Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/23/45.COM/7A.Add.2,
- Rappelant la Décision 44 COM 7A.53, adoptée à sa 44e session élargie (Fuzhou/en ligne, 2021),
- Se félicite des efforts continus déployés par l'État partie pour mettre en œuvre les mesures correctives et les recommandations formulées par la mission de suivi réactif de 2019, mais réitère sa préoccupation quant au peu de progrès accomplis dans leur mise en œuvre effective et demande donc à l'État partie de renforcer ces efforts ;
- Réitère une fois de plus sa demande à l'État partie d'adopter, de toute urgence, un nouveau document du Cabinet avec les engagements des ministères respectifs et les budgets associés, reflétés dans l'allocation budgétaire de la prochaine année fiscale ;
- Félicite les propriétaires fonciers coutumiers, les communautés locales de Rennell Est et l'Association du site du patrimoine mondial du lac Tegano (LTWHSA) de leurs efforts soutenus pour sauvegarder la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, mais réitère également sa préoccupation quant aux menaces potentielles pour la VUE du bien liées à l'exploitation forestière et minière commerciale, qui subsistent en l'absence d'un dispositif juridique adéquat pour le bien ;
- Réitère également sa demande d'accélérer l’achèvement du plan de gestion et le dialogue avec les communautés sur la loi de 2010 sur les zones protégées, notamment en explorant le soutien potentiel du projet financé par le Fonds pour l'environnement mondial (FEM-6) à cet égard et invite instamment toutes les parties concernées à élaborer une solution viable à long terme pour la gouvernance coutumière du bien, et demande à l'État partie de fournir une mise à jour détaillée dans son prochain rapport d'avancement, en rappelant sa position selon laquelle la conservation à long terme de la VUE du bien ne peut être assurée qu'avec le plein consentement des propriétaires et des utilisateurs coutumiers des terres, dans le respect total de leurs droits ;
- Exprime sa plus grande inquiétude quant à l'octroi signalé de licences d'exploration minière de bauxite qui pourraient empiéter sur le bien, rappelant sa position selon laquelle l'exploitation minière, y compris l'exploration, est considérée comme incompatible avec le statut de patrimoine mondial des sites naturels, apprécie la position claire des communautés locales contre le projet d'exploration minière de bauxite envisagé dans la zone située à la limite du bien, et demande également à l'État partie de confirmer sans équivoque l’abandon du projet d’extraction ;
- Se félicite également de l'annulation de la proposition d'exploitation forestière commerciale et du projet de nouvelle route associée, et rappelle à l'État partie d'effectuer une étude d'impact environnemental (EIE) complète pour les autres aménagements prévus, conformément au nouveau Guide et boîte à outils pour les évaluations d'impact dans un contexte de patrimoine mondial, y compris pour l'amélioration de la route existante, afin d'évaluer tout impact potentiel sur la VUE du bien, avant de prendre toute décision difficilement réversible, conformément aux paragraphes 118bis et 172 des Orientations, et de soumettre une copie de l'EIE au Centre du patrimoine mondial pour examen par l'UICN ;
- Regrette qu'aucune information n'ait été fournie sur la mortalité massive précédemment rapportée des renards volants et prie donc instamment l'État partie de lancer une enquête scientifique sur cette question pour identifier les causes et les interventions appropriées en matière de gestion, afin de sauvegarder cette population qui est un attribut important de la VUE du bien ;
- Prend note de l'EIE réalisée suite à l'échouement d'une barge industrielle dans le bien, et exprime son inquiétude quant à l'étendue des dommages subis par les récifs coralliens locaux et leurs impacts socio-économiques négatifs pour les communautés locales, et appelle donc la société responsable et le titulaire de la licence SAPOR 2302 d'adhérer aux conclusions et aux recommandations de l'EIE concernant le dédommagement des impacts écologiques, culturels et socio-économiques de l'échouement ;
- Réitère sa vive préoccupation quant au fait que les communautés locales continuent d'être confrontées à l'insécurité alimentaire, accentuée par les impacts de la pandémie de COVID-19 et du changement climatique, et demande en outre à l'État partie de s'attaquer à ce problème de toute urgence, et appelle également la communauté internationale à fournir un soutien humanitaire d’urgence ;
- Accueille également favorablement les consultations des communautés et parties prenantes organisées en avril/mai 2022, qui ont permis l'identification d’actions prioritaires à mettre en œuvre pour développer des moyens de subsistance durables dans la région de Rennell Est, ainsi que les projets de subsistance soutenus par le Programme de petites subventions du PNUD/FME et les Fonds-en-dépôt UNESCO/Pays-Bas et UNESCO/Japon et le projet conjointement mis en œuvre par BirdLife International et les communautés locales pour étudier et atténuer les impacts des rats envahissants, et encourage l'État partie à continuer de mobiliser un soutien international supplémentaire, notamment par le biais du mécanisme d'assistance internationale du Fonds du patrimoine mondial, ainsi que des financements pour la lutte contre le changement climatique, afin de réaliser une évaluation intégrée de la vulnérabilité du bien ;
- Réitère également sa préoccupation quant au fait que la mise en œuvre complète de l'État de conservation souhaité pour le retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR) d'ici 2025 sera difficile sans un soutien international significatif, et appelle la communauté internationale à fournir à l'État partie le soutien nécessaire ;
- Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2024, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, incluant un rapport d’avancement concernant la mise en œuvre des recommandations faites par la mission de suivi réactif de 2019, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 46e session ;
- Décide de maintenir Rennell Est (Îles Salomon) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.