore précisée pour aboutir à un nouveau projet de cadre pour la politique de planification nationale, qui consolidera les politiques de planification du gouvernement en les présentant dans un format plus concis et exploitable. De plus, le plan pour Londres révisé, adopté en juillet 2011, contient des exigences explicites en matière de protection du bien et de son cadre. D’autres orientations supplémentaires de planification (Supplementary Planning Guidance, SPG), Sites du patrimoine mondial de Londres – Orientations pour les cadres SPG (2012), ont également été publiées par le maire de Londres afin de clarifier la mise en œuvre à travers de la prise de décision et des processus d’élaboration de plans. Le SPG relative au cadre de gestion des vues de Londres (London View Management Framework) ont également été mises à jour en 2012, conformément auxpolitiques du Plan pour Londres 7.11 et 7.12. Elles identifient des “perspectives protégées” définies géométriquement, qui sont soumises au contrôle du développement, et des perspectives classées qui font l’objet d’évaluations qualitatives visuelles. Une série de points à évaluer ont été identifiés et reliés entre eux pour former une perspective dynamique afin de s’assurer que la silhouette de la tour Blanche (the White Tower) est protégée. L’État partie note que la publication d’English Heritage « Voir l’histoire dans la perspective » est aussi un outil méthodologique pour gérer le changement dans la perspective. Ces outils fournissent au niveau national le cadre destiné aux boroughs, en l’occurrence la City de Londres et Southwark, leur permettant d’élaborer leur propre politique et prise de décision ; dans le cas de la Tour de Londres, des buroughs voisins gèrent le cadre du bien, en intégrant actuellement dans leurs plans des politiques de protection du bien. Le rapport note l’intention du conseil de Southwark d’élaborer un document de planification supplémentaire pour clarifier comment et où un aménagement immobilier peut être effectué et pour définir des hauteurs maximales de bâtiments, de manière à donner des informations sur la pertinence des propositions d’aménagement ultérieures.
La mission a noté un changement dans les stratégies de développement du Grand Londres, suite à l’élection du nouveau maire, qui se traduit dans la stratégie d’aménagement spatial publiée en juillet 2011. Bien que des zones entourant le bien soient encore désignées comme « zones offrant des opportunités » ou « zones d’intensification » et « de régénération », l’accent a été mis sur l’identification de zones appropriées à la construction d’immeubles de grande hauteur, sur la base du caractère local. La mission note que des documents d’orientations ont été approuvés et publiés pour combler les lacunes mises en évidence par la mission de suivi réactif de 2006. Elle a en outre observé que des dispositions du plan de gestion du bien ont été intégrées dans la nouvelle politique du plan pour Londres relative aux sites du patrimoine mondial.
c) Nouveaux projets de construction
L’État partie indique que des projets immobiliers affectant le bien et son cadre sont examinés pour déterminer si une évaluation de l’impact sur l’environnement est requise, y compris une évaluation des impacts potentiels sur la valeur universelle exceptionnelle du bien. Il déclare que la récente publication des SPG sur les Sites du patrimoine mondial de Londres – Orientations concernant des cadres (2012) fournira de plus amples indications sur la manière d’évaluer des impacts du développement sur le cadre du bien.
La mission a évalué deux projets de réaménagement, l’un étant en cours, l’autre au stade de proposition. La Tower House de huit étages proposée est située au nord du bien à l’entrée de la station de métro de Tower Hill à Trinity Gardens. La zone étant très visible depuis la Tour, il faudrait que la masse et les dimensions de ce nouveau bâtiment restent à l’échelle de la vue du site du patrimoine mondial, telle qu’elle est perçue, afin que le monument puisse conserver sa place prééminente au sein du cadre. L’autre projet de réaménagement concerne Three Quays Wharf, une construction récemment commencée dans le style d’un entrepôt. Compte tenu de sa proximité immédiate avec l’entrée de la Tour, au niveau de la tour centrale (Middle Tower), la masse et la hauteur de ce réaménagement seront importants en ce qui concerne l’échelle suivant laquelle la Tour et son cadre sont perçus. Le projet a été approuvé sous l’administration municipale précédente. La mission a également noté que le projet immobilier de Potters Field a été révisé et que la nouvelle proposition porte sur des bâtiments moins volumineux et ne conserve qu’une seule structure de grande hauteur.
