Faites une recherche à travers les informations du Centre du patrimoine mondial.

Administration
Assistance internationale
Budget
Communauté
Communication
Conservation
Convention du patrimoine mondial
Credibilité de la Liste du ...
Inscriptions sur la Liste du ...
Liste du patrimoine mondial en péril
Listes indicatives
Mécanisme de suivi renforcé
Méthodes et outils de travail
Orientations
Partenariats
Rapport périodique
Rapports
Renforcement des capacités
Valeur universelle exceptionnelle








Décision 45 COM 8B.36
Ancien Jéricho/Tell es-Sultan (Palestine)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné les documents WHC/23/45.COM/8B et WHC/23/45.COM/INF.8B1,
  2. Inscrit l’Ancien Jéricho/Tell es-Sultan, Palestine, sur la Liste du patrimoine mondial sur la base des critères (iii) et (iv) ;
  3. Adopte la Déclaration de valeur universelle exceptionnelle suivante :

    Brève synthèse

    Situé au nord-ouest de l’actuel Jéricho, dans la vallée du Jourdain en Palestine, l’Ancien Jéricho/Tell es-Sultan est un tell, ou monticule, de forme ovale, qui recèle des gisements archéologiques issus d’activités humaines remontant à environ 10 500 av. J.-C., ainsi que la source pérenne voisine d’Aïn es-Sultan, qui est depuis des millénaires une importante source d’eau pour les habitants de la région. La stratigraphie de ce site archéologique présente vingt-neuf phases d’occupation et témoigne de deux contextes historico-culturels, à savoir la néolithisation du Croissant fertile et le phénomène de l’urbanisme au sud du Levant durant l’âge du Bronze.

    Aux IXe et VIIIe millénaires av. J.-C., l’Ancien Jéricho/Tell es-Sultan néolithique était déjà un établissement d’une certaine importance, comme le montrent les caractéristiques architecturales monumentales qui ont subsisté, telles qu’un mur avec un fossé et une tour. Le site reflète les évolutions de cette période, notamment le passage de l’humanité à un mode de vie communautaire sédentaire et la transition associée vers des nouvelles économies de subsistance, ainsi que les changements dans l’organisation sociale et le développement de pratiques religieuses.

    Le matériel archéologique du début de l’âge du Bronze sur le site offre un aperçu de la planification urbaine, tandis que les vestiges de l’âge du Bronze moyen révèlent la présence d’une grande cité-État cananéenne, dotée d'un centre urbain et de remparts à la technologie innovante, occupée par une population socialement complexe.

    Critère (iii) : L’Ancien Jéricho/Tell es-Sultan témoigne de manière exceptionnelle des évolutions qui eurent lieu à travers tout le Proche-Orient au Néolithique, caractérisés par le passage de l’humanité à un nouveau mode de vie sédentaire et la transition associée vers de nouvelles stratégies de subsistance. Le bien témoigne de la manière dont les populations apprirent à vivre dans des établissements plus importants et plus permanents et à développer des nouvelles modalités sociales et rituelles de vie en communauté. Les caractéristiques monumentales du bien, la présence de structures collectives et le traitement post-mortem des crânes fournissent des indications importantes sur les changements dans l’organisation sociale et sur le niveau de savoir-faire, de planification et de travail que cette organisation sociale exigeait. La stratigraphie profonde préservée dans le tell peut apporter des réponses à de nombreuses questions relatives au développement et à l’évolution des sociétés pendant la période du Néolithique.

    Critère (iv) : L’Ancien Jéricho/Tell es-Sultan est un exemple éminent d’établissement permanent riche d’une longue histoire qui illustre la transition vers un mode de vie sédentaire des populations de chasseurs-cueilleurs du Levant au cours du Néolithique, et témoigne de l’essor du début de la culture urbaine levantine au début de l’âge du Bronze. Avec ses caractéristiques architecturales monumentales et ses structures collectives datant des IXe et VIIIe millénaires av. J.-C., le bien illustre de manière exceptionnelle le processus de néolithisation du Croissant fertile, une période significative de l’histoire humaine. Il témoigne en outre du développement de traditions de construction dans les sphères privées et publiques au Néolithique et à l’âge du Bronze, ses remparts de l’âge du Bronze moyen, en particulier, témoignant de techniques de construction innovantes.

