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Décision 24 BUR IV.A.12
Parc national de l'Ichkeul (Tunisie)

Le Bureau a été informé qu'une équipe de quatre personnes représentant l'UICN, la Convention de Ramsar et d'autres organisations internationales et régionales a visité le site du 28 février au 4 mars 2000. L'équipe a étudié les programmes de suivi en place et a réfléchi sur les paramètres et indicateurs complémentaires qu'il faudrait inclure dans un programme élargi pour suivre l'efficacité des mesures de réhabilitation en cours d'application par l'Etat partie. Le rapport de l'équipe de la mission a été soumis à l'État partie pour commentaires.

La mission a conclu que le Parc national de l'Ichkeul devrait être maintenu sur la Liste du patrimoine mondial en péril pendant un nombre considérable d'années avant que l'on puisse réaliser une évaluation complète de l'efficacité du programme de réhabilitation actuellement mis en place par le gouvernement tunisien. Plusieurs signes positifs indiquent qu'il existe encore un potentiel de réelle réhabilitation des lacs et des marécages. C'est ainsi que l'on a effectué des tests de germination sur des graines de Potamogeton ramassées dans les sédiments de la zone où l'on trouvait cette plante en abondance avant 1996 (partie ouest du lac). Ces tests de laboratoire, réalisés dans les meilleures conditions de salinité pour la germination, ont été couronnés de succès et ont montré que le lac conserve son potentiel de reconstitution des étendues de Potamogeton, actuellement remplacées par des étendues de Ruppia sp. Il en est de même pour la réapparition des joncs sur de larges zones de marécages, plusieurs années après la disparition de ces plantes. Celles-ci réapparaissent en effet après inondation des marécages à la bonne période pour la germination, ainsi que dans des flaques d'eau de pluie dans de petites dépressions.

S'agissant de la création d'un programme de suivi de l'efficacité du programme de réhabilitation, l'équipe de la mission a recommandé que l'Agence nationale pour la protection de l'environnement (ANPE) : (a) poursuive le programme actuel de contrôle de la qualité et de la quantité des eaux ; (b) introduise un nouvel élément pour le suivi du développement de la bathymétrie du lac ; (c) poursuive le programme actuel de suivi de la flore submergée, et l'élargisse en renforçant l'équipe de suivi par le recrutement de personnel spécialisé multidisciplinaire ; (d) lance un programme de suivi de la flore des marais ; (e) améliore le suivi des populations d'oiseaux en ciblant les espèces qui servent d'indicateurs clés et en créant une institution qui puisse rassembler, stocker, analyser et vérifier les données ornithologiques, et en formant le personnel nécessaire ; et (f) instaure un programme de suivi de la flore et de la faune des montagnes, en particulier afin de détecter les modifications du surpâturage dû au bétail domestique.

L'équipe de la mission a suggéré d'actualiser et d'améliorer le plan de gestion intégrée du Parc et de la zone avoisinante avec l'aide des Directives de Ramsar sur la planification de la gestion des zones humides. Par ailleurs, l'équipe a recommandé la création d'une structure institutionnelle dotée des moyens et pouvoirs nécessaires à la mise en œuvre de ce plan de gestion intégrée.

L'équipe de la mission a défini les besoins pour la mise en œuvre de trois mesures urgentes : (a) restaurer le marécage de Joumine ; (b) étudier l'envasement du lac ; et (c) envisager un déversement des eaux des barrages au printemps 2000. Par ailleurs, l'équipe de la mission a incité les responsables à faire publier les données rassemblées et analysées à ce jour pour la sauvegarde du Parc national de l'Ichkeul dans un journal scientifique approprié.

Le Bureau s'est félicité des efforts de l'État partie pour mettre en place un programme de suivi systématique pour l'Ichkeul et il a invité l'État partie à étudier les recommandations de la mission concernant la poursuite de certains aspects du programme de suivi, ainsi que l'ajout de nouveaux éléments à ce programme. Le Bureau a attiré l'attention de l'État partie sur la nécessité de restaurer d'urgence le marécage de Joumine, d'entreprendre des études sur l'envasement du lac et de commencer à procéder à des déversement d'eau des barrages. Le Bureau a souligné la nécessité de mettre en place des capacités institutionnelles pour mener à bien les activités liées au programme de suivi systématique qui sera probablement mis en œuvre sur une période de plusieurs années. Le Bureau a invité l'État partie à soumettre un rapport au Centre avant le 15 septembre 2000, afin de présenter sa réponse aux recommandations de la mission et les actions entreprises pour mettre en œuvre les trois mesures urgentes, afin que le rapport puisse être étudié par la vingt-quatrième session du Comité. Le Bureau s'est rallié au point de vue exprimé par le délégué du Maroc selon lequel il faudrait adresser tout l’encouragement possible à l'État partie pour restaurer le site et qui a indiqué que les résultats des efforts pour restaurer l’Ichkeul pourraient constituer un précédent pour le suivi de l'état de conservation de sites similaires et les efforts de restauration ailleurs. Le Bureau a recommandé que le Comité maintienne ce site sur la Liste du patrimoine mondial en péril.

Code de la Décision
24 BUR IV.A.12
Thèmes
Conservation
États Parties 1
Année
2000
Rapports sur l'état de conservation
2000 Parc national de l'Ichkeul
Documents
Contexte de la Décision
WHC-00/CONF.202/17
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