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Décision 41 COM 8B.19
Île sacrée d’Okinoshima et sites associés dans la région de Munakata (Japon)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné les documents WHC/17/41.COM/8B et WHC/17/41.COM/INF.8B1,
  2. Inscrit l’Île sacrée d’Okinoshima et sites associés dans la région de Munakata, Japon, sur la Liste du patrimoine mondial sur la base des critères (ii) et (iii)
  3. Prend note de la Déclaration de valeur universelle exceptionnelle provisoire suivante :

    Brève synthèse

    Située à 60 km de la côte ouest de l’île de Kyushu, l’île d’Okinoshima est un lieu exceptionnel dépositaire d’informations relatives aux anciens sites rituels témoignant de pratiques de vénération anciennes associées à la sécurité maritime, qui émergèrent au IVe siècle de notre ère et perdurèrent jusqu’à la fin du IXe siècle, à une période d’intenses échanges entre les entités politiques de l’archipel japonais, de la péninsule coréenne et du continent asiatique. Intégrée dans le grand sanctuaire de Munakata (Munakata Taisha), l’île d’Okinoshima a continué d’être considérée comme sacrée au cours des siècles suivants et jusqu’à nos jours.

    La totalité de l’île d’Okinoshima, ses caractéristiques géomorphologiques, ses sites rituels, la richesse des gisements archéologiques et la profusion des offrandes votives dans leur disposition d’origine, reflètent de manière crédible 500 ans de pratiques rituelles qui se sont tenues sur l’île ; la forêt primaire, les trois îlots voisins de Koyajima, Mikadobashira et Tenguiwa, ainsi que les pratiques votives documentées et les tabous associés à l’île, les vue ouvertes depuis Kyushu et Oshima sur l’île, reflètent dans leur ensemble, de manière crédible, le fait que la vénération de l’île, malgré les changements dans les pratiques et les significations survenus au fil des siècles en raison des échanges extérieurs et de l’indigénisation, a conservé le caractère sacré d’Okinoshima.

    Munakata Taisha est un sanctuaire qui est constitué de trois lieux de culte distincts – Okitsu-miya sur l’île d’Okinoshima, Nakatsu-miya sur l’île d’Oshima et Hetsu-miya sur l’île principale de Kyushu, tous situés dans une zone qui s’étend sur une soixantaine de kilomètres. Ce sont des lieux de culte vivants qui sont liés à d’anciens sites rituels. La forme spécifique du culte des Trois divinités féminines de Munakata a été transmise jusqu’à notre époque dans le cadre de rituels se déroulant principalement dans les bâtiments des sites de culte. Okitsu-miya Yahaisho, édifié sur la côte nord d’Oshima, a été utilisé comme lieu du culte voué à l’île sacrée, située au delà des mers. Le groupe de tombes tumulaire de Shimbaru-Nuyama, situé sur un plateau qui s’étend face à la mer en direction d’Okinoshima, est composé de plusieurs tumulus, grands et petits, qui portent témoignage des vies des membres du clan Munakata qui ont traditionnellement voué un culte à Okinoshima.

    Critère (ii) : L’île sacrée d’Okinoshima manifeste des alternances et des échanges importants entre les différentes entités politiques d’Asie de l’Est entre le IVe et le IXe siècle, ce dont témoignent les abondantes découvertes et les nombreux objets d’origines diverses déposés en différents sites sur l’île où se déroulaient des rituels pour garantir la sécurité de la navigation. Les changements constatés dans la répartition des objets et l’organisation des sites témoignent de changements dans les rituels qui, à leur tour, reflètent la nature des processus d’échanges dynamiques qui prirent place durant ces siècles, à une période où les entités politiques basées sur le continent asiatique, la péninsule coréenne et l’archipel japonais développaient un sentiment d'identité, ce qui a contribué considérablement à la formation de la culture japonaise.

    Critère (iii) : L’île sacrée d’Okinoshima est un exemple exceptionnel de la tradition culturelle de vénération d’une île sacrée, qui a évolué et s’est transmise depuis les temps anciens jusqu’à nos jours. De manière remarquable, les sites archéologiques qui ont été préservés sur l’île sont pratiquement intacts et offrent une image chronologique de la manière dont les rituels pratiqués sur l’île ont évolué sur une période d’environ cinq cents ans, de la seconde moitié du IVe siècle à la fin du IXe siècle. Dans ces rituels, de grandes quantités d’objets votifs précieux étaient déposés comme offrandes en différents sites de l’île, témoignant de changements dans les rituels. Bien que les offrandes directes sur l’île d’Okinoshima cessèrent au IXe siècle, les membres du clan Munakata ont joué un rôle déterminant dans l’établissement et la sauvegarde de la vénération de l’île, sous la forme d’un culte voué aux Trois divinités féminines de Munakata, célébré dans trois lieux distincts, Munakata Taisha – Okitsu-miya sur l’île d’Okinoshima, Nakatsu-miya sur l’île d’Oshima, et Hetsu-miya, ainsi que par un « culte à distance » comme en témoignent les grandes perspectives panoramiques vers Okinoshima, depuis Oshima et l’île principale de Kyushu.

