Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/19/43.COM/7B.Add,
- Rappelant la décision 28 COM 15B.15 adoptée à sa 28e session (Suzhou, 2004),
- Note avec préoccupation que l’État partie a reconnu que la surélévation du mur du barrage Warragamba devrait faire augmenter la fréquence et l’étendue des inondations temporaires du bien en amont du barrage ;
- Considère que l’inondation de zones au sein du bien résultant de la surélévation du mur du barrage est susceptible d’avoir un impact sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, rappelle la Décision 40 COM 7, qui indiquait que la construction de barrages avec de grands réservoirs au sein des limites des biens du patrimoine mondial est incompatible avec leur statut de patrimoine mondial, et priait instamment les États parties de « veiller à ce que les impacts des barrages qui pourraient affecter les biens situés en amont ou en aval et au sein du même bassin versant soient rigoureusement évalués afin d’éviter tout impact sur la VUE», et demande à l’État partie de s’assurer, conformément à son engagement, que le processus actuel de préparation d’une évaluation d’impact environnemental (EIE) du projet évalue pleinement tous les impacts potentiels sur la VUE du bien et ses autres valeurs, y compris le patrimoine culturel aborigène, et de soumettre une copie de l’EIE au Centre du patrimoine mondial pour examen par l’UICN, avant toute décision finale concernant le projet ;
- Note également avec préoccupation l’existence de plusieurs projets miniers à proximité ou limitrophes du bien et que certaines activités minières ont eu des impacts sur le bien, comme en témoigne l’incident de la mine Clarence, et demande également à l’État partie d’entreprendre une évaluation des impacts cumulatifs potentiels de tous les projets miniers existants et prévus dans le voisinage du bien par une évaluation environnementale stratégique (EES) ou un mécanisme similaire ;
- Réitère sa position selon laquelle l’exploration ou l’exploitation minière est incompatible avec le statut de patrimoine mondial, qui est soutenue par la prise de position du Conseil international des mines et métaux (ICMM) selon laquelle de telles activités ne doivent pas être entreprises au sein des biens du patrimoine mondial.
- Note les informations fournies par l’État partie concernant le projet de l’aéroport Western Sydney et demande en outre à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial une copie de l’EIE détaillant l’espace aérien et les trajectoires de vol prévus, une fois disponible, pour examen par l’UICN ;
- Accueille favorablement l’élaboration d’un cadre de gestion stratégique pour le bien en tant que nouvel instrument de gestion intégrée et demande par ailleurs à l’État partie de veiller à ce que les menaces potentielles pour le bien provenant d’activités extérieures à ses limites, notamment minières, soient pleinement prises en compte dans l’élaboration de ce cadre de gestion et que l’EIE requise soit réalisée conformément à la Note consultative de l’UICN sur le patrimoine mondial : l’évaluation environnementale, avec une section spécifique sur l’impact potentiel du/des projet(s) sur la VUE du bien ;
- Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2020, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 45e session en 2021.