Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/19/43.COM/7B,
- Rappelant les décisions 40 COM 7B.52 et 41 COM 7B.48, adoptées respectivement à ses 40e (Istanbul/UNESCO, 2016) et 41e (Cracovie, 2017) sessions,
- Note les efforts déployés par l’État partie et toutes les institutions impliquées dans le travail collectif de protection de la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, et que des progrès ont été réalisés dans la mise en œuvre des recommandations formulées dans les décisions 40 COM 7B.52 et 41 COM 7B.48 ainsi que par la mission de 2015 ;
- Prend acte de la préparation du « Plan d’action pour le climat », du « Plan des eaux de la ville de Venise » et du « Plan morphologique et environnemental pour la lagune de Venise », et demande que ces documents importants soient officiellement soumis à l’examen du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives avant leur finalisation et mise en œuvre, et encourage l’État partie et ses agences compétentes à travailler en liaison avec le Centre du patrimoine mondial afin d’envisager la possibilité de partager et de promouvoir le « Plan d’action pour le climat » d’une manière qui mette en avant les processus de suivi et d’adaptation ;
- Prend également acte du « Projet de gouvernance territoriale du tourisme à Venise », qui intègre des instruments politiques pertinents, notamment le Programme de tourisme durable et la « Politique pour l’intégration d’une perspective de développement durable dans les processus de la Convention du patrimoine mondial », et demande également à l’État partie de faire rapport au Comité sur les résultats obtenus à court terme par ces initiatives, et sur le niveau d’atténuation des impacts négatifs de la pression touristique ;
- Accueille avec satisfaction le chemin de navigation alternatif qui a été identifié pour que les navires d’un tonnage supérieur à 40 000 tonnes accèdent à un nouveau lieu d’accostage à Marghera, et le soutien accordé à l’industrie vénitienne des croisières avec la construction d’un nouveau terminal à Marghera, et demande en outre à l’État partie de soumettre les plans détaillés et le calendrier de la mise en œuvre des projets proposés qui permettront aux grands navires d’accéder à la gare maritime de Venise sans passer par le bassin de Saint Marc et le canal de la Giudecca ;
- Note également l’achèvement imminent du système de défense MOSE et les informations actualisées sur ce projet, et demande par ailleurs à l’État partie de communiquer régulièrement les informations actualisées disponibles sur ce projet, y compris ses systèmes de gestion et de maintenance, et de signaler les perspectives à moyen et long terme de ce projet pour atteindre l’objectif d’éviter les impacts négatifs du changement climatique, essentiellement les inondations temporaires et l’élévation du niveau de la mer ;
- Prend en outre acte de l’initiative de l’État partie d’actualiser le plan de gestion du bien, qui est un outil essentiel pour conserver sa VUE, ainsi que son paysage et son cadre maritime, et demande de plus à l’État partie d’intégrer la feuille de route détaillée et ses repères mesurables dans le plan de gestion actualisé, de compléter le document d’une stratégie de gestion planifiée pour la potentielle zone tampon du bien, et de soumettre le projet de plan de gestion actualisé à l’examen du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives, avant sa finalisation et son adoption ;
- Encourage également l’État partie à renforcer son système de suivi de la vulnérabilité des espaces patrimoniaux face au changement climatique et aux risques de catastrophe, et de continuer à développer et mettre en œuvre des mesures qui atténuent et réduisent les risques pour la VUE du bien ;
- Note avec préoccupation l’absence de communication régulière de l’État partie avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives, et réitère ses demandes précédentes auprès de l’État partie afin qu’il soumette, conformément au paragraphe 172 des Orientations, les éléments détaillés de tout projet récemment proposé ainsi que toutes les évaluations d’impact sur le patrimoine (EIP) et les évaluations environnementales stratégiques (EES) en temps utile, avant que des décisions irréversibles soient prises et les projets mis en œuvre, avec notamment une section mettant l’accent sur l’impact potentiel des projets sur la VUE du bien et prenant en considération les impacts cumulatifs potentiels ;
- Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2020, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 44e session en 2020, afin de considérer l’inscription du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril si les mesures d’atténuation mises en œuvre et le système de gestion adapté n’aboutissent pas à des progrès significatifs et mesurables pour l’état de conservation du bien.