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Décision 43 COM 8B.19
Sites de jarres mégalithiques de Xieng Khouang – plaine des Jarres (République démocratique populaire lao)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné les documents WHC/19/43.COM/8B et WHC/19/43.COM/INF.8B1,
  2. Inscrit les Sites de jarres mégalithiques de Xieng Khouang – plaine des Jarres, République démocratique populaire lao, sur la Liste du patrimoine mondial sur la base du critère (iii);
  3. Adopte la Déclaration de valeur universelle exceptionnelle suivante :

    Brève synthèse

    Plus de 2 100 jarres de pierre mégalithiques de forme tubulaire destinées à des pratiques funéraires au cours de l’âge du fer ont donné son nom à la plaine des Jarres. Ce bien en série de 15 éléments comprend 1 325 grandes jarres en pierre taillée, des disques de pierre (peut-être les couvercles des jarres), des sépultures secondaires, des pierres tombales, des carrières, des sites de fabrication, des objets funéraires et d’autres matériels et éléments archéologiques. Situées sur les pentes des collines et des éperons qui entourent le plateau central, les jarres sont imposantes, bien conçues, et leur fabrication et déplacement des sites de carrières aux sites funéraires requéraient des compétences technologiques. Les jarres et les éléments associés constituent le témoignage le plus important de la civilisation de l’âge du fer qui les fabriqua et les utilisa, et dont on sait peu de choses. Les sites datent d’entre 500 av. J.-C. et 500 apr. J.-C. (et peut-être jusqu’à 800 apr. J.-C.). Les jarres et les éléments archéologiques associés constituent les témoignages de ces anciennes pratiques culturelles, y compris les hiérarchies sociales associées. La plaine des Jarres est située à un carrefour historique de deux systèmes culturels majeurs de l’âge du fer de l’Asie du Sud-Est – le système Mun-Mékong et le système du fleuve Rouge/golfe du Tonkin. Du fait que cette zone a facilité les mouvements dans la région, favorisant le commerce et les échanges culturels, il semblerait que la répartition des sites de jarres est liée à des routes terrestres.

    Critère (iii) : La plaine des Jarres présente un témoignage exceptionnel sur la civilisation qui conçut et utilisa ces jarres pour des pratiques funéraires pendant une période allant de 500 av. J.-C. à 500 apr. J.-C. environ. La taille des jarres mégalithiques, leur grand nombre et leur large répartition au sein de la province de Xieng Khouang sont remarquables, et le bien en série de 15 éléments comprend un éventail de sites qui peuvent témoigner de l’extraction, de la fabrication, du transport et de l’utilisation de ces jarres funéraires durant cette longue période de l’histoire culturelle de l’Asie du Sud-Est.

    Intégrité

    L’intégrité du bien en série est basée sur les vestiges matériels présents dans les 15 éléments, le caractère intact des éléments individuels et de la série dans son ensemble, et l’état de conservation relativement stable des attributs. Il existe des impacts sur l’intégrité visuelle de certains éléments, comme la construction de nouvelles maisons et d’un temple bouddhiste à l’extérieur de la zone tampon du site 1 ; des routes et pistes mal situées au sein de plusieurs éléments ; et des problèmes de conservation et de constructions intrusives au sein du site 3. Certains attributs ont été par le passé endommagés par les bombardements et d’autres effets de la guerre, et par le pâturage.

    Authenticité

    L’authenticité du bien en série est basée sur la forme, la conception, les matériaux et la situation des jarres mégalithiques et d’autres attributs comme les couvercles, les sépultures secondaires et les gisements archéologiques. Pour la plupart, les matériels sont d’origine, situés dans leur lieu d’origine, et les gisements archéologiques ont été relativement peu perturbés. Si des facteurs ont par le passé endommagé les jarres et leur cadre, leur grand nombre, leur ancienneté et leur état soutiennent l’authenticité du bien en série.

