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Zone de nature sauvage de Tasmanie

Australie
Facteurs affectant le bien en 2012*
  • Exploitation forestière/production de bois
  • Exploitation minière
  • Infrastructures de transport de surface
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Construction potentielle d'un barrage (problème résolu)
  • Exploitation forestière commerciale dans les zones attenantes au bien du patrimoine mondial
  • Projets de construction de routes 
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2012
Demandes approuvées : 0
Montant total approuvé : 0 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2012**

Mars 2008 : mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/UICN/ICOMOS.

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2012

Le 1er février 2012, l’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation de la zone de nature sauvage de Tasmanie (TWWHA). Ce rapport donne des informations détaillées sur un certain nombre de problèmes liés à la conservation de la nature, notamment gestion des opérations forestières attenantes, statut des licences d’exploitation minière et des activités de réhabilitation, mais aussi changement climatique, statut de la perruche à ventre orange et problèmes de biosécurité. Il y est également fait état d’informations sur les ressources pour le patrimoine culturel aborigène et la refonte du comité consultatif du bien.

a) Opérations forestières attenantes au bien

Le rapport de l’État partie donne des détails sur la mise en œuvre de la demande formulée par le Comité, pour la création d’un mécanisme de suivi, d’évaluation et de gestion de l’impact des opérations forestières, de la construction de routes et de la régénération sur l’intégrité de la TWWHA, et des réserves attenantes, impliquant l’ensemble des parties prenantes concernées (voir 32 COM 7B.41, 34 COM 7B.38). En particulier, l’État partie souligne son engagement à garantir que les importantes zones emblématiques adjacentes à la TWWHA sont provisoirement protégées de toute activité d’abattage, le temps qu’un processus indépendant de vérification soit entrepris pour évaluer la valeur de ces zones, au nombre desquelles la Upper Florentine et des secteurs des vallées de la Styx, de l’Huon, de la Picton et de la Counsel. Cet engagement se traduit par la révision du Tasmanian Forests Intergovernmental Agreement (TFIA – accord intergouvernemental sur les forêts de Tasmanie), approuvée en 2011. L’État partie précise qu’après vérification, le gouvernement de Tasmanie accordera une protection législative aux zones identifiées comme importantes en matière de conservation. Cette protection devrait être accordée au moyen de régimes fonciers appropriés, pouvant éventuellement inclure la proposition d’inscription de zones appropriées en vue d’un ajout éventuel au bien.

L’État partie considère que le TFIA est un mécanisme approprié pour la conservation et la gestion durable des forêts indigènes publiques, incluant celles attenantes au bien, et que le système de gestion forestière traite les potentiels impacts négatifs des opérations forestières attenantes au bien, par exemple par l’application du code tasmanien des pratiques forestières (Tasmanian Forest Practices Code). Les problèmes afférents à l’intégrité du bien sont suivis et signalés via l’État de la zone de nature sauvage de Tasmanie (State of Tasmanian World Heritage Area report). L’État partie précise que la révision de ce rapport en 2014 va servir la révision en 2015 du Tasmanian Wilderness World Heritage Management Plan – ­plan de gestion de la zone de nature sauvage de Tasmanie, qui sera entreprise en consultation avec toutes les parties prenantes dont le Comité consultatif de la zone de nature sauvage de Tasmanie.

Le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives aimeraient souligner qu’un sénateur australien a soumis une lettre au président du Comité du patrimoine mondial le 14 février 2012. Cette lettre donne une liste détaillée de 18 coupes en cours dans des réserves forestières attenantes au bien (totalisant approximativement 580-820 ha) qui ne bénéficient pas de la protection provisoire, c’est-à-dire où l’abattage est autorisé. Ces coupes sont déclarées hors protection conformément à l’engagement pris en vertu du Tasmanian Forests Intergovernmental Agreement en août 2011. Les zones affectées sont les régions de la Styx, de l’Huon, de la Picton et de la Counsel. Ce problème a été porté à l’attention du Parlement australien en février 2012 et un certain nombre de ces coupes ont partiellement été enregistrées ou vont l’être en 2012.

