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Ouadi Qadisha ou Vallée sainte et forêt des cèdres de Dieu (Horsh Arz el-Rab)

Liban
Facteurs affectant le bien en 2012*
  • Activités illégales
  • Cadre juridique
  • Habitat
  • Impacts des activités touristiques / de loisirs des visiteurs
  • Modification du régime des sols
  • Système de gestion/plan de gestion
  • Vastes infrastructures et/ou installations touristiques / de loisirs
  • Élevage de bétail / pacage d’animaux domestiques
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents

a. Absence de cadre juridique et d’un plan de gestion global ;

b. Absence de mécanismes de coordination ;

c. Constructions illicites et empiétement urbain ;

d. Dégradation des peintures murales et des structures bâties ;

e. Développement touristique incontrôlé et absence de gestion des visiteurs.

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2012
Demandes approuvées : 4 (de 1993-2004)
Montant total approuvé : 65 000 dollars E.U.
2004 Elaboration of the Management Plan for Ouadi Qadisha ... (Approuvé)   20 000 dollars E.U.
2001 Installation of Plaques and Publication of Leaflets to ... (Approuvé)   2 500 dollars E.U.
1999 Restoration works in the site of Ouadi Quadisha and the ... (Approuvé)   35 000 dollars E.U.
1993 Financial contribution for the preparation of a ... (Approuvé)   7 500 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2012**

Juin 2003 : mission de suivi réactif du Centre du patrimoine mondial ; avril 2012 : mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial / ICOMOS.

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2012

L’État partie, comme demandé par le Comité du patrimoine mondial (décision 35 COM 7B.52), a invité une mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial / ICOMOS à visiter le bien et a soumis un rapport sur l’état de conservation le 31 janvier 2012. Le rapport de mission est en cours d’achèvement et sera disponible à l’adresse suivante : https://whc.unesco.org/fr/sessions/36COM

Le rapport de l’État partie rappelle de nombreux problèmes soulevés dans le rapport sur l’état de conservation présenté à la 35e session du Comité du patrimoine mondial en 2011 (documentWHC-11/35.COM/7B.Add), la déclaration de valeur universelle exceptionnelle rétrospective adoptée par Comité du patrimoine mondial à sa 34e session (Brasilia, 2010) et le Rapport du second cycle des rapports périodiques dans les États arabes présenté à la même réunion à Brasilia. Il est expliqué que les systèmes de gestion et juridiques sont en place mais qu’ils n’ont pas été mis en œuvre. De même, alors que les éléments du bien qui détiennent la valeur universelle exceptionnelle sont intacts et que leur intégrité et leur authenticité ne sont que faiblement touchées par les problèmes rencontrés, leur conservation, leur environnement, leurs valeurs spirituelles sont menacés. La lettre d’accompagnement du Ministre de la culture indique que l’État partie voudrait élaborer un plan d’action, avec l’aide du Centre du patrimoine mondial, afin de sauvegarder les valeurs spirituelles, culturelles, naturelles et socio-économiques du bien.

Le rapport énumère les éléments du cadre de gestion et juridique pour la protection du bien et rappelle les problèmes persistants. Parmi ceux-là : la diversité des régimes de propriété, de nombreuses parties prenantes ayant des aspirations différentes, l’isolement de la vallée, l’abandon et la pauvreté passés des habitants qui, aujourd’hui, entendent capitaliser sur l’inscription, et le développement qui s’ensuit d’équipements touristiques illégaux et inappropriés ainsi que l’accès non géré des visiteurs. Bien qu’un plan de gestion, préparé en 1998, complété par des principes de gestion précisés en 2007, soit en place, la faiblesse de sa mise en œuvre le rend inefficace. Par exemple, les décisions de démolition de structures inappropriées ne sont pas appliquées. La Communauté pour la sauvegarde de la vallée de la Qadisha (COSAQ), chargée de la gestion du bien, n’a pas réussi à harmoniser les exigences et les aspirations des différentes parties prenantes, des spécialistes de la conservation et des autorités administratives. Les difficultés liées à l’élimination des déchets ainsi que le suivi et la gestion du développement et de l’accès des visiteurs demeurent. De plus, le traitement et la conservation de nombreuses fresques devraient être menés.

L’État partie est parfaitement conscient des problèmes de gestion, et des mesures ont été prises pour remédier à la situation. Des projets de conservation, des programmes d’amélioration de la présentation et de l’accès ont été élaborés grâce à diverses sources de financement. Un plan de zonage pour différents types de développements spécifiques et appropriés et un plan administratif établissant un cadre légal approprié pour la vallée ont été adoptés.

La mission conjointe de suivi Centre du patrimoine mondial / ICOMOS s’est déroulée du 9 au 13 avril 2012 et, bien que très courte, a pu confirmer les informations fournies par l’État partie et évaluer les problèmes généraux auxquels le bien est confronté :

a) Absence de structure de gestion opérationnelle,

b) Projets de développement du tourisme,

c) Constructions illégales dans la vallée et sur ses marges,

d) Manque de gestion des déchets,

e) Accès non contrôlé des visiteurs,

f) Surveillance insuffisante du site,

g) Absence d’entretien des routes et des sentiers,

h) Absence de stratégie de conservation des bâtiments historiques,

i) Absence de politique de développement socio-économique.