    Intégrité

    L’île sacrée d’Okinoshima, avec les sept autres composants, comprend tous les attributs nécessaires pour illustrer les valeurs et processus exprimant sa valeur universelle exceptionnelle. Le bien assure la complète représentation des caractéristiques illustrant le bien en tant que témoignage d’une tradition de vénération d’une île sacrée pour protéger la navigation, ayant émergé dans une période d’intenses échanges maritimes, et se poursuivant sous la forme du culte voué aux Trois divinités féminines établi par les membres du clan Munakata. Le caractère sacré d’Okinoshima a perduré jusqu’à nos jours malgré des changements dans les pratiques rituelles et les significations. Le bien est en bon état ; il ne souffre pas d’abandon et il est correctement géré, bien qu’il soit nécessaire d’accorder une attention particulière aux impacts potentiels d’infrastructures en mer et d’un trafic maritime accru des bateaux de croisière.

    Authenticité

    Un nombre important de fouilles et de recherches archéologiques menées sur l’île d’Okinoshima témoigne de manière crédible de la valeur universelle exceptionnelle du bien ; les lieux inchangés des sites rituels, leur répartition et les dépôts intacts toujours abondants d’offrandes votives offrent des opportunités pour des recherches futures et une meilleure compréhension des valeurs du bien. Les restrictions et tabous existants contribuent à maintenir l’aura de l’île en tant que lieu sacré.

    Éléments requis en matière de protection et de gestion

    Le bien bénéficie d’une protection juridique au niveau national au titre de plusieurs lois, classements et instruments de planification ; la protection est également garantie par des pratiques traditionnelles, sous la forme de restrictions d’usage et de tabous qui ont prouvé leur efficacité au fil des siècles jusqu’à nos jours.

    Le système de gestion envisage un organisme de gestion central, le Conseil d’utilisation et de préservation, qui comprend des représentants de la ville de Munakata, de la ville de Fukutsu et de la préfecture de Fukuoka. Le Conseil est chargé de la coordination et de la responsabilité de la mise en œuvre du « Plan de gestion et de préservation » qui intègre quatre plans de gestion individuels couvrant différentes parties du bien ainsi que la zone tampon. Pour assurer une coordination et une mise en œuvre complètes des tâches de gestion, les propriétaires du bien doivent être impliqués dans le Conseil, les représentants des habitants de la zone tampon et des entreprises locales coordonneront et collaboreront avec le Conseil d’utilisation et de préservation. L’Agence nationale des affaires culturelles donne des orientations et des conseils ainsi qu’un Comité consultatif ad hoc. Les petites réparations et l’entretien quotidien sont effectués par des artisans de la communauté locale, utilisant des méthodes transmises de génération en génération.

  4. Recommande que l’État partie prenne en considération les points suivants :
    1. Établir le Conseil d’utilisation et de préservation et inclure en son sein des représentants des propriétaires du bien,
    2. Clarifier le rôle des autres parties prenantes et les mécanismes pour assurer leur coopération effective dans la gestion du bien,
    3. Déclarer que la construction des éoliennes, en mer ou sur terre, ne sera pas seulement « restreinte de manière appropriée » mais sera totalement interdite dans l’ensemble des limites du bien, y compris la zone tampon, ainsi que dans les zones hors du bien où elles affecteraient l’intégrité visuelle des éléments constitutifs,
    4. Mettre en place des mécanismes pour intégrer une démarche d’étude d’impact sur le patrimoine (EIP) dans le système de gestion,
    5. Élaborer des EIP spécifiques pour des projets planifiés susceptibles d’avoir un impact sur la valeur universelle exceptionnelle et sur les attributs du bien, et soumettre les résultats au Comité du patrimoine mondial et à l’ICOMOS pour examen avant toute prise de décision finale concernant leur approbation et leur mise en œuvre,
    6. Confirmer que la limite au sommet de la montagne marquant l’angle sud-est de la zone tampon englobe la totalité du sommet,
    7. Prendre particulièrement en considération les menaces potentielles que représentent les visites non réglementées et les bateaux de croisière,
    8. Poursuivre et développer les programmes de recherche sur les échanges maritimes, la navigation et les pratiques culturelles et rituelles associées dans l’État partie et ses pays voisins.
Code de la Décision
41 COM 8B.19
Thèmes
Inscriptions sur la Liste du patrimoine mondial
États Parties 1
Année
2017
Documents
WHC/17/41.COM/18
Décisions adoptées lors de la 41e session du Comité du patrimoine mondial (Cracovie, 2017)
Contexte de la Décision
WHC-17/41.COM/8B
WHC-17/41.COM/INF.8B1
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