Zone de nature sauvage de Tasmanie
Facteurs affectant le bien en 2006*
- Exploitation forestière/production de bois
- Infrastructures de transport de surface
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
- Construction potentielle d'un barrage (problème résolu)
- Exploitation forestière commerciale dans les zones attenantes au bien du patrimoine mondial
- Projets de construction de routes
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2006
Montant total approuvé : 0 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2006**
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2006
Le Centre du patrimoine mondial et l’UICN ont reçu en décembre 2005 les rapports de deux ONG australiennes, la Wilderness Society et le Huon Valley Environment Centre, sur les activités en cours et les projets d’exploitation commerciale des ressources forestières aux abords immédiats du bien. Le Centre du patrimoine mondial a transmis respectivement les deux rapports à l’État partie les 5 et 25 janvier 2006 respectivement, en lui demandant des commentaires et des éclaircissements. La réponse de l’État partie a été reçue le 10 mai 2006.
Les rapports des ONG indiquent en particulier que l’abattage, la construction de routes et le brûlage des aires défrichées menacent directement les forêts anciennes primitives à l'extérieur des limites orientale et septentrionale du bien. Les ONG affirment que des parties importantes de la Zone de nature sauvage de Tasmanie n'ont pas été incluses dans le bien du patrimoine mondial en raison de la pression exercée par les industries d'extraction de ressources naturelles. En outre, la disparition de ces aires en raison d'activités d'exploitation forestière commerciale aura une incidence sur la valeur de zone de nature sauvage et l'intégrité du bien en lui-même. Ces rapports montrent que les activités de foresterie compromettent les options d'extension future du bien. Les rapports des ONG recommandent une évaluation globale et indépendante des menaces et de leurs impacts directs et indirects sur le bien.
L’UICN et le Centre du patrimoine mondial constatent que, depuis un certain nombre d'années, les activités de foresterie à des fins commerciales dans les aires adjacentes au site du patrimoine mondial font l'objet d'un débat incessant entre l'État partie et les ONG de conservation australiennes. Ce problème a été signalé au Comité dans de nombreux rapports sur l'état de conservation du bien depuis son extension en 1989. Dans son rapport d'évaluation, l'UICN note la présence d’un terrain boisé hors du site, qui pourrait avoir des valeurs de patrimoine mondial et contribuerait à l'intégrité du bien. De plus, un certain nombre d'autres rapports expriment des inquiétudes devant les activités forestières en cours, y compris les risques de fréquence accrue des incendies qui y sont associés, et réclament l’extension du bien du patrimoine mondial.
Le Regional Forest Agreement (RFA) de 1997 entre le gouvernement fédéral et le gouvernement de l'État de Tasmanie est conçu de manière à trouver un équilibre entre les besoins de conservation et la viabilité des activités de foresterie. Ce processus a permis d’identifier un certain nombre de zones forestières adjacentes au bien du patrimoine mondial à inclure dans les aires protégées, alors que d'autres ont été jugées appropriées pour l'exploitation du bois. L'État partie a informé la 23e session du Comité (1999) que les extensions des limites du bien du patrimoine mondial ne seraient pas activement considérées. Le gouvernement australien soutient que le RFA répond avec justesse aux questions du patrimoine mondial et à la gestion écologiquement durable des forêts de Tasmanie. Lors de la 23e session du Comité en 1999, l'UICN avait expliqué que des mesures importantes avaient été prises par le RFA en faveur d'un système de réserve représentatif, adéquat et intégral, mais elle avait aussi prié instamment l'État partie de considérer toutes les options relatives à une future extension du bien. L'UICN a recommandé, en particulier, que les aires du système de réserve consacré du RFA, dont la valeur de patrimoine mondial a été reconnue, soient gérées de manière cohérente avec un statut de patrimoine mondial potentiel et qu’elles soient ajoutées en principe au bien du patrimoine mondial, comme cela a été recommandé à l’origine par l'UICN.