b) Exploration minière, exploitation et réhabilitation

L’État partie reconnaît le caractère inapproprié de toute exploitation minière au sein de biens du patrimoine mondial et rapporte que les problèmes d’exploitation minière ont été résolus, et tous les baux restants ont été volontairement abandonnés. L’État partie rapporte également avoir soumis une proposition de modification mineure des limites afin d’incorporer l’aire de conservation sud-ouest (Melaleuca-Cox Bright) au bien d’autant que les licences d’exploitation minière d’Adamsfield ont expiré. Cela complète la proposition d’extension faite en 2010 par l’État partie. Les détails de cette proposition sont évoqués dans le document WHC-12/36.COM/8B.Add. L’État partie envisage de réhabiliter les sites miniers de l’aire de conservation sud-ouest, et d’exclure cette zone du Tasmanian Mineral Resources Development Act 1995 afin d’empêcher l’octroi de toute autre licence d’exploitation minière. L’UICN fait savoir qu’elle a reçu des rapports sur un projet minier dans la région de Tarkine en dehors des limites du bien, et qu’il n’est pas indiqué que la protection provisoire en vertu du Tasmanian Forests Intergovernmental Agreement s’applique à cette région. Le Centre du patrimoine mondial et l’UICN considèrent que le Comité devrait demander des éclaircissements sur ces points.

c) Autres problèmes de conservation de la nature

L’État partie rend compte d’un certain nombre d’autres problèmes de conservation de la nature, notamment le changement climatique, le statut de la perruche à ventre orange, la biosécurité et les espèces introduites, la restauration du lac Fidler, le câble sous-marin Basslink, et les projets de développement touristique du lac St Clair.

De ces problèmes, le changement climatique demeure une menace à long terme pour le bien et l’État partie rapporte qu’un programme décennal pour suivre ces impacts sur les valeurs florales a été mis au point pour informer les mesures de gestion (une évaluation similaire pour la faune reste une priorité). L’État partie note que la perruche à ventre orange, qui fait partie de la Valeur Universelle Exceptionnelle du bien, est en danger critique d’extinction et, sans intervention réussie, risque fort de disparaître de la faune d’ici 2015. Il faut espérer que la mise en œuvre du plan d’action 2010 pour cette espèce va ralentir sa disparition et soutenir sa réhabilitation. Enfin, l’État partie signale que les problèmes de biosécurité affectant la Tasmanie peuvent menacer le bien. Un programme a été mis en place en 2011 pour réduire la diffusion et l’introduction d’espèces pathogènes et invasives, comme la tumeur faciale du diable de Tasmanie, susceptible de se répandre au sein du bien par la construction de nouvelles routes, notamment chemins forestiers dans les parcelles attenantes à la TWWHA.

d) Problèmes de patrimoine culturel

En réponse à la recommandation du Comité de renforcer l’effectif du bien de spécialistes du patrimoine culturel afin de garantir une protection et une gestion adéquates des sites culturels tant au sein du bien que dans son voisinage immédiat, l’État partie rapporte que le financement de base alloué à la gestion des valeurs culturelles aborigènes a été maintenu et que des fonds ont été obtenus pour des projets spéciaux, notamment pour l’interprétation et le suivi de l’art rupestre.

e) Comité consultatif des zones du bien

L’État partie fait savoir que le comité consultatif pour le bien va être reformé et renommé «comitéconsultatif des zones du bien». Il inclura des représentants des zones d’intérêt majeur.

Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2012

Le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives recommandent que le Comité accueille favorablement l’engagement de l’État partie à garantir que les forêts adjacentes au bien sont provisoirement protégées de toute activité d’abattage, le temps que des évaluations soient entreprises pour identifier la valeur de ces zones – au nombre desquelles la Upper Florentine, les secteurs des vallées de la Styx, de l’Huon, de la Picton et de la Counsel. Le Comité devrait de même accueillir favorablement le fait qu’à la suite de ces évaluations, le gouvernement de Tasmanie entende accorder une protection législative aux zones identifiées comme importantes en matière de conservation, pouvant éventuellement inclure leur proposition d’inscription en vue d’un ajout éventuel au bien. Cette approche positive est conforme à la demande du Comité à l’État partie concernant le potentiel d'autres zones dont l'ajout éventuel au bien pourra être envisagé, lorsque l'Etat partie le jugera opportun, sur l’avis des Organisations consultatives à ce sujet.

