Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/25/47.COM/7B,
- Rappelant les Décisions 33 COM 7B.1, 34 COM 7B.1, 35 COM 7B.1, 36 COM 7B.1, 40 COM 7B.79, 43 COM 7B.29, 44 COM 7B.173 et 45 COM 7B.5 adoptées respectivement à ses 33e(Séville, 2009), 34e (Brasilia, 2010), 35e (UNESCO, 2011), 36e (Saint-Pétersbourg, 2012), 40e (Istanbul/UNESCO, 2016), 43e (Bakou, 2019) sessions ainsi qu’à ses 44e (Fuzhou/en ligne, 2021) et 45e (Riyad, 2023) sessions élargies,
- Félicite l’État partie et ses partenaires pour les efforts significatifs réalisés pour renforcer la gestion du bien, notamment à travers la promulgation de la loi sur le régime des Forêts et de la Faune, le renforcement des capacités des équipes de gestion et les initiatives de surveillance, ayant conduit à la condamnation de braconniers et à la confiscation d’espèces clés, et remercie les partenaires techniques et financiers qui continuent à soutenir la conservation du bien, notamment la Commission européenne et le Fonds du patrimoine mondial à travers le gouvernement de la Norvège;
- Prend note de la stabilité des populations des espèces emblématiques telles que l’éléphant et les grands singes dans le bien, et demande à l’État partie d’envisager la réalisation des inventaires réguliers de la faune dans le bien avec un accent particulier sur les espèces emblématiques, en employant les mêmes méthodes, afin de confirmer les tendances observées, et de soumettre dès que possible le rapport détaillé de l’inventaire faunique au Centre du patrimoine mondial ;
- Encourage l’État partie à mettre en place une plateforme collaborative réunissant tous les acteurs impliqués dans la conservation du bien, notamment les autorités locales, les ONG, les communautés riveraines et les partenaires internationaux, afin de coordonner les efforts, d’harmoniser les méthodologies de suivi des espèces emblématiques, de centraliser les données dans une base commune accessible à tous les partenaires, et sous la responsabilité principale de l’équipe de gestion, et à partager régulièrement les résultats avec le Centre du patrimoine mondial ;
- Salue les améliorations dans le suivi écologique grâce à l’utilisation de l’outil SMART, des caméras pièges et des drones, et encourage également l’État partie à continuer ses efforts de surveillance et de suivi écologique en renforçant la lutte anti-braconnage et l’implication des communautés locales aux réunions de concertation telles que le Forum des acteurs pour améliorer l’efficacité de la gestion du bien ;
- Réitère sa demande à l’État partie d’accélérer les discussions sur l’agrandissement de la zone tampon fonctionnelle autour du bien afin de l’aligner sur les limites de la réserve de biosphère, encourage en outre l’État partie à enregistrer cette zone tampon une fois désignée, conformément au paragraphe 107 des Orientations, et encourage par ailleurs l’État partie à envisager une mise à jour du Plan d’Aménagement et de Gestion (PAG), conformément aux meilleures pratiques internationales, en assurant la participation et la consultation des communautés locales et des parties prenantes ;
- Note les avancées concernant la matérialisation et la sécurisation envisagées du corridor Sud-Est qui assure la connectivité entre le bien et les autres aires protégées du paysage Tri-national Dja-Odzala-Minkébé (TRIDOM), rappelle l’importance de maintenir cette continuité écologique pour garantir l’intégrité à long terme du bien, et demande également à l’État partie de s’assurer que toute proposition de développement dans cette zone soit bien évaluée afin de prévenir tout impact négatif potentiel sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien ;
- Exprime sa préoccupation face aux retards persistants dans la mise en œuvre des recommandations de la mission de conseil de 2020 et du Plan de Gestion Environnementale et Sociale (PGES) associé au projet du barrage hydroélectrique de Mékin, et prie instamment l’État partie de prendre des mesures immédiates pour accélérer la mise en œuvre de ces recommandations et de soumettre un rapport détaillé au Centre du patrimoine mondial sur les mesures prises pour atténuer ces impacts et sur les progrès réalisés ;
- Prend également note de la soumission du rapport final de l’évaluation environnementale et sociale stratégique (EESS) des projets de développement dans et autour de la Réserve de faune du Dja, exprime sa vive préoccupation face à la divergence majeure entre l’analyse des impacts potentiels sur la VUE du bien et la conclusion de l’EESS, recommandant l’option du statu quo, qui autoriserait la réalisation de tous les projets en cours et projetés malgré leurs impacts négatifs significatifs individuels et cumulés, tels qu’identifiés dans le rapport de l’EESS ;
- Rappelle que depuis 2012, le Comité a exprimé à plusieurs reprises ses préoccupations concernant les divers projets de développement à proximité du bien et leurs impacts individuels et cumulés sur la VUE du bien, et prie aussi instamment l’État partie de réexaminer et de réviser l’EESS afin d’assurer que l’option privilégiée soit fondée sur une analyse rigoureuse et objective, intégrant pleinement les considérations environnementales, sociales et patrimoniales, afin de faire face aux pressions liées à la préservation de l’intégrité et des valeurs du bien, et de soumettre l’EESS révisée au Centre du patrimoine mondial, pour examen complémentaire par l’UICN, avant toute prise de décision finale ;
- Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2026, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 49e session.