    Éléments requis en matière de protection et de gestion

    Le bien en série est protégé par la loi de 2013 sur le patrimoine national, soutenue par le décret de 1997 du président de la République démocratique populaire lao sur la préservation du patrimoine culturel, historique et naturel, ainsi que par le décret no 996 du gouverneur provincial concernant la gestion et la conservation des sites du patrimoine mondial de la plaine des Jarres. En outre, le décret n° 870 concernant la création et le fonctionnement de la division technique du patrimoine de la plaine des Jarres définit la structure et les tâches du nouveau bureau de gestion du site. Le décret no 995 du gouverneur provincial prévoit un mécanisme de financement de la conservation des sites grâce au partage des revenus du tourisme. La mise en œuvre des mécanismes de protection intervient aux niveaux national, provincial, des districts et des villages. La coordination est assurée par le Comité national pour le patrimoine mondial et le Comité directeur du patrimoine de Xieng Khouang. Un plan d’action quinquennal de projets spécifiques a été élaboré, y compris un plan de recherche archéologique, ainsi que des ressources pour la pose de clôtures, des équipements de base pour les visiteurs, des améliorations de la voirie, la mise en œuvre de la loi nationale sur le patrimoine, et la production de matériels d’interprétation. La gestion quotidienne de la plupart des éléments est assurée par les villages proches sur la base de contrats établis avec le gouvernement provincial ; et une formule de répartition des recettes de billetterie avec les communautés locales est en place.

    Les principaux facteurs affectant ce bien sont les processus de détérioration naturelle et les futures pressions dues au développement. L’État partie a récemment mené à bien l’élimination des engins non explosés des éléments du bien, levant ainsi opportunément un obstacle majeur pour l’accès, la recherche et la sécurité.

    Le système de gestion doit être perfectionné, notamment par l’établissement d’un plan de gestion et d’un plan de conservation pour garantir la coordination et des approches de conservation cohérentes, et poursuivre les nécessaires améliorations stratégiques à long terme. Plusieurs aspects du système de gestion doivent encore être pleinement mis en œuvre, comme les dispositions relatives à l’étude d’impact sur le patrimoine. L’interprétation et l’apport d’informations sur les sites pour les visiteurs sont modestes et devraient être renforcés à plus long terme, particulièrement à la lumière des recherches archéologiques en cours et des initiatives en faveur du tourisme durable dans la province.

  4. Recommande que l’État partie prenne en considération les points suivants :
    1. utiliser les thèmes et principes implicites du plan d’action, élaborer un plan de gestion pour l’ensemble du bien en série afin de garantir la coordination nécessaire des activités de gestion, clairement diriger les mesures de conservation mises en place, et offrir une approche stratégique aux nouvelles initiatives,
    2. élaborer le « plan de conservation » envisagé et mettre en œuvre un programme de conservation bien défini et mis en place,
    3. améliorer la gestion et la conservation des différents éléments constitutifs du « site 3 » pour renforcer leur intégrité,
    4. remblayer de manière urgente et professionnelle la tranchée de fouille du site 28 creusée par Colani dans les années 1930,
    5. fermer les diverses pistes de terre au sein du site 52 et réhabiliter l’environnement pour éviter les problèmes permanents d’érosion,
    6. poursuivre l’élimination des engins non explosés dans les zones tampons et les zones entourant les éléments du bien, en suivant les protocoles permettant de minimiser les impacts sur les gisements et caractéristiques archéologiques ; et achever l’enlèvement des bornes de délimitation en béton qui ne sont plus nécessaires pour indiquer les parcours sécurisés dans les zones où les engins non explosés ont été éliminés,
    7. finaliser le plan de gestion du tourisme de la plaine des Jarres, en assurant sa cohérence avec le système de gestion, et intégrer l’expérience des visiteurs et la gestion des visiteurs dans un cadre plus large de destinations touristiques dans la région,
    8. continuer à améliorer la précision et le niveau de détail de la cartographie de tous les éléments du bien, y compris la situation des jarres et d’autres caractéristiques et attributs archéologiques, particulièrement pour les éléments les plus visités. La cartographie devrait également indiquer les structures de gestion, les régimes fonciers (pour le site 1), et d’autres éléments topographiques et relatifs à la gestion de ces sites,
    9. continuer à conserver et interpréter d’autres sites et éléments historiques présents au sein des éléments en série, même s’il ne s’agit pas d’attributs associés à la valeur universelle exceptionnelle (tels que les sites archéologiques paléolithiques, néolithiques et de la période moderne, et les sites historiques d’importance locale associés à la deuxième guerre d’Indochine),
    10. élaborer et mettre en œuvre des stratégies de réduction des risques, y compris des activités de renforcement des capacités,
    11. continuer d’élaborer et mettre en œuvre une « étude d’impact sur le patrimoine » pour les propositions de développement et intégrer ces procédures dans les systèmes de gestion et de protection juridique du bien ;
  5. Demande à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial d’ici le 1erdécembre 2021, un rapport sur la mise en œuvre des recommandations susmentionnées.

 

Documents
WHC/19/43.COM/18
Decisions adopted during the 43rd session of the World Heritage Committee (Baku, 2019)
Contexte de la Décision
WHC-19/43.COM/8B
WHC-19/43.COM/INF.8B1
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