La Convention du patrimoine mondial est avant tout un outil juridique. Chaque pays qui adhère à cet instrument s’engage à protéger le patrimoine situé à l’intérieur de ses frontières et à s’abstenir de toute action susceptible de nuire, directement ou indirectement, au patrimoine culturel et naturel des autres États parties.
La véritable valeur de la Convention se mesure à l’efficacité de sa mise en œuvre. Celle-ci se traduit par des résultats concrets au niveau des sites et des populations qui vivent dans leur périmètre ou leur périphérie. Un résultat positif obtenu dans un bien du patrimoine mondial profite généralement à tous les États parties à la Convention.
Dans ce numéro, nous examinerons plusieurs actions menées sur des sites du patrimoine mondial qui sont parvenus à améliorer leur état de conservation. Nous commencerons par le cas d’Abou Simbel, en Égypte, dans les années 1950, et découvrirons comment la campagne internationale de sauvegarde de ce bien a inspiré la création de la Convention du patrimoine mondial ; nous étudierons aussi le site d’Angkor, au Cambodge, qui a récemment célébré 25 ans de conservation, depuis son inscription sur la Liste du patrimoine mondial, avec plus d’une soixantaine de projets réalisés à ce jour, grâce aux contributions de plus de 20 pays.
Le Parc national de la Comoé, en Côte d’Ivoire, est l’une des plus vastes aires protégées d’Afrique de l’ouest. Ce bien a été inscrit en 2003 sur la Liste du patrimoine mondial en péril, à la suite des conflits civils ayant ébranlé le pays. Après plusieurs actions concertées et coordonnées par l’État partie et ses partenaires stratégiques, techniques et financiers, ce site a finalement été retiré de cette liste en 2017, lors de la 41e session du Comité, tenue à Cracovie, Pologne.
La récente réussite du Réseau de réserves du récif de la barrière du Belize, retiré de la Liste du patrimoine mondial en péril en juillet 2018, après y avoir figuré pendant dix ans, a été vivement célébrée lors de la 42e session du Comité du patrimoine mondial, tenue à Manama, Bahreïn. Cette réussite a été rendue possible grâce aux efforts soutenus et collaboratifs du Gouvernement bélizien, de la société civile et de la communauté scientifique, ainsi que du Centre du patrimoine mondial, de ses organisations consultatives et de son Comité, lequel détient le pouvoir décisionnel.
Chacun de ces exemples montre clairement que nous devons agir ensemble pour prendre des mesures efficaces et obtenir des résultats concrets. Comme nous encourage à le faire M. Ernesto Ottone R., Sous-Directeur général pour la culture de l’UNESCO, dans l’entretien exclusif qu’il a accordé à Patrimoine Mondial, renouvelons dès aujourd’hui notre engagement dans l’esprit originel de la Convention du patrimoine mondial, non seulement en inscrivant des sites sur la Liste du patrimoine mondial, mais aussi en brisant les barrières et en encourageant le dialogue entre tous les acteurs, afin de protéger ces sites précieux.
Mechtild Rössler
Directrice du Centre du patrimoine mondial de l’UNESCO
Dossier
Histoires de réussites
L’évolution de la conservation
La crédibilité de la Convention du patrimoine mondial de 1972 repose sur l’état de conservation de chacun des sites du patrimoine mondial.
Conservation du patrimoine mondial
Réussites et défis
Tous les États parties doivent renforcer leur engagement au titre de la Convention du patrimoine mondial de 1972, en agissant avec de nouveaux partenaires, tant publics que privés, pour sauvegarder le patrimoine inestimable de notre planète.
Abou Simbel
L’histoire d’un sauvetage hors du commun
En 1960, un appel international à la sauvegarde des monuments de Nubie fut lancé, dans un esprit très novateur selon lequel les chefs-d’oeuvre du génie humain pouvaient, eux-aussi, être considérés comme faisant partie intégrante du patrimoine culturel de l’humanité, et que leur préservation incombait à toutes les nations.
Le récif de la barrière du Belize
Un projet de sauvegarde collaboratif
Lors de la 42e session du Comité du patrimoine mondial, tenue en 2018 à Manama, Bahreïn, le Réseau de réserves du récif de la Barrière du Belize a été retiré de la Liste du patrimoine mondial en péril où il figurait depuis dix ans.
Parc national de la Comoé
Succès des efforts de conservation
Le Parc national de la Comoé constitue un modèle de réussite de la mise en œuvre des mesures correctives en vue du retrait d’un bien naturel de la Liste du patrimoine mondial en péril.
Angkor
La réussite de 25 ans de conservation
L’action nationale et internationale en faveur d’Angkor a été mise en œuvre de façon ininterrompue pendant 25 ans. Elle présente un bilan extrêmement positif qui en fait un modèle sur le plan international.
Focus
Initiative phare de l’UNESCO visant à faire revivre l’esprit de Mossoul, Iraq
L’initiative « Faire revivre l’esprit de Mossoul » lancée en février 2018 par Mme Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO, met l’accent sur la dimension humaine du processus de reconstruction de la ville par le biais de la culture et de l’éducation, après des années de destructions dévastatrices.
Forum
Entretien
Entretien avec M. Ernesto Ottone R.;Sous-Directeur général pour la culture, UNESCO.
Organisations Consultatives
Renforcement des capacités : une réussite de la Convention du patrimoine mondial.
Conventions
La Bulgarie crée un précédent en engageant une action conjointe dans le cadre de plusieurs conventions.
Nouvelles
Préservation
Maintenir l’objectif climatique à 1,5°C est essentiel à la survie des récifs coralliens ; Rencontre des gestionnaires de sites sur le thème du patrimoine religieux vivant ; Les conventions sur la biodiversité et la culture se réunissent à l’UNESCO ; Stabilisation d’urgence du monastère de Tochimilco au Mexique ; Conférence sur les forêts de hêtres du patrimoine mondial ; Renforcement du patrimoine mondial marin par le biais de la coopération Sud-Sud ; Mission de suivi réactif à la Forêt Białowieża ; Efforts mondiaux pour restaurer le Musée national du Brésil ; Plan d’action du Soudan du Sud pour l’inscription de son premier site ; Consortium public-privé en matière d’adaptation climatique ; L’UNESCO célèbre 70 ans de conservation de la nature avec l’UICN.
Sites en péril
La RDC se mobilise en faveur de la protection des espèces animales en danger ; Progrès accomplis aux Usines de salpêtre de Humberstone et de Santa Laura (Chili) ; La Réserve de gibier de Selous susceptible de perdre son statut de patrimoine mondial.
Promotion
Une plateforme pour promouvoir le tourisme durable à travers l’UE ; Voyage virtuel à travers des cités arabes millénaires ; Conversations entre partenaires : une initiative clé pour sensibiliser les voyageurs au patrimoine mondial.
Édition et multimédia
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