Toutefois, le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives notent qu’un nombre de réserves forestières attenantes au bien semble ne pas bénéficier de la protection provisoire et que des opérations d’abattage et de construction de routes sont en cours dans certains secteurs des vallées de la Styx, de l’Huon, de la Picton et de la Counsel. Ils recommandent que le Comité exprime son inquiétude à ce sujet et demande à l’État partie de préciser que les zones d’une potentielle valeur universelle exceptionnelle ne sont pas exclues de la protection provisoire.

Ils rappellent également que le Comité a précédemment noté les potentiels impacts négatifs des opérations forestières attenantes sur l’intégrité du bien et a demandé à l’État partie de maintenir de rigoureux systèmes de suivi et de gestion afin de garantir que de tels impacts ne se réalisent (décisions 32 COM 7B.38 et 34 COM 7B.38). Les structures de suivi existantes du bien conjuguées à la révision du State of Tasmanian World Heritage Area Report en 2014 devraient permettre d’obtenir des données détaillées sur les impacts actuels des opérations forestières adjacentes sur l’intégrité et les valeurs du bien. Ce qui devrait alors permettre de contribuer à la gestion de ces impacts, et des réserves forestières attenantes, dans le cadre de la révision 2015 du plan de gestion de la zone de nature sauvage de Tasmanie.

Le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives notent l’engagement continu en faveur du maintien des ressources pour le patrimoine culturel aborigène mais réitèrent la demande du Comité de renforcer l’effectif de spécialistes du patrimoine culturel. Ils sont également d’avis que la communauté aborigène devrait être représentée au sein du nouveau comité consultatif des zones du bien. 

Décisions adoptées par le Comité en 2012
36 COM 7B.36
Zone de nature sauvage de Tasmanie (Australie) (C/N 181 ter)

Le Comité du patrimoine mondial,

1.   Ayant examiné le document WHC-12/36.COM/7B.Add,

2.   Rappelant la décision 34 COM 7B.38, adoptée à sa 34e session (Brasilia, 2010),

3.   Accueille favorablement l’engagement de l’État partie en vertu du Tasmanian Forests Intergovernmental Agreement à garantir que les forêts adjacentes au bien sont provisoirement protégées de toute activité d’abattage le temps que des évaluations soient entreprises pour identifier la valeur de ces zones, au nombre desquelles la Upper Florentine et les secteurs des vallées de la Styx, de l’Huon, de la Picton et de la Counsel ;

4.   Accueille également favorablement l’intention de l’État partie d’accorder une protection législative aux zones identifiées comme importantes en matière de conservation, pouvant éventuellement inclure une proposition d’inscription en vue d’un ajout éventuel au bien, conformément aux demandes du Comité à ses 32e (Québec, 2008) et 34e (Brasilia, 2010) sessions concernant le potentiel d’autres zones dont l’ajout éventuel au bien pourra être envisagé, lorsque l’État partie le jugera opportun ;

5.   Prend toutefois note qu’un nombre de réserves forestières attenantes au bien semblent ne pas bénéficier de la protection provisoire et que des opérations d’abattage et de construction de routes sont en cours dans certaines parties des vallées de la Styx, de l’Huon, de la Picton et de la Counsel, et demande à l’État partie de préciser par écrit au Centre du patrimoine mondial d’ici le 1er février 2013 que les zones ayant une potentielle valeur universelle exceptionnelle ne sont pas exclues de la protection provisoire, afin de conserver leur potentiel pour un éventuel ajout au bien du patrimoine mondial ;

6.   Prend également note que les structures de suivi existantes du bien conjuguées à la révision du State of Tasmanian World Heritage Area Report en 2014 devraient permettre d’obtenir des données détaillées sur les impacts actuels des opérations forestières adjacentes sur l’intégrité et les valeurs du bien et que cela devrait permettre de contribuer à la gestion de ces impacts, et des réserves forestières attenantes, dans le cadre de la révision 2015 du plan de gestion de la zone de nature sauvage de Tasmanie (2015 Tasmanian wilderness World Heritage Management Plan) ;

7.   Note l’engagement continu de l’État partie en faveur du maintien des ressources du patrimoine culturel aborigène et réitère sa recommandation de renforcer l’effectif de spécialistes du patrimoine culturel, afin de garantir une protection et une gestion adéquates des sites culturels autant au sein du bien que dans son voisinage immédiat ;

8.   Accueille favorablement la refonte du comité consultatif des zones du bien et recommande qu’il inclue des représentants de toutes les parties prenantes, notamment la communauté aborigène ;

9.   Demande par ailleurs à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2015, un rapport détaillé sur l’état de conservation du bien, incluant des données sur les impacts des opérations d’abattage sur la valeur universelle exceptionnelle du bien et sur la réponse proposée en matière de gestion, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 39e session en 2015.