De plus, la mission a été informée de l’existence d’un grand projet de développement dans l’emprise du bien, intitulé Planning Wadi Qannoubine, et a eu l’occasion d’en parler avec différentes parties prenantes, insistant en particulier sur les graves conséquences négatives qu’aurait ce projet sur l’intégrité et la valeur universelle exceptionnelle du bien s’il était réalisé. Les dispositions de ce projet qui risquent d’avoir le plus d’impact sur le bien concernent l’accès mécanisé à la vallée de Qannoubine (voitures électriques et lignes téléphériques), l’élargissement de la route en fond de vallée et la création de 5 villages modèles pour l’hébergement des touristes.

Les principales recommandations de la mission concernant les actions à entreprendre dans un avenir proche sont, entre autres :

a) Établir une structure de gestion avec une équipe permanente en charge de l’entretien, du gardiennage et de la gestion des visiteurs,

b) En parallèle, établir un mécanisme de financement afin de permettre le fonctionnement de la structure de gestion et la mise en œuvre des projets d’amélioration et de réhabilitation,

c) Entreprendre une étude cadastrale afin d’établir une cartographie détaillée du bien et un inventaire de toutes les constructions,

d) Réviser les cartes du bien et de sa zone tampon récemment soumises de manière à y inclure tous les villages voisins,

e) Abandonner le projet d’élargir la route, de construire un téléphérique ou des villages modèle sur le territoire du bien ;

f) Établir un plan de conservation et de restauration, pour les bâtiments historiques ainsi que l’habitat rural,

g) Établir un plan de gestion des visiteurs,

h) Établir un plan de gestion des risques,

i) Entreprendre des études visant à améliorer les conditions de vie des habitants vivant dans l’emprise du bien et dans les villages voisins, notamment par la valorisation des produits locaux de l’agriculture et de l’artisanat et le développement d’infrastructures pour les visiteurs et les pèlerins. 

Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2012

Le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives constatent les problèmes persistants que connaît le bien tels qu’ils sont décrits dans le rapport de l’État partie et prennent note des nouveaux aménagements envisagés. Si ces problèmes ne sont pas résolus dans un proche avenir, il semble inévitable que la valeur universelle exceptionnelle du bien soit compromise. Ils insistent sur la nécessité de donner une réponse officielle coordonnée aux problèmes de contrôle du développement, d’implication des parties prenantes, de suivi, de financement approprié et l’aide de spécialistes de la conservation. La demande d’assistance pour le développement d’un plan d’action est bien notée. 

Décisions adoptées par le Comité en 2012
36 COM 7B.53
Ouadi Qadisha ou Vallée sainte et forêt des cèdres de Dieu (Horsh Arz el-Rab) (Liban) (C 850)

Le Comité du patrimoine mondial,

1.   Ayant examiné le document WHC-12/36.COM/7B.Add,

2.   Rappelant la décision 27 COM 7B.52, adoptée à sa 35e session (UNESCO, 2011),

3.   Note avec inquiétude la persistance de problèmes de gestion du bien mentionnés dans le rapport de l’État partie ;

4.   Note aussi le rapport de la mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial / ICOMOS et accepte ses recommandations ;

5.   Prie instamment l’État partie de prendre toutes les mesures appropriées afin de conserver les attributs de la valeur universelle exceptionnelle du bien, comme le recommande le rapport de mission, et en particulier de :

a)  réviser le mécanisme de gestion du bien et établir une structure de gestion permanente,

b)  actualiser le plan de gestion de 1998 sur la base des principes de 2007, y compris un plan de conservation et une plan de gestion durable des visiteurs,

c)  abandonner le projet d’élargir la route, de construire un téléphérique ou des villages modèle sur le territoire du bien,

d)  entreprendre des études socio-économiques visant à améliorer les conditions de vie des communautés vivant dans et autour du bien ;

6.   Encourage l’État partie à soumettre une demande d’assistance internationale pour le développement du plan d’action mentionné dans son rapport ;

7.   Demande à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2014, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et la mise en œuvre de ce qui précède, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 38e session en 2014.

Projet de décision : 36 COM 7B.53

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Ayant examiné le document WHC-12/36.COM/7B.Add,

2. Rappelant la décision 27 COM 7B.52, adoptée à sa 35e session (UNESCO, 2011),

3. Note avec inquiétude la persistance de problèmes de gestion du bien mentionnés dans le rapport de l’État partie ;

4. Note aussi le rapport de la mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial / ICOMOS et accepte ses recommandations ;

5. Prie instamment l’État partie de prendre toutes les mesures appropriées afin de conserver les attributs de la valeur universelle exceptionnelle du bien, comme le recommande le rapport de mission, et en particulier de :

a) Réviser le mécanisme de gestion du bien et établir une structure de gestion permanente,

b) Actualiser le plan de gestion de 1998 sur la base des principes de 2007, y compris un plan de conservation et une plan de gestion durable des visiteurs,

c) Abandonner le projet d’élargir la route, de construire un téléphérique ou des villages modèle sur le territoire du bien,

d) Entreprendre des études socio-économiques visant à améliorer les conditions de vie des communautés vivant dans et autour du bien ;

6. Encourage l’État partie à soumettre une demande d’assistance internationale pour le développement du plan d’action mentionné dans son rapport ;

7. Demande à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d'ici le 1er février 2014, un rapport actualisé sur l'état de conservation du bien et la mise en œuvre de ce qui précède, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 38e session en 2014.

Année du rapport : 2012
Liban
Date d'inscription : 1998
Catégorie : Culturel
Critères : (iii)(iv)
Documents examinés par le Comité
arrow_circle_right 36COM (2012)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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