    Intégrité

    Tous les attributs nécessaires pour exprimer la valeur universelle exceptionnelle sont inclus dans les limites du bien. Ces attributs comprennent les gisements archéologiques et les vestiges archéologiques en surface de l’ancien Jéricho datant des périodes du Néolithique et de l’âge du Bronze ainsi que la source voisine d’Aïn es-Sultan. Les artefacts mis au jour ont été retirés du site. Le bien est d’une taille suffisante pour permettre la représentation complète des caractéristiques et des valeurs qui transmettent son importance. Ses gisements archéologiques et sa stratigraphie profonde sont bien préservés, malgré la destruction de certaines structures au cours de fouilles archéologiques antérieures. Les structures mises au jour sont fragiles dans certains cas. Le bien ne souffre pas des effets négatifs dus au développement et/ou à la négligence.

    Authenticité

    L’Ancien Jéricho/Tell es-Sultan est authentique dans ses formes et conceptions, ses matériaux et substance, ainsi que sa situation. Bien qu’endommagés dans certains cas par des fouilles anciennes, les vestiges archéologiques de l’ancien Jéricho datant du Néolithique et de l’âge du Bronze transmettent fidèlement la valeur universelle exceptionnelle. Les conceptions, les matériaux et la substance des vestiges archéologiques in situ sont préservés de façon authentique et ont maintenu leurs formes intactes. Des mesures de conservation sont nécessaires dans plusieurs cas, comme pour les remparts de l’âge du Bronze. Aucune reconstruction n’a été réalisée sur le site, qui demeure à son emplacement historique. Les interventions minimales qui ont eu lieu ont été différenciées du tissu d’origine. La source d’Aïn es-Sultan réhabilitée a conservé sa fonction originelle de source d’eau.

    Éléments requis en matière de protection et de gestion

    Le bien est protégé par la loi sur le patrimoine culturel matériel (n° 11, 2018) de Palestine, selon laquelle toute intervention majeure, y compris les activités de conservation et les fouilles, doit d’abord être approuvée par le ministère du Tourisme et des Antiquités, et toute nouvelle structure ou modification majeure prévue dans les zones entourant le bien doit faire l’objet d’une évaluation d’impact sur l’environnement et le patrimoine. La loi sur la construction et l’urbanisme (n° 79, 1966 ; loi jordanienne) est en vigueur dans la zone tampon. Des mesures réglementaires supplémentaires s’appliquent par le biais du plan d’urbanisme de la ville de Jéricho, qui seront bientôt complétées par des réglementations appartenant au plan directeur urbain détaillé pour la zone de Tell es-Sultan. Le plan d’urbanisme de la ville de Jéricho identifie le bien et la majeure partie de sa zone tampon en tant que zone archéologique protégée (zone d’antiquités).

    Le bien appartient à l’État partie et est géré en tant que parc national archéologique par le ministère du Tourisme et des Antiquités, la plus haute autorité dans le domaine patrimonial en Palestine, qui est responsable de la gestion et la conservation sur site. La source d’Aïn es-Sultan sera gérée conjointement avec le ministère. Un plan de gestion et de conservation abordera les aspects les plus importants de la recherche, de la gestion, de la conservation et de l’interprétation du bien.

  4. Recommande que l’État partie prenne en considération les points suivants :
    1. achever et adopter le plan de gestion et de conservation du bien, qui comprendra une stratégie de gestion et de promotion du tourisme, une stratégie de recherche, une stratégie de gestion des risques, une stratégie d’implication des communautés et une stratégie d’interprétation et de présentation qui inclura une description minutieuse de l’environnement plus large du bien, et soumettre ce plan au Centre du patrimoine mondial dès qu’il sera finalisé,
    2. entreprendre une étude hydrologique et inclure dans le plan de gestion et de conservation une stratégie hydrologique pour l’évacuation des eaux pluviales du bien,
    3. rassembler une documentation de référence complète sur le bien et développer plus avant le système de suivi,
    4. négocier avec les parties prenantes concernées le retrait des installations touristiques existants qui empiète sur le bien et élaborer une procédure pour supprimer le téléphérique dès que possible,
    5. envisager d’étendre la zone tampon (et les mécanismes réglementaires associés qui sont en cours d’élaboration) afin d’inclure la zone de protection extérieure supplémentaire proposée, lorsque cela sera possible, grâce à une demande de modification mineure des limites,
    6. réaliser des évaluations d’impact sur le patrimoine comme condition préalable à tous les projets de développement et activités dont la mise en œuvre est prévue au sein ou autour du bien, tels que les installations touristiques et les nouveaux tracés de routes,
    7. informer le Centre du patrimoine mondial de l’intention d’entreprendre ou d’autoriser tout grand projet susceptible d’avoir un impact sur la valeur universelle exceptionnelle du bien, conformément au paragraphe 172 des Orientations.
Documents
Contexte de la Décision
WHC-23/45.COM/8B
WHC-23/45.COM/INF.8B1
top