36 COM 8B.45
Biens mixtes - Examen des modifications mineures des limites - Zone de nature sauvage de Tasmanie (Australie)

Le Comité du patrimoine mondial,

1.    Ayant examiné les documents WHC-12/36.COM/8B.Add, WHC-12/36.COM/INF.8B1.Add et WHC-12/36.COM/INF.8B2,

2.    Rappelant la décision 34 COM 8B.46 ;

3.    Approuves la proposition de modification mineure des limites de la Zone de nature sauvage de Tasmanie, Australie conformément aux propositions de l’État partie et selon examen précédent du Comité du patrimoine mondial ;

4.    Réitère sa recommandation à l’État partie d’envisager d’autres modifications mineures des limites du bien, en tenant compte des décisions passées du Comité du patrimoine mondial sur les limites du point de vue des valeurs naturelles et culturelles.

Projet de décision : 36 COM 7B.36

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Ayant examiné le document WHC-12/36.COM/7B.Add,

2. Rappelant la décision 34 COM 7B.38, adoptée à sa 34e session (Brasilia, 2010),

3. Accueille favorablement l’engagement de l’État partie en vertu du Tasmanian Forests Intergovernmental Agreement à garantir que les forêts adjacentes au bien sont provisoirement protégées de toute activité d’abattage le temps que des évaluations soient entreprises pour identifier la valeur de ces zones, au nombre desquelles la Upper Florentine et les secteurs des vallées de la Styx, de l’Huon, de la Picton et de la Counsel ;

4. Accueille également favorablement l’intention de l’État partie d’accorder une protection législative aux zones identifiées comme importantes en matière de conservation, pouvant éventuellement inclure une proposition d’inscription en vue d’un ajout éventuel au bien, conformément aux demandes du Comité à ses 32e (Québec, 2008) et 34e (Brasilia, 2010) sessions concernant le potentiel d'autres zones dont l'ajout éventuel au bien pourra être envisagé, lorsque l'Etat partie le jugera opportun ;

5. Prend toutefois note qu’un nombre de réserves forestières attenantes au bien semblent ne pas bénéficier de la protection provisoire et que des opérations d’abattage et de construction de routes sont en cours dans certaines parties des vallées de la Styx, de l’Huon, de la Picton et de la Counsel, et demande à l’État partie de préciser par écrit au Centre du patrimoine mondial d’ici le 1er février 2013 que les zones ayant une potentielle valeur universelle exceptionnelle ne sont pas exclues de la protection provisoire, afin de conserver leur potentiel pour un éventuel ajout au bien du patrimoine mondial ;

6. Prend également note que les structures de suivi existantes du bien conjuguées à la révision du State of Tasmanian World Heritage Area Report en 2014 devraient permettre d’obtenir des données détaillées sur les impacts actuels des opérations forestières adjacentes sur l’intégrité et les valeurs du bien et que cela devrait permettre de contribuer à la gestion de ces impacts, et des réserves forestières attenantes, dans le cadre de la révision 2015 du plan de gestion de la zone de nature sauvage de Tasmanie (2015 Tasmanian wilderness World Heritage Management Plan) ;

7. Note l’engagement continu de l’État partie en faveur du maintien des ressources du patrimoine culturel aborigène et réitère sa recommandation de renforcer l’effectif de spécialistes du patrimoine culturel, afin de garantir une protection et une gestion adéquates des sites culturels autant au sein du bien que dans son voisinage immédiat ;

8. Accueille favorablement la refonte du comité consultatif des zones du bien et recommande qu’il inclue des représentants de toutes les parties prenantes, notamment la communauté aborigène ;

9. Demande par ailleurs à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2015, un rapport détaillé sur l’état de conservation du bien, incluant des données sur les impacts des opérations d’abattage sur la valeur universelle exceptionnelle du bien et sur la réponse proposée en matière de gestion, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 39e session en 2015.

Année du rapport : 2012
Australie
Date d'inscription : 1982
Catégorie : Mixte
Critères : (iii)(iv)(vi)(vii)(viii)(ix)(x)
Documents examinés par le Comité
arrow_circle_right 36COM (2012)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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