Dans sa réponse du 10 mai 2006, l’État partie note que la limite orientale du bien est contiguë à la Forêt domaniale de Crown Land et que les forêts domaniales se prêtent à un usage polyvalent qui comprend la production, la conservation et la recréation du bois. L’État partie note qu'en 2005, un Accord supplémentaire sur la forêt régionale de Tasmanie, passé entre les gouvernement australien et tasmanien, ajoute une superficie de 6 460 hectares, dont une forêt pluviale ancienne de grands eucalyptus, aux réserves qui longent la limite orientale du bien, notamment dans la Vallée de Styx, et comme ces aires ne seront pas déboisées, elles représentent une zone tampon plus étendue pour le bien du patrimoine mondial. L'État partie observe également que l’Accord supplémentaire aura diverses répercussions sur les forêts de production tasmaniennes, y compris une protection renforcée des forêts anciennes, un nouveau programme de mesures incitatives pour protéger les forêts du domaine privé, une date de fin d’abattage de la forêt autochtone et une meilleure protection des communautés végétales rares, vulnérables et menacées d’extinction.
La réponse de l'État partie ne dissipe pas précisément les préoccupations des ONG quant à l'abattage des arbres dans un certain nombre d’aires spécifiques situées à proximité du bien, de même qu'elle n’est accompagnée d’aucune carte relevant les améliorations apportées à la zone tampon.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2006
30 COM 7B.32
Etat de conservation (Zone de nature sauvage de Tasmanie)
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-06/30.COM/7B,
2. Félicite l'État partie de la mise en œuvre d'un Accord supplémentaire sur la forêt régionale de Tasmanie et des efforts qui viennent d'être faits pour renforcer la protection des forêts anciennes adjacentes au bien du patrimoine mondial, augmentant ainsi la zone tampon dans certaines parcelles;
3. Note les préoccupations exprimées par les ONG devant les impacts de l'exploitation forestière adjacente au bien et le risque de voir cette activité compromettre les options d'extension future du bien du patrimoine mondial;
4. Demande à l'État partie de procurer une carte révisée du bien du patrimoine mondial, qui montre les parties de la zone tampon élargie et identifie les autres aires d'utilisation directement adjacentes au bien;
5. Note que le Centre du patrimoine mondial a écrit à l'État partie pour lui demander ses commentaires concernant les craintes exprimées par de grandes ONG, et le fait que l'État partie a indiqué qu'il était prêt à fournir une réponse circonstanciée;
6. Demande à l'État partie de présenter au Centre du patrimoine mondial, avant le 1février 2007, un rapport sur l'avancement réalisé concernant les questions mentionnées.
Projet de décision : 30 COM 7B.32
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-06/30.COM/7B,
2. Félicite l’État partie de la mise en œuvre d'un Accord supplémentaire sur la forêt régionale de Tasmanie et des efforts qui viennent d’être faits pour renforcer la protection des forêts anciennes adjacentes au bien du patrimoine mondial, augmentant ainsi la zone tampon dans certaines parcelles ;
3. Note les préoccupations exprimées par les ONG devant les impacts de l'exploitation forestière adjacente au bien et le risque de voir cette activité compromettre les options d’extension future du bien du patrimoine mondial ;
4. Demande à l’État partie de procurer une carte révisée du bien du patrimoine mondial, qui montre les parties de la zone tampon élargie et identifie les autres aires d'utilisation directement adjacentes au bien ;
5. Demande également à l’État partie de donner des conseils sur les pratiques de gestion spécifiques à appliquer dans la zone tampon, qui minimisent les impacts négatifs potentiels sur le bien ;
6. Prie instamment l’État partie et le gouvernement de l'État de Tasmanie d'envisager sérieusement l'extension du bien pour y inclure les forêts anciennes d’un intérêt primordial à l'est et au nord du bien, qui ont été identifiées comme ayant des valeurs de patrimoine mondial potentielles ;
7. Demande en outre à l’État partie de présenter au Centre du patrimoine mondial avant le 1er février 2007, un rapport décrivant l'impact des activités de foresterie commerciale sur l'intégrité du bien du patrimoine mondial et sur son extension potentielle de manière à inclure les aires essentielles identifiées comme ayant des valeurs de patrimoine mondial potentielles, pour examen par le Comité à sa 31e session en 2007.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.