d) État de conservation
La mission a noté que le bien est dans un bon état de conservation, en ce qui concerne le tissu compris dans ses délimitations. La Tour de Londres a été complétement restaurée, y compris le Outer Curtain Wall (les murs de la forteresse) et des arbres obstruant les points de vue ont été enlevés.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2012
Le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives prennent note des mécanismes actuellement en place pour la protection du bien et de son cadre local. Ils voudraient toutefois souligner que le cadre local actuel ne comprend qu’une zone très petite autour du bien, et non le cadre plus large, et que la définition de ce qu’un cadre implique doit être élaborée de manière plus approfondie en relation avec la valeur universelle exceptionnelle du bien. Ils considèrent que le processus d’élaboration du nouveau cadre pour la politique de planification nationale sera crucial pour traiter les lacunes restantes et développer un système efficace avec des dispositions et des mécanismes clairs permettant d’arrêter des projets néfastes et de résoudre des différends. De plus, ils considèrent que le fait de garantir la solidité du système, au travers d’une protection statutaire dans certains cas, est crucial pour résister aux changements découlant de nouvelles politiques et à la possibilité, qui continue d’exister, d’annuler des décisions prises par les boroughs et English Heritage.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2012
36 COM 7B.91
Tour de Londres (Royaume-Uni de Grande Bretagne et d’Irlande du Nord) (C 488)
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-12/36.COM/7B.Add,
2. Rappelant la décision 35 COM 7B.114 adoptée à sa 35e session (UNESCO, 2011),
3. Reconnaît les informations fournies par l’État partie sur la protection de l’intégrité visuelle du bien et par rapport aux projets immobiliers majeurs dans la zone et le prie instamment de continuer à élaborer le cadre pour la politique de planification nationale afin de consolider les politiques de planification existantes ;
4. Note les résultats de la mission de suivi réactif qui s’est rendue sur le bien en décembre 2011 et encourage l’État partie à mettre en œuvre ses recommandations, en particulier :
a) définir plus précisément le cadre immédiat et plus large du bien en relation avec avec sa valeur universelle exceptionnelle et intégrer ces définitions dans les politiques de toutes les autorités de planification concernées,
b) définir des mesures spécifiques, basées sur la définition du cadre du bien, pour garantir la protection du bien et réduire sa vulnérabilité vis-à-vis de menaces pesant potentiellement sur sa valeur universelle exceptionnelle,
c) réglementer la concentration future de bâtiments dans la zone entourant l’immeuble de Shard of Glass, en s’assurant que les hauteurs approuvées ne dépassent pas celle à partir de laquelle elles deviendraient visibles au-dessus des édifices historiques sur le site ;
5. Demande à l’État partie, conformément au paragraphe 172 des Orientations, de soumettre au Centre du patrimoine mondial, pour examen par les Organisations consultatives, tout projet immobilier important proposé, avant qu’un engagement irréversible ne soit pris ;
6. Demande également à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2014, un rapport sur l’état de conservation du bien et sur les mesures prises pour mettre en œuvre les recommandations exposées présentées ci-avant, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 38e session en 2014.
Projet de décision : 36 COM 7B.91
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-12/36.COM/7B.Add,
2. Rappelant la décision 35 COM 7B.114 adoptée à sa 35e session (UNESCO, 2011),
3. Reconnaît les informations fournies par l’État partie sur la protection de l’intégrité visuelle du bien et par rapport aux projets immobiliers majeurs dans la zone et le prie instamment de continuer à élaborer le cadre pour la politique de planification nationale afin de consolider les politiques de planification existantes ;
4. Note les résultats de la mission de suivi réactif qui s’est rendue sur le bien en décembre 2011 et encourage l’État partie à mettre en œuvre ses recommandations, en particulier :
a) Définir plus précisément le cadre immédiat et plus large du bien en relation avec avec sa valeur universelle exceptionnelle et intégrer ces définitions dans les politiques de toutes les autorités de planification concernées,
b) Définir des mesures spécifiques, basées sur la définition du cadre du bien, pour garantir la protection du bien et réduire sa vulnérabilité vis-à-vis de menaces pesant potentiellement sur sa valeur universelle exceptionnelle,
c) Réglementer la concentration future de bâtiments dans la zone entourant l’immeuble de Shard of Glass, en s’assurant que les hauteurs approuvées ne dépassent pas celle à partir de laquelle elles deviendraient visibles au-dessus des édifices historiques sur le site ;
5. Demande à l’État partie, conformément au paragraphe 172 des Orientations, de soumettre au Centre du patrimoine mondial, pour examen par les Organisations consultatives, tout projet immobilier important proposé, avant qu’un engagement irréversible ne soit pris ;
6. Demande également à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2014, un rapport sur l’état de conservation du bien et sur les mesures prises pour mettre en œuvre les recommandations exposées présentées ci-avant, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 38e session en 2014.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.