Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/24/46.COM/7B,
- Rappelant les décisions 34 COM 8B.2, 39 COM 7B.14 et 45 COM 7B.17 adoptées à ses 34e (Brasília, 2010), 39e (Bonn, 2015) sessions et 45e (Riyad, 2023) session élargie respectivement,
- Regrette que l'État partie n’ait pas soumis de rapport sur l’état de conservation du bien, comme demandé par le Comité du patrimoine mondial ;
- Réitère son profond regret que l'État partie ait décidé de lever la fermeture historique de 2015 du bien aux pêcheries commerciales et que le permis de pêche inversé conçu pour compenser la perte de revenus de la pêche semble ne pas avoir suffisamment amélioré les moyens de subsistance de la population de Kiribati pour garantir sa viabilité ;
- Rappelant l’importance de maintenir des zones non exploitables suffisamment étendues pour la valeur universelle exceptionnelle (VUE) de ce bien, et soulignant l’importance des engagements d’autres États parties à la Convention d’établir des zones non exploitables suffisamment étendues,
- En appelle à nouveau à la communauté internationale pour qu’elle s’abstienne de toute pêche non durable qui pourrait avoir un impact négatif sur la VUE du bien et pour qu’elle fournisse à l’État partie le soutien technique et financier nécessaire pour évaluer les implications de la suppression du statut de zone de pêche non exploitable ;
- Réitère sa demande à l'État partie de veiller à ce que toute décision de gestion relative au bien, comme la suppression du statut de protection de la zone non exploitable et l’autorisation d’activités de pêche commerciale, repose sur une base scientifique et assure la protection de la VUE du bien ;
- Réitère également sa vive préoccupation quant à l’absence de détails et au manque de clarté concernant le programme de planification de l'espace marin (PEM) envisagé et autres mesures adoptées par l'État partie pour remplacer la zone non exploitable, et demande de nouveau à l'État partie de fournir dès que possible les pièces suivantes au Centre du patrimoine mondial, pour examen par l’UICN :
- Les évaluations qui ont été faites pour anticiper tout impact sur la VUE du bien suite à l’annonce de la décision ;
- Des cartes indiquant les modifications de la protection dans le cadre du PEM envisagé, y compris les secteurs qui resteront classés en zones non exploitables ;
- Les mesures qu’il prend et qui sont prévues pour surveiller, étudier et mettre en vigueur les meilleures pratiques de pêche durable à l’intérieur comme à l’extérieur des zones non exploitables dans le cadre du PEM envisagé ;
- Rappelant son extrême inquiétude quant au fait que l’ouverture du bien aux pêches commerciales ait conduit à un affaiblissement significatif du statut de protection du bien et rappelle qu’au cas où aucune mesure urgente n’est prise pour assurer la protection effective de la VUE, le bien pourrait répondre aux conditions d’inscription sur la Liste du patrimoine mondial en péril, conformément au paragraphe 180 des Orientations ;
- Demande au Centre du patrimoine mondial et à l’UICN d’assurer un suivi étroit et de fournir un soutien adéquat à la conservation de ce bien de même que de poursuivre leurs efforts pour se rapprocher de l’État partie, notamment grâce au Bureau hors-Siège de l’UNESCO ;
- Réitère sa demande à l'État partie d’inviter une mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/UICN sur le bien pour examiner son état de conservation, évaluer le statut et les implications de toute décision de modification du régime d’interdiction de la pêche dans le périmètre du bien, évaluer si le bien pourrait remplir les conditions d’inscription sur la Liste du patrimoine mondial en péril et formuler des recommandations sur les options qui garantissent la sauvegarde de la VUE du bien, tout en assurant une exploitation durable des ressources marines du bien de façon à répondre aux besoins de la population de Kiribati ;
- Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2025, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 47e session, en considérant que les besoins urgents de conservation de ce bien exigent une large mobilisation pour préserver sa VUE, y compris une éventuelle inscription sur la Liste du patrimoine mondial en péril.